Chocolats québécois: saveurs nordiques et créations uniques

Si le cacao ne pousse pas au Québec, il y a tout de même de belles créations imaginées par des chocolatiers d’ici qui mettent en valeur le terroir québécois. Chocolat à l’argousier, au poivre des dunes ou au sapin baumier, pourquoi pas?

L’entreprise Chocolat Boréal propose ce que «le climat nordique a de meilleur à offrir» grâce à sa boîte boréale de neuf chocolats fins de neuf saveurs différentes: cassis, thé du Labrador, mélilot, gingembre et miel… Cette petite entreprise familiale montréalaise a la volonté de faire des chocolats ayant un impact environnemental minimal. Les produits de Chocolat Boréal se retrouvent dans différents points de vente au Québec ou sont offerts en ligne.

La boîte boréale de Chocolat boréal contient neuf chocolats fins de saveurs différentes: cassis, thé du Labrador, mélilot, gingembre et miel… Photo: Chocolat boréal

En collaboration avec Gourmet Sauvage, Palette de Bine offre trois tablettes aux saveurs de nos forêts: au sapin, aux bolets, ou aux chanterelles. Les deux entreprises de Tremblant s’unissent pour proposer ces tablettes uniques et de qualité: Palette de Bine a été nommée meilleure chocolatière en Amérique alors que Gourmet Sauvage est réputé à travers la province pour sa connaissance des produits issus de la cueillette. Offerts en ligne ou dans différents points de vente.

Palette de Bine offre trois tablettes aux saveurs de nos forêts: au sapin, aux bolets, ou aux chanterelles. Photo: palettedebine.com

La petite entreprise montréalaise Choco de Léa s’intéresse elle aussi aux saveurs d’ici et propose des chocolats «qui célèbrent le Québec» comme, entre autres, sa barre de chocolat noir au thé du Labrador, pommes du Québec et caramel, en vente en ligne.

La barre de chocolat noir au thé du Labrador, pommes du Québec et caramel de Choco de Léa. Photo: chocodelea.ca

Ces chocolats qui unissent le cacao d’ailleurs aux saveurs de nos forêts offrent un mariage unique. Pourquoi ne pas les choisir cette année pour remplacer ceux aux fruits de la passion, vanille et orange?

La remarquable maison du Dr Lapierre

Saint-Antoine-sur-Richelieu compte plusieurs demeures ancestrales dignes de mention. N’empêche qu’avec ses nombreuses ornementations originales et son allure minutieusement préservée, la maison du Dr Lapierre sort du lot. Tour du propriétaire.

C’est en 1850 que Joseph Kemner Laflamme, le neuvième seigneur de Contrecœur, qui porte également les chapeaux de cultivateur, menuisier et commerçant, acquiert le 1007, chemin du Rivage. Il y déménage avec son épouse Édesse Perrault.

On ignore qui a conçu les plans de cette magnifique maison en briques rouges. Photo: Centris

On ignore qui a conçu les plans de cette magnifique maison en briques rouges. D’inspiration anglaise, le bâtiment de type monumental se pare d’une grande galerie sur presque tout le tour. Celle-ci s’orne d’aisseliers «germes de blé», qui ressemblent aussi un peu à des oiseaux déployant leurs ailes. Les détails en bois peints jaune et vert tendre, comme les volets, se marient joliment au revêtement extérieur.

Les planchers en bois sont d'origine. Photo: Centris

Une fois le seuil franchi, on découvre les planchers en bois et les moulures d’origine. Même si elle a été rénovée en 2021, la cuisine et son nouveau design ne détonnent pas. On aime particulièrement les plafonds lambrissés qui couvrent presque l’ensemble des pièces et la cour qui donne sur la rivière Richelieu.

Même si elle a été rénovée en 2021, la cuisine et son nouveau design ne détonnent pas. Photo: Centris

Trois ans après la mort de son mari, en 1878, Édesse Perrault se départit de la propriété. Le commerçant Louis Gravel, aussi maire de Saint-Antoine, en prend possession, avant de la léguer à son fils George, qui à son tour la vend à son beau-frère Napoléon Chicoine.

On aime particulièrement les plafonds lambrissés qui couvrent presque l’ensemble des pièces. Photo: Centris

En 1898, le docteur Henri Lapierre achète la maison pour 1500$, une somme impensable de nos jours. Il y tient son cabinet de consultation jusqu’en 1937. La demeure change ensuite souvent de mains, et devient tantôt magasin général, tantôt restaurant.

De 1997 à 2004, la résidence retrouve lentement son allure de jeunesse alors que chaque pièce est restaurée. Photo: Centris

Les comédiens Lionel Villeneuve et Hélène Loiselle, aujourd’hui décédés, font partie de la liste des habitants, tout comme la fille de l’écrivain Yves Thériault. De 1997 à 2004, la résidence retrouve lentement son allure de jeunesse alors que chaque pièce est restaurée.

Cette vénérable de 174 ans cherche désormais quelqu’un pour écrire une nouvelle page de son histoire. Les intéressés peuvent découvrir tous les détails ici.

Expo Manger Santé: deux entreprises d’ici à découvrir

Du 15 au 17 mars avait lieu à Montréal l’Expo Manger Santé et Vivre Vert, qui présente depuis plus de 25 ans les nouvelles tendances pour un mode de vie sain. Un passage sur place a rapidement permis de saisir les courants forts: les produits végétariens y étaient à l’honneur, tout comme ceux qui sont issus de l’économie circulaire, qu’on appelle aussi «surcyclage». Voici deux entreprises d’ici à découvrir pour se familiariser avec cette dernière tendance, qui prend de l’ampleur.

Pretty Ugly

Le nom le dit: pour cette compagnie québécoise fondée par un jeune couple, ce qui est «vilain» pour certains devient «beau» dans leurs petits pots.
C’est en travaillant dans le milieu de la restauration que Pierre-Olivier et Lysanne ont constaté l’ampleur du gaspillage alimentaire. «C’est 58% de tout ce qui est produit qui finit par être gaspillé, c’est 1,2 million de tomates par jour au Canada seulement qui sont jetées», a exposé Pierre-Olivier lors de son passage à l’émission Dans l’œil du dragon.

Pour le contrer à leur façon, ils ont eu l’idée de lancer un produit rassembleur «que tout le monde aime» et qui allait être fait avec des légumes hors des standards de beauté ou qui partaient sinon vers la poubelle. Ainsi, c’est deux livres de légumes par pot de salsa douce, moyenne ou épicée qui sont sauvés par Pretty Ugly.

Depuis l’an dernier, l’entreprise propose aussi ses chips de maïs faites avec des résidus de grains de brassage. En vente dans plusieurs épiceries.

Photo: Facebook The Pretty Ugly Company

Club Kombucha

Cela fait quelques années que le nom de Club Kombucha circule, surtout grâce à… ses kombuchas. Première entreprise de kombucha en canette dans l’est du Canada, la compagnie innove encore, cette fois, avec ses eaux pétillantes.

Si plusieurs eaux pétillantes sont offertes sur le marché, celles de Club Kombucha se distinguent par le fait qu’elles sont faites de fruits revalorisés. «La première eau pétillante du genre au monde», assure Claudie Gravel-Niquet, fondatrice de l’entreprise. Disponibles en trois saveurs: fraise, citron-gingembre et pomme, dans plusieurs épiceries.

Si plusieurs eaux pétillantes sont offertes sur le marché, celles de Club Kombucha se distinguent par le fait qu’elles sont faites de fruits revalorisés. Photo: Facebook Club Kombucha

Après Montréal, l’Expo Manger Santé et Vivre Vert sera de passage à Québec les 20 et 21 avril 2024.

La pathologiste. Mourir en héros, Élisabeth Tremblay

Avec le polar historique La pathologiste. Mourir en héros, Élisabeth Tremblay vous plonge dans une fascinante enquête sur fond de grippe espagnole.

Le polar historique nous offre parfois de petits plaisirs démodés qui nous rappellent certaines lectures de notre plus ou moins lointaine jeunesse. Les déductions spectaculaires d’un Sherlock Holmes, l’approche psychologique d’un Hercule Poirot ou, encore, l’instinct infatigable du commissaire Maigret ont peuplé notre imaginaire de jeunes lecteurs et lectrices de romans policiers. Mais aujourd’hui, dans un monde marqué par la technologie, le polar s’abreuve largement d’analyses scientifiques, de recherche d’ADN, de reconnaissance faciale, d’appels cellulaires et d’indices cachés dans les réseaux sociaux. Le polar moderne est envahi par la science et la technologie. Comme notre vie! Alors, quand on a la chance d’ouvrir un roman policier historique, malgré quelques moments où nous pourrions être déstabilisés par l’absence de tous ces outils modernes, on arrive à ressentir un certain ravissement à retrouver ses «plaisirs d’autrefois». La pathologiste. Mourir en héros, nous offre cette belle occasion!

L’histoire

En novembre 1918, Lesley Richardson, une jeune médecin faisant office de pathologiste, travaille sans relâche à la fabrication de vaccins pour contrer le fameux bacille de Pfeiffer, responsable de la pandémie. La guerre contre ce minuscule ennemi que l’on a nommé «grippe espagnole» est loin d’être gagnée et les morts s’amoncellent. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, ils viennent se rajouter aux soldats qui, malheureusement, ne reviendront jamais. Le soin qu’elle apporte à ses patients et à ses activités de recherche en laboratoire occupe entièrement sa vie professionnelle. Mais elle adore aussi son rôle de légiste, où elle collabore à certaines enquêtes avec l’enquêteur Morley Vines.

On comprendra facilement qu’au début du 20e siècle, une femme médecin est déjà une incongruité. Si, en plus, elle souhaite s’impliquer pleinement dans des enquêtes de police, la société saskatchewanaise voit cela d’un très mauvais œil. Surtout les autres confrères policiers. Mais notre héroïne possède généralement le caractère et la prestance pour affronter le machisme qui règne au poste de police.

Du point de vue personnel, Lesley vit une relation amoureuse cachée avec sa compagne Lucinda. Bien sûr, dans la bonne société de Régina, pas question de révéler au grand jour cet amour qui doit rester secret.

La guerre vient de se terminer, les survivants souvent traumatisés par ce qu’ils ont vécu rentrent au pays pour se retrouver au cœur d’une épidémie. Ryan O’Neil est un de ces héros, il est revenu chez lui en laissant une jambe sur le champ de bataille. Comme il a toujours refusé de raconter son histoire, personne ne sait ce qui s’est passé. À son retour, il reprend la cordonnerie de son père. Ryan fréquente une jeune femme de bonne famille dont les parents espèrent un mariage plus à la hauteur de leur rang.

Un jour, sa fiancée le retrouve mort dans son bain. Un accident? Rien de plus normal pour un amputé qui aurait perdu l’équilibre. Malgré le consensus qui entoure la thèse de l’accident, la médecin légiste doute de cette conclusion hâtive. Perspicace et observatrice, elle s’imposera dans l’enquête afin de faire ressortir la vérité.

Et nous revoilà replongés dans ces enquêtes d’autrefois: déplacements en calèche, interrogatoires impromptus, analyse visuelle de la scène de crime, traces de pas dans la neige… la pathologiste et son collègue policier détricotent à la main l’écheveau, fil par fil, avec les seuls moyens que leur offrent leur intelligence et leur sens de l’observation. Rien de spectaculaire, et pourtant! On se laisse accrocher par l’intrigue et charmer par la personnalité attachante des deux enquêteurs. On découvre par petites touches les rues et les banlieues proches du Régina de l’après-guerre, et surtout, on assiste au drame humain du retour des soldats. À cette époque, on ne parlait pas encore de syndrome de stress post-traumatique, mais il existait.

Hommage à la Sherlock Holmes de la Saskatchewan

Mourir en héros est une deuxième enquête pour la pathologiste Lesley Richardson. Je n’ai pas lu le premier tome, mais je n’ai pas senti de problème, l’auteure faisant peu référence à la première enquête.

Remarque intéressante pour les amateurs et amatrices d’histoire: ce personnage de médecin légiste a été inspiré par Frances Gertrude McGill, la première femme pathologiste médico-légale canadienne. Durant toute sa carrière, elle a aidé à la résolution de très nombreuses affaires criminelles dans les Prairies, et aussi à dénouer l’énigme de certaines morts suspectes. Son travail lui a d’ailleurs valu le surnom de «Sherlock Holmes de la Saskatchewan». Cette série est une façon pour l’auteure Elisabeth Tremblay de lui rendre hommage.

Un roman découverte

Je vous recommande ce roman pour le plaisir de découvrir un personnage hors du commun, pour vous laisser porter par une enquête tout en douceur et en nuances et pour vous immerger dans une autre époque, un lieu inconnu, mais aussi, pour vous rappeler un souvenir pas si lointain d’une pandémie qui aura changé nos vies. Et pour apprendre comment les gens du début du siècle dernier l’ont vécue. Ce roman nous permet également de découvrir un personnage historique à peu près inconnu ici au Québec, Frances Gertrude McGill, mais qui a eu le courage de défoncer un immense plafond de verre.

Pour terminer, je me fais plaisir en vous offrant sa devise personnelle, inspirante et encore d’actualité. Voici comment cette femme résumait sa philosophie de vie: «Penser comme un homme, agir comme une dame et travailler comme un chien.»

Bonne lecture!

La pathologiste. Mourir en héros, Elisabeth Tremblay. Éditions Flammarion Québec, 294 pages, 2024

Saut en Nouvelle-France au manoir Boucher-De Niverville

En 1668, le seigneur Jacques Leneuf de La Poterie fait construire ce que l’on considère aujourd’hui comme le plus ancien manoir de Trois-Rivières. Ce bâtiment de plus de 350 ans a conservé tout son charme architectural.

La Nouvelle-France ne compte que 6282 âmes quand le manoir Boucher-De Niverville sort de terre. Ce bâtiment en colombage possède alors un rez-de-chaussée, un grenier et une cave ainsi que des dépendances, une cour et un jardin. Il ne reste aujourd’hui que les fondations et les pierres des foyers pour témoigner de cette époque.

Le manoir Boucher-De Niverville en 1880. Photo: Wikimedia

Le corps de logis prend sa forme actuelle en 1729, alors que l’officier de la marine royale François Chastelain s’y établit. Celui-ci remplace entre autres la structure originale par une maçonnerie de pierre et allonge l’édifice.

Avec son toit en bardeaux de cèdre à deux versants droits, ses fenêtres à double battant à petits carreaux, ses volets, ses lucarnes de même que ses imposantes cheminées, le manoir revêt les caractéristiques typiques de la maison rurale d’inspiration française. Sa charpente en bois, toujours là, est d’ailleurs l’une des plus vieilles au Québec.

Le manoir Boucher-De Niverville en 1928. Photo: Edgar Gariépy, Wikipedia

Au décès de François Chastelain, la maison revient à sa fille Marie-Josephte et à son mari Joseph-Claude Boucher de Niverville. Le manoir demeure dans la famille pendant une quarantaine d’années. Elle change ensuite souvent de mains.

Au cours du 20e siècle, la résidence se réinvente plusieurs fois, abritant notamment une petite école et le bureau de tourisme. Le manoir, à l’abandon, échappe in extremis à la démolition en 1940 grâce au comité du 300e anniversaire de Trois-Rivières. Il sera ensuite acheté par la Ville. Le bien, classé patrimonial en 1960, subit d’importantes rénovations en 1972. Menée par la Commission des monuments historiques du Québec, cette restauration lui redonne son lustre d’antan.

Photo: Fralambert, Wikipedia

Depuis 2009, le manoir sert de lieu d’interprétation de l’histoire de la Nouvelle-France. Une visite permet d’en apprendre plus sur le mode de vie de nos ancêtres.