Guadeloupe: ce que je n’ai pas goûté
Je reviens de la Guadeloupe. Bien que j’aie sur mon téléphone plusieurs photos de plats, de plages et d’eau turquoise qui pourraient faire penser à un voyage idyllique, c’est un peu le contraire qui s’est produit puisque la dengue s’est invitée dans nos vacances. Si je suis triste de ne pas avoir pu profiter du séjour comme il se doit, je suis aussi déçue d’avoir dû mettre une croix sur tous ces plats que je m’étais promis de goûter…
Ce qui s’annonçait comme un beau voyage en famille dont nous rêvions depuis des mois ne s’est pas passé comme prévu. Après quelques jours seulement, une infection virale qui se transmet par des moustiques nous a mis, mon beau-père et moi, complètement K.-O., en nous enlevant du même coup toute envie de manger.
Quand je choisis mes destinations voyage, la cuisine, la plupart du temps, fait partie des critères. Les cultures culinaires d’ici et d’ailleurs, tout comme les histoires qu’elles racontent, me passionnent tout autant que le fait de découvrir de nouvelles saveurs. Je me souviens encore avec délectation des bols de ramen dégustés au Japon, des incroyables spécialités goûtées en Turquie et du moelleux des cannelés de Bordeaux. Tout comme je me rappelais la texture des acras goûtés en Guadeloupe, que j’avais eu la chance de visiter en voyage de presse il y a une douzaine d’années et que j’avais hâte de faire découvrir à ma famille.
Mises en bouche
Heureusement, nous avons eu quelques jours, à l’arrivée, pour goûter à certaines spécialités!
Dès le premier soir, après nous être installés, nous étions dans un restaurant de la marina de Saint-François à commander des acras, de petits beignets frits à la morue répandus dans les Caraïbes, mais qu’on dit originaires de la Guadeloupe. Ils auraient été créés par des pêcheurs qui devaient trouver un moyen de conserver leurs prises plus longtemps. Ils sont souvent pris en apéro et servis avec une sauce chien faite de piment, d’ail, d’oignon, d’herbes, de jus de citron et d’huile. On les trouve sur les menus de presque tous les restos de celle qu’on surnomme l’île papillon à cause de sa forme. Le classique? Les savourer avec du ti-punch, un cocktail assez fort composé de rhum, jus de lime et sucre. Certains lui préfèrent le planteur, un mélange de plusieurs jus de fruits locaux et de rhum (lui aussi local!).
À Sainte-Anne, nous avons aussi pu goûter le bokit, un sandwich de restauration rapide très populaire dans l’archipel, croustillant et moelleux à la fois. Il est servi dans un pain frit que l’on garnit de morue, de thon, de poulet, de jambon, de saucisse, d’œufs, de fromage ou d’un mélange de ces ingrédients. Il est tellement apprécié des Guadeloupéens, qui l’ont aussi fait connaître en France, qu’il vient de faire son entrée dans le dictionnaire. On trouve parfois aussi des versions sucrées.
Parlant de sucré, un des desserts les plus appréciés de la Guadeloupe est le sorbet coco, fait à base de noix de coco et de lait concentré, un délice fort apprécié à 35 degrés! On le trouve dans plusieurs restaurants, mais aussi dans de petits kiosques situés près des arrêts touristiques.
À Saint-François, le marché La Rotonde, avec ses fruits et légumes frais, ses mélanges d’épices ainsi que ses bouteilles de planteurs, donnait envie d’y revenir. Même chose pour le marché aux poissons, où les pêcheurs présentent leurs prises fraîches tous les matins. Nous nous promettions de cuisiner bientôt des langoustes, des écrevisses, une dorade ou un vivaneau pêchés quelques heures plus tôt.
À la prochaine fois
Ce sera une prochaine fois pour ça comme pour les crêpes de poisson de l’île des Saintes, les sandwichs agoulous qui ressemblent aux bokits, le court-bouillon de poisson, les féroces d’avocat, les crabes farcis, les gâteaux tourments d’amour dont parlait ma collègue Marie-Julie et la visite culinaire prévue à Sainte-Anne. Même si, bien sûr, il y a des choses pires que ça dans la vie, et que, l’important, c’est que tout le monde aille bien aujourd’hui, on peut dire que ce voyage m’a laissée sur ma faim!
En attendant que l’épidémie de dengue se calme en Guadeloupe, plusieurs restaurants montréalais suggèrent des menus caribéens mettant de l’avant les acras, ou encore, on peut reproduire à la maison ces petits beignets de morue savoureux. Deux options pour goûter la cuisine guadeloupéenne sans risque pour la santé. 😉