Photo: Les macarons de Sophie, Facebook MYCÉLIUM

Incubateurs alimentaires: encourager les nouvelles idées

Jus crus biologiques, gaufres à base de légumes, macarons de qualité, projets agricoles innovants, diminution du gaspillage alimentaire… Qu’ont en commun tous ces produits ou idées nouvelles? Ils sont tous passés par un incubateur alimentaire.



Ne lance pas avec succès une nouvelle idée ou un nouveau produit alimentaire sur le marché qui veut. Pour réussir son entrée et se démarquer, il faut étudier les besoins, tester le produit et bien préparer sa mise en marché ou sa mise en œuvre. Pour ce faire, il y a les incubateurs alimentaires.

Ces derniers proposent des espaces et des programmes pour les entreprises en démarrage, leur donnant accès à des cuisines, à du mentorat, à des investisseurs et à d’autres formes de soutien afin de les aider à s’établir et à faire vivre leurs idées. Au Québec et ailleurs, des incubateurs existent aussi dans d’autres domaines comme la santé, la technologie, la culture et le tourisme.

Alimenter les idées

Récemment, le nouvel incubateur Mycélium, installé au cœur du nouveau Grand Marché de Québec, a beaucoup fait parler. Offrant de l’accompagnement par un réseau d’experts, un accès à des installations modernes, une intégration à un écosystème entrepreneurial collaboratif et un soutien à l’innovation et à la commercialisation, Mycélium souhaite encourager l’émergence de nouveaux produits alimentaires au Québec. En raison de son emplacement, au centre du marché, les jeunes entrepreneurs peuvent tester directement leurs produits et leurs idées auprès de la clientèle qui fréquente l’endroit.

Après un an d’existence, l’incubateur en est à accueillir sa troisième cohorte d’entrepreneurs, qui passent une année à préparer le déploiement de leur rêve. Miam, une entreprise de repas livrés préparés de façon écoresponsable; La fête de Gabi, qui offre des gâteaux réduits en sucre aux saveurs du Brésil; Zulu, qui se spécialise dans des jus nutritifs ou Les Gaufrés, qui propose des produits de boulangerie à base de légumes, ne sont que quelques-unes des entreprises qui sont passées par Mycélium au cours de la dernière année.

Parmi la dernière cohorte d'entrepreneurs de Mycélium, les gâteaux réduits en sucre de Gabriela Freire. Photo: Facebook MYCÉLIUM

D’autres incubateurs moins connus du public et plus discrets dans les médias encouragent également l’émergence d’innovations alimentaires.

Par exemple, Food Hub, à Montréal, propulsé par le Réseau d’investissement social du Québec, recrute présentement des entrepreneurs souhaitant tester des recettes, être conseillés ou mettre en marché un nouveau produit ou service alimentaire afin de lancer sa première cohorte ce printemps.

AG-Bio Centre, spécialisé en agroalimentaire et technologies vertes, a de son côté accompagné 300 entreprises depuis 2001. D’ailleurs, c’est fort de son expérience que l’organisme a offert son expertise à Mycélium dans la dernière année.

Quant au Centre de Développement Bioalimentaire du Québec (CDBQ), à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, il encourage depuis une vingtaine d’années, grâce à ses installations et à son expertise, les entreprises à innover dans les milieux alimentaire et agricole québécois. Réduction du gaspillage de viandes fraîches, produits pressés à froid, microbrasserie ou boisson énergisante santé ne sont que quelques-unes des idées qui ont pu être poussées par le CDBQ.

Innovation dans les champs

À travers la province, d’autres incubateurs se concentrent plus particulièrement à faire vivre les nouvelles idées liées au secteur agricole.

C’est le cas du Centre d’initiatives en agriculture de la région de Coaticook (CIARC), qui favorise depuis 1990 le développement de projets agricoles innovants. Dans sa ferme-école, les jeunes agriculteurs peuvent tester leurs projets.

Quant à l’Incubateur d’Entreprises Agroalimentaires de Mirabel (IEAM), un organisme à but non lucratif, il s’est donné pour mission depuis 1999 d’offrir une variété de services aux nouveaux entrepreneurs agricoles afin de leur permettre de se consacrer entièrement au développement viable de leur entreprise.

À travers la province, d’autres incubateurs se concentrent à faire vivre les nouvelles idées liées au secteur agricole. Photo: Joshua Lanzarini, Unsplash

Encourager l’entrepreneuriat

On estime que le taux de succès d’une entreprise qui a été accompagnée dès le départ est plus grand puisque l’incubateur lui aura apporté expérience, expertise et financement. Les régions et les villes qui désirent stimuler l’entrepreneuriat, l’innovation et la créativité ont donc tout à gagner à encourager l’installation d’incubateurs chez elles.

Viabilité, efficacité, goût, apparence, emballage, points de vente, promotion, marketing… entre l’idée de départ et la réussite d’un projet d’entreprise, il faut réfléchir à plusieurs éléments, les tester, et les approuver. Et les incubateurs alimentaires et agricoles sont là pour ça. Parce que quand il y a une idée, il faut se mettre à plusieurs pour la faire germer.