7 janvier 2016Auteure : Véronique Leduc

Alimentation: que nous réserve 2016?

Le web s’enflamme toujours en début d’année avec ses prédictions pour les 365 prochains jours. On tente alors de voir, dans sa boule de cristal, ce que l’année à venir nous réserve en chansons, en architecture, en mode et, bien sûr, en alimentation. Que ces prophéties s’avèrent réelles ou non, il est toujours intéressant de s’y pencher, ne serait-ce que pour s’amuser.



 

En reculant d’un an, on constate que la plupart des tendances annoncées pour 2015 se sont avérées réalistes.

C’est le cas des prédictions de la nutritionniste Isabelle Huot qui parlait au début de l’an dernier d’un engouement à venir pour les produits moins transformés, pour les céréales, le yogourt grec et les barres contenant plus de protéines, pour les substituts de lait de vache (pensez aux laits d’amande, de soya ou de noix de cajou), pour les aliments réduits en sucre (ce dernier a effectivement eu bien mauvaise presse en 2015) ou pour les aliments fermentés dont je vous parlais ici.

Le nutritionniste urbain allait dans le même sens en prédisant entre autres pour 2015 un intérêt pour les aliments réduits en sucre, pour la cuisine boréale, pour les bienfaits de la fermentation et pour l’alimentation locale.

Même son de cloche du côté de la nutritionniste Catherine Lefebvre qui, sur Huffington Post Québec, avait prédit pour 2015, et avec raison, l’engouement pour les aliments fermentés et ceux moins sucrés, pour les cocktails amers et pour les plats à partager. Elle parlait aussi alors de l’arrivée possible en 2015 du kaniwa, cousin du quinoa, des feuilles de moutarde, de pissenlit ou de betterave, ou encore de la gauffre-sandwich, qui se sont faits plus discrets.

Tourisme Montréal, de son côté, avait annoncé pour l’année qui vient de se terminer que le sans-gluten gagnerait du terrain, que les légumes voleraient la vedette, que la saveur umami serait à l’avant-scène, que les condiments se raffineraient et que l’eau parfumée serait populaire.

Bien sûr, impossible d’avoir tout vrai quand il est question de prédictions, mais dans l’ensemble, les tendances annoncées l’an dernier ont effectivement fait leur entrée en 2015. Et certaines, qu’on pourrait appeler «de fond», comme la consommation locale, l’intérêt pour les aliments non transformés, le sans-gluten, la cuisine boréale, la fermentation ou les aliments réduits en sucre, à la popularité grandissante, seront certainement encore fortes en 2016 et sont là pour rester… au moins quelques années!

Maintenant, que nous réserve 2016?

Cette année, le nutritionniste urbain annonce moins de viande, mais plus d’insectes dans nos assiettes (!), des aliments affichant une liste d’ingrédients de plus en plus courte, l’augmentation des bactéries bénéfiques dans notre alimentation et l’arrivée d’un nouvel ingrédient dans nos cuisines… le cannabis!

Le Food Institute de l’Université Guelph, en Ontario, prédit quant à lui l’augmentation du coût du panier d’épicerie, moins de bœuf dans nos assiettes pour des raisons monétaires, de santé ou d’environnement, un intérêt marqué pour la viande plus éthique, pour les fruits et légumes locaux et pour l’achat local, tout spécialement au Québec, où cette dernière tendance est plus forte que dans le reste du pays. Finalement, le Food Institute annonce pour 2015 «un intérêt marqué des consommateurs pour les rouages de la chaîne alimentaire qu’ils veulent plus transparente».

Côté restauration, la firme américaine de consultants alimentaires Baum+Witheman annonce onze tendances fortes à surveiller dans les restaurants, soit le popcorn aux algues, les falafels, le breuvage fermenté (encore lui!), les légumes grillés, les hot chicken, la saveur «général tao», les assaisonnements à bagels, l’utilisation des légumes en entier en cuisine (oui, même les racines), la paella, les nouilles ramen, les breuvages alcoolisés dans les restaurants à service rapide, l’élimination des ingrédients artificiels, la cuisine des Phillipines, l’impression 3D alimentaire, et la guerre au gaspillage alimentaire.

Finalement, si on se fie au populaire site américain de réseautage Pinterest, précurseur de tendances en design, en art, en mode et en alimentation, les gelées (oui, comme le Jell-O), feront leur retour, l’huile d’avocat sera partout, les toasts au parmesan seront populaires, le chou-fleur deviendra la star des assiettes, on gardera ses herbes fraîches dans l’huile, on privilégiera les ingrédients de meilleure qualité et on boira beaucoup d’eau aromatisée.

Alors, surveillez vos assiettes, et on s’en reparle l’an prochain!