Que reste-t-il de nos voyages? de Marie-Julie Gagnon

Pourquoi voyage-t-on? Que nous apportent ces intermèdes et ces ailleurs? Quel type de voyageur sommes-nous? Quelles traces laissent ces périples dans nos vies, dans notre regard? Les voyages ont-ils un réel impact sur nos vies? Rendent-ils heureux? Ceux qui partent longtemps, souvent, tout le temps, que cherchent-ils? Que trouvent-ils? Quelles traces laissons-nous comme voyageur? Ce sont ces questions et bien d’autres que pose la blogueuse et journaliste voyage Marie-Julie Gagnon dans son plus récent livre, Que reste-t-il de nos voyages?, paru aux Éditions de l’Homme cet automne. Que vous rêviez de voyager ou que vous le fassiez parfois, souvent ou longtemps, c’est LE livre à lire si vous avez envie de dépasser le selfie et de réfléchir au sens de cette expérience humaine unique qu’est le voyage.

Incontestablement, la chroniqueuse voyage d’Avenues.ca et blogueuse bien connue de Taxi-Brousse, Marie-Julie Gagnon, signe là le plus abouti et le plus personnel, mais aussi, sans doute, le plus porteur de tous les livres qu’elle a signés ou cosignés. Bien sûr, il existe des milliers de guides de voyage en tous genres, de récits de voyage, de beaux livres thématiques, de guides pratiques et même de cartes, mais peu de livres offrent, comme celui-ci, une introspection du voyageur, une occasion de donner ou de trouver un sens à ces expériences vécues sous d’autres horizons. Le sous-titre du livre annonce d’ailleurs le programme: Réflexions pour aller plus loin.

«Je comprends que la vraie liberté, c’est une gaufre dégoulinante savourée parce que ça goûte bon, là, maintenant, peu importe l’image que l’autre nous renvoie de nous-mêmes. J’ai, à ce moment précis, la conviction que ce voyage, qui m’a tellement confrontée à mes limites les premiers jours, constitue une sorte de point de départ. Que je chercherai toute ma vie à retrouver ce sentiment de bien-être et d’abandon dans l’instant. Parce que le temps m’appartient. Que JE m’appartiens.» 

Voyageurs, blogueurs voyage, spécialistes, psychologues et sociologues, au travers ses réflexions, les souvenirs de ses propres expériences, l’auteure multiplie rencontres, discussions et entrevues et scrute le voyage sous toutes ses coutures. Une quête de sens sans moralisation et sans parti pris. Avec sa rigueur journalistique, Marie-Julie Gagnon explore tous les recoins du voyage et s’intéresse à tous les types de voyageurs avec une approche documentaire (avis aux producteurs) si bien menée, qu’on a l’impression de l’accompagner dans son enquête.

Un coup d’œil à la table des matières permet de comprendre la démarche docu-réalité. On y traite des voyages en solo, en couple ou en famille, du premier voyage, du rêve réalisé, de ce que cela change ou non. Est-ce une quête ou une fuite? Et l’auteure s’attarde également aux longs séjours, aux expatriés et au choc du retour.

«Je compare souvent le voyage à l’amour. Une histoire fugace peut nous buriner le cœur avant même qu’on réalise qu’elle s’est frayé un chemin jusqu’à lui. De la même manière, une expérience particulière ou un moment d’une intensité rare peut laisser des traces qu’on constatera des jours, des mois, voire des années plus tard.»

À offrir en cadeau aux voyageurs autour de vous. Non, il n’y a pas de photos, ou de destination vedette. C’est un livre sur l’âme des voyageurs et l’esprit du voyage. En ces temps d’instantanéité Instagram et de brefs récits facebookiens, il fait bon prendre le temps de revoir nos voyages à travers cette lorgnette.

Et puis, il y a l’écriture de Marie-Julie Gagnon qui, dans ce dernier bouquin, se dévoile dans toute sa force. Une écriture maîtrisée dans laquelle on peut ressentir le lâcher-prise de l’auteure. Si vous suivez ses chroniques dans nos pages, vous savez qu’elle écrit bien, et ce livre dévoile qu’elle écrit magnifiquement. À elles seules, l’introduction et la conclusion valent l’achat du livre. Parti pris pour une journaliste d’Avenues.ca? Non, un vrai coup de cœur!

Sur ce, bonne lecture et bon voyage…

Que reste-t-il de nos amours? de Marie-Julie Gagnon, Éditions de l’Homme, octobre 2019, 264 pages, 26,95$.

À propos de Marie-Julie Gagnon

Auteure, journaliste, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon collabore à de nombreux médias québécois, dont Avenues.ca, où elle signe chaque semaine une chronique voyage et publie deux fois par mois des articles pratiques sur le voyage. Elle est aussi l’auteure ou coauteure d’une douzaine de livres, dont Cartes postales du Canada (Michel Lafon, 2017) et Le voyage pour les filles qui ont peur de tout (Michel Lafon, 2015, cosigné avec Ariane Arpin-Delorme).

La Tabatière: se réinventer par l’agriculture

Comme partout au Québec, le sol de La Tabatière est désormais recouvert d’un tapis blanc. Dans ce village anglophone de la Basse-Côte-Nord, isolé du reste du Québec, la neige recouvre aujourd’hui les plants de camerises et de chicoutais qui pourraient donner un second souffle à l’économie de la communauté.

Wanita Jones, les yeux bleus perçants, nous attendait au quai à notre sortie du Bella Desgagnés, ce cargo qui ravitaille en denrées et autres biens les villages de la Basse-Côte-Nord non reliés par la route au reste du Québec.

Sur le quai, ses collègues avaient installé quelques produits agroalimentaires et artisanaux derrière une fourgonnette afin de les vendre aux touristes qui touchaient la terre ferme pour quelques heures. Les confitures et les gelées ont fait fureur.

On vend dans ce «kiosque» des produits agroalimentaires et artisanaux. Photo: Véronique Leduc

Puis, à cinq minutes du port, au bout d’une route de gravier entourée de conifères, Wanita nous mène là où elle met toutes ses énergies depuis 2018: au projet d’agriculture de la communauté.

Wanita Jones met toutes ses énergies dans un projet d'agriculture de la communauté. Photo: Véronique Leduc

C’est qu’en 2011, dans ce village de pêcheurs, 75 personnes sur une population de 400 se sont retrouvées sans travail. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, pour aider la communauté, leur a alors suggéré de se lancer dans l’agriculture, tout particulièrement dans la culture de la camerise, un petit fruit en émergence au Québec. «Nous sommes une communauté de pêcheurs, explique Wanita, originaire de La Tabatière. On ne savait pas trop si c’était une bonne idée, ni comment faire, mais il fallait essayer!»

C’est ainsi que poussent désormais à La Tabatière des plants de camerises, dont le nombre augmente de façon constante depuis les débuts du projet.

À La Tabatière, le nombre de plants de camerises augmente de façon constante.

Des tests sont aussi faits pour la chicoutai, un fruit qui pousse naturellement sur le territoire de la Côte-Nord. Mais La Tabatière, le seul endroit en Amérique du Nord à tenter de le cultiver, devra user de patience: il faut sept ans à l’arbuste pour faire un fruit.

Avec ce projet, l’objectif principal est de créer des emplois, bien sûr, mais aussi de fournir en produits frais les gens de la communauté, qui ont peu accès à des fruits et légumes.

Mais sur un site aride où il a fallu faire venir toute la terre, sans électricité et où la météo est fraîche, les imprévus et les défis sont nombreux. Tout de même, le projet, qui permet de faire travailler 15 personnes pendant l’été, continue.

Le projet d'agriculture de La Tabatière permet de faire travailler 15 personnes pendant l’été. Photo: Véronique Leduc

Cet hiver, Wanita tirera avantage des longs mois froids pour rechercher du financement, demander à des experts de les visiter le printemps prochain et organiser la prochaine saison. Et elle en profitera pour rêver: à des serres chauffées, à des légumes frais cultivés à La Tabatière, à des plants qui vont jusqu’au plafond, à un kiosque de produits frais dans le village, à une certaine autonomie alimentaire… entre autres.

#Boire local de Jessica Harnois

Gin, bières artisanales, vodka, vins rouges ou blancs, cidres et même les bulles, il est désormais possible de trouver des produits de qualité dans toutes ces catégories au Québec. Les vignerons, brasseurs et distillateurs d’ici gagnent en popularité et leur savoir-faire est de plus en plus reconnu non seulement ici, mais aussi sur la scène internationale. Des produits que Jessica Harnois, sommelière, a choisi de mettre en vedette dans son plus récent livre, #Boire localLes 100 meilleurs vins, bières et alcools du Québec, paru récemment aux Éditions La Presse. Un guide de vins et spiritueux comme on les aime. Le langage est simple, le propos bien vulgarisé, et pour chaque vin ou alcool présenté on propose un accord mets pour augmenter le plaisir de la dégustation.

Ce n’est pas d’hier que Jessica Harnois vulgarise le monde du vin. La plus médiatisée des sommelières québécoises en a fait son crédo. Démystifier le vin, sa dégustation, promouvoir les produits locaux font partie de son quotidien depuis de nombreuses années. Autre leitmotiv de la sommelière: démontrer qu’on peut boire de bons vins sans nécessairement payer un prix prohibitif. C’est d’ailleurs ce qu’elle tente de faire avec sa collection de vins Bù. Vous pouvez également suivre ses chroniques vins ici, sur avenues.ca. Autre occasion de profiter de son talent de sommelière et de vulgarisatrice: elle animera le prochain Rendez-vous Dégustation Avenues.ca, Place aux pinots!, le 26 novembre prochain.

Mais revenons à son plus récent livre. Dans #Boire local, elle s’intéresse non seulement aux vins et aux bulles, mais aussi aux spiritueux, aux cidres et aux bières. La classification proposée dans les différents chapitres est intéressante et facilite la recherche. Vins blancs, vins rosés, vins rouges légers, vins rouges corsés, vins de dessert, bulles et même une section pour les vins rares, on trouvera dans ce guide de quoi convaincre les plus sceptiques qu’on trouve de bons crus au Québec. Pour chaque catégorie, on compte une dizaine de produits. En ces temps de mondialisation, il est important de reconnaître et de promouvoir les produits d’ici, un parti pris que nous prenons souvent sur Avenues.ca.

Le livre est bien ficelé. Sur un ton gourmand, on sent le plaisir que l’experte prend à proposer des mariages heureux de saveurs et à faire découvrir des cépages et des producteurs. Outre ce plaisir bien senti, le livre offre également des infos pratiques (code SAQ et prix).

À inclure incontestablement dans la liste des cadeaux de Noël à offrir!

#Boire local, Jessica Harnois, Éditions La Presse, septembre 2019, 256 pages, 26,95 $

À propos de Jessica Harnois

Sommelière, entrepreneure, conférencière et auteure, Jessica Harnois a été acheteuse de vins de prestige pour la SAQ. Présidente fondatrice des Productions Jessica Harnois, elle vient de remporter le Prix Femme d’affaires de l’année, catégorie Petite entreprise décerné par le Réseau des femmes d’affaires du Québec. Elle est également l’auteure de Vins et fromages du Québec (2014), sans oublier Un sommelier à votre table (2013 et 2015) et Le match parfait (2019), deux titres dont nous avons parlé sur Avenues.ca.

Répertoire 2019 des marchés de Noël du Québec

Cette année encore, on vous offre un cadeau de Noël: un répertoire 2019 des marchés de Noël du Québec.

De plus en plus populaires au Québec, les marchés de Noël permettent de dénicher des trésors et des œuvres originales d'artisans québécois.

Vous trouverez dans ce répertoire les dates et les sites Internet des différents marchés et événements pour l'année 2019. Surveillez toujours leurs calendriers d’activités, car plusieurs animations spéciales peuvent s’ajouter.

Vous pouvez aussi consulter le site du Regroupement des marchés de Noël du Québec. Tous les marchés n'en sont pas membres, mais il y a tout de même une longue liste. Vous pouvez même y trouver la Route des marchés.

Quelques conseils avant de visiter les marchés de Noël du Québec

  • Portez des vêtements chauds, car vous passerez sûrement quelques heures à l’extérieur.
  • Faites un tour complet du marché avant d’effectuer vos achats. Plusieurs marchands offrent des produits similaires et vous pourrez ainsi les comparer avant de prendre une décision.
  • Il fait plus chaud en journée, certes, et plusieurs activités ont lieu pendant le week-end, mais lorsque cela est possible, visitez les marchés le soir pour admirer les jeux de lumière festifs.
  • Apportez de l’argent comptant, car certains producteurs et marchands n’acceptent pas les cartes.
  • Buvez un verre de vin chaud à notre santé, d’accord?

Abitibi-Témiscamingue

Photo: Facebook Marché de Noël à la campagne

Bas-Saint-Laurent

Photo: Facebook Tourisme Bas-Saint-Laurent

Cantons-de-l’Est

Photo: Facebook Noël au Marché de la Gare de Sherbrooke

Centre-du-Québec

Photo: Facebook Village Québécois d’Antan

Charlevoix

Photo: Facebook Marché de Noël de Baie-Saint-Paul
Photo: Facebook Marché de Noël de Baie-Saint-Paul

Chaudière-Appalaches

Photo: Facebook Marché de Noël Sainte-Justine

Duplessis/Côte-Nord/Manicouagan

Gaspésie

Photo: Facebook Noël en Gaspésie

Lanaudière

Photo: Facebook Marché de Noël de L'Assomption

Laurentides

Photo: Facebook Etsy Laurentides

Laval

Photo: laval.ca
Photo: laval.ca

Mauricie

Photo: Facebook Événements et Salons d'exposants Mauricie‎Marché de Noël de St-Tite

Montérégie

Montréal

Photo: Facebook Village de Noël de Montréal

Outaouais

Photo: Facebook Noël dans le Vieux-Aylmer / Christmas in Old-Aylmer

Québec

Marché de Noël allemand de Québec. Photo: Ville de Québec

Saguenay-Lac-Saint-Jean

Photo: Facebook Marché de Noël d'Albanel

Bonne visite des marchés de Noël du Québec!

The Whale: un centre d’observation inspiré par les baleines

À 300 km au nord du cercle polaire arctique, à la pointe de l’île d’Andøya, se retrouvent fréquemment les baleines en migration, rendant la petite ville d’Andenes l’un des meilleurs endroits au monde pour voir de près cet animal. La nouvelle attraction touristique The Whale racontera l’histoire de la créature marine à travers l’art, la science et l’architecture.

À la suite d’un concours international, c’est la firme danoise Dorte Mandrup qui a été choisie parmi 37 concurrents pour concevoir le bâtiment, coiffant au poteau de grands noms comme BIGSnøhetta et Reiulf Ramstad Architects. L’édifice proposé par Dorte Mandrup est «à la fois poétique, discret et en même temps très excitant et insolite», selon le président du jury.

Photo: Facebook Dorte Mandrup

Créé pour ne faire qu’un avec la nature, le bâtiment sortira de terre et s’élèvera comme une colline, tout en créant des espaces en dessous. Le toit incurvé, recouvert de pierres naturelles de la région, imitera le terrain qui l’entoure. Au fil des ans, il se parera de mousse et se fondera encore plus dans le paysage. De grandes fenêtres s’ouvriront pour leur part sur l’archipel.

Photo: Facebook Dorte Mandrup

À l’intérieur, l’œil sera immédiatement attiré par la mer et les montagnes. On y retrouvera 4500 mètres carrés d’espace d’exposition, des bureaux, un café et un magasin.

Les visiteurs pourront marcher sur le toit (si la météo le permet), s’aventurer sur les sentiers et explorer les environs, où un feu de camp et différents points de vue les attendront. Le centre d’observation devrait ouvrir ses portes en 2022.