L’académie Inverness: habiter une ancienne école

L’académie Inverness, située dans la municipalité du même nom, dans la région du Centre-du-Québec, a de quoi plaire. Voici un tour d’horizon de son histoire et de ses particularités architecturales.

Un important établissement anglophone

Construite en 1889, l’académie Inverness est «un témoin privilégié du réseau scolaire anglophone établi dans les Cantons-de-l’Est au XIXe siècle».

En remontant le cours de l’histoire, on apprend que le territoire d’Inverness s’est surtout développé à partir de 1829, «grâce à l’arrivée d’un groupe d’Écossais en provenance de l’île d’Arran». Suivent des habitants en provenance de la Nouvelle-Angleterre et des îles britanniques. Ces derniers, qui accordaient beaucoup d’importance à l’éducation, ont instauré un réseau d’écoles sur le territoire. Ainsi, on retrouvait dans les Cantons-de-l’Est des écoles primaires, des académies et… une université! «La région se distingue par un taux de fréquentation scolaire plus élevé que le reste de l’actuel territoire du Québec au XIXe siècle», lit-on sur le site du Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

L’académie Inverness, érigée sur un terrain acheté par la commission scolaire en 1887, compte trois salles de classe dans lesquelles viennent étudier des élèves de la première à la onzième année.

En 1966, la communauté anglophone n’étant plus assez nombreuse, l’établissement scolaire ferme ses portes. Après avoir abrité la bibliothèque municipale, l’académie est transformée en résidence privée. En 2006, son propriétaire entreprend d’importants travaux de restauration et l’ancienne école obtient sa place dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec l’année suivante.

Une architecture d’inspiration néo-italienne

Ce sont les architectes T. et J. A. McKenzie qui sont responsables des plans de l’académie Inverness. S’inspirant de l’architecture italienne de la Renaissance, alors très en vogue, ils proposent un édifice rectangulaire à deux étages, coiffé d’un toit en pavillon à larges avant-toits et surmonté d’un petit clocher.

Photo: Centris.ca

On peut facilement imaginer les étudiants qui entraient dans cette école par la porte principale, sise à l’avant-corps central du bâtiment et munie d’un porche de bois.

Photo: Centris.ca

Les nombreuses fenêtres, disposées de manière symétrique, permettent à un maximum de lumière naturelle d’éclairer l’intérieur.

Photo: Centris.ca

Certaines «pièces» sont encore intactes, comme la scène, en vedette sur cette photo de l’actuelle salle familiale de la résidence.

Photo: Centris.ca

Alors, quelle note sur dix donnez-vous à cette école convertie en maison?

Poutine nation: la glorieuse ascension d’un plat sans prétention

Des frites, du fromage en grains et de la sauce. Comment une combinaison aussi simple d’ingrédients a-t-elle réussi, en l’espace de 50 ans, à devenir un emblème gastronomique québécois et un plat apprécié un peu partout sur la planète? Le professeur, chercheur et auteur Sylvain Charlebois s’est attaqué à cette question en remontant le fil d’une histoire d’amour culinaire surprenante que l’on peut maintenant parcourir à l’intérieur du livre Poutine nation.

Même si la poutine est aujourd’hui connue à travers le monde, quelle est son origine géographique précise? Voici un sujet qui suscite une vraie guerre de clochers entre les municipalités se vantant de sa création. «C’est une question que je me posais moi-même et qu’en tant que chercheur, je me devais de résoudre», répond Sylvain Charlebois.

L’expert en sciences analytiques agroalimentaire a donc fouillé, étudié et vérifié une panoplie d’artéfacts et de documents d’archives, pour se rendre compte que tout a commencé à Warwick en 1957, alors que Fernand Lachance et sa femme Germaine ont pour la première fois intégré à leur vocabulaire le mot «poutine». «Mais comme M. Lachance n’aimait pas vraiment la sauce, ce n’est qu’en 1964 que Jean-Paul Roy, de Drummondville, a réuni les trois éléments qui constituent la poutine que nous connaissons aujourd’hui. C’est donc lui, l’inventeur de la poutine, mais elle a aussi un père et une mère, les Lachance.»

Voilà, le débat est enfin clos à ce sujet! Enfin, presque, puisque la poutine est également au centre de controverses hors du Québec. Par exemple, à Halifax où vit et enseigne Sylvain Charlebois, la poutine se présente râpée. «Et elle n’est pas mangeable!», précise en riant l’auteur, qui a aussi pu goûter à des poutines au fil de ses nombreux voyages à travers le Québec et à l’étranger. Il avoue d’ailleurs que la pire qu’il ait dégustée jusqu’à ce jour, constituée de sauce au vin et de fromage mozzarella en poudre, est très populaire à Cleveland.

«Poutine nation. La glorieuse ascension d'un plat sans prétention», Sylvain Charlebois. Éditions Fides. 2021. 224 pages.

Un trésor culinaire à protéger

C’est aussi cette série de dégustations et de recherches qui ont conduit Sylvain Charlebois à penser qu’il faudrait davantage protéger la poutine pour qu’elle soit mieux reconnue et respectée à travers le monde. «Elle véhicule après tout un peu du Québec avec elle, au même titre que la pizza évoque l’Italie», dit-il.

C’est d’ailleurs avec ce second mets popularisé depuis une centaine d’années que le chercheur établit des parallèles. En effet, explique-t-il, tout comme la pizza, la poutine comporte trois éléments principaux. Elle a également été longtemps boudée par l’élite, mais a malgré tout réussi à se tailler une place de choix dans l’imaginaire et la gourmandise collectifs. «Ce qui la distingue, par contre, c’est que contrairement à la plupart des plats popularisés par les villes, la poutine a été créée en zone rurale, dans des villages.»

Alors, au même titre que des Italiens peuvent s’offusquer de notre pizza hawaïenne intégrant de l’ananas dans sa confection, les Québécois sont selon l’auteur en droit de se demander pourquoi on ferait de la poutine avec du fromage en poudre. «Parce que sans fromage skouic skouic, est-ce vraiment de la poutine?», lance-t-il.

Les débats autour de la poutine ne sont donc pas près de cesser, mais si on veut en comprendre les tenants et les aboutissants tout en salivant, Poutine nation est une lecture très intéressante.

Le Guide du plein air au Québec

Le Guide du plein air au Québec vous propose un paquet d'activités à faire dehors, aux quatre coins de la province.

Découvrir à vélo la piste Girard à Vachon sur la Côte-Nord; monter à pied à l’assaut du mont Saint-Joseph, en Gaspésie; sillonner en kayak les bayous du parc national de Plaisance, en Outaouais; s’accrocher en via ferrata à la paroi du canyon Sainte-Anne, dans la région de Québec: voici quelques exemples d’activités estivales qui figurent parmi 800 expériences quatre saisons recensées par Le Guide du plein air au Québec.

Tout juste publié par les Éditions de l’Homme, cet ouvrage porte la marque indélébile du magazine Espaces, devenu en 25 ans une référence en plein air. Son rédacteur en chef, Gary Lawrence, note avec raison que «jamais les Québécois n’ont été aussi férus de plein air qu’en cette année pandémique» et que ce guide vient à propos leur donner des «idées pour se dégourdir les jambes et explorer le Québec, été comme hiver».

Placé sous la direction de la journaliste émérite Nathalie Schneider, spécialiste en plein air et tourisme d’aventure, le guide ne réinvente pas le genre, mais a l’immense mérite de proposer une gamme quasi exhaustive d’activités au Québec, selon une classification permettant une consultation rapide: par région, puis pour chacune, par grand parc, par saisons estivale et hivernale.

Suivent les classiques rubriques de randonnée pédestre, raquette, vélo de route, montagne ou gravelle, activités nautiques, ski de fond… La présentation est visuellement rafraichissante et les informations très précises.

Pour aider le lecteur, apprenti pleinairiste ou sportif averti, l’ouvrage met aussi l’accent – dans des encadrés judicieusement choisis – sur des secrets bien gardés, des événements, des services méconnus…

Il s’ouvre sur quelques conseils et mises en garde indispensables et se clôt par des listes d’activités originales, comme ces «10 activités guidées pour jouer les oiseaux de nuit».

Un guide à laisser sur sa table de salon et à consulter (souvent) avant de se décider à sortir de chez soi!

Le Guide du plein air au Québec par Magazine Espaces. Éditions de l’Homme. 2021. 288 pages.

La maison François-Cherrier, une page d’histoire à Saint-Denis-sur-Richelieu

La maison François-Cherrier, superbe résidence ancestrale située à Saint-Denis-sur-Richelieu, a tout pour plaire: son histoire, son architecture, sa localisation.

Un témoin de la rébellion de 1837

Tout comme la maison du Dr Jean-Baptiste Richard, que nous vous avions présentée il y a quelques semaines, cette magnifique maison ancestrale est située sur la rue des Patriotes, à Saint-Denis-sur-Richelieu. Son histoire, liée à celle des patriotes, est très intéressante.

C’est en 1808 que le maître maçon Pierre Ménard, dit Bellerose, entame la construction de cette résidence en pierre. D’inspiration française, elle devait abriter le prêtre et curé de la paroisse de Saint-Denis, François Cherrier (1745-1809). Ce dernier, tel que mentionné dans le Dictionnaire biographique du Canada, «faisait partie d’une des familles les plus influentes de la région montréalaise à la fin du 18e siècle et dans la première moitié du 19e siècle».

Photo: Centris.ca

Malheureusement, Cherrier meurt avant la fin des travaux de construction de sa maison. C’est sa sœur, Marie-Anne, qui est également la tante de Louis-Joseph Papineau, chef des patriotes (quand on vous disait qu’il s’agissait d’une famille influente… !), qui supervisera la suite des travaux. La maison sera terminée en 1811.

Le 23 novembre 1837, la maison François-Cherrier est au centre de la bataille de Saint-Denis, «une des rares victoires des patriotes sur l’armée britannique». Une semaine après cette mémorable victoire, le colonel Charles Gore (1793-1869) prend sa revanche. La majorité des bâtiments de Saint-Denis sont alors incendiés. «Épargnée des flammes, la maison François-Cherrier aurait servi alors de résidence aux officiers britanniques qui supervisaient la suite des opérations», peut-on lire sur le site du Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

Photo: Centris.ca

Une maison urbaine… et rurale!

Ce qui rend la maison François-Cherrier vraiment unique, en plus de son histoire? Son architecture!

Photo: Centris.ca

D’inspiration française, elle possède à la fois des caractéristiques associées à la maison rurale (corps de logis massif en maçonnerie de pierre, toit aigu à deux versants droits, cheminée centrale en pierre, toiture à la charpente complexe…) et des caractéristiques associées à la maison urbaine (couverture en tôle, murs coupe-feu, soupiraux, cave).

Photo: Centris.ca

En 2014, la maison François-Cherrier a fait l’objet d’importants travaux de restauration. Par chance, elle a su conserver son cachet et plusieurs éléments architecturaux d’origine. Ainsi, à l’intérieur, les poutres de bois décorent les plafonds, les murs de pierre sont présents sur tous les étages et les larges lattes du plancher font résonner son passé.

Photo: Centris.ca

Les éléments contemporains s’harmonisent à merveille aux éléments historiques. Qui dirait non à cette cuisine et à cette piscine?

Photo: Centris.ca

Située en bordure de la rivière Richelieu, au cœur du village de Saint-Denis, la maison a tout pour faire rêver les amoureux d’histoire.

Photo: Centris.ca

Fête des Mères: de délicieuses douceurs du Québec à offrir

La fête des Mères sera de nouveau célébrée en version confinée cette année. Mais qu’importe! Cela ne nous empêche pas de souligner le rôle essentiel qu’elles jouent dans nos vies en leur offrant de petits présents ou, pour les plus gourmandes, de délicieuses douceurs du Québec.

Savoir-faire féminin

Élue cheffe pâtissière nationale en 2019 et en 2020 par la Société des chefs, cuisiniers et pâtissiers du Québec, Gaël Vidricaire est une passionnée qui mêle précision et originalité dans toutes ses créations. Dans sa boutique située à Québec, elle propose chaque semaine des nouveautés alléchantes. Cette année, à l’occasion de la fête des Mères, elle a créé Le câlin, un entremets fruité combinant meringue, crème vanillée, rhubarbe, fruits de la passion et pamplemousse rose. Elle a aussi conçu Maman, un splendide cœur en chocolat noir décoré de poudre de pistache, de framboises lyophilisées, de grué de cacao et de mini pétales de roses cristallisées.

«Maman», un cœur en chocolat noir décoré de poudre de pistache, de framboises lyophilisées, de grué de cacao et de mini pétales de roses cristallisées. Photo: Benoit Deprez photographe

Du grand art

En offrant à sa mère ou à celle de ses enfants une création d’un pâtissier de la trempe de Christian Faure, on a la garantie qu’elle se régalera. Depuis un an, le maître ouvrier de France propose un service exclusivement en ligne, Ôfauria, qui permet de commander des gâteaux, desserts, biscuits et pâtisseries salées, afin de se les voir livrés le lendemain à travers le Grand Montréal, la Rive-Nord et la Rive-Sud. Tout est d’une fraîcheur extrême, à l’image de L’Eden, le gâteau spécial créé pour la fête des Mères et qui est composé d’un sablé breton, d’un confit de bleuet, d’un biscuit aux amandes et d’une crème de violette. Mais le site Web regorge aussi d’autres propositions irrésistibles.

Conçu spécialement pour la fête des Mères, ce gâteau est composé d’un sablé breton, d’un confit de bleuet, d’un biscuit aux amandes et d’une crème de violette. Photo: @ Ôfauria

Petit-déjeuner étudié

Dans la même zone géographique, la jeune compagnie fondée par Gabriela Tulian, Mon panier gourmet, propose une manière originale de faire plaisir aux mamans avec des offres en ligne de petits-déjeuners comportant des pains et viennoiseries frais, des fruits, des mignardises, des chocolats, des confitures et jus du Québec, et même de petits bouquets de fleurs séchées. Recevoir une belle Dose d’amour ou, si le clan est réuni, un Panier gourmand de bon matin, c’est se construire des souvenirs précieux.

Photo: @ Gabriela Tulian

Couleurs gaspésiennes

Nommé cette année aux Lauriers de la gastronomie québécoise, le chocolatier Carl Pelletier, à la tête de Couleur chocolat, une boutique de Haute-Gaspésie, travaille depuis des années le mariage des saveurs et des textures. Il s’est fait connaître pour ses chocolats aux épices boréaux, mais sa gamme de produits comprend aussi des classiques et de superbes créations saisonnières comme la barre fraisier fête des Mères rappelant le gâteau du même nom, à ceci près qu’elle est à base de chocolat blanc et noir, d’une pâte de fruits à la fraise et d’amandes grillées. On peut aussi succomber à la réglette spéciale de cinq chocolats décorés de fleurs. Bon à savoir: on peut commander des produits Couleur chocolat depuis le Québec au complet, et trouver une liste de détaillants qui en proposent dans plusieurs régions.

Photo: @ Couleur chocolat