Le manoir Joly-De Lotbinière, un joyau du patrimoine

La semaine dernière, notre journaliste Anne Pélouas vous suggérait, parmi ses 40 nouveautés plein air pour l’été, d’aller vous balader au Domaine Joly-De Lotbinière. En voulant en savoir plus sur cet endroit, nous avons découvert un joyau du patrimoine vraiment unique.

«Maple House»

C’est en 1851 que commence la construction de cette résidence de villégiature bourgeoise érigée pour la famille de Pierre-Gustave Joly (1798-1865). Appelée «Maple House» en raison des motifs de feuille d’érable qui ornent ses garde-corps en bois, elle trône sur un vaste terrain de la municipalité de Sainte-Croix.

Photo: BAnQ

Deux parties composent l’immense bâtiment d’inspiration néoclassique: un corps de logis rectangulaire à deux étages et demi et une annexe, à l’arrière. Un toit à deux versants coiffe ces deux parties faites de bois. Des éléments décoratifs blancs enjolivent le tout.

Vue d'angle. Photo: © Émilie Deschênes 2014, Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Intégrée harmonieusement à la nature, la somptueuse maison s’inscrit dans le courant pittoresque. «Le manoir en est une illustration, entre autres, par sa structure en bois lambrissée de planches à clins, les deux étages de galeries et les nombreuses fenêtres, surtout en façade principale, qui favorisent le contact avec la nature», peut-on lire sur le site du Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

Vue arrière. Photo: © Émilie Deschênes 2014, Répertoire du patrimoine culturel du Québec

En incluant le manoir, on compte douze bâtiments historiques sur ce vaste terrain. Parmi ceux-ci, cinq petites bâtisses qui servaient de résidences aux domestiques, un laboratoire, un garage, la maison des jardiniers, un poulailler, un atelier et un kiosque de lecture.

La maison du jardinier et sa serre. Photo: Facebook Domaine Joly-De Lotbinière

En 1999, le domaine Joly-De Lotbinière est classé site historique et monument historique. Aujourd’hui transformé en lieu d’interprétation du patrimoine naturel et culturel, le manoir a conservé toute sa splendeur. À l’intérieur, vous pourrez y admirer quelques pièces du mobilier familial, ainsi que des robes d’époque. Une galerie d’art y est également installée.

Mobilier ancien de la famille Joly de Lotbinière. Photo: chaudiereappalaches.com

Au-delà du manoir

Le manoir à lui seul vaut le déplacement, certes, mais on ne peut passer sous silence les jardins de ce domaine de 138 hectares, où l’on retrouve plus de 2300 variétés de végétaux. Parmi ceux-ci, une centaine de noyers noirs, espèce introduite par Henri-Gustave Joly de Lotbinière, fils du premier propriétaire des lieux et éminent politicien. Allées d’arbres matures, jardins à l’anglaise, potager luxuriant, serre de plantes rares, massif de rosiers… tout ça avec un accès privilégié au fleuve Saint-Laurent. C’est à voir!

Photo: Facebook Domaine Joly-De Lotbinière

Le murmure des hakapiks, Roxanne Bouchard

Après Nous étions le sel de la mer et La mariée de corail, Roxanne Bouchard publie Le murmure des hakapiks, troisième tome de cette série que l’on voudrait sans fin.

Il y a quelques années, Roxanne Bouchard faisait une première incursion dans le genre policier avec le premier tome des enquêtes de Joaquin Morales. L’auteure nous surprenait avec un policier d’origine mexicaine, catapulté enquêteur en Gaspésie, une région du Québec aux odeurs de varech et où les pêcheurs réussissent à peine à survivre. Ce roman nous faisait découvrir la prose imagée de l’auteure, une écriture qui sentait l’air iodé du large et venait nous démontrer que la poésie avait sa place dans le polar moderne.

Puis, six ans plus tard, La mariée de corail nous confirmait l’immense talent de Roxanne Bouchard et la sympathie spontanée des lecteurs et lectrices pour ce policier gaspésien à l’accent mexicain. Grâce à la plume expressive de l’écrivaine, l’image de cette mariée, flottant entre deux eaux dans une mer agitée, hostile, nous a habités longtemps.

Tension et angoisse

Le murmure des hakapiks est le troisième tome de cette série que l’on voudrait sans fin. Cette fois-ci, Roxanne Bouchard nous entraine dans le sillage d’un chalutier parti à la chasse aux phoques avec à son bord des hommes avides de faire fortune, tout en rentabilisant leur traque grâce à une activité beaucoup plus dangereuse, et surtout, illégale. L’agente Simone Lord (rencontrée dans le deuxième roman de la série) est chargée par Pêches et Océans Canada de surveiller leurs activités, au grand déplaisir de l’équipage!

Quant à Morales, aux prises avec des procédures houleuses de divorce, il décide de prendre des vacances et participe avec un collègue à la Traversée de la Gaspésie en ski de fond. Nadine Lauzon, psychologue judiciaire fait aussi partie du voyage et elle apporte avec elle un dossier sur des voies de fait graves subies par un jeune adolescent. Tout pour susciter l’intérêt professionnel de Morales, mais il a la tête ailleurs, quelque part entre les Îles-de-la-Madeleine et Terre-Neuve, où sa pensée le transporte vers Simone Lord, à qui il n’a pas encore avoué son amour.

Sur le chalutier, la tension monte et l’atmosphère est à couper au couteau. Déjà excédé par la présence d’une femme pour les contrôler, un des chasseurs, inculpé pour viol, a bien l’intention de lui faire regretter sa présence. Tout est en place pour une escalade de l’angoisse: la promiscuité, les non-dits, les plans illicites, la météo annonçant une tempête, la présence des animalistes militants et la tension provoquée par l’objectif secret de cette chasse.

L’auteure orchestre cette tension avec habileté; la toile se tisse graduellement, l’intrigue se resserre et le point de bascule est imminent. On sent la fébrilité monter dans la timonerie du bateau, mais elle est aussi ressentie par Morales pendant son périple de ski.

«Être ici le ramène brutalement à tout ce qui a fait sa vie pendant trente ans, et le voilà devenu touriste de son passé.» (page 56)

Un troisième tome réussi

Haletant, prenant et superbement bien dosé, ce roman de Roxanne Bouchard est le meilleur de cette série. La structure classique sert très bien l’histoire: on sait que les vacances de Morales et la fin de la chasse sur le chalutier vont se heurter. De plein fouet! Et c’est ce qui est le plus angoissant pour le lecteur! L’auteure réussit parfaitement cette finale qui ne laissera aucun lecteur indifférent.

Le talent de l’écrivaine se manifeste dans des descriptions qui touchent les sens et font ressentir les émotions comme si nous étions sur place. L’eau froide, les banquises qui se croisent et se décroisent, les hakapiks frappant les phoques, les trainées de sang qui maculent la neige et l’odeur nauséabonde des peaux de phoque dans la cale, l’auteure les décrit crûment et le lecteur les perçoit dans son propre imaginaire.

Et tout cela dans une excellente histoire très bien racontée!

Une série à découvrir

Vous ne connaissez pas les enquêtes de Joaquin Morales? Courez rapidement chez votre libraire et procurez-vous Nous étions le sel de la mer. Je vous conseille en effet de lire la série en suivant l’ordre de parution pour le plaisir de voir l’évolution des personnages. Un plaisir dont il ne faut pas se priver!

Vous avez aimé les deux premiers tomes de cette série? Cette troisième enquête saura sûrement vous combler! En ce qui me concerne, Le murmure des hakapiks est le roman le plus abouti de la série, le meilleur. Et c’est peu dire quand on a déjà reconnu l’excellence des deux premiers.

Bonne lecture!

Le murmure des hakapiks, Roxanne Bouchard. Éditions Libre Expression. 2021. 256 pages

Le homard québécois en 5 nouveautés

Heureusement, pour les amateurs de sa chair tendre, le homard revient chaque année avec le printemps. Voici cinq nouveautés qui nous arrivent avec le homard québécois cette année.

Homard gaspésien: un nouveau site de traçabilité

Les pêcheurs de homards gaspésiens sont déjà en mer depuis quelques jours, ce qui signifie que le crustacé de la péninsule arrivera très bientôt dans nos assiettes. La saison devrait durer jusqu’au 1er juillet environ.

Ce printemps marque aussi le 10e anniversaire de l’identification des homards pêchés en Gaspésie, un système de traçabilité unique au monde qui permet «d’aller à la rencontre» du pêcheur qui a capturé la prise grâce à un numéro inscrit sur le médaillon de chaque crustacé. Le site monhomard.ca, qui permet cette traçabilité, a été refait récemment au goût du jour.

Photo: Facebook Homard Gaspésien

La protection des ressources

Des mesures de pêche durable sont mises en place depuis plusieurs années déjà afin de protéger les ressources. Cette année, les pêcheurs testeront de nouveaux dispositifs et cordages pour éviter que les baleines ne s’y emmêlent ou pour qu’elles puissent se libérer au besoin.

Une appellation réservée à venir

En 2020, une étude a démontré que le «homard pêché en Gaspésie» pourrait jouir d’une appellation réservée, comme une «indication géographique protégée». Le projet en ce sens devrait se réaliser au cours des prochains mois.

Série La course folle

Sur le site de Télé-Québec, les huit épisodes de La course folle suivent des pêcheurs de homards des Îles-de-la-Madeleine du début à la fin de la saison. La série permet de mieux comprendre la réalité des pêcheurs, d’assister à tout le défi que cette pêche représente et d’apprécier encore mieux le précieux crustacé local.

Un prix plus élevé

Un peu comme pour le crabe, si la tendance se maintient, le homard sera vendu à un prix plus haut cette année en raison d’une offre basse et d’une demande élevée. Une bonne nouvelle pour les homardiers, qui pourraient toucher un prix record, mais une moins bonne nouvelle pour les consommateurs, qui doivent s’attendre à débourser un peu plus. Mais il faudra alors se dire que les pêcheurs pourront ainsi rattraper la saison difficile de l’an dernier.

Dormir sur l’eau dans une maison flottante

Dans une de ses chroniques, Marie-Julie Gagnon vous proposait 20 hébergements hors du commun pour vos vacances d’été. À son intéressante liste s’ajoutent les maisons flottantes de Studio hébergements flottants, qui sont amarrées dans divers lieux tout l’été. Coup d’œil.

Rêvées par un passionné de navigation, les maisons flottantes de Studio sont des hébergements autonomes, tout équipés, qui promettent de vous faire vivre «une expérience unique d’hébergement haut de gamme».

Photo: Facebook Studio Hébergements Flottants

Des panneaux solaires permettent de fournir l’électricité nécessaire aux appareils d’usage courant, en plus de permettre la climatisation et le chauffage. La cuisinière, elle, fonctionne au gaz propane.

Photo: Facebook Studio Hébergements Flottants

Un système de récupération des eaux usées permet le fonctionnement de la douche, des lavabos et de la toilette.

Photo: Facebook Studio Hébergements Flottants

En plus de la cuisine tout équipée et de la salle de bain fonctionnelle, les maisons flottantes de 49 pieds de longueur par 15 pieds de largeur comptent chacune un salon, une chambre avec un lit queen et un salon avec un divan-lit, permettant donc d’accueillir quatre visiteurs.

Photo: Facebook Studio Hébergements Flottants

Les terrasses avant, arrière et sur le toit ont été conçues pour accueillir des invités.

Photo: Facebook Studio Hébergements Flottants

Les maisons flottantes de Studio hébergements flottants sont amarrées à Québec, à Trois-Rivières et à Shawinigan. Elles offrent toutes la tranquillité d’un lieu paisible, à proximité de nombreuses attractions touristiques.

Photo: Facebook Studio Hébergements Flottants

Comme l’explique son concepteur, Yves Neault, à L’Hebdo du St-Maurice, «l’installation sera amarrée, mais il serait possible d’y greffer un moteur pour la navigation». Ingénieux! Le concept de ces maisons flottantes est d’ailleurs offert à la vente. Avis aux intéressés!

Pour vivre cette expérience d’hébergement flottant, comptez un minimum de 279$ pour une nuit.

La route du fromage en grains: un guide qui fait skouic, skouic

S’il y a un aliment qui est typiquement québécois, c’est bien le fromage en grains, à savourer tel quel ou à ajouter à nos fameuses poutines. La journaliste Pascale Lévesque en a mangé beaucoup pour concocter La route du fromage en grains: un guide qui fait skouic, skouic, un tout nouveau guide dont la vedette est ce fromage 100% québécois.

On le trouve sur tous les comptoirs des dépanneurs, des stations-service et des épiceries et il est la collation par excellence sur la route. Pascale Lévesque a eu envie d’en savoir un peu plus sur ce fromage unique et omniprésent sur notre territoire.

Au début du 20e siècle, on a fait notre effort de guerre pour l’Angleterre, et on a donc demandé au Québec rural de faire du cheddar, un fromage anglais, a entre autres appris l’auteure pendant l’écriture de ce guide.

Plus de mille fromageries ont ainsi poussé à travers la province, où se sont mis à se rassembler les laitiers, les fromagers et les villageois. Les fromageries sont ainsi devenues «un peu comme le deuxième perron d’église», raconte Pascale Lévesque. Et les gens, ayant faim, se sont mis à piger dans les bacs avant que le cheddar soit prêt. C’est ainsi qu’est né le fromage en grains.

De Coaticook à Saint-Gédéon, en passant par Saint-Guillaume, Trois-Pistoles, Baie-Saint-Paul, Saint-Vallier, Saint-Joseph-de-Beauce ou Saint-Albert, Pascale Lévesque a visité cinquante villes de la province afin de rencontrer différents fromagers et de raconter l’histoire de chacun.

Au passage, on aborde aussi dans ce guide l’histoire du Québec et de celle de l’industrie laitière, on découvre les procédés de fabrication du fromage en grains, on donne des trucs pour le conserver plus longtemps et on propose quelques recettes.