Les oursins contre-attaquent

Si vous êtes allés au restaurant dernièrement, il ne serait pas surprenant que vous ayez trouvé des oursins sur le menu. Il n’y a en effet jamais eu autant de restaurateurs d’ici – 105 exactement – qui proposent ce fruit de mer encore méconnu sur leur carte. C’est grâce à La Table Ronde, un nouveau regroupement de restaurateurs, que pour la première fois autant de nos oursins, appréciés à travers le monde, restent sur nos tables.

Selon le programme Fourchette bleue, partenaire de l’initiative, une cinquantaine de trésors du fleuve et du golfe du Saint-Laurent (poissons, algues, fruits de mer et phoques) encore méconnus des consommateurs doivent être mieux valorisés. Présentement, 80% de ce qui se pêche au Québec part à l’étranger alors que 85% des produits de la mer que l’on consomme viennent d’ailleurs.

L’oursin fait partie de ces trésors de nos eaux qu’on exporte aux États-Unis, en Asie et partout dans le monde où les consommateurs en sont friands. Ce n’est pas par manque de volonté qu’on en trouve peu ici, mais bien parce qu’il y a un problème d’organisation dans l’industrie.

Selon les restaurateurs qui tentent l’expérience, les produits de la mer moins connus, comme l’oursin, suscitent un engouement chez les clients. Photo: Facebook Fourchette bleue

Normalement, les restaurateurs qui veulent servir l’oursin doivent approcher eux-mêmes les pêcheurs et aller chercher la récolte. Mais cette fois, le collectif a recruté plusieurs restaurateurs intéressés à servir l’oursin, des pêcheurs de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, à Cacouna, dans le Bas-Saint-Laurent, qui récolte environ 20% des oursins pêchés au Québec, et a conclu une entente avec le distributeur Norref, à Montréal, qui s’occupe du transport et de la mise en marché pour ce projet pilote.

Selon les restaurateurs qui tentent l’expérience, les produits de la mer moins connus, comme l’oursin, suscitent un engouement chez les clients.

Crus, dans des pâtes, en crème, il est encore temps, pour plusieurs semaines et environ jusqu’à Noël, de découvrir les oursins frais grâce aux milliers de livres distribuées par Norref partout au Québec, dans les restaurants, mais aussi dans plusieurs poissonneries

Répertoire 2022 des marchés de Noël

Cette année encore, les marchés de Noël vous raviront avec leurs décors enchanteurs et leurs talentueux artisans. Voici le répertoire 2022 des marchés de Noël du Québec.

Les marchés de Noël permettent de dénicher des trésors et des œuvres originales d'artisans québécois. Vous trouverez dans ce répertoire les dates et les sites Internet des différents marchés et événements pour l'année 2022. Surveillez toujours leurs calendriers d’activités, car plusieurs animations spéciales peuvent s’ajouter.

Quelques conseils avant de visiter les marchés de Noël de la province

  • Portez des vêtements chauds, car vous passerez sûrement quelques heures à l’extérieur.
  • Faites un tour complet du marché avant d’effectuer vos achats. Plusieurs marchands offrent des produits similaires et vous pourrez ainsi les comparer avant de prendre une décision.
  • Il fait plus chaud en journée, certes, et plusieurs activités ont lieu pendant le week-end, mais lorsque cela est possible, visitez les marchés le soir pour admirer les jeux de lumière festifs.
  • Apportez de l’argent comptant, car certains producteurs et marchands n’acceptent pas les cartes.
  • Buvez un verre de vin chaud à notre santé, d’accord?

Abitibi-Témiscamingue

Photo: Facebook Marché public de Rouyn-Noranda

Bas-Saint-Laurent

Photo: Facebook Marché de Noël de L'Isle-Verte

Cantons-de-l’Est

Photo: Facebook Coop Stoke

Centre-du-Québec

Charlevoix

Photo: Facebook Marché de Noël de Baie-Saint-Paul
Photo: Facebook Marché de Noël de Baie-Saint-Paul

Chaudière-Appalaches

Photo: Facebook Marché de Noël Sainte-Justine

Gaspésie

Photo: Facebook Destination Gaspé

Lanaudière

Photo: lanaudiere.ca

Laurentides

Photo: Facebook Tourisme Laurentides

Laval

Photo: laval.ca
Photo: laval.ca

Mauricie

Photo: Facebook Marché Public St-Tite

Montérégie

Photo: Facebook Ville de Saint-Bruno de Montarville

Montréal

Photo: Facebook Grand Marché de Noël de Montréal

Outaouais

Photo: Aldo Zuga Studio, Facebook Marché de Noël de Montebello

Québec

Photo: Facebook Marché du Noël d'Antan à Cap-Santé

Saguenay-Lac-Saint-Jean

Photo: Facebook Marché de Noël européen de Saguenay

Bonne visite des marchés de Noël de la province!

L’auberge Charles-Symmes, témoin de l’histoire

La rue Principale, dans le secteur d’Aylmer, à Gatineau, compte plusieurs trésors patrimoniaux. Parmi eux se trouve l’auberge Charles-Symmes, érigée il y a 191 ans. Visite guidée du vénérable établissement.

C’est sur les berges de la rivière des Outaouais que Charles Symmes, fondateur d’Aylmer et neveu de Philemon Wright, a fait construire l’Hôtel Aylmer — qui porte aujourd’hui son nom — en 1831. L’emplacement de ce magnifique bâtiment en pierre n’a pas été choisi au hasard.

L'Auberge Symmes en 1947. Photo: Facebook Ville de Gatineau

Les passagers du Lady Colborne, le bateau à vapeur qui remontait la rivière des Outaouais en direction des localités du nord-ouest de la région, pouvaient ainsi y passer la nuit avant de monter à bord. L’auberge, avec son propre service de transport en diligence, a constitué durant de nombreuses décennies le plus important relais du réseau de transport de l’Outaouais.

L’édifice de deux étages et demi reflète bien l’architecture en vogue à l’époque. Il se compose d’éléments néoclassiques, comme la disposition régulière de ses ouvertures et sa corniche moulurée, mais emprunte aussi au mouvement pittoresque, qui favorise le contact entre l’architecture et la nature. Les imposantes galeries avec leurs escaliers à volée double permettent à l’auberge de se distinguer. On aime aussi son toit percé de lucarnes.

Les imposantes galeries avec leurs escaliers à volée double permettent à l’auberge de se distinguer. Photo: Facebook Musée de l'Auberge Symmes / Symmes Inn Museum

En 1890, un incendie a endommagé l’intérieur de l’auberge. Le bâtiment est resté à l’abandon pendant dix ans. La propriété a ensuite changé de vocation plusieurs fois avant de retrouver ses lettres de noblesse en 1978 grâce à d’importants travaux de restauration. Quelques années plus tôt, seuls les murs de pierre tenaient encore debout.

Depuis 2003, les murs abritent un musée sur l’histoire locale. Photo: WC Photography, Flickr

Depuis 2003, les murs abritent un musée sur l’histoire locale. On raconte d’ailleurs que la fille de Charles Symmes, Hannah, qui est morte de froid dans le grenier, hante les lieux. Vérité ou légende? On vous laisse décider.

Bonheur d’occasion dans Saint-Henri

La maison du 781, rue du Couvent fait partie de celles qui ont inspiré Gabrielle Roy pour son roman Bonheur d’occasion. Tour du propriétaire d’une demeure à mi-chemin entre la modernité et l’histoire.

Paru en 1945, Bonheur doccasion est un roman résolument urbain. Reflet de la vie ouvrière d’autrefois, il suit les traces de ses personnages dans le quartier Saint-Henri. Si la maison du docteur ne se démarque pas autant que celle de Jean Lévesque, construite en «v» étroit le long de la voie ferrée, elle mérite néanmoins que l’on s’y attarde.

Si la maison du docteur ne se démarque pas autant que celle de Jean Lévesque, construite en «v» étroit le long de la voie ferrée, elle mérite néanmoins que l’on s’y attarde. Photo: Centris

La façade coquette de cette résidence de 1874 se compose de brique rouge ornée d’une frise. Son toit gris à deux lucarnes se pare de son côté de trois motifs différents qui dynamisent le tout et attirent le regard.

Plusieurs médecins ont habité cette maison, comme en témoigne la croix rouge du vitrail au-dessus de la porte. Photo: Centris

Plusieurs médecins y ont élu domicile au fil des ans, comme en témoigne la croix rouge du vitrail au-dessus de la porte. Lors de la publication du roman, la maison détachée était habitée par le Dr Charles-Émile Lalonde, qui a pratiqué dans Saint-Henri de 1937 à 1949.

Le charme de l’époque subsiste grâce à l’escalier, aux multiples moulures et ornementations. Photo: Centris

Le rez-de-chaussée a été reconfiguré pour y aménager une nouvelle cuisine, très contemporaine avec ses armoires noires et son comptoir de quartz. Le charme de l’époque subsiste grâce à l’escalier, aux multiples moulures et ornementations. On aime particulièrement les frontons de porte et leurs nombreux détails. Les vitraux ont aussi passé l’épreuve du temps.

La cuisine, très contemporaine avec ses armoires noires et son comptoir de quartz. Photo: Centris

La propriété a d’ailleurs reçu l’un des prix Coup de cœur de la Société historique de Saint-Henri lors de la première édition en 2014. Ces récompenses reconnaissent les efforts de préservation des qualités architecturales des plus belles maisons du quartier.

Billy Summers, Stephen King

Avec Billy Summers, Stephen King propose un roman psychologique complexe qui plaira à tous les amateurs de polars et de thrillers.

Stephen King. Pour certains adeptes, la seule mention du nom suffit pour se précipiter à la librairie afin de se procurer le nouveau roman et commencer à ressentir les frissons provoqués par l’imaginaire du King. Pour d’autres, pas question de même penser à ouvrir un de ces romans; l’horreur, la peur, ce n’est pas pour eux. Moi, comme bien d’autres, après avoir suivi presque religieusement sa carrière, j’avais décroché, ayant l’impression que j’en avais fait le tour.

Puis, il y a eu Billy Summers, son tout dernier roman, que l’on disait différent: pas d’horreur, un thriller bien ficelé, un roman psychologique bien complexe. Eh bien, tout cela est vrai! Stephen King, avec sa maîtrise de l’écriture, l’efficacité de son style et la virtuosité de son imaginaire, nous propose un roman pour tous, amateurs et amatrices de polars passionnants, de thrillers captivants. Le Maître l’a parfaitement réussi!

Ici, pas de clowns maléfiques ni de lectrices sardoniques et encore moins d’hôtels lugubres; juste l’humain placé devant des choix de vie et des conséquences qui en résultent.

Billy Summers est un tueur à gages qui rêve de retraite. Sa philosophie est simple, il ne prend que des contrats pour tuer des méchants. «Il se voit comme un éboueur armé d’un flingue», ça lui permet de mieux dormir la nuit. Et de se déculpabiliser.

Il accepte un dernier engagement qui va lui assurer un avenir tranquille sans souci d’argent. Son contrat: tuer un assassin qui devrait se rendre au palais de justice pour subir son procès. Comme ce meurtrier est aussi accusé d’agression sexuelle dans un autre État sur la côte ouest des États-Unis, son avocat a demandé de suspendre l’extradition, pour gagner du temps. Billy doit attendre. Et cette longue attente, il la passe dans une banlieue typiquement américaine, en écrivant un premier roman. Car ce tueur à gages est aussi un littéraire, amateur d’Émile Zola, et plus particulièrement de son roman Thérèse Raquin. Son rêve est de devenir écrivain.

Pendant ces journées où Billy Summers prépare son meurtre, il s’investit dans sa petite communauté (il joue même au Monopoly avec les jeunes du quartier), rencontre des gens sympathiques et tisse des liens avec les personnes qui l’entourent. Et, en écrivant son autobiographie, il nous raconte son enfance, son expérience de sniper dans une unité spéciale au Moyen-Orient. Et ce, sans oublier de préparer l’après-contrat avec de multiples identifications, cartes de crédit et comptes de banque. Sa sortie doit être parfaitement planifiée.

Revirement important, il rencontre une femme qui viendra chambarder sa préparation. Cette Alice n’habite pas le pays des merveilles, elle sort à peine de l’adolescence. Jetée sans ménagement dans la rue après un viol collectif, elle est récupérée par le tueur. Billy Summers recueille la jeune fille dans sa planque et en prend soin. Ces deux êtres, qui n’ont rien en commun, se construiront une inébranlable complicité, une improbable amitié. Et plus!

«Il lui a offert les montagnes et les étoiles, pour qu’elle puisse au moins les regarder, et c’est beaucoup.» - Page 366

Voilà toute la force et le talent de Stephen King. Il nous démontre dans ce roman qu’un tueur à gages qui exécute avec froideur et sans aucun remords peut aussi cacher un être humain avec des valeurs morales et une sensibilité bien humaine... en dehors de son métier. Sans peine, comme lecteur, on viendra à se prendre d’affection pour ce personnage. L’auteur nous a mystifiés, le tueur à gages est aussi un humain, avec ses qualités, malgré les meurtres passés.

Billy Summers est un roman à la portée de tout bon lecteur et lectrice de polars. Stephen King réussit à nous raconter une très bonne histoire sans que chaque page soit couverte de sang ou remplie de situations d’horreur. Avec les 550 pages et plus de ce bouquin, l’auteur nous captive et maintient notre intérêt malgré, parfois, quelques petites longueurs. Il nous plonge au cœur des méandres du cerveau de cet homme à la profession meurtrière. Les passages du roman écrits par ce tueur à gages littéraire nous décrivent les marques profondes laissées par l’enfance et le gouffre sans fond creusé par les traces d’une guerre qui transforme l’humain en bête sauvage.

Dès que vous ouvrez ce roman, King vous accroche de la première à la dernière page et vous sert une finale à la hauteur de son imagination. Dans ce récit, le mal côtoie le bien à chaque instant, le pouvoir des mots et de la littérature effleure celui du fusil de précision Remington 700, le chasseur peut à chaque moment se transformer en proie, la bête soudainement devient humaine, la tension psychologique est soutenue; toutes les qualités d’un excellent thriller sont présentes. Nous y plongeons avec plaisir, et très rapidement, nous faisons partie de l’histoire. Comme spectateur, peut-être, comme juge, assurément!

Un plaisir de lire un thriller psychologique écrit par un grand auteur et une excellente histoire!

Bonne lecture!

Billy Summers, Stephen King. Éditions Albin Michel. 2022. 552 pages