Il y a 25 ans, le thé en sachet avait la cote au Québec. La maison de thé Camellia Sinensis est venue brasser les cartes et a su depuis faire connaître l’art du thé en feuilles.
Parce que, oui, il y a beaucoup à apprendre quand vient le temps de goûter le thé. Ceux qui s’y connaissent estiment même que la dégustation de thé est équivalente à la sommellerie. Il existe d’ailleurs une certification en sommellerie de thé qui permet de maîtriser la complexité de cette boisson. «Selon le terroir, le choix des plantes, les variables climatiques, le savoir-faire des artisans et la manière dont on les prépare, les thés offrent une myriade de caractéristiques et de goûts», a expliqué au Devoir Kevin Gascoyne, l’un des quatre actionnaires. D’ailleurs, les écoles de thé de Camellia Sinensis à Montréal et à Québec offrent une vingtaine de formations différentes, preuve que le monde est vaste!
«Selon le terroir, le choix des plantes, les variables climatiques, le savoir-faire des artisans et la manière dont on les prépare, les thés offrent une myriade de caractéristiques et de goûts.» Photo: Drew Jemmett, Unsplash
C’est certainement l’ouverture vers cet univers qui était jusque-là méconnu qui a charmé les Québécois. Ces derniers se sont mis à apprécier la sélection de 200 thés proposés par Camellia Sinensis soigneusement choisis parmi les 17 000 (!) échantillons goûtés au fil du temps.
En 25 ans, la petite maison de thé devenue grande a aussi fait parler d’elle pour ses livres qui ont remporté les honneurs et ont été traduits jusqu’en Russie et en Corée, pour l’ouverture de boutiques à Québec et à Montréal, pour ses partenariats avec des entreprises d’ici, et pour les nombreux liens tissés avec des producteurs de thé en Chine, à Taïwan, au Japon, en Inde, au Sri Lanka ou au Vietnam.
Au fil des années, la petite maison de thé a tissé de nombreux liens avec des producteurs de thé en Chine, à Taïwan, au Japon, en Inde, au Sri Lanka ou au Vietnam. Photo: Facebook Camellia Sinensis
Les feuilles de thé ne viennent pas du Québec, certes, mais la province peut tout de même se vanter d’avoir de vrais pros du domaine. Et les 25 ans que célèbre Camellia Sinensis cet automne sont l’occasion de lever sa tasse de thé aux pionniers qui ont eu cette idée farfelue d’un salon de thé dans les années 1990 et qui ont fait sortir le thé de son sachet.
7Guides de voyage Ulysse nous propose, dans sa magnifique collection 50 itinéraires de rêve, L’Europe en train, auquel ont notamment contribué Anne Pélouas, notre journaliste plein air et grande voyageuse, et Marie-Julie Gagnon, notre chroniqueuse voyage, pour sa recherche effectuée pour un autre titre de la collection, Voyages de rêve en train, 50 itinéraires autour du monde. Encore une fois, les 50 itinéraires proposés font rêver et regorgent de découvertes à faire, de photos extraordinaires et d’une foule de conseils pratiques. Un cadeau à offrir aux voyageurs de votre entourage.
Les circuits proposés sont regroupés dans cinq chapitres – La France et la Suisse, L’Europe centrale et orientale, Le sud de l’Europe, Le nord de l’Europe, et le cinquième, Les longs voyages – et offrent des parcours comme Paris-Madrid, de la Tamise aux canaux de Venise, le grand tour de l’Europe en train et les traditions brassicoles, qui vous entraînent sur un circuit de 14 jours à la découverte des brasseries les plus célèbres de Londres à Munich, via Bruxelles et Prague.
La durée des itinéraires varie de 6 à 17 jours, exception faite du grand tour d’Europe, qui s’étale sur 30 jours. D’entrée de jeu, on dispense des conseils sur les rabais aux jeunes et aux plus de 60 ans, quand acheter vos billets, les nuitées et repas à bord et comment choisir entre la première ou la deuxième classe.
Pour chacun des itinéraires, des encadrés Pour qui? Pourquoi?, Inoubliable, pour les expériences à ne pas rater et les incontournables à visiter à chaque arrêt et journée du circuit. On retrouve aussi, toujours, un aspect particulier mis en valeur, comme Des trains verts, dans le circuit Grand tour de la Suisse, ou Zsiaz, le troisième plus grand château de Pologne, dans l’itinéraire À la recherche des racines de l’Europe centrale. Autre encadré intéressant: Bon à savoir, où l’on parle des bons plans, de la vie à bord et de la vie hors rail. On peut consulter une carte pour chacun des itinéraires.
Il y a des circuits pour tous les goûts, des collines de la Toscane ou des fjords de Norvège, à la côte Adriatique italienne, sans oublier un parcours dans l’empire des Habsbourg et la musique de l’Autriche. Grèce, Portugal, France, Suisse, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Tchéquie, Slovaquie, les pays et paysages défilent tout au long de l’ouvrage, dont les photos sont excellentes et inspirantes.
Ce n’est pas un guide à traîner en poche, vu son format, mais c’est le guide par excellence pour préparer une expédition dans l’une ou l’autre des régions d’Europe et, à coup sûr, en rêver.
Le livre est offert en version papier et électronique. Pour en savoir plus sur ce titre, cliquez ici.
Pour en savoir plus sur la collection 50 itinéraires de rêve, cliquez ici.
L’Europe en train, 50 itinéraires de rêve, Guides de voyage Ulysse, Automne 2023, 208 pages, 51 cartes, 39,95 $ (version papier), 27,99 $ (version électronique)
Un toit mansardé, une profusion de détails raffinés et une stature imposante qui reflète la prospérité de ses occupants: la Maison Nesbitt à Cowansville incarne de manière remarquable l’architecture du Second Empire.
Comme la pierre millésimée sur sa façade l’indique, la résidence trône fièrement sur la rue du Sud depuis 1881. La construction de cette somptueuse résidence résulte d’un défi lancé par George Nesbitt et deux autres notables: construire la villa la plus prestigieuse de la région. Le vainqueur de cette compétition reste un mystère mais, parmi les trois prétendants, seule la Maison Nesbitt tient encore debout.
Comme la pierre millésimée sur sa façade l’indique, la résidence trône fièrement sur la rue du Sud depuis 1881. Photo: Gaston Lepage
À l’extérieur, les yeux des passants passent d’une décoration à l’autre. Le toit octogonal de l’avant-corps central attire le regard avec sa couronne en métal ouvragé, que l’on appelle dans le jargon une crête faîtière. Les colonnes, les corniches, la galerie aux piliers ornementés et les nombreuses lucarnes ne passent pas non plus inaperçues. Le savant mélange de pierre, de bois et de fer ajoute au charme de la demeure.
Le toit octogonal de l’avant-corps central attire le regard avec sa couronne en métal ouvragé. Photo: Gaston Lepage
Initialement baptisée Lismore House, la maison prend par la suite le nom de son premier propriétaire, George Knight-Nesbitt.
Le savant mélange de pierre, de bois et de fer ajoute au charme de la demeure. Photo: Wikipedia
Cet homme d’affaires, qui a également été maire de Cowansville pendant deux ans, était tout un personnage. Fils de fermier, il achète en 1869 le moulin de Cowansville et équipe la ville de générateurs électriques en 1891 et 1892. À la suite d’un différend avec les élus municipaux, il coupe sans cérémonie le courant. La panne dure six longs mois, jusqu’à ce qu’il revende ce service en 1903.
En 1956, la propriété est léguée au diocèse anglican de Montréal, qui la transforme en résidence pour personnes âgées. Photo: Gaston Lepage
Après son décès, en 1909, la maison est occupée par sa femme Mary Jane Dunn, qui y habite elle aussi jusqu’à sa mort, en 1916. Leur fille Nina May Nesbitt prend ensuite possession des lieux et elle y reste toute sa vie.
La résidence abrite aujourd’hui une clinique médicale. Photo: Gaston Lepage
En 1956, la propriété est léguée au diocèse anglican de Montréal, qui la transforme en résidence pour personnes âgées. La Nesbitt Anglican Residence ouvre ses portes un an plus tard et demeure en activité jusqu’en 1989, après avoir été légèrement modifiée selon les plans de l’architecte Kater R. Blatherwick. Elle abrite aujourd’hui une clinique médicale.
Douzième tome mettant en vedette l’enquêteur Tomás Noronha, La femme au dragon rouge, de l’auteur portugais José Rodrigues dos Santos, va vous donner des sueurs froides.
J’ai encore en mémoire les difficultés rencontrées par notre premier ministre canadien avec le gouvernement chinois. La séquestration de la dirigeante de Huawei, l’emprisonnement des deux Michael, l’ingérence du Parti communiste chinois et l’intimidation auprès d’un député, les supposés postes de police chinois dans certaines villes canadiennes et le face-à-face impromptu entre Xi Jinping et Justin Trudeau au sommet du G20 à Bali. Drôle d’introduction pour une chronique littéraire, mais quand même fort pertinente pour présenter La femme au dragon rouge de l’auteur portugais José Rodrigues dos Santos.
Une autre enquête de Tomás Noronha
Ici, pas de demi-mesure, le romancier, reconnu pour ses thrillers érudits, nous plonge au cœur du Parti communiste chinois avec son plan expansionniste, ses dérives en matière de non-respect des droits de la personne et ses méthodes pour conquérir le monde. J. R. dos Santos est autant journaliste qu’écrivain et sa recherche de la vérité est passionnante.
La femme au dragon rouge est le douzième tome (dix sont traduits en français) mettant en scène Tomás Noronha, cet enquêteur un peu beaucoup spécial, professeur d’histoire à l’université nouvelle de Lisbonne, spécialiste en cryptologie et dirigeant de la Fondation Calouste-Gulbenkian. Héros atypique, Tomás ne se considère pas comme un homme d’action, un homme de terrain, mais plutôt comme un intellectuel qui, forcé par les circonstances, se voit impliqué dans des histoires complexes à caractère scientifique, dans certains cas religieux, et souvent historique. Le lecteur trouve dans ces enquêtes un double plaisir: être plongé dans un thriller prenant (pas nécessairement haletant) et apprendre énormément sur un sujet passionnant. Parfois même au détriment du récit! La longue liste bibliographique à la fin des romans est assez éloquente.
Un récit complexe
L’histoire commence en Inde, où la conjointe de Tomás Noronha est kidnappée avec une femme lui ayant demandé son aide. La CIA manifeste l’intention de retrouver sa femme mais, très rapidement, Noronha se rend compte que c’est l’autre femme qui intéresse l’organisation américaine. Ce personnage mystérieux possède des informations cruciales sur les méthodes et les stratégies du Parti communiste chinois. Cette inconnue est désignée par l’organisation de renseignements américains comme étant le Dragon rouge.
Parallèlement au récit des préparatifs pour récupérer les deux femmes, nous assistons à l’histoire d’une jeune fille ouïghoure qui dès son adolescence s’implique dans les arcanes du Parti communiste chinois. Tout d’abord, de façon volontaire, mais très rapidement, elle apprend à ses dépens qu’une Ouïghoure ne peut pas être l’égale d’une Han (ethnie qui forme plus de 90% de la population chinoise). Et pourtant Madina a tout fait pour bien s’intégrer: elle apprend la langue de la majorité, lit Marx et Engels, respecte les règles du Parti et porte aux nues le dirigeant suprême. Cependant, elle possède une tare majeure: elle fait partie des minorités ethniques qui doivent disparaître. Alors commence une longue série de pressions et de répressions pour la «rééduquer»: emprisonnement, tortures de toutes sortes, intimidations, propagande, etc. De toutes les façons, on lui fait avouer des crimes qu’elle n’a pas commis et, en plus, elle doit subir des conséquences terribles. L’objectif du Parti devient de plus en plus clair, on veut éliminer ces minorités ethniques et mettre en place un plan expansionniste.
Une lecture captivante
La lecture de ce roman de J. R. dos Santos nous donne des sueurs froides. Avec sa plume au style journalistique, son écriture directe, efficace, et surtout, grâce à la qualité de ses recherches, les lecteurs sont plongés au cœur d’un drame contemporain qui se joue, parfois, à deux pas de chez nous. Emballée dans une fiction captivante, la description du plan machiavélique du Parti communiste chinois, basé sur les enseignements de L’art de la guerre de Sun Tzu, nous révèle les intentions cachées du gouvernement chinois. À chaque élément nouveau de cette stratégie, j’allais sur la toile pour vérifier la véracité des informations révélées par l’auteur. Étonnamment, la réalité était à la hauteur de la fiction.
En plus d’une histoire quand même assez prenante, au fil de la lecture, on apprend certains principes guidant les stratégies du Parti: l’établissement d’une nouvelle route de la soie (commerciale et peut-être même militaire), la surveillance étroite et intrusive de chaque personne, les camps de concentration, l’esclavage. Et la dissimulation, l’art de faire la guerre à quelqu’un sans que l’autre s’en rende compte. Tout cela me rappelle le visage du président chinois face au premier ministre canadien à Bali et le principe qu’il faut toujours cacher son couteau derrière un sourire. Glaçant…
Une occasion d'apprendre
Inutile de dire que la lecture d’un roman comme celui-là nous permet d’apprendre beaucoup. Lire du dos Santos n’est pas chose facile! Le plaisir de se faire raconter une histoire s’accompagne nécessairement de l’effort d’apprendre. Cette incursion dans un pays énigmatique nous ouvre la porte vers une meilleure compréhension des enjeux géopolitiques de l’Asie, mais aussi sur l’art complexe de la guerre, version «à la chinoise». On ne lit plus son journal avec la même candeur quand on aperçoit le sourire de Xi Jinping.
De la même manière, toutes les enquêtes de Tomás Noronha vous ouvriront de nouvelles occasions d’apprentissage, en histoire, dans le domaine des sciences, au cœur de la philosophie ou des religions. Nous sortons toujours plus «éclairés» quand on termine un roman de José Rodriguez dos Santos; le lecteur de nouvelles, le journaliste et le professeur d’histoire ne sont jamais très loin du formidable romancier portugais.
Bonne lecture!
Nous sortons toujours plus «éclairés» quand on termine un roman de José Rodriguez dos Santos; le lecteur de nouvelles, le journaliste et le professeur d’histoire ne sont jamais très loin du formidable romancier portugais.
Qui se rappelle encore comment étirer à deux puis d’emballer sa tire à la fin du mois de novembre? La tradition disparaît peu à peu, mais l’histoire de la tire Sainte-Catherine fera toujours partie de notre ADN.
Selon la légende, c’est Marguerite Bourgeoys, arrivée en Nouvelle-France en 1653, qui aurait imaginé la recette de cette tire à la mélasse qui a traversé les époques. En effet, la fondatrice de la première école de Montréal aurait pensé à cette friandise dans le but d’attirer les enfants sur les bancs d’école.
La confection du bonbon consiste à étirer à la main une préparation de sucre bouilli. Mais à l’époque, comme le sucre est dispendieux et que la mélasse est plus facilement accessible en Nouvelle-France, on incorpore ce sous-produit du processus de raffinage du sucre à la friandise. C’est cet ingrédient qui assure à «notre tire» un goût unique et qui la différencie de ce qui se fait chez les confiseurs européens qui utilisent la même technique pour étirer la tire.
Au fil du temps, on a pris l’habitude de préparer la sucrerie le 25 novembre, à l’occasion de la fête de la Sainte-Catherine, qui commémore le martyre de sainte Catherine d’Alexandrie, patronne des femmes célibataires. On estime d’ailleurs que c’est grâce à Marguerite Bourgeoys qu’on a associé la tire à cette fête puisqu’il était probablement naturel pour elle, responsable d’éduquer les Filles du Roy, de souligner l’événement.
Bien qu’on ne désigne plus aujourd’hui les femmes de 25 ans non mariées du sobriquet de «vieilles filles», ce n’est pas une raison pour ne pas profiter de la date pour remettre la tradition de la préparation de la tire au goût du jour grâce aux recettes d’aujourd’hui.