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21 novembre 2023Auteure : Véronique Leduc

La saveur du jour

La tradition de la tire Sainte-Catherine

Qui se rappelle encore comment étirer à deux puis d’emballer sa tire à la fin du mois de novembre? La tradition disparaît peu à peu, mais l’histoire de la tire Sainte-Catherine fera toujours partie de notre ADN.

Selon la légende, c’est Marguerite Bourgeoys, arrivée en Nouvelle-France en 1653, qui aurait imaginé la recette de cette tire à la mélasse qui a traversé les époques. En effet, la fondatrice de la première école de Montréal aurait pensé à cette friandise dans le but d’attirer les enfants sur les bancs d’école.

La confection du bonbon consiste à étirer à la main une préparation de sucre bouilli. Mais à l’époque, comme le sucre est dispendieux et que la mélasse est plus facilement accessible en Nouvelle-France, on incorpore ce sous-produit du processus de raffinage du sucre à la friandise. C’est cet ingrédient qui assure à «notre tire» un goût unique et qui la différencie de ce qui se fait chez les confiseurs européens qui utilisent la même technique pour étirer la tire.

Au fil du temps, on a pris l’habitude de préparer la sucrerie le 25 novembre, à l’occasion de la fête de la Sainte-Catherine, qui commémore le martyre de sainte Catherine d’Alexandrie, patronne des femmes célibataires. On estime d’ailleurs que c’est grâce à Marguerite Bourgeoys qu’on a associé la tire à cette fête puisqu’il était probablement naturel pour elle, responsable d’éduquer les Filles du Roy, de souligner l’événement.

Bien qu’on ne désigne plus aujourd’hui les femmes de 25 ans non mariées du sobriquet de «vieilles filles», ce n’est pas une raison pour ne pas profiter de la date pour remettre la tradition de la préparation de la tire au goût du jour grâce aux recettes d’aujourd’hui.