Maison Joseph-Louis-Léandre-Hamelin: pleine de personnalité

Une demeure de notables: ces quelques mots résument bien la maison Joseph-Louis-Léandre-Hamelin, qui a abrité une ribambelle de personnages importants de notre histoire. Cap sur Louiseville, en Mauricie, pour en apprendre plus.

Sur l’avenue du Saint-Laurent, à Louiseville, se dresse depuis 125 ans la maison Joseph-Louis-Léandre Hamelin. L’imposante demeure en briques rouges est construite en 1898 pour le médecin et échevin du même nom, qui sera maire de la municipalité de 1904 à 1910.

Sur l’avenue du Saint-Laurent, à Louiseville, se dresse depuis 125 ans la maison Joseph-Louis-Léandre Hamelin.

Si son architecte s’avère inconnu de nos jours, son style est facilement reconnaissable. Comme plusieurs résidences bourgeoises de l’époque, elle s’inscrit dans le courant de l’éclectisme victorien.

Comme plusieurs résidences bourgeoises de l’époque, elle s’inscrit dans le courant de l’éclectisme victorien.

Le lanternon vitré au sommet du toit, les fenêtres à frontons richement ornementés et la grande galerie avec corniche décorée font partie des éléments rattachés au mouvement. On aime particulièrement la jolie dentelle de bois qu’on retrouve sur la façade.

Après le docteur Hamelin, la propriété passe aux mains de Joseph-Alphonse Ferron. Ce notaire, greffier de la Cour de circuit et organisateur du Parti libéral, est également le père de trois grands noms de la culture québécoise : les écrivains Jacques et Madeleine, et l’artiste-peintre Marcelle.

Ginette et Réal-Maurice Beauregard, qui font l’acquisition de la maison en 1980, consacrent des décennies à lui redonner toute sa splendeur.

La demeure appartient ensuite au médecin Avelin Dalcourt, organisateur du Parti libéral et maire de Louiseville de 1961 à 1971, qui y reçoit entre autres Jean Lesage, René Lévesque et Georges Vanier.

La maison au long nom est aussi une histoire de patience et d’efforts. Ginette et Réal-Maurice Beauregard, qui en font l’acquisition en 1980, consacrent des décennies à lui redonner toute sa splendeur. Le couple arrache le papier peint, ôte les moquettes et le prélart, replâtre les murs, repeint. À la sueur de son front, M. Beauregard restaure un grand pan de l’extérieur à son aspect d’origine. Des ouvriers spécialisés se chargent du reste.

La résidence historique a été transformée en résidence pour personnes âgées, puis en gîte.

Les Beauregard transforment d’abord les lieux en résidence pour personnes âgées. La maison change encore de vocation peu de temps après et devient le Gîte du Carrefour. Celui-ci accueille bon nombre de visiteurs jusqu’à sa fermeture, en décembre 2017.

Qui seront les nouveaux propriétaires de cette vaste demeure?

La maison victorienne se cherche à nouveau des propriétaires, prêts à écrire sa prochaine page d’histoire.

Savoureux sucre à la crème

Il y a de ces petites choses simples qui prennent de grandes places dans nos souvenirs et notre histoire. C’est le cas du sucre à la crème.

Le petit carré typiquement québécois souvent associé au temps des Fêtes serait né autour de 1700. Les versions diffèrent, mais Michel Lambert, historien de la cuisine québécoise, estime que ce serait Agathe de Saint-Père, l’épouse de Pierre Legardeur de Repentigny, qui aurait eu l’idée de remplacer la cassonade qui venait des Antilles par du sucre d’érable local dans la confection d’une friandise faite avec les produits de la ferme, soit de la crème et du beurre. Selon lui, quand les Anglais de Boston ont bloqué la route du commerce de la cassonade, plusieurs fermiers se seraient alors mis à produire du sucre d’érable et plusieurs familles auraient pris l’habitude de cuisiner un sucre à la crème le dimanche.

Parce que oui, si plusieurs recettes utilisent de nouveau aujourd’hui du sucre ou de la cassonade, plus accessibles qu’autrefois, la façon traditionnelle de faire du sucre à la crème est avec du sucre d’érable ou du sirop d’érable.

La façon traditionnelle de faire du sucre à la crème est avec du sucre d’érable ou du sirop d’érable. Photo: Depositphotos

Si les tendances vont et viennent, certains classiques restent. Et même si la première recette de sucre à la crème a été inventée à une époque lointaine, il suffit de taper quelques mots sur le web pour constater sa popularité. Recettes de sucre à la crème traditionnel, de sucre à la crème réinventé, de sucre à la crème cuit au barbecue (!), jusqu’au gâteau au sucre à la crème, en passant par la fameuse recette au micro-ondes de Sœur Angèle, on pourrait croire que les versions possibles sont infinies.

Mais reste que, pour plusieurs, la meilleure recette, c’est celle de sa famille, celle qui a traversé les générations. Quelle est la vôtre?

Maison des gouverneurs: un lieu riche en histoire

Quand vous illuminerez votre sapin de Noël cette année, ayez une petite pensée pour Sorel-Tracy. C’est dans cette ville, à la Maison des gouverneurs, que la tradition a pris racine en Amérique du Nord, il y a près de 250 ans. Et les murs du bâtiment patrimonial renferment bien d’autres histoires.

Été 1781. En pleine guerre d’indépendance, le gouverneur anglais de la province de Québec, Frederick Haldimand, achète une partie de la seigneurie de Sorel pour y établir des loyalistes, ces colons de la Nouvelle-Angleterre demeurés loyaux à la couronne britannique.

C’est à cette époque que commence la construction de la Maison des gouverneurs. L’objectif: offrir une résidence de fonction aux commandements des forces militaires. La demeure, alors d’inspiration française, se coiffe d’un toit à deux versants droits en bardeaux de cèdre. Sa structure de troncs équarris s’assemble selon la technique du pièce sur pièce.

Le baron Friedrich Adolph von Riedesel s’y installe avec sa famille en 1781. Le 25 décembre, la baronne, Friederike Charlotte Louise von Massow, décore et illumine un sapin en installant des bougies fixées aux branches, introduisant ainsi la tradition allemande en Amérique du Nord.

La maison subit ses premières transformations un an plus tard. À l’image des villas anglaises, les occupants font construire deux annexes latérales, l’une pour la cuisine et l’autre pour la buanderie. Des passages couverts les relient au corps de logis.

La Maison des gouverneurs connaît toute une succession de propriétaires avant que la Ville en prenne possession en 1921. Photo: Facebook Ville de Sorel-Tracy

Comme les hommes de von Riedesel sont relevés en 1783, la demeure devient une résidence secondaire pour les gouverneurs, les commandants militaires stationnés à Québec et les membres de la famille royale qui visitent l’Amérique du Nord britannique. Le prince William Henry et les gouverneurs généraux Dorchester et Aylmer font partie des personnages notables qui y séjournent. Le duc de Kent s’en sert aussi comme résidence d’été.

La Maison des gouverneurs connaît toute une succession de propriétaires avant que la Ville en prenne possession en 1921. Elle abrite aujourd’hui le bureau d’information touristique, une salle d’exposition et une boutique d’artisanat.

Les annexes originales disparaissent avant d’être reconstruites en 1933, quand le Musée de Sorel s’y installe. Photo: Facebook Ville de Sorel-Tracy

Son apparence change presque autant que ses occupants au fil des ans. Vers 1784, le gouverneur Haldimand s’inspire des villas néoclassiques et la fait recouvrir de brique. Après 1860, d’autres transformations surviennent. Des galeries couvertes sont notamment ajoutées, puis enlevées. Les annexes originales disparaissent avant d’être reconstruites en 1933, quand le Musée de Sorel s’y installe.

En 1957, la Maison des gouverneurs reprend son apparence du milieu des années 1780. À l’intérieur, on enlève les cloisons pour faire place à une salle de réception. L’an dernier, des travaux majeurs ont aussi permis de lui refaire une beauté.

Du phoque au menu? Pourquoi pas?

Saucisse, tataki, burger, filet, pavé ou sauté au phoque: ils sont de plus en plus nombreux à souhaiter voir le loup-marin davantage au menu. Disponible sur la plateforme Tou.tv depuis le mois dernier, le documentaire Du phoque au menu explique pourquoi et comment s’y prendre.

C’est d’abord parce que cette viande en est une savoureuse et de qualité qu’on aurait avantage à la trouver plus souvent dans nos assiettes. «Les gens n’en reviennent pas comme c’est bon et comme ça fond dans la bouche», dit dans le documentaire le chef du bistro Accents, aux Iles-de-la-Madeleine, une entreprise qui passe environ 100 livres de loup-marin par semaine.

D’ailleurs, tout part de là puisque la ressource est à proximité, mais aussi parce que c’est aux Iles que vit le boucher Réjean Vigneau, un pionnier qui travaille depuis des années à faire apprécier la viande de phoque.

Une espèce menaçante

Selon les intervenants du film, le Québec est encore marqué par le passage de la comédienne française Brigitte Bardot en 1977 qui avait dénoncé la chasse aux blanchons. «On s’était fait ramasser et c’est vrai qu’il y avait à l’époque des choses à améliorer», admet Gil Thériault, directeur de l’Association des chasseurs de phoques intra-Québec. Les techniques ont été revues depuis, et la chasse aux blanchons est interdite depuis 1987. Aussi, à l’époque, le phoque était chassé pour sa fourrure seulement alors que maintenant, rien n’est perdu et on utilise la peau, la graisse, les os et la viande.

Il faut aussi mettre le phoque au menu justement parce que depuis les années 1970, n’ayant plus de prédateurs, les populations de loups-marins ont monté jusqu’à représenter une menace importante pour plusieurs espèces de poisson.

On trouve au Canada la plus grosse population de phoques au monde et dans cette idée de manger le plus local possible, les intervenants interrogés dans le film encouragent fortement une plus grande accessibilité de cette viande «délicieuse et polyvalente» si on veut préserver aussi les autres ressources du fleuve.

Un film fort intéressant à propos de notre histoire et de notre culture à mettre sur sa liste.

Une école originale sacrée meilleur bâtiment de l’année

Le prestigieux World Architecture Festival (WAF) se tenait du 29 novembre au 1er décembre à Singapour. La seizième édition a récompensé des réalisations du monde entier, dont une maison de Winnipeg. C’est néanmoins l’école secondaire Huizhen, en Chine, qui a raflé le prix du bâtiment de l’année. Coup d’œil sur le projet gagnant.

Cultiver l’art de perdre son temps: tel est l’objectif inusité qui a guidé la conception de l’école secondaire Huizhen, à Ningbo, en Chine.

L’école secondaire Huizhen, en Chine, a été nommée meilleur bâtiment de l'année. Photo : Approach Design Studio - Zhejiang University of Technology Engineering Design Group Co.,Ltd

«Même si l’efficacité est importante, nous croyons fermement que perdre du temps en pleine conscience est le meilleur moyen pour les étudiants de se libérer du stress, d’ajuster leur corps et leur esprit, et de découvrir la beauté», a expliqué plus tôt cette année la firme chinoise responsable du projet, Approach Design Studio.

Cette école qui brise les conventions brouille les frontières entre l’intérieur et l’extérieur. Photo : Approach Design Studio - Zhejiang University of Technology Engineering Design Group Co.,Ltd

En condensant les lieux d’enseignement du pensionnat, les architectes ont libéré de l’espace où ils ont laissé libre cours à leur imagination. La «forêt flottante» et ses cabanes suspendues ainsi créées permettent aux élèves de s’évader le temps d’un moment.

La «forêt flottante» et ses cabanes suspendues permettent aux élèves de s’évader le temps d’un moment. Photo : Approach Design Studio - Zhejiang University of Technology Engineering Design Group Co.,Ltd

Cette école qui brise les conventions brouille également les frontières entre l’intérieur et l’extérieur en ajoutant de grands arbres et des plantes luxuriantes sur le parcours quotidien des enfants. Les chemins sinueux pour se rendre d’une classe à l’autre invitent aussi à l’aventure. Le toit vert ondulé sert pour sa part à la fois de parc et de salle de cours en plein air.

Le toit vert ondulé sert à la fois de parc et de salle de cours en plein air. Photo : Approach Design Studio - Zhejiang University of Technology Engineering Design Group Co.,Ltd

À l’intérieur, on aime particulièrement la salle commune pour étudier, avec ses fauteuils en forme d’œuf et ses longues tables.

À l’intérieur, on aime particulièrement la salle commune pour étudier. Photo : Approach Design Studio - Zhejiang University of Technology Engineering Design Group Co.,Ltd

Le résultat est «aussi inattendu que merveilleux», comme l’a souligné le directeur du WAF, Paul Finch. Ça donne (presque) envie de retourner au secondaire!