Et l’avenir était radieux de Bernard Dionne

Les années 30... le fascisme s’installe en Europe. En Espagne, la jeunesse est entraînée dans un tourbillon de résistance violente. Bien avant l’ère des réseaux sociaux, même avant la télé, et malgré les milliers de kilomètres qui les séparent du feu de l’action, de jeunes Canadiens et de jeunes Québécois, enrôlés dans les rangs communistes et poussés par un idéal, suivent avec passion la montée du totalitarisme. Certains franchiront l’Atlantique, résolus à combattre l’ennemi fasciste. C’est la toile de fond du premier roman de Bernard Dionne, Et l’avenir était si radieux, publié chez Fides.

Cette réalité, peu connue de notre histoire, avait été évoquée par Pierre Gauvreau dans son téléroman Cormoran. J’avais été intriguée par cette jeunesse politisée et engagée. C’est donc avec cette curiosité que j’ai abordé ce roman, un peu didactique, mais truffé de détails historiques et sociaux qui dressent avec réalisme et précision le tableau de l’époque, et de cette quête d’une jeunesse friande d’idéal social qui devra composer avec la violence de la guerre et les contradictions des jeux politiques.

Bernard Dionne est professeur d’histoire et auteur d’ouvrages pédagogiques et d’histoire. Cela se sent dans l’écriture, mais j’ai tout de même pris beaucoup de plaisir à découvrir ce pan méconnu de cette période. L’histoire débute en salle d’opération, où une des héroïnes n’assiste nul autre que le célèbre Dr Norman Bethune à l’hôpital du Sacré-Cœur, et rebondit au fil des rencontres et des combats que mèneront Mathilde, David et Pierre, qui doivent, ici au Québec, composer avec les traques policières et celles des fascistes d’Adrien Arcand.

Petit clin d’œil pédagogique: on retrouve à la fin du roman une liste exhaustive des personnages historiques canadiens, américains, français, espagnols, russes et autres qui sont intégrés au récit.

Et l'avenir était radieux, Bernard Dionne, Éditions Fides, mai 2017, 312 pages 27.95$ 

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Rase-Ha! Je ris de me voir si belle, loin de ces bêtes velues, Béalou

L’artiste québécoise Béalou explore les possibilités d’évolution de l’être dans la société de consommation. Trop souvent associé à une «ressource humaine» et limité par une telle définition, comment l’être peut-il exister dans ce monde réducteur?

Elle fait de l’activité créatrice un lieu ludique à l’intérieur duquel elle établit un rapport entre le monde réel et le rêve individuel.

Elle fait aussi le choix de s’accorder une liberté salutaire : la durée d’un cheminement créatif, l’artiste se soustrait aux diktats de l’organisation sociale. Une sorte d’hygiène mentale s’organise à l’aide du langage plastique et de la matière.

Coût de location par mois pour un particulier (taxes incluses) : 16,35$.

artotheque.ca

artbealou.com

Rase-Ha! Je ris de me voir si belle, loin de ces bêtes velues, 2011, Béalou © L'Artothèque
Rase-Ha! Je ris de me voir si belle, loin de ces bêtes velues, 2011, Béalou. Techniques mixtes sur toile. 115 x 115 cm. © L'Artothèque

La vie rêvée des grille-pain de Heather O’Neill

Une androïde qui accouche d'un minuscule robot qui prend un grille-pain pour sa mère, un Tzigane qui "n'appartenait pas au grand peuple du voyage, mais était plutôt du type imaginaire", un ours en veston, des dizaines de clones du grand danseur de ballet Noureev, un enfant qui se lie d'amitié avec un dénommé Jésus qui fait des discours très recherchés, des jumeaux montréalais qui se sauvent de l'île où ils avaient fait naufrage sur un lit qui s'était échoué sur la plage, ce sont là quelques-uns des personnages hors du commun qu'on découvre dans un recueil de contes tout aussi hors-normes, La vie rêvée des grille-pain, que signe Heather O'Neill.

Paru en août 2017, aux éditions Alto et traduit de l'anglais par Dominique Fortier, ce recueil m'a complètement séduite.  Des contes écrits pour un public adulte (non, non pas ce genre de "pour adultes", mais tout simplement pas pour enfants) qui m'ont totalement captivée. Univers éclatés, un peu disjonctés où l'imaginaire prend la place du réel, La vie rêvée des grille-pain, fait naître de mini films aux atmosphères variées et efficacement dépeints. Heather O'neil a une écriture cinématographique et multiplie les clins d'oeil culturels, religieux ou historiques. Un pur ravissement. Le premier des contes, L'ours et le Tzigane donne le ton et nous entraîne dans une atmosphère de cirque ambulant du 19e.  En lisant Le lac des cygnes pour débutants, on croirait retrouver des traces de Bouvard et Pécuchet de Flaubert et que dire du surréalisme de Les bouteilles à la mer, un des contes que j'ai préférés et qui relate la vie improbable de  jumeaux naufragés. Un pur délice!

Le recueil, qui m'a fait penser à un cabinet des curiosités, se consomme bien, un conte à la fois. À laisser traîner sur sa table à café.

Montréalaise d'origine, Heather O'Neill et diplômée de McGill, a également signé, en 2008, La ballade de baby, aux Éditions 10-18, bien accueilli par la critique. La vie rêvée des grille-pain a été finaliste (Daydreams of Angels) aux prix Scotiabank Giller et Paragraphe Hugh MacLennan, en plus d’avoir été sélectionné par le Globe and Mail, le National Post et la CBC comme l’un des meilleurs livres de 2015.

La vie rêvée des grille-pain, Heather O'Neill, Éditions Alto, Août 2017, 400 pages 27.95$

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Un quartier durable signé MVRDV

La ville néerlandaise Eindhoven vient de sélectionner MVRDV pour créer un pâté de maisons doté de toits verts, de serres et de panneaux solaires. Le projet revitalisera une partie centrale de la ville.

Le complexe d’environ 29 000 mètres carrés donnera une deuxième vie à des bâtiments existants et en ajoutera de nouveaux. Les sept édifices abriteront 240 maisons, 1700 mètres carrés d’espace commercial, une surface de 270 mètres carrés dédiée à l’agriculture urbaine ainsi qu’un stationnement souterrain.

Photo: mvrdv.nl
Photo: mvrdv.nl

Les toits fortement inclinés couverts de gazon accrochent le regard. Même s’ils rappellent les toits en pente traditionnels, ils apportent une touche de modernité à l’ensemble. Le studio néerlandais a développé le concept en dessinant des angles de 45 degrés à partir de la base des bâtiments résidentiels voisins.

Photo: mvrdv.nl
Photo: mvrdv.nl

Selon les architectes, cela permettra d’optimiser la lumière naturelle tant à l’intérieur des maisons que dans les espaces publics, tout en fournissant une certaine intimité aux résidents. L’inclinaison est également idéale pour les panneaux solaires. Des jardins communautaires et des serres coifferont également certains des bâtiments. Les concepteurs ont opté pour des couleurs neutres, ce qui fait encore plus ressortir le côté vert du complexe.

Photo: mvrdv.nl
Photo: mvrdv.nl

De mini parcs seront disséminés entre les édifices. On retrouvera aussi des bornes de recharge pour les véhicules électriques et l’eau de pluie sera collectée et réutilisée.

Photo: mvrdv.nl
Photo: mvrdv.nl

MVRDV assure que Nieuw Bergen est «un développement contemporain et progressif piloté par une philosophie durable». L’affirmation est ambitieuse, mais les éléments sont réunis pour que ce nouveau quartier soit un succès. Le temps dira s’ils avaient raison.

Fête des vendanges: 5 produits coups de cœur

La 24e édition de la Fête des vendanges Magog-Orford promet de belles découvertes. Voici mes cinq coups de cœur.

Au Québec, il y a tellement de produits à découvrir et d’inspirantes entreprises agroalimentaires tenues à bout de bras par des passionnés, que même pour quelqu’un qui est toujours plongé dans le milieu (comme votre dévouée journaliste), il est difficile de tout connaître. Des événements comme la Fête des vendanges (encore les 9 et 10 septembre), sont idéaux pour se mettre à jour.

L’an passé, au même événement, j’étais tombée sous le charme d’alcools de poires et de bleuets, du sirop de bouleau, de l’huile de caméline, des petits fruits que sont la camerise et le sureau, et de mélanges d’épices originaux.

Nouvelle édition, nouvelles découvertes. Cette année, mes coups de cœur vont à ces cinq produits:

Le saumon fumé de La Boucanerie d’Henri

Encore toute jeune, cette entreprise de Saguenay propose du saumon fumé à chaud à l’ancienne au bois d’érable. Le résultat est splendide et les morceaux de saumon fondent en bouche. Henri, le grand-père de Josée Harbour, la copropriétaire de l’entreprise, serait heureux de savoir que la tradition familiale se perpétue!

Photo: Facebook La Boucanerie d'Henri
Photo: Facebook La Boucanerie d'Henri

Poivre de Kampot de La Plantation

C’est en dégustant un grain seul qu’on goûte toute la subtilité du poivre offert par La Plantation. L’entreprise propose des poivres et des épices cultivés de façon traditionnelle et biologique au Cambodge. On dit que le poivre bénéficie du climat, de la terre, du soleil et de la brise de la mer de la province de Kampot, en bordure d’eau.

Photo: Facebook La Plantation Kampot
Photo: Facebook La Plantation Kampot

Les fromages de la Fromagerie Nouvelle France

Il y a une tonne de savoureux fromages faits au Québec et ceux de la Fromagerie Nouvelle France en font partie. Jean-Paul et Marie-Chantal Houde, frère et sœur, ont ouvert en 2010 la fromagerie à Racine, dans les Cantons-de-l’Est. Depuis, leurs fromages faits à partir du lait de leurs brebis ont remporté plusieurs prix. En les goûtant, on comprend pourquoi!

Photo: Facebook Fromagerie Nouvelle France
Photo: Facebook Fromagerie Nouvelle France

Le vin d’érable du Domaine Labranche

Comme il est délicat, le goût de ce vin fait sans raisins mais plutôt avec de l’eau d’érable! En le dégustant, on sent le vin, puis en finale, c’est la douce saveur de l’érable qui reste. Ici, on oublie les vins sucrés qu’on associe parfois à l’érable. Le vin du Domaine Labranche se déguste très bien avec des plats épicés ou des poissons.

Photo: Facebook Domaine Labranche
Photo: Facebook Domaine Labranche

Le Blanc de Blancs du vignoble Le Cep d’Argent

Le vin mousseux brut vinifié et élaboré selon la méthode traditionnelle par le vigneron d’origine champenoise du vignoble Le Cep d’Argent est délicieux! Ses bulles fondent en bouche et décidément, le Sélection Blanc de Blancs, qui vient des alentours du lac Magog, est une belle surprise.

Photo: Facebook Vignoble le Cep d'Argent
Photo: Facebook Vignoble le Cep d'Argent