Crimes au musée,18 nouvelles et 18 écrivaines

Et si les musées étaient non seulement des lieux d’histoire, d’art et de connaissances, mais aussi des scènes de crimes, des décors inquiétants où surviennent des actes machiavéliques, des vols, des meurtres et autres violences humaines? C’est la trame de fonds qu’a proposée Richard Migneault à 18 écrivaines du Québec et d’outre Atlantique. Résultat: Crimes au musée, un recueil de 18 nouvelles et un défi brillamment relevé.

Plusieurs titres m’ont particulièrement plu. Ma préférée? Il faut savoir se salir les mains, que signe Claudia Larochelle, animatrice de Lire, auteure et journaliste. Un parti pris parce que Claudia signe sur avenues.ca? Non, tout simplement un coup de cœur pour la finesse de l’histoire, les descriptions extrêmement sensuelles, l’atmosphère de la nouvelle dont la chute est tout aussi fine.

Le ton, le style des nouvelles est tout aussi varié que le parcours des 18 auteures. Toutes ces romancières viennent d'univers très différents, ancienne psychologue, comme Ingrid Desjour ou journaliste, comme Catherine Lafrance qui signe Le Christ couronné d’épines, une enquête journalistique aux personnages attachants.

Un recueil entièrement féminin, donc, sous la direction de Richard Migneault, qui a déjà à son actif  Crimes à la librairie (16 nouvelles) et Crimes à la bibliothèque (17 nouvelles). Pour ces deux premiers titres, les auteurs étaient tous québécois et on y retrouvait autant d'hommes que de femmes. Pourquoi réunir uniquement des femmes venant des deux côtés de l’Atlantique cette fois?

« Je souhaitais créer des ponts entre la France et le Québec, ouvrir des portes et un nouveau lectorat pour des auteures québécoises. Le fait que le livre réunisse des auteures françaises et québécoises permettait cela, puisque le livre est édité à la fois, ici, chez Druide et en France chez Belfond. »

Mais ça ne s’arrête pas là, Richard Migneault souhaitait également soutenir les écrivaines. «Un geste féministe, une prise de position », précise-t-il.  Y a-t-il un polar féminin? «Elles livrent des polars avec les mêmes codes et les mêmes trames, mais il y a nettement une façon différente d’aborder et d’interpréter, une sensibilité qui leur est propre et qui sert tout aussi bien le genre. »

Autre point à souligner : les biographies exhaustives de chacune des auteures en fin de nouvelle. Belle vitrine pour ces écrivaines qu'on retrouve ou qu'on découvre.

Richard Migneault,  directeur d’école à la retraite, se consacre à ses passions : la lecture, la littérature québécoise et le polar, un genre dont il se dit amoureux et dont il entretient ses lecteurs et autres passionnés sur son blogue Polar, noir et blanc.

Crimes au Musée, Nouvelles Éditions Druide, août 2017, 532 pages 24.95 $

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Adieu, pellicule plastique!

Éliminer la pellicule plastique, c'est possible!

J’ai une amie qui, depuis quelques années, se fait un devoir d’ajouter à ses habitudes de vie une nouvelle résolution par an au bénéfice de l’environnement: apporter ses contenants réutilisables quand elle se rend au café du coin, demander ses cocktails sans paille, privilégier les produits de beauté sans ajouts chimiques, éliminer les sacs à sandwich en plastique pour ses lunchs... De petits gestes qui, mis ensemble, peuvent faire une différence. Et cibler une seule habitude à changer par année est plus réaliste que de viser à tout modifier d’un coup!

Je choisis de mon côté d’éliminer de ma cuisine la pellicule plastique en me procurant des emballages réutilisables faits de coton biologique et de cire d’abeille.

Des emballages bien pensés

Ces films alimentaires font discrètement leur entrée dans certains foyers depuis quelques années. Offerts en différents formats, ils remplacent parfaitement la pellicule plastique traditionnelle et les petits sacs de plastique. On peut donc s’en servir pour couvrir les assiettes à mettre au réfrigérateur, emballer les lunchs et les collations ainsi que pour conserver les fromages, herbes, crudités et tutti quanti!

Photo: Facebook B Factory
Photo: Facebook B Factory

Chez B Factory et Api-Flex, deux entreprises québécoises, on débourse 15,99$ pour un ensemble de trois grandeurs. Dans les deux cas, quelques points de vente et une boutique en ligne sont proposés.

Les motivés trouveront même sur le web quelques recettes pour fabriquer eux-mêmes leur film alimentaire lavable.

Parce que les tissus sont enduits de cire d’abeille, il suffit de quelques secondes, grâce à la chaleur de nos mains, pour leur donner la forme voulue et les sceller. Après utilisation, on les rince tout simplement à l’eau froide pour les nettoyer. Et on réutilise !

Mon ensemble de trois tissus testé cet été a fait ses preuves. Ma résolution de septembre, donc: m’équiper suffisamment pour pouvoir dire adieu à la pellicule plastique.

Photo: Facebook B Factory
Photo: Facebook B Factory

Le Lactume, Réjean Ducharme

L’auteur québécois Réjean Ducharme est décédé cette semaine à l’âge de 76 ans. Et c’est aujourd’hui, vendredi 25 août, que Les éditions du passage mettent en vente Le Lactume, un ouvrage réalisé par Ducharme il y a 51 ans. On y trouve 198 dessins accompagnés de légendes. Graphique et ludique, ce livre est un «trésor retrouvé qui nous donne à voir et à lire l’humour tout en finesse de Réjean Ducharme».

Dessin de Ducharme tiré du Lactume.
Dessin de Ducharme tiré du Lactume.

La petite histoire du Lactume:

C’est en 1966 que Réjean Ducharme fait parvenir le manuscrit du Lactume aux éditions Gallimard. 51 ans plus tard, après une véritable odyssée qui l’a fait voyager de Saint-Ignace-de-Loyola à Paris puis à Montréal en passant par Chartres, le manuscrit voit enfin le jour sous forme de livre. Composé de 198 dessins en couleurs accompagnés de légendes, Le Lactume est un trésor retrouvé qui nous donne à voir et à lire l’humour tout en finesse de Réjean Ducharme.

Le Lactume est présenté par Rolf Puls, ancien directeur de Gallimard Québec, qui nous raconte la genèse passionnante de ce manuscrit oublié. Il nous offre un ensemble de 198 dessins et de textes où se révèlent les thématiques chères au grand auteur : l’enfance perdue, la duplicité des adultes, la difficulté d’aimer, la phobie du pouvoir, de toutes les formes de pouvoir. On touche ici à la singulière force subversive de Ducharme dans son rapport à la langue, mais aussi dans son rapport à la société.

Dernier ouvrage de Réjean Ducharme, Le Lactume s’adresse aussi bien aux inconditionnels de Réjean Ducharme qu’aux lecteurs moins familiers de son œuvre. Album graphique et ludique, il nous ouvre les portes de l’univers ducharmien en donnant à voir et à lire.

Dessin de Ducharme tiré du Lactume.
Dessin de Ducharme tiré du Lactume.

Événements entourant la parution du livre

À l’occasion de la parution du Lactume, les éditions du passage présenteront un programme d’événements, en partenariat avec des complices de la scène culturelle d’ici. Les voici:

Lancement/vernissage du Lactume: le mardi 12 septembre à partir de 17h au Salon b, espace culturel à Montréal. À 18h30, Rolf Puls, porte-parole de l’événement, offrira une causerie au cours de laquelle il dévoilera les secrets du Lactume. Ce sera l’occasion de découvrir la totalité des dessins de l'ouvrage, exposés pour l’occasion.

Exposition: Dans le cadre du 23ème Festival International de Littérature (FIL), les éditions du passage présenteront une exposition-événement. On pourra y voir, durant près de trois semaines, l’intégralité des 198 dessins du livre de Ducharme. L’exposition Le Lactume sera ouverte au public gratuitement du 13 septembre au 1er octobre, de 14h à 19h, au Salon b, espace culturel (commissaire d’exposition : Malgosia Bajkowska).

Spectacle: La grande comédienne Markita Boies offrira une mise en voix des textes du Lactume, dans une mise en scène de Martin Faucher (directeur artistique du Festival TransAmériques). Les représentations auront lieu le samedi 23 septembre à 16h et le mardi 26 septembre à 19h au Salon b, dans le cadre de la programmation du Festival International de Littérature 2017 (billets en vente sur le site du FIL).

Dessin de Ducharme tiré du Lactume.
Dessin de Ducharme tiré du Lactume.

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Le Lactume, Réjean Ducharme. Éditions du passage. 248 pages. 44,95$.

Pharmacie nouveau genre

Pendant qu’au Québec, Familiprix et Uniprix annoncent un virage santé, à Taiwan, Molecure Pharmacy propose un modèle franchement avant-gardiste.

Espace épuré, aéré, lumineux; omniprésence de la nature; intégration judicieuse de références au monde de la santé et du corps humain… Le design de la Molecure Pharmacy, réalisé par la firme d’architecture chinoise Waterfrom Design, est audacieux, intelligent et spectaculaire.

Photo: Kuomin Lee, waterfrom.com
Photo: Kuomin Lee, waterfrom.com

Le propriétaire de l’établissement, qui a ouvert ses portes le 12 mai dernier, est un pharmacien de troisième génération. En élaborant le concept de sa pharmacie, Yen Po Liu a voulu donner un nouveau souffle à la profession familiale. Des médicaments, oui, mais aussi un espace de vie qui rappelle aux clients que la santé ne passe pas seulement par la médecine, mais aussi par la nature et un mode de vie sain. Le nom même de la pharmacie – amalgame des mots «molécule» et «cure», est le reflet de cette volonté.

Photo: Kuomin Lee, waterfrom.com
Photo: Kuomin Lee, waterfrom.com

Des médicaments et bien plus

En ouvrant les portes de cette pharmacie du district de Taichung, le client se sent sans doute déjà mieux. Odeur réconfortante de café, musique douce… Rien à voir avec les étalages et la surabondance de produits de consommation qui meublent nos pharmacies québécoises. La table de laboratoire où ont lieu les consultations, le point central de la pièce, est entièrement faite de bois. Celle-ci a été déposée sur la souche d’un arbre centenaire. Y a été intégré un espace de verdure où la nature prend ses aises... À mille lieues du comptoir en mélamine beige de nos traditionnelles pharmacies, et un rappel que la nature est à la base de plusieurs remèdes.

Photo: Kuomin Lee, waterfrom.com
Photo: Kuomin Lee, waterfrom.com

Au centre de l’espace: un escalier en colimaçon fait de cuivre, dont la ressemblance à un brin d’ADN est frappante. La rambarde et le sol qui l’entourent ont été perforés d’innombrables trous triangulaires qui créent des ombres symbolisant l’ombre des feuilles; un autre rappel de la nature.

Photo: Kuomin Lee, waterfrom.com
Photo: Kuomin Lee, waterfrom.com

Finalement, la touche extra: les pharmaciens de Molecure sont tous d’habiles baristas. À leurs bons conseils s’ajoute ainsi un délicieux café ou une sélection de jus revigorants fraîchement pressés. L’établissement a également l’intention d’offrir certaines activités, comme des cours de yoga, parce que «la santé, ce n’est pas juste de la médication et des suppléments, c’est un mode de vie», affirme le propriétaire Yen Po Liu.

Le cassis dans tous ses états

Le cassis, ou gadelle noire, petite baie violacée originaire d’Europe du Nord, est un fruit assez peu connu au Québec. C’est sur l’île d’Orléans qu’on trouve le meilleur endroit pour en faire la découverte: rendez-vous chez Cassis Monna & Filles!

La mission de l’entreprise, située près du pont de l’île d’Orléans, est la même depuis 25 ans: faire connaître et goûter le cassis, ce petit fruit aux arômes agréables et aux nombreuses vertus médicinales.

Photo: Facebook Cassis Monna & Filles
Photo: Facebook Cassis Monna & Filles

Une histoire de famille

Son histoire remonte loin. En 1872, Louis Monna fonde en France une maison spécialisée dans la fabrication de vins et de spiritueux. Son fils Émile ouvre à son tour la distillerie Source la Monnaguette, qui fabrique alcools et limonades, pendant que sa sœur Louise reprend l’entreprise familiale. Des années plus tard, Émile Monna fils met les voiles pour Québec, où il enseignera les rudiments du métier à ses enfants, dont Bernard, fondateur de la maison Cassis Monna & Filles que l’on connaît aujourd’hui. Il est alors le premier producteur de vins et de crème de cassis de la province. Depuis quelques années, ses filles, Catherine et Anne, ont pris la relève, formant ainsi la cinquième génération de liquoristes.

Photo: Facebook Cassis Monna & Filles
Photo: Facebook Cassis Monna & Filles

Depuis, et pour célébrer les 25 ans de l’entreprise, la production a augmenté jusqu’à atteindre 50 000 bouteilles par année. Le restaurant, avec sa magnifique terrasse, a pris un coup de jeune. Puis l’Économusée, dédié au métier de liquoriste et au cassis, a été revampé.

Photo: Facebook Cassis Monna & Filles
Photo: Facebook Cassis Monna & Filles

Délices à déguster

Sur l’île, qui bénéficie d’un microclimat idéal pour la culture de ce petit fruit, on en cultive plusieurs variétés. Celles-ci sont récolté pendant les deux premières semaines d’août. Le fruit est ensuite transformé en vin, crème, sirop, gelée, confiture, vinaigrette, confit d’oignons, moutarde, guimauve, meringue et miel, des produits disponibles dans la boutique attenante au comptoir de dégustation.

Photo: Facebook Cassis Monna & Filles
Photo: Facebook Cassis Monna & Filles

Le menu du restaurant La Monnaguette s’inspire bien sûr du petit fruit. On propose, entre autres délices, un fromage de l’île poêlé avec de la gelée de vin de cassis, une salade de chèvre chaud et miel baratté au cassis, une poutine au confit de canard et sauce au vin de cassis, ainsi qu’une sangria au vin de cassis. Il faut impérativement terminer la dégustation par l'exquise crème glacée molle artisanale vanille-cassis du bar laitier, question d’étirer l’été jusqu’au 9 octobre!

Photo: Facebook Cassis Monna & Filles
Photo: Facebook Cassis Monna & Filles