2017 revue et corrigée
L’année 2017? Mieux vaut en rire au Rideau Vert
La chute d’Éric Salvail, la déconfiture de Denis Coderre, les tenues de Céline Dion, la toune Shape of You d’Ed Sheeran? Qu’est-ce qui a marqué votre année 2017?
Au Théâtre du Rideau Vert, toutes ces réponses sont bonnes dans la désormais traditionnelle revue de l’année à l’affiche durant toute la période des Fêtes. Bonne nouvelle, pour passer 2017 au tordeur, on a rappelé cette année deux vétérans aimés du public: Suzanne Champagne et Benoit Paquette. Et nouveauté à la mise en scène, Denise Filiatrault a fait appel à René Simard, qui a mis à contribution son expérience de la scène et des Bye Bye.
Chaque année, on se demande: qui seront les têtes de Turc? Qui, de notre petit monde tricoté serré, on osera railler? Eh bien, il semble qu’il y ait des abonnés car Julie Snyder, Ron Fournier, Céline et René et les cônes orange sont de retour.
Les cibles de l’année 2017
On retrouve Julie Snyder à Occupation Double devant un PKP qui n’en a que pour une certaine Lucie Laurier. Ron, Ron, Ron, l’animateur de sport toujours aussi hystérique, descend même dans l’assistance se payer la tête d’une spectatrice. Vêtue d’une robe invraisemblable, Céline Dion se la joue boss pendant que son défunt mari s’exaspère sur son nuage. Quant aux cônes orange, ils arrivent en famille à la frontière canadienne en demandant l’asile. Une façon originale de croiser deux sujets qui ont fait les manchettes: les travaux de voirie et la crise des migrants.
Les inondations, les 50 ans du «Vive le Québec libre» du général de Gaulle, le référendum catalan, le débat sur Netflix, le déménagement du CHUM, la saga d’Uber et celle du visage découvert sont quelques autres sujets de l’actualité de la dernière année qu’on nous sert en version revue et corrigée. Corsée sans être trop méchant.
Actualité oblige, la galerie de personnages compte aussi son lot de nouveaux venus: Patrice Michaud et Safia Nolin, élus interprètes de l’année à l’ADISQ (extrêmement ressemblants), Julie Payette (la nouvelle GG) et Martin Carli (le scientifique de Télé-Québec), tous deux d’intérêt moyen par rapport à Saskia Thuot, André Boisclair et Michèle Richard, dont les débordements éthyliques ont bien inspiré les auteurs.
Une nouvelle équipe d’auteurs
Parlant de ceux qui écrivent les textes, il faut mentionner que c’est une toute nouvelle équipe qui est à l’œuvre sous la direction de Nicolas Lemay, qui a parmi ses faits d’armes d’avoir travaillé avec Jean-Marc Parent et sur des émissions comme Un gars le soir et Prière de ne pas envoyer de fleurs. Dans son équipe, on trouve François Lafrenière, Patrick Bergeron et Hugo Pellicelli. Ces deux derniers ont été des collaborateurs des émissions En mode Salvail et Recettes pompettes d’Éric Salvail. N’empêche, de tous ceux qui ont été obligés de disparaître cette année, c’est Salvail qui y goûte le plus. Il en perd même son G-String!
Chaque comédien a son moment de gloire. Martin Héroux en Denis Coderre qui s’épuise à danser le tango avec Valérie Plante aux Dieux de la danse. Benoit Paquette, facétieux sous les traits de l’animateur du Gala de l’ADISQ, Louis-José Houde. Marc Saint-Martin disjoncte autant que son personnage de Ron Fournier. Julie Riguette se révèle aussi fatigante que Brigitte Boisjoli, alors que Suzanne Champagne nous fait une Anne-France Goldwater plus caricaturale que la vraie.
Résultat des courses? On passe un bon moment, mais d’année en année on ne peut s’empêcher de trouver que la revue s’appauvrit. Ils ne sont que cinq sur scène cette année, contrairement à six les années passées. C’est moins généreux en musique, en chorégraphie et en projection. Et il n’y a même plus d’entracte!