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Corridor aérobique: «rouler» dans l’histoire… d’un train

Dans les Laurentides, le Corridor aérobique est en quelque sorte le petit frère du parc du P’tit Train du Nord. Comme lui, il est implanté sur une ancienne voie ferrée, mais son parcours pour cyclistes est bien différent de celui de la piste du P’tit Train du Nord, et il est beaucoup moins achalandé. 

C’est toujours un peu l’âme en peine que j’emprunte l’une de ces pistes cyclables qui passent là où passait un train autrefois. J’ai la nostalgie de cette époque où le train était autrement valorisé qu’aujourd’hui comme mode de transport en commun. Le Corridor aérobique est cependant un bel exemple de reconversion de voie ferrée qui permet de ne pas oublier totalement le passé tout en pédalant. 

L’histoire du Corridor aérobique

Un circuit historique à vélo, comprenant neuf panneaux d’interprétation, présente l’histoire de cette voie ferroviaire qui sillonnait une partie du territoire des Laurentides. On y découvre son impact sur le développement industriel, puis touristique de la région tout en profitant des trésors visuels du parcours.

L’histoire débute en 1890, alors qu’un groupe de financiers montréalais fonde la Compagnie du chemin de fer de colonisation de Montfort, avec l’ambition de relier par une voie ferrée celles du Canadien National qui passent déjà à Lachute et Saint-Jérôme. Le projet mènera finalement à un lien ferroviaire allant de Saint-Jérôme à Morin-Heights, puis à Montfort, en 1895. Trois ans plus tard, on complète la voie ferrée jusqu’au terminus d’Arundel, plus à l’ouest. Elle sera encore allongée jusqu’à Saint-Rémi-d’Amherst en 1924 pour faciliter le transport de marchandises et l’accès jusqu’à des installations minières.

Après avoir joué un rôle majeur dans le peuplement francophone, le ravitaillement des colons, puis un certain développement touristique au pourtour des lacs de la région, le service ferroviaire sera finalement abandonné par le Canadien National – comme tant d’autres – en 1962. Le parc du Corridor aérobique en a donc pris le relais, avec un parcours récréatif accessible autant à pied qu’à vélo, puis en skis de fond ou en raquettes l’hiver.

On roule dans les couleurs

En cette belle période d’automne, où les feuilles finissent de tomber et forment un magnifique tapis de sol, partir à vélo sur toute ou une partie de cette piste linéaire de 58 km qui relie Morin-Heights (dans les Pays-d’en-Haut) à Amherst (dans la MRC des Laurentides, au sud de Mont-Tremblant) est un vrai plaisir.

Son revêtement en pierres concassées compactées la prédestine davantage à recevoir la «visite» des vélos hybrides ou de montagne que des vélos de route… mais certains s’y essaient!

De Morin-Heights, le Corridor aérobique grimpe de quelque 120 mètres de dénivelé sur 8,5 km jusqu’à Montfort. La piste traverse une jolie forêt et longe le lac Chevreuil pour arriver non loin de la chapelle de Montfort, où trônait autrement un grand pensionnat agricole.

En terrain plat ensuite, elle longe un nouveau plan d’eau (le lac Saint-François-Xavier), qu’il faut traverser par un petit pont pour poursuivre sa route, légèrement en descente, sur 13,5 km jusqu’au lac suivant. Le longiligne lac des Seize-Îles passé sur votre gauche, sept kilomètres sans difficultés vous séparent du village suivant de Montcalm (aussi appelé Weir), avec le lac des Pins et le lac aux Rats pour décor.

Photo: Facebook Parc du Corridor aérobique

De Montcalm à Arundel

Je n’étais jamais allée plus loin. Lors de ma dernière sortie, je suis donc partie de la halte routière de Montcalm pour filer vers le nord-ouest en direction d’Arundel. Changement de paysage sur ce parcours qui voit la piste cyclable traverser plusieurs fois la route 364, faire le tour du lac Rond, puis filer au milieu des champs. Odeurs de foin, élevage de cerfs de Virginie, outardes au repos accompagneront nos tours de pédalier… Peu après le départ de Montcalm, il y a une magnifique sculpture de pierres montées en totem, signée par Jean Bisson Biscornet.

À Arundel, c’est dernier jour de marché fermier, mais la boulangerie reste pour sa part ouverte à l’année. Bonne occasion de prendre une pause avec un sandwich de La Maison au Coin avant de repartir sur deux roues. Un panneau d’interprétation indique à la halte routière que la vieille gare d’Arundel n’est pas loin, mais nous la chercherons en vain sur l’ancienne voie ferrée. Elle fut déplacée pour devenir le bureau de poste local.

Photo: Anne Pélouas

D’Arundel à Amherst

En bordure du chemin de la Rivière Rouge, la piste sur le plat plonge littéralement dans la forêt. À deux kilomètres d’Arundel, un embranchement montre une piste à droite en direction d’Huberdeau. Nous poursuivons tout droit sur un épais tapis de feuilles, environnées de résineux et de mousses vertes, jusqu’à rejoindre le bord de la rivière Rouge. Ses rapides agiront comme un fond sonore jusqu’à un pont, à mi-parcours de la section de 21,4 km nous séparant d’Amherst.

La piste suit ensuite le chemin de Rockway-Valley, qui menait autrefois à une petite station de ski alpin du même nom, longe le lac de la mine, puis une petite montée mène à un point de vue avant de redescendre vers le village d’Amherst. Celui-ci connut son heure de gloire avec l’exploitation d’une mine de silicate d’alumine à partir de 1894. Ce sel qu’on utilisait dans la fabrication de la peinture fut néanmoins mortel pour de nombreux mineurs qui en respiraient la poussière et la mine fut abandonnée après cette funeste découverte en 1948.

Allez! Il est grand temps maintenant de quitter l’histoire ancienne, de remonter sur nos selles pour faire demi-tour et entamer le chemin du retour… qui offre toujours d’autres perspectives et surprises!

3 activités pour profiter des couleurs dans Charlevoix

La région de Charlevoix est pleine de couleurs en ce début d’automne. Et que dire du fleuve Saint-Laurent vu d’une montagne brillant de mille feux! Voici trois activités qui vous permettent d’en mesurer la magnificence!

Via ferrata La Charlevoix 

C’est un rêve comme on aime les réaliser: surpassant les attentes! Surplomber le fleuve Saint-Laurent (et prendre le temps de l’admirer) en étant accroché à une falaise de 35 mètres de haut sous un beau ciel bleu, voilà qui était déjà magique, mais quand le Train de Charlevoix s’est pointé à l’horizon, puis est passé sur la voie ferrée en dessous de notre groupe, le plaisir était à son comble. Il faut dire que le trajet de ce train-là, de Baie-Saint-Paul à La Malbaie, est tout aussi magique. La voie ferrée longe en effet en permanence le bord du fleuve. J’ai tellement aimé ce parcours ferroviaire unique en son genre qu’il m’a poussée il y a quelques années à faire le même en ski de fond, dans le cadre de la Virée nordique de Charlevoix, qui empruntait la voie ferrée (fermée aux trains pour l’occasion et transformée en piste de ski de fond)!

Autre saison, autre activité de plein air: cette fois, c’est du Fairmont Le Manoir Richelieu, à Pointe-au-Pic, qu’elle débute. La nouvelle «via ferrata La Charlevoix» est en effet aménagée sur le vaste territoire du grand hôtel. Rendez-vous à l’intérieur pour prendre possession de l’équipement nécessaire (harnais pour les hanches et casque), avant de filer à pied sur le «sentier du fleuve» passant sous l’hôtel, en direction ouest.

Un parcours en forêt de 15 minutes permet de se délier les muscles et nous mène au départ de la via ferrata. Développée en partenariat avec Projet Vertical, entreprise qui organise aussi les sorties de via ferrata au canyon Sainte-Anne (région de Québec), celle-ci comporte le même équipement à la fine pointe de la technologie. Au lieu d’avoir à défaire et rattacher en permanence deux mousquetons sur le câble qui court sur la falaise pour avancer sur la via ferrata, elle est équipée d’un câble continu facilitant la progression de chacun avec un maximum de sécurité.

Photo: Facebook Fairmont Le Manoir Richelieu

Cinq cents mètres de pur bonheur à plus ou moins 35 mètres au-dessus du fleuve nous attendent. On descend un peu en s’aidant des pieds et des mains à même la paroi rocheuse ou sur un escalier de bois; on monte un peu; on franchit quelques poutres ou marches taillées dans un tronc, mais le parcours de niveau facile suit globalement la falaise à l’horizontale. Des anfractuosités du roc sont utilisées à bon escient pour servir de points d’appui pour mains ou pieds tout en permettant de rester accroché à la falaise par le câble.

À mi-chemin entre randonnée et escalade, la via ferrata permet d’accéder à des paysages hors-normes, comme celui que nous avons sous les yeux. Il est fortement conseillé de prendre le temps d’admirer le grand fleuve, l’horizon et même la voie ferrée en contrebas, entre l’eau et la falaise à laquelle nous sommes suspendus. On entend tout à coup siffler le train au loin, et que voit-on arriver quelques minutes plus tard? Le fameux Train de Charlevoix en provenance de Baie-Saint-Paul. Il passe littéralement sous nos pieds. C’est le clou du spectacle pour nous, mais nous sommes sûrement aussi des «vedettes» pour les passagers du train! Deux heures plus tard, environ, le groupe quitte la via ferrata pour un nouveau petit parcours en forêt jusqu’à l’hôtel, les plus belles images de Charlevoix en mémoire vive dans nos têtes.

Marcher à La Malbaie

Haut lieu de villégiature, de golf et de casino, Le Fairmont Le Manoir Richelieu a aussi ses propres sentiers pédestres: plus de 14 kilomètres, près de l’hôtel, en forêt comme sur le haut de la falaise.

Le Sentier Seigneurie (débutant) se concentre sur une boucle de 1,5 km autour des installations de l’hôtel. Celui du Fleuve court sur 3 km (6 km aller-retour). Sentier d’interprétation, il inclut la «balade à la vitesse de la lumière», représentation du système solaire (du Soleil à Uranus) réduit à une échelle de 1/1 500 000 000. Un court sentier en fin de parcours permet de rejoindre une petite plage de galets au bord du fleuve avant de remonter sur la piste principale.

Le Sentier Charlevoix, de niveau intermédiaire, compte 3 km aller-retour, avec un beau passage en pinède, tandis que le Sentier Panoramique grimpe davantage en hauteur, sur 4,3 km aller-retour, en longeant le magnifique golf du Fairmont, au relief accidenté avec vue imprenable sur le Saint-Laurent.

Photo: Facebook Fairmont Le Manoir Richelieu

À pied ou en vélo de montagne au Massif

Le Massif de Charlevoix est «haut en couleur» tous les week-ends jusqu’au 12 octobre, avec une panoplie d’activités, incluant la randonnée. On peut même à cette occasion profiter d’une descente ou d’une montée en télécabine. Du sommet, parcourez le Lugeron, sentier facile de 3,5 km menant au refuge utilisé l’hiver par les adeptes de luge alpine, ou le sentier des Crêtes (3,1 km), avec de magnifiques points de vue sur le fleuve. À la base de la montagne, la Promenade offre 3,1 km de balade. Ces sentiers sont reliés entre eux pour ceux qui veulent descendre toute la montagne ou la remonter à pied.

En vélo de montagne, nouvelle activité au Massif, la saison se terminera aussi le 12 octobre. Le site compte 20 km de pistes pour tous calibres, majoritairement en descente, avec des panoramas spectaculaires. 

Photo: Facebook Le Massif de Charlevoix

Infos pratiques:

  • Train de Charlevoix: en route de Baie-Saint-Paul à La Malbaie, ou inversement, jusqu’au 18 octobre, du jeudi au dimanche.
  • Via ferrata La Charlevoix: en fonction aussi en période hivernale; activité à la portée de tout le monde, y compris les enfants à partir de huit ans.

Rawdon, paradis du vélo de montagne

La Tournée des Cantons de Rawdon offre un merveilleux condensé de ce qu’on aime en pédalant: visiter une belle forêt, faire quelques pointes de vitesse sur la gravelle et tester ses compétences (techniques et cardiovasculaires) dans les virages d’une «single track».

J’ai rencontré Stéphane Brodeur et Louis Desrosiers au golf de Rawdon. Tous deux sont membres éminents (et même fondateur pour le premier) de l’organisme à but non lucratif «La Tournée des Cantons de Rawdon», qui compte 1275 membres. Ils m’ont guidé sur leur terrain de jeu favori: un formidable réseau construit pas à pas depuis 2006.

Le site a d’abord été utilisé pour le ski de fond, sous forme d’un événement annuel, puis pérennisé à partir de 2014 comme réseau accessible à l’année. Du printemps à l’automne, on y fait du vélo de montagne et de la randonnée. L’hiver venu, place au ski de fond, à la raquette, au ski hors-piste et au fatbike.

Quel beau travail accomplissent les bénévoles de cet organisme, tant pour créer et entretenir les sentiers que pour négocier partenariats et droits de passage sur des terres privées. On en profite d’ailleurs gratuitement… mais les dons sont toujours bienvenus!

La Tournée des Cantons de Rawdon offre un merveilleux terrain de jeu aux amoureux de vélo de montagne. Photo: Anne Pélouas

Deux secteurs d’accès, trois de pratique

Les 16 pistes de vélo de montagne (à partager avec d’éventuels randonneurs) débordent de variété. On y accède par deux secteurs: le club de golf Rawdon Golf Resort (avec 17 km de sentiers intermédiaires et difficiles) et le secteur Enduro/crosscountry, via la rue Sunny Hill, plus à l’ouest, avec 19 km de sentiers intermédiaires et avancés. Les deux secteurs étant reliés (avec le secteur Carroll de sentiers difficiles entre les deux), on peut facilement s’en donner à cœur joie si l’on veut allonger une sortie.

Du stationnement du golf, la piste La Tinsco (1,2 km aller) permet de se délier gentiment les jambes en forêt, mais toujours en lisière du «gazon» des trous de golf. Ne ratez pas ensuite la MEC, une des pistes les plus courtes du circuit (0,6 km), mais qui vaut le détour. Cette «single track» (voie unique) qui serpente en forêt est ainsi nommée parce que la coopérative de plein air MEC (Mountain Equipment Coop) a financé sa réalisation par des bénévoles de la Tournée des Cantons. La piste vire quasiment sur elle-même en lacets serrés sur une pente plutôt abrupte qui demande un peu de technique et un bon cardio en montée… Suit une jolie boucle (Le Cap) d’un kilomètre. De retour sur la Tinsco, on file sur le chemin Forest, en gravelle. La Tinsco se poursuit sur 1,2 km de sentier facile longeant une carrière qui donne son nom au sentier suivant (Carroll) pour 900 mètres de plus.

Le secteur Carroll, plus difficile, offre différentes options en boucles successives de 600 mètres à 1,1 km menant ou entourant un sommet. La descente est classée très difficile. On peut ensuite poursuivre tout autour de la carrière ou sur le sentier Austin Acres (2,5 km) menant au secteur Sunny Hill.

À ne pas rater: La MEC, une des pistes les plus courtes du circuit (0,6 km), mais qui vaut le détour. Photo: Anne Pélouas

Histoire de pont

En route, prenez le temps d’admirer sur Austin Acres le pont pimpant qui enjambe la petite rivière Rouge. «Nous l’avons acheté sur Kijiji, me dit Stéphane. Il n’était pas très cher, mais la facture a beaucoup grimpé avec le coût du transport, le paiement des permis et de l’ingénieur, puis la pose!»  Reste que ça valait la peine pour éviter de passer comme auparavant à gué ou les deux pieds dans l’eau… et il est tellement pimpant au milieu de la forêt!

Passé le chemin du lac Morgan, La doc Charrette est une piste de 1,6 km classée très difficile. On peut l’éviter en partant plutôt du secteur Sunny Hill, qui compte notamment une piste facile (La p’tite virée) et une grande boucle intermédiaire – La Cordiale – de près de 5 km.

Comme en randonnée pédestre, réfléchissez avant de vous aventurer plus loin afin de garder suffisamment d’énergie pour un retour avec le sourire!

En route, prenez le temps d’admirer sur Austin Acres le pont pimpant qui enjambe la petite rivière Rouge. Photo: Anne Pélouas

Bonnes adresses à Rawdon et dans les environs

  • Les Chalets Lanaudière offrent de nombreux types d’hébergements en forêt (camping, chalets, cabanes, yourtes) pour pratiquer la randonnée, le kayak, le canot ou le vélo sur un vaste territoire à proximité du lac Morgan. C’est ouvert aussi l’hiver, notamment pour le ski de fond et la raquette. J’aime particulièrement leur mission sociale, qui est de reverser tous les profits au Camp Mariste, lequel accueille chaque été en séjour de plein air plus de 400 enfants de milieu défavorisé.
  • La Bergerie des Neiges élève des agneaux de choix à Saint-Ambroise-de-Kildare, avec une belle boutique à la ferme.
  • Le verger d’Au Jardin des noix, à Saint-Ambroise-de-Kildare, est un magnifique lieu de promenade, avec 4000 arbres et arbustes plantés depuis 2007 sur 35 acres: caryers «producteurs» de noix nordiques, chênes, noisetiers, châtaigniers... La permaculture à son meilleur et une superbe boutique!
Le lac Morgan, à proximité des Chalets Lanaudière. Photo: Anne Pélouas

Actualités plein air

NANA reprend du service!

La Navette Nature, service de transport par bus vers des parcs nationaux, avait interrompu ses activités pour cause de pandémie, mais redémarre ce 12 septembre pour sa courte saison automnale. Tous les week-ends jusqu’au 11 octobre, embarquez de Montréal pour aller passer la journée en randonnée dans l’un des quatre parcs nationaux suivants: Mont-Tremblant, Mont-Orford, Yamaska, Mont-Saint-Bruno.

Du vélo de montagne au Massif

La station du Massif, dans Charlevoix, vient d’inaugurer un réseau de plus de 20 km de vélo de montagne, majoritairement en descente et pour tous niveaux.

Ski Montcalm ouvre son territoire au vélo de montagne

Ski Montcalm, dans Lanaudière, a ouvert son territoire en août au vélo de montagne, avec notamment deux nouvelles pistes de descente. Le réseau dispose désormais de huit pistes de descente et sept de cross-country pour différents niveaux. L’une des nouvelles pistes – la Lucky’s – est facile, idéale pour la pratique en famille. La saison court jusqu’au 12 octobre! Le télésiège fonctionne les fins de semaine de l’automne, histoire de «grimper» au sommet, avec ou sans vélo. Le site dispose aussi de 13 km de sentiers de randonnée.

4 activités-nature au parc national d’Opémican

Le dernier-né des parcs nationaux du Québec, celui d’Opémican, au Témiscamingue, est plein de ressources pour les amateurs de plein air. Le mois d’août est un excellent moment pour y camper, arpenter ses sentiers et filer sur l’eau… Magique!

À pied ou à vélo

Secteur de la Pointe-Opémican 

En matière de sentiers pédestres, il y en a pour tous les goûts dans les deux principaux secteurs du parc. Au total, c’est une trentaine de kilomètres (km) répartis dans des sentiers de 1 à 6 km chacun.

L’Estacade

La Pointe Opémican, où se trouvent le centre de services, les deux principaux campings et des sites de prêts-à-camper, s’avère un très bon choix pour la marche. Débutez sur le plat au centre de services en empruntant l’Estacade (boucle de 3 km). Ses attraits sont nombreux.

On découvre dès le départ l’histoire des lieux dans plusieurs vieux bâtiments (hangar à estacades, menuiserie, forge) attestant de la vie laborieuse au temps de la drave. La pointe servait en effet de «poste de relais» pour l’organisation du transport du bois sur le lac Témiscamingue et tout ce qui nécessitait construction et réparation de bateaux, comme de grosses «ceintures» de bois (estacades) qui encadraient les billots en déplacement sur le lac.

Juste après, l’auberge Jodoin, haut lieu de rencontres à l’époque, est en cours de rénovation et, à ses pieds, on peut se baigner dans le lac. L’auberge n’a pour résidents actuels (du moins dans ses cheminées) que des martinets ramoneurs qui en ont fait leur lieu de nidification. Le sentier longe ensuite le bord de l’eau à l’abri des arbres, puis vire à droite en forêt pour compléter la boucle. On peut aussi faire ce trajet à vélo.

La Pointe Opémican servait de «poste de relais» pour l'organisation du transport du bois sur le lac Témiscamingue. Photo: Anne Pélouas

Le sentier des Piers

Le sentier des Piers (boucle de 1,7 km) transite pour sa part par une magnifique forêt de vieux pins et pruches avant de monter à flanc de colline, offrant alors une vue unique sur l’ancien poste de relais. On peut prolonger la balade par le sentier de la Prucheraie (1,6 km), qui ramène sur le chemin Jodoin. Les plus valeureux poursuivent en face sur le sentier des Éclaireurs. Nouveau de cette année, il offre 5 km de randonnée en boucle (plus 1,3 km sur le chemin Jodoin) à même un plateau surplombant la Pointe-Opémican.

Le sentier des Piers offre une vue unique sur l’ancien poste de relais de la Pointe Opémican. Photo: Anne Pélouas

Secteur de la rivière Kipawa

Ce secteur, qui n’était pas ouvert l’an passé, constitue un ajout de taille, tant pour le camping que pour la randonnée.

Le sentier de l’Inukshuk

Le superbe sentier de l’Inukshuk (2,4 km aller-retour) débute près de jolis sites de prêts-à-camper. Pratiquement toujours en forêt, il passe par un premier belvédère sur les caps du lac Témiscamingue où trône un gardien de pierre en forme d’Inukshuk. Quelque 500 mètres plus loin, on atteint le bord du lac, avec tables de pique-nique et site de location de canots.

Le gardien de pierre en forme d’Inukshuk dans le sentier du même nom. Photo: Anne Pélouas

Le sentier de la Paroi-aux-Faucons

De l’autre côté de la route d’accès, le sentier de la Paroi-aux-Faucons (boucle facile de 1,8 km) passe par un camping rustique, traverse la forêt et atteint le haut de la falaise à mi-parcours.

Le sentier de la Grande-Chute

Amoureux des chutes, reprenez le chemin de la rivière Kipawa pour une courte balade de 1,2 km aller-retour sur le sentier de la Grande-Chute. Point d’orgue: les cascades impressionnantes de la rivière. Le parc travaille actuellement à connecter ce sentier avec celui de l’Inukshuk sur plus de 2 km, avec vue permanente sur les méandres bouillonnants de la rivière Kipawa. Nul doute que cet automne ou l’été prochain, cette section deviendra une vedette du parc!

Photo: Anne Pélouas

En canot, en kayak ou en planche à pagaie

Chute Opémika

On peut louer ces trois types d’«embarcations» au centre de services du parc (Pointe-Opémican) et partir de la plage de l’auberge Jodoin pour explorer les rives du lac Témiscamingue.

L’une des belles sorties à faire sur l’eau consiste à longer la rive québécoise du grand lac vers le nord-est. Après 3,3 km de navigation, il se resserre en un goulet facile à traverser. Côté ontarien, la rive est plus sauvage. Après 1,5 km de pagaie ou de rame, on entre dans une petite baie pour un parcours en rivière étroite et sinueuse qui mène à la petite chute Opémika, cachée en forêt. L’observation d’oiseaux (grands hérons, canards, etc.) est au programme, en plus d’arrêts incontournables pour la baignade si le temps est chaud, avant de rentrer au bercail, vent dans le dos si l’on a de la chance!

Photo: Anne Pélouas

Canot-camping

Un autre beau parcours sur le lac Témiscamingue relie la Pointe-Opémican au secteur de la rivière Kipawa plus au nord: 27 km en grande partie au pied de grandes parois rocheuses, avec deux sites de canot-camping en route, sur chaque rive du lac.

Les amateurs de portage aimeront certainement le circuit de canot-camping reliant le lac Kipawa au lac Témiscamingue avec ses trois lacs «du Portage du Sauvage».

Les autres se rendent à l’accueil du parc à Laniel pour les réservations de canots. On peut partir de là ou du fond de la baie Dorval pour une exploration (à la journée ou plus, avec camping) du secteur de l’île-aux-Fraises dans le grand lac Kipawa. Après 2 km pour sortir de la baie (et de la zone des chalets), on découvre un archipel très sauvage à explorer selon l’envie, en boucles de 13 à 24 km, autour d’îles et d’îlots, avec deux sites de canot-camping pour les amateurs. En une journée, on a largement le temps d’en faire un bon tour, de se baigner dans les eaux limpides, de pique-niquer les pieds dans l’eau et d’installer un hamac pour la sieste. L’esprit n’en sera que plus léger pour le retour, après cette grande bouffée d’air pur.

Photo: Anne Pélouas

Rêver notre été avant de le vivre en vrai?

Rêver à ce que nous ferons cet été comme activités de plein air, dans quelles régions du Québec, dans quels parcs, avec qui? Voilà ce que nous faisons quand vient le temps de planifier nos vacances estivales, nos expéditions, nos week-ends… Ce rêve, il faut le garder vivant!

En piste pour le futur

Le retour à la normale dans le monde du plein air comme ailleurs n’est certes pas pour demain, avec les contraintes de déplacement, les parcs et entreprises fermés. Ce n’est cependant pas une raison pour ne pas rêver qu’on pourra, un jour prochain, reprendre nos randonnées à pied, nos balades à vélo, nos sorties en kayak de mer dans nos belles régions du Québec, en prenant les précautions qui seront requises, notamment la règle de la distanciation sociale.

Les régions se préparent toujours à vous accueillir dès que la règle du confinement sera assouplie. Profitez donc du confinement pour faire des recherches sur leurs sites touristiques et ceux des entreprises de plein air qui sont spécialisées dans les activités qui vous tentent. Le site d’Aventure Écotourisme Québec est la porte d’entrée à privilégier pour accéder au répertoire de ses entreprises membres et de parcs régionaux accrédités. Vous pourriez même réserver vos séjours ou activités, car nombreux sont ceux qui offrent depuis le début de la crise sanitaire des facilités nouvelles d’annulation pure et simple si la situation vous y obligeait. 

Le vélo en vedette dans quatre régions

Selon une enquête de 2018 de la Chaire de tourisme Transat-UQAM, 14% des visiteurs estivaux en région inscrivaient le vélo dans leur plan d’activités. Nul doute que ce pourcentage est encore plus fort aujourd’hui avec le développement accéléré du vélo de montagne et du gravel bike, s’ajoutant aux circuits habituels de vélo de route. Le respect de la distanciation sociale étant facilité en bicyclette, on voit déjà à Montréal comme en région qu’elle devient pour beaucoup un «outil» privilégié de déplacement urbain comme d’activité sportive à la campagne.

Cantons-de-l'Est

Tourisme Cantons-de-l’Est a mis au point un nouveau guide vélo. Il propose 34 circuits en quatre expériences clés aux titres parfois accrocheurs: «C’est ici que je me dépasse»; «C’est ici que je me balade»; «Vélo de montagne»; «Parcs nationaux de la région».

Il y en a pour tous les goûts et chaque circuit détaille des infos pratiques telles que le niveau de difficulté, la longueur, des coups de cœur et attraits incontournables. Les pages du guide sont détachables pour en faciliter l’utilisation à vélo. En cette période de confinement, vous pouvez commander le guide en ligne ou le télécharger sur le site de Tourisme Cantons-de-l’Est et ici.

Le guide Circuits vélo - Édition 2020-2021 des Cantons-de-l'Est comprend 20 circuits vélo, classés en trois catégories, ainsi que de l’information technique et plusieurs coups de cœur.

Laurentides

Dans les Laurentides, une nouveauté pour les cyclistes (et marcheurs) qui emprunteront la piste du parc linéaire du P’tit Train du Nord quand il rouvrira: en passant par Prévost, sur cette ancienne voie ferrée courant sur 232 km jusqu’à Mont-Laurier, ils pourront faire arrêt à la jolie gare ancienne consacrée cette année «maison d’accueil» du parc.

La gare ancienne de Prévost est consacrée cette année «maison d’accueil» du parc. Photo: Facebook Gare de Prévost

Outaouais

En Outaouais, on ne vous promet rien de moins que «le bonheur sur deux roues», avec 600 km de pistes dans la région d’Ottawa-Gatineau. Ajoutez-y l’ancienne voie ferrée du Cycloparc PPJ entre Wyman et L’Isle-aux-Allumettes dans le Pontiac (92 km) et la Véloroute des Draveurs, dans la vallée de la Gatineau. De Low à Messines, cette piste cyclable de 72 km (en poussière de pierre sur 44 km) constitue aussi un tronçon du sentier Transcanadien.

À hauteur du lac Edja à Blue Sea, vous aurez tout intérêt à vous rendre à Carpe Diem Aventures, une entreprise spécialisée dans l’organisation de forfaits de plein air. Carpe Diem loue des vélos, kayaks, canots et planches à pagaie, en plus de proposer un service de navette et d’avoir un camping. Cette année, si la situation s’améliore, on pourra même y dormir dans 12 nouveaux hébergements insolites: dix tentes suspendues et deux écolofts (microchalets)!

Chez Carpe Diem Aventures, si la situation s’améliore, on pourra dormir dans des tentes suspendues. Photo: Facebook CarpeDiem aventures

Centre-du-Québec

Dans la région du Centre-du-Québec, aussi réputée pour ses circuits vallonnés de vélo de route, le gravel bike commence à prendre son essor tandis que le vélo de montagne a particulièrement la cote sur les flancs du mont Arthabaska à Victoriaville et au parc régional de la rivière Gentilly à Sainte-Marie-de-Blandford. Ce parc compte 24 km de sentiers de vélo de montagne pour tous niveaux. On peut y louer des vélos de montagne et des fatbikes. Pour les enfants, la location de vélos est gratuite. L’accent est mis notamment cette année sur l’apprentissage du vélo en bas âge, avec 16 vélos d’équilibre pour les plus jeunes. 

La région du Centre-du-Québec est réputée pour ses circuits vallonnés de vélo de route. Photo: Facebook Tourisme Centre-du-Québec

À pied ou à cheval dans Chaudière-Appalaches

Dans Chaudière-Appalaches, la grande nouveauté du parc régional du Massif-du-Sud est l’ouverture d’un «pavillon de services Desjardins» avec aire de détente, comptoir-cuisine, location d’équipement de plein air, local d’interprétation, bloc sanitaire, buanderie et terrasse. Cinq PODS, prêts-à-camper, ont été ouverts l’automne dernier dans le secteur du Bassin. Après deux années de fermeture et un réaménagement complet des infrastructures, le secteur des Portes-de-l’Enfer (avec sentier pédestre donnant sur un canyon creusé par la rivière du Pin) devrait rouvrir en juin. Espérons qu’il le sera bien!

Au Domaine du Radar, à Saint-Sylvestre, le développement de la base de plein air se poursuit rondement. Cette année, dix Coolbox colorées (anciens conteneurs transformés en minilofts) sont disponibles sur le terrain, en plus d’un dixième chalet (pour dix personnes): un bon plan pour profiter des sentiers pédestres et de vélo de montagne, comme du parcours d’hébertisme, avant d’aller se baigner…

Aux Chalets Villégiature et Pourvoirie Daaquam, à Saint-Just-de-Bretenières, il y a longtemps qu’on organise des sorties à cheval dans la campagne environnante, mais voici peut-être venu le temps pour vous de partir en expédition à cheval. La pourvoirie comptait offrir ce forfait sur cinq jours cet été, avec coucher en refuge ou en tente prospecteur. Au programme: 140 km en nature sur votre monture à travers différents écosystèmes: forêt boréale, forêt mixte, tourbières, bords de lacs et de rivières. Espérons que ce forfait pourra être adapté à la règle de la distanciation sociale!

La pourvoirie Daaquam comptait offrir un forfait pour une expédition à cheval sur cinq jours avec coucher en refuge ou en tente prospecteur. Photo: Facebook Chalets Villégiature et Pourvoirie Daaquam

En camping ou sur l’eau dans Lanaudière

2020 devait être la première saison complète d’opération du camping rustique du parc régional des Chutes Monte-à-Peine-et-des-Dalles, à cheval sur les municipalités de Sainte-Béatrix, Saint-Jean-de-Matha et Sainte-Mélanie, dans Lanaudière. Les 22 sites de camping sans services sont accessibles avec une voiturette de golf pour transporter clients et bagages. Belle occasion (quand le parc rouvrira) pour découvrir tranquillement ses 17 km de sentiers et son beau canyon.

À Saint-Michel-des-Saints, c’est l’entreprise Jeunes entrepreneurs Haute-Matawinie qui ajoute une corde à son arc. En plus de gérer un camping rustique sur une île du réservoir du lac Taureau et de proposer des vélos électriques en location, elle avait tout prévu pour louer cet été des canots, kayaks et planches à pagaie afin de faire la descente de la très jolie rivière Matawin. On lui souhaite de pouvoir concrétiser ce projet.

 

L’entreprise Jeunes entrepreneurs Haute-Matawinie avait tout prévu pour louer cet été des canots, kayaks et planches à pagaie afin de faire la descente de la très jolie rivière Matawin. On lui souhaite de pouvoir concrétiser ce projet. Photo: Facebook JEHM

Du haut des airs dans Charlevoix

Dans la gamme des hébergements insolites proches de sites de plein air intéressants, Repère Boréal complète cette année son offre originale de «petites habitations en nature» sur les hauteurs de la Route du fleuve, aux Éboulements. À la différence de ces prédécesseurs qui gardent les pieds sur terre, les UHU (hibou en langue innue) prennent la vie de haut… Ces minichalets triangulaires sont en effet perchés à la cime des arbres, bien solides sur leurs grands pilotis.

Repère Boréal propose des minichalets triangulaires perchés à la cime des arbres. Photo: Facebook Repère Boréal

Une note d’humour signée Tourisme Côte-Nord

Un marsouin, deux chevreuils, deux Gilles Vigneault… Sur son compte Facebook, le bureau de Tourisme Côte-Nord publie à notre intention un petit «guide nord-côtier des distances» pour nous aider à bien respecter la distanciation sociale. C’est savoureux!

Photo: Facebook Tourisme Côte-Nord