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5 destinations pour profiter des dernières couleurs de l’automne

Les coloris de l’automne commencent à se voir davantage sous nos pieds - en randonnée pédestre ou à vélo - que dans les arbres. Quelques sites, notamment dans la grande région de Montréal, permettent de s’en donner plein la vue!

À grimper sur une éminence des Laurentides le week-end dernier, je fus un peu déçue: quelques touches de jaune-orange et beaucoup d’arbres dénudés déjà. De retour en forêt, mon esprit était plus satisfait par la profusion de feuilles à terre, toutes plus colorées les unes que les autres, en différentes teintes de vert, brun, oranger, rouge. Le temps est tout de même venu d’accepter l’inéluctable de la nature en route vers l’hiver et d’en profiter pour faire les bons choix de sorties: des forêts normalement touffues qui cachent des paysages que la chute des feuilles découvre; d’autres, avec plus de résineux que de feuillus qui ne changent pas trop à l’automne; des sommets qui dégagent encore pour quelque temps une belle vue sur la canopée colorée.

La carte interactive de Bonjour Québec sur les couleurs automnales, mise à jour tous les sept jours, peut vous orienter vers quelques sites de choix, notamment à Laval, dans les Basses-Laurentides et la Montérégie. J’y ai «pioché» quelques suggestions pour vous inviter à continuer à aller «jouer dehors» dans les prochains jours et semaines.

Laval

À se promener ou à s’entraîner dans les parcs de Montréal, on ne dirait pas que la saison des couleurs est si avancée ailleurs. C’est aussi le cas au Centre de la nature de Laval, parc urbain, certes, aménagé sur le site d’une ancienne carrière et, en partie, sur un dépotoir, mais qui est devenue une vraie oasis de verdure à vocation familiale, avec cinq kilomètres de sentiers de marche.

Sa «forêt urbaine» abrite plus de 10 000 arbres et arbustes sur trois hectares de terrain, dont une érablière à caryer composée d’érables à sucre, chênes rouges, cerisiers tardifs et tilleuls. Imaginez le tableau ces temps-ci!

Ses douze jardins sont aussi renommés et encore très beaux, notamment le jardin alpin, où un mélèze de Sibérie magnifiquement doré en automne trône au centre. Si l’envie d’un peu plus de chaleur vous prend, visitez la serre tropicale!

Les douze jardins du Centre de la nature de Laval sont encore très beaux. Photo: Facebook Centre de la nature de Laval

Oka

Collé sur le lac des Deux Montagnes et adossé à une colline, dans les Basses-Laurentides, le parc national d’Oka a 11 kilomètres de rives, des sentiers pédestres et des pistes cyclables qui valent le détour ces temps-ci.

Du poste d’accueil de La Grande Baie, la boucle de L’érablière, sentier facile de 1,3 km, s’impose en cette saison, tout comme celle de La Grande Baie (4 km), qui est le quartier général des oiseaux migrateurs à cause de milieux humides où marais et érablière argentée se côtoient.

À pied ou à vélo, montez aussi sur le sentier du Calvaire (4,4 km aller-retour), qui s’achève sur un point de vue panoramique d’exception, où trois chapelles font la vigie depuis 1742.

Pour un supplément d’effort, sur 11,8 km, le sentier La Sauvagine vous transporte sur les berges du lac des Deux Montagnes avec une chênaie à traverser, puis au lac de la Sauvagine, en passant par la rivière aux Serpents et un panorama hors pair sur une érablière argentée.

À bicyclette, on roule aussi sur La Vagabonde, un corridor de plus de 40 kilomètres qui relie le parc aux municipalités environnantes. Il traverse le parc sur une distance de 10 kilomètres. À partir de ce corridor, les adeptes de bicyclette utilisent une piste asphaltée pour se rendre au bord du lac. Quant aux amateurs de vélo de montagne expérimentés, ils empruntent plutôt le sentier du Sommet, sur 6,7 km.

Le parc national d’Oka a 11 kilomètres de rives, des sentiers pédestres et des pistes cyclables qui valent le détour ces temps-ci. © SEPAQ Crédit Photo : Paul Dussault | OKA - Parc national d'Oka

Rigaud

Les Sentiers de L’escapade sont balisés sur 27 kilomètres et en accès gratuit. Aménagés en forêt mature, ils ceinturent la colline de Rigaud et garantissent les plus belles couleurs au pays des cabanes à sucre et des érables centenaires.

Neuf parcours sont proposés, dont La clé des bois (2,9 km), qui grimpe gentiment par paliers dans une superbe érablière à caryer cordiforme, tandis que la boucle du Haut-Lieu (13,5 km, nettement plus difficile) transite par une variété de boisés, dont une cédrière.

Au Point de vue (au sommet de la colline), pas étonnant qu’on plonge son regard au loin sur des boisés à l’est, des champs à l’ouest et la silhouette des monts Adirondacks à l’horizon. Plus près de nous, chênes rouges et pins blancs se partagent notre regard.

Attention: certains sentiers sont partagés avec des cavaliers.

À Rigaud, les Sentiers de L’escapade sont balisés sur 27 kilomètres et en accès gratuit. Photo: Facebook Sentiers de L'escapade

Mont Saint-Hilaire

J’ai toujours aimé me balader en octobre dans la Réserve naturelle Gault, territoire appartenant à l’Université McGill au mont Saint-Hilaire, l’une des collines montérégiennes. Ses 25 kilomètres de sentiers jouxtent la Réserve de la biosphère du mont Saint-Hilaire. Dans ce «laboratoire vivant», on découvre les plus grands vestiges des forêts anciennes de la vallée du Saint-Laurent. Celle-ci abrite des érables âgés de plus de 400 ans et on peut la parcourir tout autour du lac Hertel. Nous sommes encore ici dans le domaine de l’érablière à caryer, avec l’érable à sucre et le hêtre à grandes feuilles pour espèces dominantes, tous deux parés de mille feux en automne.

Curieusement peu perturbé par l’activité humaine, le mont Saint-Hilaire est un vrai bijou en raison de ce vieil écosystème et d’une flore particulièrement riche et diversifiée incluant de nombreuses espèces rares et menacées.

Au court sentier du lac Hertel se greffent sept autres parcours, dont plusieurs en boucle. Pour les meilleurs points de vue sur la canopée, empruntez Burned Hill (1,2 km), le Pain de sucre (2,7 km), Dieppe (3,8 km) et Rocky (4,7 km).

Peu perturbé par l’activité humaine, le mont Saint-Hilaire est un vrai bijou en raison de ce vieil écosystème et d’une flore particulièrement riche et diversifiée incluant de nombreuses espèces rares et menacées. Photo: Facebook Réserve naturelle Gault, Mont St-Hilaire, Université McGill

Route des champs

En Montérégie, «la Route des champs» relie Chambly à Granby, en passant par Richelieu et jusqu’à Saint-Paul-d’Abbotsford. Cette piste cyclable de 40 kilomètres de long, pratiquement en ligne droite, offre une façon originale de baigner dans la nature généreuse de la région.

L’itinéraire champêtre offre un spectacle rural bien agréable en automne, au beau milieu des champs, des boisés, mais aussi des vignobles et vergers.

La piste est asphaltée sur plus de 90% du parcours, le reste étant en poussière de roche. Une carte permet d’identifier les trois stationnements d’entrée de la piste à Chambly, Rougemont et Saint-Césaire, la présence des services, comme des haltes avec tables à pique-nique, toilettes et points d’eau. Plusieurs établissements hôteliers sont certifiés «Bienvenue cyclistes!» aux alentours, pour ceux qui voudraient prendre leur temps.

À la découverte de l’île aux Lièvres et de la rivière du Loup

La région du Bas-Saint-Laurent offre, du printemps à l’automne, de merveilleuses occasions d’approcher l’eau tout en randonnant… ou d’être carrément sur l’eau! Bienvenue à l’île aux Lièvres et sur la rivière du Loup.

Marcher dans la biodiversité à l’île aux Lièvres

Forêt ou rivage? Pourquoi choisir quand on peut alternativement marcher au bord de l’eau, sur les rochers, en profitant de la marée basse, et se promener dans le bois? Dans l’estuaire maritime du Saint-Laurent, l’île aux Lièvres est un vrai coffre au trésor en matière de biodiversité comme de sentiers pédestres pour tous les goûts.

Perdu au milieu du fleuve, le grand bout de terre de 13 km de long sur 1,6 km de large à son maximum m’a récemment réservé de belles surprises, même si j’y avais déjà campé deux fois par le passé.

Protégée et gérée depuis 1986 par la Société Duvetnor, organisme à but non lucratif, l’île dispose de quatre campings, de sept beaux chalets et d’une jolie auberge récemment rénovée. En y séjournant, vous contribuez à la mission de conservation de Duvetnor sur l’un des joyaux naturels du Québec maritime, ainsi qu’à la préservation de sa biodiversité.

Photo: Facebook Société Duvetnor

La faune et la flore et l’île

La forêt, dominée par les peupliers faux-trembles, peupliers baumiers et sapins baumiers, couvre presque les trois quarts de l’île, mais il est facile de déboucher sur le littoral pour profiter de la vue sur le fleuve et observer la faune ailée, dont les eiders à duvet.

Les lièvres sont partout sur «leur» île, tandis que les phoques se tiennent plutôt vers la pointe est. De leur côté, les bélugas viennent souvent se montrer au large de la côte nord-ouest.

La forêt a été façonnée par les lièvres, leur broutage empêchant par exemple les érables d’y pousser. En sous-bois prolifèrent quelques espèces de plantes résistant à ce broutage du lièvre, dont l’if du Canada.

Photo: Simon Laroche Photographie, Facebook Société Duvetnor

Des sentiers pour tous les goûts

Seize sentiers de différents niveaux et longueurs sillonnent le territoire de l’île. Pour une ou deux bonnes journées de randonnée, optez pour une partie de la Grande Course (14,5 km au total entre la pointe ouest et la pointe est), par exemple en partant de l’auberge. Presque complètement dans le bois et sans dénivelé, le sentier offre quelques beaux points de vue sur le fleuve, surtout à la pointe ouest et à la pointe est (superbe au lever du soleil). On peut raccourcir le trajet aller-retour en dormant en route, à l’un des trois campings des Cèdres, de l’Anse à la Boule ou des Bélugas, mais il faut porter ses bagages sur son dos ou traîner un chariot avec soi.

J’ai adoré le sentier de la Mer, côté nord et côté sud, à faire à marée basse vers la pointe est sur les «lamelles» rouges de schiste argileux du littoral. Dans ce secteur, le court sentier de la Traverse permet également d’aller admirer le coucher du soleil.

Le court sentier forestier de la Corniche et celui du Jardin, accessibles tous deux par la Grande Course, m’ont offert aussi plusieurs coups de cœur: vue plongeante sur le littoral nord, descente à pic vers l’anse au Sable, remontée dans un décor de toundra alpine au sol.

Le sentier du Lièvre, aussi accessible par la Grande Boucle, transite pour sa part, côté sud, par deux anses de rêve, l’anse à la Boule et l’anse aux Épervières.

Seize sentiers de différents niveaux et longueurs sillonnent le territoire de l’île. Photo: Facebook Société Duvetnor

Plongée dans la nature sur la rivière du Loup

À mon retour à Rivière-du-Loup, j’ai troqué le bateau de Duvetnor qui m’avait emmenée sur l’île aux Lièvres pour un kayak. Direction: Saint-Joseph-de-Kamouraska, dans l’arrière-pays. Sur le Rang 5 Ouest, Zone Aventure propose des descentes en kayak ou en canot à partir de son terrain situé en bordure de la rivière du Loup.

En formule libre, vous pouvez parcourir une section du cours d’eau en 3, 5 ou 8 heures selon la distance souhaitée et le goût de prendre votre temps seul, en famille ou entre amis. Jusqu’au 1er septembre, l’activité est proposée du mercredi au dimanche, puis seulement les week-ends jusqu’à fin octobre. Pour bonifier votre rando nautique, vous pouvez aussi être accompagné (sur réservation) d’un guide-interprète.

Photo: Facebook Zone Aventure

Le circuit est bucolique à souhait, presque sans maisons sur les rives, qui sont couvertes d’une végétation variée. La rivière coule sous quelques ponts, puis longe un rang et ne présente pas de difficulté, hormis quelques petits passages en eau vive ou plutôt frémissante.

Un bon courant vous accompagne, facilitant la progression sur la rivière à coups de pagaie, tout en prenant le temps d’écouter ou de voir une panoplie d’oiseaux. Dans ce voyage hors du temps, un orage survient parfois. Dans ce cas, le mieux sera de vous abriter sous un pont ou sous un arbre penché vers la rivière, car les rives souvent escarpées sont peu propices à mettre pied à terre.

Au point d’arrivée convenu, vous pourrez sortir du kayak ou du canot et grimper votre embarcation sur le talus en attendant Tony ou quelqu’un de son équipe pour revenir sur le Rang 5 en autobus. Retour à la civilisation après un bon «bain» de nature.

Bon à savoir

Vélo de montagne

Dans la région de Québec, les centres de vélo de montagne n’acceptent dorénavant sur leurs sentiers que les vélos à assistance électrique de classe 1 munis d’un moteur «pédalier».

Devant l’engouement des Québécois pour le vélo électrique, l’alliance Québec Vélo de montagne impose en effet de nouvelles règles sur les sentiers de ses membres (Empire 47, Le Massif de Charlevoix, Mont-Sainte-Anne, Sentiers du Moulin et Vallée Bras-du-Nord) afin d’assurer la sécurité des cyclistes et de préserver l’état des sentiers.

Les vélos électriques de classe 1 ont une assistance générée par les coups de pédale et non, comme ceux de classe 2, par une manette au guidon sans obliger à pédaler. «En plus d’être moins aisé au pilotage, ce dernier type de vélo à "moteur roue" exerce une traction importante lorsque l’assistance électrique est engagée, ce qui abime fortement les sentiers», précise l’organisme dans un communiqué.

Activités découvertes

L’organisme GUEPE (Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement) propose plusieurs activités à Montréal et en région au cours du mois d’août: rallye-nature au parc du Pélican (Montréal) le 13 août; table de découvertes sur la pollinisation au Parcours Gouin (Montréal) le 27 août.

Sur réservation, on peut participer à une nuit à la belle étoile les 12-13 août au mont Grand-Fonds (Charlevoix), à une sortie en kayak au clair de lune le 20 août (site nautique de Lachine et de Beauséjour) et à un bain de nature le 28 août au mont Grand-Fonds.

Virée vélo (et plus) à Chelsea, en Outaouais

Les Collines-de-l’Outaouais regorgent de villages de charme à découvrir à pied ou en vélo, mais elles abritent aussi le parc de la Gatineau: 361 km2 de plaisirs pédestres ou cyclistes.

Le parc de la Gatineau est le poumon vert de l’Outaouais, tout en forêts et sillonné de nombreux sentiers. On peut y marcher sur 183 km de long pour rejoindre un lac ou un sommet, se balader en vélo de route sur le Sentier de la capitale et les trois routes-promenades panoramiques avec pistes cyclables au cœur du parc ou, comme je l’ai fait, emprunter une (petite) partie de ses magnifiques 90 km de sentiers de vélo de montagne.

Old Chelsea, la Mecque du vélo 

Vincent Bergeron et Jacob Saumur n’ont que 25 ans, mais ce sont de vrais entrepreneurs allumés. À peine leurs études terminées, ils ont créé l’entreprise de plein air Nomades du Parc à Old Chelsea, entre autres pour faire du vélo de montagne dans le parc de la Gatineau.

Jacob Saumur et Vincent Bergeron, créateurs de l'entreprise Nomades du Parc. Photo: Anne Pélouas

L’entrée toute proche du parc a fait de ce village la Mecque du vélo de route et de montagne dans la région, même en semaine! En plus de vélos, Nomades du Parc a aussi des planches à pagaie et des canots à louer et offre des sorties guidées d’une heure ou plus en vélo hybride ou vélo de montagne (électrique ou non) dans le parc, ainsi qu’à pied dans le village.

Nous sommes partis, fin mai, avec Vincent pour guide, explorer la partie du parc la plus proche de Chelsea. J’ai délaissé la piste no 1 qui mène au beau belvédère Champlain, mais qui monte en permanence à l’aller et descend de même au retour. Nous nous sommes plutôt enfoncés dans le bois en éprouvant une drôle de sensation. À quelques mètres à peine de la grande route, la canopée a complètement absorbé les sons et nous avons «navigué» ensuite en forêt sans plus entendre un bruit d’humain.

Il a fallu mettre pied à terre pour passer par-dessus des troncs d’arbres tombés lors de la tempête qui a frappé durement l’Outaouais la dernière semaine de mai. Photo: Anne Pélouas

Tranquillité sonore absolue mais, pour le reste, il a fallu se démener un peu en mettant pied à terre pour passer par-dessus quelques troncs d’arbres tombés lors de la tempête qui a frappé durement l’Outaouais la dernière semaine de mai. Hormis ces petits inconvénients, les pistes de vélo de montagne sont généralement larges et sans grandes difficultés, donc idéales pour des débutants en vélo de montagne.

Sous un beau couvert forestier, nous avons notamment rejoint le bord du lac Pink par les pistes 79, 15 et 35, avant de rentrer gentiment par la 15. Ce lac, dont on peut faire le tour à pied sur 2,5 km, a la particularité d’avoir des eaux de surface qui ne se mélangent pas avec celles du fond.

On peut faire le tour du lac Pink à pied sur 2,5 km. Photo: Facebook Parc de la Gatineau

Au retour, j’ai demandé à Vincent si je pouvais assister à sa séance de nettoyage de vélo de montagne, histoire de m’améliorer moi-même. Fait à noter: les équipements pour le nettoyage de vélos à l’arrière de la boutique sont gratuits, même sans louer sur place. C’est un exemple de l’esprit communautaire dont Nomades du Parc fait la promotion auprès des amateurs de vélo.

Les équipements pour le nettoyage de vélos à l’arrière de la boutique sont gratuits, même sans louer sur place. Photo: Anne Pélouas

Les à-côtés du sport

À Old Chelsea, j’ai eu la chance de découvrir les Lofts du Village, tout en unités d’hébergement chaleureux. De là, on se balade à pied dans le vieux village où cafés, restaurants et boutiques rivalisent d’intérêts pour les gourmands et amateurs d’art. Mentions spéciales à La Petite Grocerie, au restaurant Biscotti & Cie et aux crèmes glacées de La Cigale, en plus du Nordik Spa-Nature, qui étend ses «tentacules» de bains froids, saunas, bains vapeur et salles de détente sur les hauteurs de Chelsea, pour le plus grand plaisir de la détente musculaire après l’effort physique.

Le restaurant Biscotti & Cie est une bonne adresse gourmande du vieux village. Photo: Facebook Biscotti & cie

Ailleurs en Outaouais

Cinq circuits de vélo de route ont été développés en Outaouais. Que vous aimiez la forêt, les pistes bucoliques, avec ou sans dénivelé, ces circuits en mettent plein la vue.

La Véloroute des Draveurs, de niveau intermédiaire, court sur 158 km dans la vallée de la Gatineau. La piste est spécialement aménagée pour les cyclistes, depuis Brennan Hill jusqu’à Maniwaki, en passant par le majestueux lac Blue Sea.

Le circuit du Pontiac, en majeure partie sur une ancienne voie ferrée, conduit plein ouest des deux côtés de la rivière des Outaouais, avec incursions en Ontario, mais surtout dans une région de l’Outaouais riche en histoire, en culture et en belle nature. De niveau intermédiaire, le parcours compte 164 km en deux grandes boucles, avec départ suggéré à Shawville.

Dans Petite-Nation, on demeure souvent proche de la rivière des Outaouais, sur «la route de Papineau», de niveau intermédiaire et couvrant 129 km depuis Montebello, en transitant par Grenville, l’Ontario, puis Saint-André-Avellin et Papineauville.

Les deux derniers circuits explorent la région de Gatineau. «Sur les rives de la capitale», on peut faire une balade facile de 12 km dans le centre-ville de Gatineau ou, pour les plus valeureux, suivre le parcours «Cuisses en feu», de 80 km, au cœur du parc de la Gatineau.

Techno en plein air, oui ou non?

Techno et plein air font-ils bon ménage?

Qui n’a jamais couru après une prise de courant pour recharger la batterie de son cellulaire, mort au combat après une bonne randonnée ou une nuit en camping? Personnellement, cela m’est arrivé plusieurs fois et je ne peux pas toujours prétexter que j’ai «absolument» besoin de mon iPhone pour travailler à distance…

En plus de l’accès à nos indispensables courriels et à la non moins indispensable caméra destinée à immortaliser nos vacances, les cellulaires et tablettes se garnissent de plus en plus d’applications toutes plus intéressantes les unes que les autres. Même chose pour les montres et bracelets connectés qui fournissent aux coureurs une panoplie d’informations via GPS, cardiomètre, accéléromètre, baromètre…

Un débat commence tout de même à agiter bien des esprits dans le monde du plein air: avec tous les outils techno de communication et d’information maintenant à notre disposition pour nous faciliter la vie en randonnée, en vélo, en canot ou en skis, comment va-t-on pouvoir se déconnecter vraiment du quotidien, ce à quoi aspire a priori l’amateur de plein air? C’est la question à laquelle chacun, en enfourchant son vélo de montagne ou en enfilant ses bottes de randonnée, doit répondre pour soi (et éventuellement ses enfants)… en son âme et conscience!

Photo: Jordan McQueen, Unsplash
Photo: Jordan McQueen, Unsplash

Des applications... indispensables?

Le principal «problème», c’est – comme pour Google Map ou Waze, dont on finit par ne plus pouvoir se passer au volant d’une auto – que les applications sont bien utiles pour se faciliter la vie, voire pour notre sécurité en plein air.

Dernièrement, par exemple, j’étais en sortie de vélo de montagne dans les nouvelles (et superbes) pistes de Plein Air Sutton. À une intersection, je me questionnais sur la signalisation de certaines directions. J’étais prête à sortir la carte du réseau que j’avais en poche quand le guide qui m’accompagnait me répondit: «Pas de problème. En plus des poteaux indicateurs aux croisements, le réseau au complet se trouve dans l’application de sentiers de vélo de montagne Trailforks. Tu t’arrêtes. Tu regardes la carte sur ton téléphone et elle t’indique où tu es.» Évidemment, à condition que la batterie de ton cellulaire soit chargée et que tu aies du réseau. Bien qu’on puisse aussi télécharger les cartes avant de partir de la maison, ce qui est toujours une bonne idée.

Comment donc résister à l’irrésistible? Et pourquoi d’ailleurs faudrait-il y résister si c’est justement pour se tranquilliser l’esprit et profiter du dehors? Face au déferlement actuel d’applications mobiles spécialisées en plein air, il conviendrait plutôt de faire un gros tri personnel dans ce magma en dosant leur intérêt réel en regard de nos propres aspirations. Est-il vraiment utile d’avoir un InsectsAtlas dans votre cellulaire à moins d’être un vrai passionné d’insectes?

Photo: Antonio Grosz, Unsplash
Photo: Antonio Grosz, Unsplash

Des cartes interactives

Pour aller camper, randonner, faire du vélo, les applications ont l’immense avantage de simplifier la planification. Ensuite, elles permettent de vous accompagner sur le terrain. Les cartes de sentiers sont généralement bien reproduites. De plus, elles sont pleines d’informations utiles, par exemple pour se dépanner, se loger, trouver un stationnement ou se restaurer.

AllTrails, Topo Maps, Hikster, Ondago sont parmi les applications spécialisées en plein air (surtout pour la randonnée pédestre et la raquette) en Amérique du Nord. J’ai un faible pour les deux dernières, développées au Québec, et qui sont gratuites.

Hikster est né d’un projet de sociofinancement avec l’objectif de recenser tous les sentiers pédestres de la province. Depuis sa création, il a élargi ses horizons au vélo comme au ski de fond. Sur son site, on trouve non seulement les cartes, mais aussi les fiches techniques très précises des sentiers.

Même chose pour Ondago. Créé par une petite entreprise québécoise, les cartes de sentiers de randonnée sont téléchargeables via le site avant de partir. Elles sont interactives ensuite via l’application mobile, ce qui facilite la localisation en cours de route, même sans internet. Signe de sérieux: elle est l’application officielle de Rando Québec (Fédération québécoise de la marche) depuis 2016. Plus de 200 cartes de randonnées sont déjà disponibles, dont 88 pour les sentiers hivernaux et 67 pour le vélo.

Photo: Barrons-nous, Facebook Hikster
Photo: Barrons-nous, Facebook Hikster

Secourisme

Pour le plein air aussi (et la sécurité), l’application de secourisme créée par la Croix-Rouge canadienne n’est pas un luxe. Elle permet de faire face aux petits bobos et à plusieurs situations d’urgence médicale quand on est loin des premiers secours, comme une fracture, une crise cardiaque ou une hémorragie. Des jeux-questionnaires testent (si possible avant un accident) vos connaissances en la matière.

Photo: croixrouge.ca
Photo: croixrouge.ca

Dans les parcs nationaux

Les parcs nationaux du Canada comme du Québec n’ont pas voulu rater le coche et rivalisent d’ingéniosité techno. Parcs Canada a lancé sa propre application mobile, gratuite. Tout pour planifier une visite, découvrir des trésors cachés ou activités dans les parcs et lieux historiques du pays. En plus de cartes interactives, bien sûr.

La Sépaq n’est pas en reste. Sur son site, on suggère de partager «votre expérience plein air grâce au wifi» dans les parcs de son réseau provincial. On offre aussi aux visiteurs de pouvoir rester «connecté tout en profitant des plaisirs d’un périple en pleine nature».

Et si on marchait autour de Montréal?

Montréal n’est pas seulement une ville où l’urbanité est reine. Elle est aussi une île verdoyante, surtout en ces temps printaniers où il fait bon s’y balader à pied ou à vélo. Voici des idées pour profiter de cette grande verdure, avec vue sur l’eau.

L’île fluviale de Montréal couvre près de 483 km2 et compte 12 grands parcs, dont plusieurs parcs-nature en périphérie, avec presque toujours vue sur l’eau. Reine de l’archipel d’Hochelaga (324 îles de plus), elle offre de magnifiques parcours sur berges le long du fleuve Saint-Laurent, du canal de Lachine, de la rivière des Prairies ou encore du lac des Deux-Montagnes. 

Entre deux balades, je vous invite à lire un récit de voyage qui vous entraînera aux quatre coins de l’île de Montréal en explorant le présent autant que le passé de ses rives. 

Parc Pine Beach, Dorval. Photo: Andrew Gazula, Unsplash

Randonnée littéraire 

«Je mesure cent-soixante kilomètres de pas et pèse mes cinq jours de marche», écrit Rodolphe Lasnes au terme d’un périple original entrepris en 2019.

«Me prouver que j’habite une île»: c’est le défi que cet auteur et journaliste québécois (dont j’avais déjà aimé Pinsonia) a voulu relever, à pied, en faisant réellement le tour de Montréal, au plus près de l’eau, lorsque c’était possible.

Le titre de son nouveau livre, paru chez Leméac ce printemps, donne cette certitude qu’il a bien réussi son coup. J’habite une île est un récit «géopoétique» enlevant qui raconte au jour le jour, pas après pas, les étapes de la longue randonnée urbaine de l’auteur, mais aussi les multiples histoires, de lieux et de gens, qui donnent son âme à ce Montréal des lisières d’eau.

Habitué de mêler roman et histoire, Rodolphe Lasnes nous livre un pur récit de voyage, mais agrémenté avec bonheur de références historiques sur des dizaines de lieux qu’il foule de ses pas, à la suite d’illustres personnages du passé.

Ce globe-trotter impénitent avait quasiment anticipé la pandémie qui nous a cloués sur place, ne nous donnant le droit, bien souvent, qu’à des déplacements de proximité. Occasion rêvée cependant de prouver que l’aventure commence bien souvent au coin de la rue... Et pourquoi pas à pied autour de sa ville-île?

Le voilà donc parti un beau matin, presque comme un vagabond (sans gros sac à dos et sans savoir où il dormira le soir), pour un périple devant le mener de la tour de l’Horloge à la tour de l’Horloge. Il découvre pas à pas cette île où l’on habite sans plus savoir vraiment qu’elle est une île, sauf à passer ses ponts ou prendre le temps d’une escapade de week-end au bord de l’eau.

Lui traque les chemins de berges, sautant des barrières à l’occasion pour s’en approcher. Il avale les kilomètres comme il avale les plats de spaghettis sauce à la viande quand un resto se pointe à l’horizon. Il dort plusieurs soirs à la dure, sur des bancs de parc, et se baigne une fois «en bobettes» pour se rafraichir. Au kilomètre 148,8, le voilà plongeant dans le Saint-Laurent, à Verdun: «Je lévite dans la plénitude, parfaitement heureux d’être ici et maintenant convaincu d’avoir trouvé mon île.»

On l’accompagne ainsi dans ses découvertes de recoins cachés, tandis qu’il partage avec nous les mots de quelques-uns de ses écrivains, historiens et cinéastes préférés. En tête de liste, Kenneth White, père de la géopoétique, et Pierre Perrault, dont le livre J’habite une ville a inspiré son propre titre.

Rodolphe Lasnes nous livre aussi de belles réflexions, comme celle-ci: «Il faut aborder les rivages pour que les paysages se transforment en histoires. Et il me faut marcher sur ces rivages pour mieux ressentir l’insularité de l’Isle.»

Presque au bout de son tour de l’île, face aux lettres rouges de l’enseigne Farine Five Roses et à la ville «hautaine, grouillante», il dira: «Il me semble que je rentre d’un long et lointain voyage.» Nous aussi, lorsqu’on referme son livre.

«J’habite une île» est un récit «géopoétique» qui raconte au jour le jour, pas après pas, les étapes de la longue randonnée urbaine de l'auteur.

 NANA reprend du service

Heureuse initiative: en partenariat avec la Ville de Montréal, NANA, pour Navette Nature, reprend ses activités – interrompues depuis 2020 – pour vous conduire gratuitement vers trois parcs-nature de l’île (Cap-Saint-Jacques, Bois-de-Liesse et Pointe-aux-Prairies) dès le 11 juin. Il faut cependant réserver rapidement votre place!

Le parc-nature du Cap-Saint-Jacques est le plus grand de l’île, avec une ferme écologique, une plage, 7 km de sentiers pédestres et 6,5 km de pistes de vélo. Parmi les activités organisées sur place, mentionnons une «caravane de la pêche» (initiation à la pêche) le 9 juillet, un kiosque d’information sur les fleurs comestibles le 16 juillet et une randonnée guidée «à la découverte de la nature» avec un éducateur-naturaliste de l’organisme GUEPE le 27 août.

Au parc-nature du Bois-de-Liesse, on se promène entre de magnifiques arbres centenaires et rares, tels que l’érable noir. Le 12 juin a lieu une activité de yoga en extérieur, suivie d’une initiation à la pêche. Le 7 août, une animation avec des oiseaux de proie fera le bonheur des ornithologues amateurs.

Au parc-nature du Bois-de-Liesse, on se promène entre de magnifiques arbres centenaires et rares, tels que l’érable noir. Photo: Jean Gagnon, Wikimedia

Au parc-nature de Pointe-aux-Prairies, à l’extrême est de l’île, on peut marcher sur 8,4 km de sentiers ou faire le tour du parc à vélo. Le parc est réputé pour l’observation d’oiseaux. Ici aussi, place au yoga en extérieur le 18 juin prochain, séance suivie d’une activité Entre chien et loup, pour apprendre à distinguer coyotes, renards, chiens et loups (y compris par leurs empreintes de pattes) et sensibiliser les propriétaires de chiens au respect de la nature.

En collaboration avec la Sépaq, d’autres routes de Navette Nature seront ouvertes progressivement à partir du 24 juin en direction de quatre parcs nationaux du Québec au départ de Montréal, soit ceux de Mont-Tremblant, d’Oka, de la Mauricie et de la Yamaska. Les prix du transport aller-retour, incluant l’entrée dans le parc, varient de 43$ à 60$ pour les adultes (réductions pour les enfants, les étudiants et les plus de 60 ans).

Les réservations sont déjà ouvertes pour les transports vers le parc du Mont-Tremblant (tous les samedis et quelques vendredis jusqu’au 22 octobre), le parc de la Yamaska (les 9 et 17 juillet, le 27 août) et le parc de la Mauricie (1er, 10, 23 et 31 juillet, 14 et 21 août, 4, 11 et 25 septembre, 9 octobre). On nous promet aussi pour cet été une destination Navette Nature dans les Cantons-de-l’Est, et peut-être d’autres depuis la ville de Québec.

Photo: Facebook Parc national de la Yamaska

Prescription de nature

Le Cœur des sciences, à l’UQAM, organise sur sa chaîne YouTube le 25 mai, à midi, une conférence gratuite de Claudel Pétrin-Desrosiers, médecin de famille et spécialiste de santé environnementale.

À la place de quelques pilules, les médecins québécois seront bientôt autorisés par le gouvernement du Québec (comme l’a fait celui de la Colombie-Britannique) à prescrire une marche en forêt, un pique-nique au bord d’un lac ou du Saint-Laurent.

«De nombreuses études démontrent les bienfaits de la nature sur le bien-être psychologique et la santé physique: réduction de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et du niveau de cortisol, le fameux indicateur de stress», précise l’invitation du Cœur des sciences. On devrait notamment y apprendre quelle serait la dose requise pour un effet optimal pour notre bien-être physique et psychologique.

De nombreuses études démontrent les bienfaits de la nature sur le bien-être psychologique et la santé physique. Parc national de la Mauricie. Photo: Thomas Lardeau, Unsplash

Le Mois du vélo 

Il est encore temps de s’inscrire au Mois du vélo (mai 2022), organisé par Vélo Québec. Il n’y a pas de petit objectif «vélo», seulement un minimum requis de pédalage de 10 minutes par jour d’ici la fin du mois… même si on peut bien sûr continuer après et faire plus tout de suite.

Plus de 5 000 cyclistes sont inscrits au Défi 2022, avec 25 881 déplacements enregistrés au 17 mai, pour 563 032 km parcourus depuis le début du mois et 18,7 tonnes de CO2 «économisées» collectivement. Il y a des prix à gagner.

Bon à savoir 

Le retour des Via Ferrata

Amoureux de sensations un peu fortes, des hauteurs et de la rando-escalade assistée, sachez que la Route des Via Ferrata du Québec (qui en compte 12 actuellement) annonce ses dates d’ouverture progressive.

Celles du Tyroparc (Laurentides), des Palissades de Charlevoix et du Manoir Richelieu sont d’ores et déjà accessibles. Arbraska Rawdon (Lanaudière), la Via Batiscan (Mauricie) et le Parc Aventures Cap-Jaseux (Saguenay–Lac-Saint-Jean) ouvrent les leurs le 21 mai.

Celles du parc du Mont-Tremblant (Laurentides) et de la Vallée Bras-du-Nord (Québec) débutent leurs réservations de via ferrata pour le 4 juin, tout comme celles de la Chute-Montmorency (Québec), du parc national du Fjord-du-Saguenay (Saguenay–Lac-Saint-Jean).

Le parc national des Grands-Jardins (Charlevoix) met sa propre via ferrata en service le 11 juin, tandis que celle du parc du Trou de la Fée (Saguenay–Lac-Saint-Jean) ouvre le 24 juin.

Dans cet article, Via Ferrata Québec explique bien tout ce qu’il faut savoir pour se préparer à l’activité.

Photo: Facebook Via Ferrata Québec

Oiseaux en vedette dans six parcs nationaux du Québec

La Sépaq organise le 11 juin un grand rendez-vous ornithologique en collaboration avec l’organisme Québec Oiseaux et plusieurs clubs d’ornithologie dans six de ses parcs: Mont-Orford, Yamaska, Îles-de-Boucherville, Mont-Saint-Bruno, Plaisance et Oka.

Animé par des spécialistes, l’événement participatif vise à faire l’inventaire ce jour-là, dans l’application eBird, des observations de faune ailée dans les parcs participants.

Un autre «bioblitz» de même type est prévu au parc national de la Jacques-Cartier le 13 août.

Un couple de grues du Canada au Parc national de Plaisance. Photo: JM Vallières, Sépaq.