Photo: Facebook Société Duvetnor
9 août 2022Auteure : Anne Pélouas

À la découverte de l’île aux Lièvres et de la rivière du Loup

La région du Bas-Saint-Laurent offre, du printemps à l’automne, de merveilleuses occasions d’approcher l’eau tout en randonnant… ou d’être carrément sur l’eau! Bienvenue à l’île aux Lièvres et sur la rivière du Loup.


Marcher dans la biodiversité à l’île aux Lièvres

Forêt ou rivage? Pourquoi choisir quand on peut alternativement marcher au bord de l’eau, sur les rochers, en profitant de la marée basse, et se promener dans le bois? Dans l’estuaire maritime du Saint-Laurent, l’île aux Lièvres est un vrai coffre au trésor en matière de biodiversité comme de sentiers pédestres pour tous les goûts.

Perdu au milieu du fleuve, le grand bout de terre de 13 km de long sur 1,6 km de large à son maximum m’a récemment réservé de belles surprises, même si j’y avais déjà campé deux fois par le passé.

Protégée et gérée depuis 1986 par la Société Duvetnor, organisme à but non lucratif, l’île dispose de quatre campings, de sept beaux chalets et d’une jolie auberge récemment rénovée. En y séjournant, vous contribuez à la mission de conservation de Duvetnor sur l’un des joyaux naturels du Québec maritime, ainsi qu’à la préservation de sa biodiversité.

Photo: Facebook Société Duvetnor

La faune et la flore et l’île

La forêt, dominée par les peupliers faux-trembles, peupliers baumiers et sapins baumiers, couvre presque les trois quarts de l’île, mais il est facile de déboucher sur le littoral pour profiter de la vue sur le fleuve et observer la faune ailée, dont les eiders à duvet.

Les lièvres sont partout sur «leur» île, tandis que les phoques se tiennent plutôt vers la pointe est. De leur côté, les bélugas viennent souvent se montrer au large de la côte nord-ouest.

La forêt a été façonnée par les lièvres, leur broutage empêchant par exemple les érables d’y pousser. En sous-bois prolifèrent quelques espèces de plantes résistant à ce broutage du lièvre, dont l’if du Canada.

Photo: Simon Laroche Photographie, Facebook Société Duvetnor

Des sentiers pour tous les goûts

Seize sentiers de différents niveaux et longueurs sillonnent le territoire de l’île. Pour une ou deux bonnes journées de randonnée, optez pour une partie de la Grande Course (14,5 km au total entre la pointe ouest et la pointe est), par exemple en partant de l’auberge. Presque complètement dans le bois et sans dénivelé, le sentier offre quelques beaux points de vue sur le fleuve, surtout à la pointe ouest et à la pointe est (superbe au lever du soleil). On peut raccourcir le trajet aller-retour en dormant en route, à l’un des trois campings des Cèdres, de l’Anse à la Boule ou des Bélugas, mais il faut porter ses bagages sur son dos ou traîner un chariot avec soi.

J’ai adoré le sentier de la Mer, côté nord et côté sud, à faire à marée basse vers la pointe est sur les «lamelles» rouges de schiste argileux du littoral. Dans ce secteur, le court sentier de la Traverse permet également d’aller admirer le coucher du soleil.

Le court sentier forestier de la Corniche et celui du Jardin, accessibles tous deux par la Grande Course, m’ont offert aussi plusieurs coups de cœur: vue plongeante sur le littoral nord, descente à pic vers l’anse au Sable, remontée dans un décor de toundra alpine au sol.

Le sentier du Lièvre, aussi accessible par la Grande Boucle, transite pour sa part, côté sud, par deux anses de rêve, l’anse à la Boule et l’anse aux Épervières.

Seize sentiers de différents niveaux et longueurs sillonnent le territoire de l’île. Photo: Facebook Société Duvetnor

Plongée dans la nature sur la rivière du Loup

À mon retour à Rivière-du-Loup, j’ai troqué le bateau de Duvetnor qui m’avait emmenée sur l’île aux Lièvres pour un kayak. Direction: Saint-Joseph-de-Kamouraska, dans l’arrière-pays. Sur le Rang 5 Ouest, Zone Aventure propose des descentes en kayak ou en canot à partir de son terrain situé en bordure de la rivière du Loup.

En formule libre, vous pouvez parcourir une section du cours d’eau en 3, 5 ou 8 heures selon la distance souhaitée et le goût de prendre votre temps seul, en famille ou entre amis. Jusqu’au 1er septembre, l’activité est proposée du mercredi au dimanche, puis seulement les week-ends jusqu’à fin octobre. Pour bonifier votre rando nautique, vous pouvez aussi être accompagné (sur réservation) d’un guide-interprète.

Photo: Facebook Zone Aventure

Le circuit est bucolique à souhait, presque sans maisons sur les rives, qui sont couvertes d’une végétation variée. La rivière coule sous quelques ponts, puis longe un rang et ne présente pas de difficulté, hormis quelques petits passages en eau vive ou plutôt frémissante.

Un bon courant vous accompagne, facilitant la progression sur la rivière à coups de pagaie, tout en prenant le temps d’écouter ou de voir une panoplie d’oiseaux. Dans ce voyage hors du temps, un orage survient parfois. Dans ce cas, le mieux sera de vous abriter sous un pont ou sous un arbre penché vers la rivière, car les rives souvent escarpées sont peu propices à mettre pied à terre.

Au point d’arrivée convenu, vous pourrez sortir du kayak ou du canot et grimper votre embarcation sur le talus en attendant Tony ou quelqu’un de son équipe pour revenir sur le Rang 5 en autobus. Retour à la civilisation après un bon «bain» de nature.

Bon à savoir

Vélo de montagne

Dans la région de Québec, les centres de vélo de montagne n’acceptent dorénavant sur leurs sentiers que les vélos à assistance électrique de classe 1 munis d’un moteur «pédalier».

Devant l’engouement des Québécois pour le vélo électrique, l’alliance Québec Vélo de montagne impose en effet de nouvelles règles sur les sentiers de ses membres (Empire 47, Le Massif de Charlevoix, Mont-Sainte-Anne, Sentiers du Moulin et Vallée Bras-du-Nord) afin d’assurer la sécurité des cyclistes et de préserver l’état des sentiers.

Les vélos électriques de classe 1 ont une assistance générée par les coups de pédale et non, comme ceux de classe 2, par une manette au guidon sans obliger à pédaler. «En plus d’être moins aisé au pilotage, ce dernier type de vélo à "moteur roue" exerce une traction importante lorsque l’assistance électrique est engagée, ce qui abime fortement les sentiers», précise l’organisme dans un communiqué.

Activités découvertes

L’organisme GUEPE (Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement) propose plusieurs activités à Montréal et en région au cours du mois d’août: rallye-nature au parc du Pélican (Montréal) le 13 août; table de découvertes sur la pollinisation au Parcours Gouin (Montréal) le 27 août.

Sur réservation, on peut participer à une nuit à la belle étoile les 12-13 août au mont Grand-Fonds (Charlevoix), à une sortie en kayak au clair de lune le 20 août (site nautique de Lachine et de Beauséjour) et à un bain de nature le 28 août au mont Grand-Fonds.