Photo: Facebook Sentiers de L'escapade
20 octobre 2022Auteure : Anne Pélouas

5 destinations pour profiter des dernières couleurs de l’automne

Les coloris de l’automne commencent à se voir davantage sous nos pieds - en randonnée pédestre ou à vélo - que dans les arbres. Quelques sites, notamment dans la grande région de Montréal, permettent de s’en donner plein la vue!



À grimper sur une éminence des Laurentides le week-end dernier, je fus un peu déçue: quelques touches de jaune-orange et beaucoup d’arbres dénudés déjà. De retour en forêt, mon esprit était plus satisfait par la profusion de feuilles à terre, toutes plus colorées les unes que les autres, en différentes teintes de vert, brun, oranger, rouge. Le temps est tout de même venu d’accepter l’inéluctable de la nature en route vers l’hiver et d’en profiter pour faire les bons choix de sorties: des forêts normalement touffues qui cachent des paysages que la chute des feuilles découvre; d’autres, avec plus de résineux que de feuillus qui ne changent pas trop à l’automne; des sommets qui dégagent encore pour quelque temps une belle vue sur la canopée colorée.

La carte interactive de Bonjour Québec sur les couleurs automnales, mise à jour tous les sept jours, peut vous orienter vers quelques sites de choix, notamment à Laval, dans les Basses-Laurentides et la Montérégie. J’y ai «pioché» quelques suggestions pour vous inviter à continuer à aller «jouer dehors» dans les prochains jours et semaines.

Laval

À se promener ou à s’entraîner dans les parcs de Montréal, on ne dirait pas que la saison des couleurs est si avancée ailleurs. C’est aussi le cas au Centre de la nature de Laval, parc urbain, certes, aménagé sur le site d’une ancienne carrière et, en partie, sur un dépotoir, mais qui est devenue une vraie oasis de verdure à vocation familiale, avec cinq kilomètres de sentiers de marche.

Sa «forêt urbaine» abrite plus de 10 000 arbres et arbustes sur trois hectares de terrain, dont une érablière à caryer composée d’érables à sucre, chênes rouges, cerisiers tardifs et tilleuls. Imaginez le tableau ces temps-ci!

Ses douze jardins sont aussi renommés et encore très beaux, notamment le jardin alpin, où un mélèze de Sibérie magnifiquement doré en automne trône au centre. Si l’envie d’un peu plus de chaleur vous prend, visitez la serre tropicale!

Les douze jardins du Centre de la nature de Laval sont encore très beaux. Photo: Facebook Centre de la nature de Laval

Oka

Collé sur le lac des Deux Montagnes et adossé à une colline, dans les Basses-Laurentides, le parc national d’Oka a 11 kilomètres de rives, des sentiers pédestres et des pistes cyclables qui valent le détour ces temps-ci.

Du poste d’accueil de La Grande Baie, la boucle de L’érablière, sentier facile de 1,3 km, s’impose en cette saison, tout comme celle de La Grande Baie (4 km), qui est le quartier général des oiseaux migrateurs à cause de milieux humides où marais et érablière argentée se côtoient.

À pied ou à vélo, montez aussi sur le sentier du Calvaire (4,4 km aller-retour), qui s’achève sur un point de vue panoramique d’exception, où trois chapelles font la vigie depuis 1742.

Pour un supplément d’effort, sur 11,8 km, le sentier La Sauvagine vous transporte sur les berges du lac des Deux Montagnes avec une chênaie à traverser, puis au lac de la Sauvagine, en passant par la rivière aux Serpents et un panorama hors pair sur une érablière argentée.

À bicyclette, on roule aussi sur La Vagabonde, un corridor de plus de 40 kilomètres qui relie le parc aux municipalités environnantes. Il traverse le parc sur une distance de 10 kilomètres. À partir de ce corridor, les adeptes de bicyclette utilisent une piste asphaltée pour se rendre au bord du lac. Quant aux amateurs de vélo de montagne expérimentés, ils empruntent plutôt le sentier du Sommet, sur 6,7 km.

Le parc national d’Oka a 11 kilomètres de rives, des sentiers pédestres et des pistes cyclables qui valent le détour ces temps-ci. © SEPAQ Crédit Photo : Paul Dussault | OKA - Parc national d'Oka

Rigaud

Les Sentiers de L’escapade sont balisés sur 27 kilomètres et en accès gratuit. Aménagés en forêt mature, ils ceinturent la colline de Rigaud et garantissent les plus belles couleurs au pays des cabanes à sucre et des érables centenaires.

Neuf parcours sont proposés, dont La clé des bois (2,9 km), qui grimpe gentiment par paliers dans une superbe érablière à caryer cordiforme, tandis que la boucle du Haut-Lieu (13,5 km, nettement plus difficile) transite par une variété de boisés, dont une cédrière.

Au Point de vue (au sommet de la colline), pas étonnant qu’on plonge son regard au loin sur des boisés à l’est, des champs à l’ouest et la silhouette des monts Adirondacks à l’horizon. Plus près de nous, chênes rouges et pins blancs se partagent notre regard.

Attention: certains sentiers sont partagés avec des cavaliers.

À Rigaud, les Sentiers de L’escapade sont balisés sur 27 kilomètres et en accès gratuit. Photo: Facebook Sentiers de L'escapade

Mont Saint-Hilaire

J’ai toujours aimé me balader en octobre dans la Réserve naturelle Gault, territoire appartenant à l’Université McGill au mont Saint-Hilaire, l’une des collines montérégiennes. Ses 25 kilomètres de sentiers jouxtent la Réserve de la biosphère du mont Saint-Hilaire. Dans ce «laboratoire vivant», on découvre les plus grands vestiges des forêts anciennes de la vallée du Saint-Laurent. Celle-ci abrite des érables âgés de plus de 400 ans et on peut la parcourir tout autour du lac Hertel. Nous sommes encore ici dans le domaine de l’érablière à caryer, avec l’érable à sucre et le hêtre à grandes feuilles pour espèces dominantes, tous deux parés de mille feux en automne.

Curieusement peu perturbé par l’activité humaine, le mont Saint-Hilaire est un vrai bijou en raison de ce vieil écosystème et d’une flore particulièrement riche et diversifiée incluant de nombreuses espèces rares et menacées.

Au court sentier du lac Hertel se greffent sept autres parcours, dont plusieurs en boucle. Pour les meilleurs points de vue sur la canopée, empruntez Burned Hill (1,2 km), le Pain de sucre (2,7 km), Dieppe (3,8 km) et Rocky (4,7 km).

Peu perturbé par l’activité humaine, le mont Saint-Hilaire est un vrai bijou en raison de ce vieil écosystème et d’une flore particulièrement riche et diversifiée incluant de nombreuses espèces rares et menacées. Photo: Facebook Réserve naturelle Gault, Mont St-Hilaire, Université McGill

Route des champs

En Montérégie, «la Route des champs» relie Chambly à Granby, en passant par Richelieu et jusqu’à Saint-Paul-d’Abbotsford. Cette piste cyclable de 40 kilomètres de long, pratiquement en ligne droite, offre une façon originale de baigner dans la nature généreuse de la région.

L’itinéraire champêtre offre un spectacle rural bien agréable en automne, au beau milieu des champs, des boisés, mais aussi des vignobles et vergers.

La piste est asphaltée sur plus de 90% du parcours, le reste étant en poussière de roche. Une carte permet d’identifier les trois stationnements d’entrée de la piste à Chambly, Rougemont et Saint-Césaire, la présence des services, comme des haltes avec tables à pique-nique, toilettes et points d’eau. Plusieurs établissements hôteliers sont certifiés «Bienvenue cyclistes!» aux alentours, pour ceux qui voudraient prendre leur temps.