Au parc nature du Cap Saint-Jacques, à Montréal. Photo: abdallahh, Flickr
19 mai 2022Auteure : Anne Pélouas

Et si on marchait autour de Montréal?

Montréal n’est pas seulement une ville où l’urbanité est reine. Elle est aussi une île verdoyante, surtout en ces temps printaniers où il fait bon s’y balader à pied ou à vélo. Voici des idées pour profiter de cette grande verdure, avec vue sur l’eau.



L’île fluviale de Montréal couvre près de 483 km2 et compte 12 grands parcs, dont plusieurs parcs-nature en périphérie, avec presque toujours vue sur l’eau. Reine de l’archipel d’Hochelaga (324 îles de plus), elle offre de magnifiques parcours sur berges le long du fleuve Saint-Laurent, du canal de Lachine, de la rivière des Prairies ou encore du lac des Deux-Montagnes. 

Entre deux balades, je vous invite à lire un récit de voyage qui vous entraînera aux quatre coins de l’île de Montréal en explorant le présent autant que le passé de ses rives. 

Parc Pine Beach, Dorval. Photo: Andrew Gazula, Unsplash

Randonnée littéraire 

«Je mesure cent-soixante kilomètres de pas et pèse mes cinq jours de marche», écrit Rodolphe Lasnes au terme d’un périple original entrepris en 2019.

«Me prouver que j’habite une île»: c’est le défi que cet auteur et journaliste québécois (dont j’avais déjà aimé Pinsonia) a voulu relever, à pied, en faisant réellement le tour de Montréal, au plus près de l’eau, lorsque c’était possible.

Le titre de son nouveau livre, paru chez Leméac ce printemps, donne cette certitude qu’il a bien réussi son coup. J’habite une île est un récit «géopoétique» enlevant qui raconte au jour le jour, pas après pas, les étapes de la longue randonnée urbaine de l’auteur, mais aussi les multiples histoires, de lieux et de gens, qui donnent son âme à ce Montréal des lisières d’eau.

Habitué de mêler roman et histoire, Rodolphe Lasnes nous livre un pur récit de voyage, mais agrémenté avec bonheur de références historiques sur des dizaines de lieux qu’il foule de ses pas, à la suite d’illustres personnages du passé.

Ce globe-trotter impénitent avait quasiment anticipé la pandémie qui nous a cloués sur place, ne nous donnant le droit, bien souvent, qu’à des déplacements de proximité. Occasion rêvée cependant de prouver que l’aventure commence bien souvent au coin de la rue... Et pourquoi pas à pied autour de sa ville-île?

Le voilà donc parti un beau matin, presque comme un vagabond (sans gros sac à dos et sans savoir où il dormira le soir), pour un périple devant le mener de la tour de l’Horloge à la tour de l’Horloge. Il découvre pas à pas cette île où l’on habite sans plus savoir vraiment qu’elle est une île, sauf à passer ses ponts ou prendre le temps d’une escapade de week-end au bord de l’eau.

Lui traque les chemins de berges, sautant des barrières à l’occasion pour s’en approcher. Il avale les kilomètres comme il avale les plats de spaghettis sauce à la viande quand un resto se pointe à l’horizon. Il dort plusieurs soirs à la dure, sur des bancs de parc, et se baigne une fois «en bobettes» pour se rafraichir. Au kilomètre 148,8, le voilà plongeant dans le Saint-Laurent, à Verdun: «Je lévite dans la plénitude, parfaitement heureux d’être ici et maintenant convaincu d’avoir trouvé mon île.»

On l’accompagne ainsi dans ses découvertes de recoins cachés, tandis qu’il partage avec nous les mots de quelques-uns de ses écrivains, historiens et cinéastes préférés. En tête de liste, Kenneth White, père de la géopoétique, et Pierre Perrault, dont le livre J’habite une ville a inspiré son propre titre.

Rodolphe Lasnes nous livre aussi de belles réflexions, comme celle-ci: «Il faut aborder les rivages pour que les paysages se transforment en histoires. Et il me faut marcher sur ces rivages pour mieux ressentir l’insularité de l’Isle.»

Presque au bout de son tour de l’île, face aux lettres rouges de l’enseigne Farine Five Roses et à la ville «hautaine, grouillante», il dira: «Il me semble que je rentre d’un long et lointain voyage.» Nous aussi, lorsqu’on referme son livre.

«J’habite une île» est un récit «géopoétique» qui raconte au jour le jour, pas après pas, les étapes de la longue randonnée urbaine de l'auteur.

 NANA reprend du service

Heureuse initiative: en partenariat avec la Ville de Montréal, NANA, pour Navette Nature, reprend ses activités – interrompues depuis 2020 – pour vous conduire gratuitement vers trois parcs-nature de l’île (Cap-Saint-Jacques, Bois-de-Liesse et Pointe-aux-Prairies) dès le 11 juin. Il faut cependant réserver rapidement votre place!

Le parc-nature du Cap-Saint-Jacques est le plus grand de l’île, avec une ferme écologique, une plage, 7 km de sentiers pédestres et 6,5 km de pistes de vélo. Parmi les activités organisées sur place, mentionnons une «caravane de la pêche» (initiation à la pêche) le 9 juillet, un kiosque d’information sur les fleurs comestibles le 16 juillet et une randonnée guidée «à la découverte de la nature» avec un éducateur-naturaliste de l’organisme GUEPE le 27 août.

Au parc-nature du Bois-de-Liesse, on se promène entre de magnifiques arbres centenaires et rares, tels que l’érable noir. Le 12 juin a lieu une activité de yoga en extérieur, suivie d’une initiation à la pêche. Le 7 août, une animation avec des oiseaux de proie fera le bonheur des ornithologues amateurs.

Au parc-nature du Bois-de-Liesse, on se promène entre de magnifiques arbres centenaires et rares, tels que l’érable noir. Photo: Jean Gagnon, Wikimedia

Au parc-nature de Pointe-aux-Prairies, à l’extrême est de l’île, on peut marcher sur 8,4 km de sentiers ou faire le tour du parc à vélo. Le parc est réputé pour l’observation d’oiseaux. Ici aussi, place au yoga en extérieur le 18 juin prochain, séance suivie d’une activité Entre chien et loup, pour apprendre à distinguer coyotes, renards, chiens et loups (y compris par leurs empreintes de pattes) et sensibiliser les propriétaires de chiens au respect de la nature.

En collaboration avec la Sépaq, d’autres routes de Navette Nature seront ouvertes progressivement à partir du 24 juin en direction de quatre parcs nationaux du Québec au départ de Montréal, soit ceux de Mont-Tremblant, d’Oka, de la Mauricie et de la Yamaska. Les prix du transport aller-retour, incluant l’entrée dans le parc, varient de 43$ à 60$ pour les adultes (réductions pour les enfants, les étudiants et les plus de 60 ans).

Les réservations sont déjà ouvertes pour les transports vers le parc du Mont-Tremblant (tous les samedis et quelques vendredis jusqu’au 22 octobre), le parc de la Yamaska (les 9 et 17 juillet, le 27 août) et le parc de la Mauricie (1er, 10, 23 et 31 juillet, 14 et 21 août, 4, 11 et 25 septembre, 9 octobre). On nous promet aussi pour cet été une destination Navette Nature dans les Cantons-de-l’Est, et peut-être d’autres depuis la ville de Québec.

Photo: Facebook Parc national de la Yamaska

Prescription de nature

Le Cœur des sciences, à l’UQAM, organise sur sa chaîne YouTube le 25 mai, à midi, une conférence gratuite de Claudel Pétrin-Desrosiers, médecin de famille et spécialiste de santé environnementale.

À la place de quelques pilules, les médecins québécois seront bientôt autorisés par le gouvernement du Québec (comme l’a fait celui de la Colombie-Britannique) à prescrire une marche en forêt, un pique-nique au bord d’un lac ou du Saint-Laurent.

«De nombreuses études démontrent les bienfaits de la nature sur le bien-être psychologique et la santé physique: réduction de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et du niveau de cortisol, le fameux indicateur de stress», précise l’invitation du Cœur des sciences. On devrait notamment y apprendre quelle serait la dose requise pour un effet optimal pour notre bien-être physique et psychologique.

De nombreuses études démontrent les bienfaits de la nature sur le bien-être psychologique et la santé physique. Parc national de la Mauricie. Photo: Thomas Lardeau, Unsplash

Le Mois du vélo 

Il est encore temps de s’inscrire au Mois du vélo (mai 2022), organisé par Vélo Québec. Il n’y a pas de petit objectif «vélo», seulement un minimum requis de pédalage de 10 minutes par jour d’ici la fin du mois… même si on peut bien sûr continuer après et faire plus tout de suite.

Plus de 5 000 cyclistes sont inscrits au Défi 2022, avec 25 881 déplacements enregistrés au 17 mai, pour 563 032 km parcourus depuis le début du mois et 18,7 tonnes de CO2 «économisées» collectivement. Il y a des prix à gagner.

Bon à savoir 

Le retour des Via Ferrata

Amoureux de sensations un peu fortes, des hauteurs et de la rando-escalade assistée, sachez que la Route des Via Ferrata du Québec (qui en compte 12 actuellement) annonce ses dates d’ouverture progressive.

Celles du Tyroparc (Laurentides), des Palissades de Charlevoix et du Manoir Richelieu sont d’ores et déjà accessibles. Arbraska Rawdon (Lanaudière), la Via Batiscan (Mauricie) et le Parc Aventures Cap-Jaseux (Saguenay–Lac-Saint-Jean) ouvrent les leurs le 21 mai.

Celles du parc du Mont-Tremblant (Laurentides) et de la Vallée Bras-du-Nord (Québec) débutent leurs réservations de via ferrata pour le 4 juin, tout comme celles de la Chute-Montmorency (Québec), du parc national du Fjord-du-Saguenay (Saguenay–Lac-Saint-Jean).

Le parc national des Grands-Jardins (Charlevoix) met sa propre via ferrata en service le 11 juin, tandis que celle du parc du Trou de la Fée (Saguenay–Lac-Saint-Jean) ouvre le 24 juin.

Dans cet article, Via Ferrata Québec explique bien tout ce qu’il faut savoir pour se préparer à l’activité.

Photo: Facebook Via Ferrata Québec

Oiseaux en vedette dans six parcs nationaux du Québec

La Sépaq organise le 11 juin un grand rendez-vous ornithologique en collaboration avec l’organisme Québec Oiseaux et plusieurs clubs d’ornithologie dans six de ses parcs: Mont-Orford, Yamaska, Îles-de-Boucherville, Mont-Saint-Bruno, Plaisance et Oka.

Animé par des spécialistes, l’événement participatif vise à faire l’inventaire ce jour-là, dans l’application eBird, des observations de faune ailée dans les parcs participants.

Un autre «bioblitz» de même type est prévu au parc national de la Jacques-Cartier le 13 août.

Un couple de grues du Canada au Parc national de Plaisance. Photo: JM Vallières, Sépaq.