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Mariages collectifs: autres temps autres mœurs avec Marie-Lyse Paquin

Avez-vous déjà entendu parler des mariages collectifs? Des églises et des parcs remplis de dizaines de couples convolant tous en même temps, pour le meilleur et pour le pire, en juste noces. C'était à une autre époque, mais ces mariages ont tout de même marqué l'imaginaire populaire.

Vos parents ou vos grands parents ont peut-être été de ces cohortes de nouveaux mariés? Mais pourquoi se mariait-on en groupe? Comment se déroulaient ces mariages réunissant parfois plus de 100 couples? La guerre? Pas seulement... On lève le voile sur cette époque dans ce nouvel épisode de la série L'Histoire en balados avec la journaliste et historienne Marie-Lyse Paquin, qui s'entretient avec la rédactrice en chef d'Avenues.ca, Françoise Genest.

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À voir:

Photos souvenir du mariage collectif de 105 couples le 23 juillet 1939

Marie-Lyse Paquin est détentrice d'une maîtrise en histoire, elle enseigne l'histoire au Collège Lionel-Groulx et au Cégep André-Laurendeau. Elle a une longue feuille de route comme journaliste et chroniqueuse dans plusieurs médias et publie actuellement chaque semaine sur Avenues.ca, L'Histoire en photos. Elle a également publié un premier roman, Un mixtape en héritage, chez Québec Amérique en 2016.

Pour voir la galerie de photos préparée par Marie-Lyse sur le mariage collectif de 105 couples le 23 juillet 1939, cliquez ici.

En complément

Art de rue: 5 destinations qui ont capté notre attention

Alors que la neige n’en finit plus de neiger, on se tourne vers l’art de rue, qui insuffle une bonne dose de couleur et de gaieté à la ville, même en plein hiver. De Reykjavik à Paris, en passant par Montréal, voici cinq destinations qui ont capté notre attention.

Montréal

Montréal prend l’art urbain au sérieux! La métropole donne en effet libre cours aux artistes d’ici et d’ailleurs chaque année en juin. Ceux-ci transforment le boulevard Saint-Laurent en véritable musée à ciel ouvert lors du festival MURAL.

Le reste de l’année, les murales se taillent une place un peu partout. Elles enjolivent les écoles, les commerces, les stations de métro ou les bâtiments résidentiels. On peut également admirer plusieurs œuvres en déambulant dans les ruelles.

La murale de Marc-Olivier Lamothe sur l’école Édouard Laurin, dans l'arrondissement Saint-Laurent. Photo: Facebook MURAL

Si les thèmes sont variés, la célébration de la culture occupe une place prépondérante. Dans Centre-Sud, par exemple, Laurent Gascon a réalisé des œuvres dédiées entre autres à Yvon Deschamps, Janine Sutto et Gilles Vigneault.

La série Les bâtisseurs culturels montréalais, une initiative de MU, permet de son côté de voir la ville à travers 25 artistes qui ont marqué Montréal ou s’en sont inspirés. Le gigantesque portrait du musicien Leonard Cohen fait partie du lot. Même chose pour l’hommage à l’artiste Armand Vaillancourt ou à l’architecte Phyllis Lambert.

Photo: designwallah, Flickr

Envie d’en savoir plus sur les artistes de rue qui ont laissé leur trace dans la ville — et qui continuent de le faire? Ça tombe bien, la Galerie L’Original leur consacre une exposition du 31 janvier au 14 février. Les œuvres d’une dizaine d’avant-gardistes, comme Astro et MONK.E, y seront affichées. Tous les détails se trouvent ici.

Berlin

À Berlin, l’art de rue (de l’anglais street art) permet souvent de raconter les périodes tumultueuses qu’a connues la ville. C’est par exemple le cas à l’East Side Gallery. Cette portion de 1,3 km du mur de Berlin se pare de 118 peintures murales réalisées par des artistes provenant d’Allemagne et d’un peu partout dans le monde. Le Baiser fraternel, mettant en scène Erich Honecker et Léonid Brejnev, et signé Dimitri Vrubel, est sans doute l’œuvre la plus connue.

Le Baiser fraternel, mettant en scène Erich Honecker et Léonid Brejnev, et signé Dimitri Vrubel est sans doute l'œuvre la plus connue à Berlin. Photo: Jeison Higuita, Unsplash

Certains quartiers, comme Kreuzberg et Fredrichshain, accueillent aussi de nombreuses œuvres d’art urbain, que l’on peut découvrir à sa guise.

Œuvre du quartier Kreuzberg. Photo: Marcus Lenk, Unsplash

La capitale allemande abrite également depuis 2017 un musée dédié aux peintures murales. L’URBAN NATION Museum se veut à la fois un espace d’exposition et un projet de quartier. La visite se continue ainsi à l’extérieur, puisque plusieurs bâtiments résidentiels et commerciaux avoisinants se parent d’œuvres.

La devanture du URBAN NATION Museum change souvent d'apparence. Photo: Facebook URBAN NATION

New York

New York est une pionnière de l’art de rue. Les graffitis sont apparus dès la fin des années 1960 et le mouvement s’est rapidement développé dans les années 1980. Aujourd’hui, on peut retrouver des murales dans tous les arrondissements, du simple tag à la fresque ornant un gratte-ciel.

New York est une pionnière de l’art de rue. Photo: Stephen Mease, Unsplash

Le Bushwick Collective, qui existe depuis 2012, présente plus de 50 murales à ciel ouvert. De grands noms de l’art urbain, dont Blek le Rat et Banksy, y ont réalisé des œuvres au fil des ans. Le Graffiti Hall of Fame, à Harlem, vaut aussi le détour. La High Line, le parc surélevé, abrite également les œuvres de nombre d’artistes urbains.

Vue sur une murale, de la High Line. Photo: Rawpixel

Reykjavik

La capitale la plus nordique au monde est loin d’être la plus grise. Les rues se colorent sous les coups de pinceau de plusieurs artistes urbains, qui rendent la petite ville créative et joyeuse.

Le tunnel Hlíðargöngin était un incontournable dans les années 1990, puisque les graffiteurs pouvaient se consacrer à leur art en toute légalité. Le projet Wall Poetry, une collaboration entre Urban Nation et le Festival Icelandic Airwaves en 2015 et 2016, a donné un second souffle au mouvement. Des artistes internationaux se sont inspirés des mélodies et des paroles des musiciens qui se produisaient au festival pour créer leur murale.

Le centre-ville regorge d’art de rue. En marchant le long des rues Laugavegur et Grettisgata, on peut en trouver plusieurs. On peut notamment y voir les œuvres de Sara Riel. Le quartier Grandi est quant à lui le terrain de jeu de l’Australien Guido van Helten, qui produit d’énormes peintures photoréalistes en noir et blanc.

Photo: Rob Oo, Flickr

Paris

Pochoirs, graffitis, murales, collages: de Belleville à Montmartre, la capitale française est couverte d’art de rue. Le 13e arrondissement est notamment devenu un musée à ciel ouvert. Depuis 2009, il abrite les fresques monumentales d’artistes reconnus, tels que Shepard Fairey, C215 ou Pantónio. Plus de cinquante œuvres sont à explorer.

Les rues de Montmartre abritent quant à elles les pochoirs de Miss Tic et les animaux étranges de Codex Urbanus.

Lors de votre prochaine visite à Paris, ouvrez l’œil pour trouver les jolis pixels de mosaïque de l’artiste Invader ou les altérations de Clet Abraham, qui s’amuse à transformer les panneaux de signalisation. Profitez-en aussi pour flâner sur la Street Art Avenue, qui longe le canal Saint-Denis. Des balades urbaines sont organisées aux quatre coins de la ville jusqu’à la fin 2024 pour ne rien manquer.

Sir Hormidas Laporte. Homme d’affaires et maire de Montréal, 1850-1934, Marjolaine Saint-Pierre

On aime les success story au Québec. Étonnant que l’histoire d’Hormidas Laporte ne soit pas davantage connue. L’auteure Marjolaine Saint-Pierre corrige cette lacune en publiant une biographie passionnante de cet homme qui s’est bâti un empire à partir de rien, qui a amélioré la vie de ses concitoyens canadiens-français par l’exemple de sa détermination, sa probité et son sens de la justice.

Élevé dans le village de Sault-au-Récollet, sur le bord de la rivière des Prairies, Hormidas Laporte quitte l’école à 14 ans pour aider sa famille à subsister. L’adolescent ne se satisfait pas longtemps de fabriquer des clous dans une usine du canal de Lachine. Il suit des cours du soir pour parfaire ses notions de français et de calcul, et apprendre l’anglais. Ce supplément d’éducation, couplé à une grande volonté de réussir, l’amène à se réaliser dans un domaine dont il flaire le riche potentiel, celui de l’alimentation.

À 20 ans, il a une épicerie à son nom! À 28 ans, son entreprise se spécialise dans le commerce de gros. Il approvisionne Montréal en vins de Bordeaux, en whiskies et ryes britanniques, en huiles d’olive d’Italie, en thés japonais, et même en fruits frais, comme les raisins de Valence, ou confits, qu’on pense aux pruneaux de Smyrne, de Bosnie ou de France.

Le développement de l’entreprise connaît des hauts (croissance et expansion phénoménale) et des bas (pertes dues aux inondations dans le Vieux-Montréal, incendie d’un entrepôt de cinq étages en 1894, krach de 1929) que l’homme d’affaires traverse avec une résilience qui mérite le respect.

Sa réussite lui vaut d’être élu président de l’Association des épiciers en gros du Canada. Dans un Montréal dominé par les Anglais, il prouve que les Canadiens français peuvent aussi avoir la bosse des affaires.

Portrait du jeune commerçant Hormisdas Laporte dans Souvenir maisonneuve: esquisse historique de la ville de Montréal avec portraits et biographies de quelques-uns de nos Canadiens français distingués,Montréal, Maisonneuve et Cie, 1874, BANQ numérique, cote 52327/1956613.

Il utilise son ascendant pour élever les gens de sa race. Il fait partie des fondateurs de la Chambre de commerce du district de Montréal, il compte parmi les administrateurs de la Sauvegarde, première compagnie d’assurance-vie sous contrôle de Canadiens français, il préside la Banque Provinciale du Canada (il figure sur le billet de 5$ qu’émet l’institution), il gravite autour de l’Association Saint-Jean-Baptiste, qui fait construire le Monument-National, un lieu voué à l’éducation des masses populaires et qui conduira éventuellement à la création de l’École polytechnique, l’École des beaux-arts et l’École des hautes études commerciales. Il s’emploie aussi à faire entendre la voix des francophones dans les lieux de décision dominés par les anglophones. Il est le seul francophone à la Commission du havre de Montréal, qui repense le port de Montréal. La biographe d’Hormidas Laporte souligne à plusieurs reprises que l’homme d’affaires exerce ces différentes fonctions bénévolement.

Son omniprésence dans les différentes sphères de la société l’amène à s’intéresser à la politique, car il considère que son action risque de ne rimer à rien si la chose publique continue à être gérée par des gens corrompus. Parmi ses combats: l’abolition des trusts qui contrôlent l’électricité, le gaz et les tramways.

Élu échevin, il s’attaque aussi à des dossiers très concrets, comme la qualité de l’eau, la protection contre les incendies, l’hygiène publique. Il travaille aussi à la création d’une bibliothèque technique pour l’instruction scientifique et industrielle. L’homme croit au pouvoir de l’éducation et de la culture.

On fatigue à le voir aussi proactif sur tant de dossiers.

D’ailleurs, lorsqu’il est élu maire de Montréal en 1904 pour un terme de deux ans, il n’arrive pas à réaliser ses promesses. Ses activités protocolaires lui demandent beaucoup de temps et la fatigue le rattrape, aggravant son asthme. Il passe les derniers mois de son mandat en convalescence en Floride, et renonce à se présenter en 1906.

Le maire Hormisdas Laporte s’adressant à la foule durant la fête de la Saint-Jean-Baptiste. L’album universel, vol. 22, no. 1 107, 8 juillet 1905, p. 296.

Sa carrière n’est pas finie pour autant. Il revient à ses affaires et passe beaucoup de temps à voyager pour rencontrer ses clients et vérifier la qualité des produits qu’il importe. Le livre évoque des séjours en Belgique, en Hollande, en Italie, en Espagne, au Portugal, et bien sûr en France, la mère patrie, où sa fille réside.

Ses séjours en Europe s’interrompent en 1914 en raison de la guerre. Ce conflit mondial sera l’occasion d’accepter un nouveau mandat. On le sollicite pour travailler à l’élaboration d’une politique d’achats pour le gouvernement du Canada. Il en viendra à présider la Commission des achats du matériel de guerre. Ses loyaux services au gouvernement Borden lui valent d’être anobli par le roi George V.

Le petit Hormidas qui fabriquait des clous devient, 50 ans plus tard, sir Laporte, une gloire qu’il ne pourra partager avec la femme de sa vie. Mirza Gervais, qui lui a donné 13 enfants, dont seulement deux survivront, est décédée cinq ans plus tôt.

Il sera donc veuf pendant 21 ans, passant beaucoup de temps dans sa résidence du 2232, boulevard Dorchester (aujourd’hui René-Lévesque), près de la rue Atwater.

L’ouvrage se termine avec une description fascinante de cette immense maison bâtie sur la falaise Saint-Jacques, un quartier résidentiel qui attire les grands bonzes du rail, du charbon et du bois. Le texte, écrit en 1996 par sa petite-fille Jacqueline Le Cavelier, rappelle les particularités de cette demeure qui n’existe plus aujourd’hui, le terrain ayant été repris pour la construction des locaux de la Fondation Papillon, organisme de ressources et de soutien aux personnes en situation de handicap.

Il ne reste plus rien non plus de l’entreprise qu’Hormidas Laporte a bâtie. Dix ans après sa mort, la société Laporte-Hudon-Hébert, dirigée par son fils Joseph-Antoine, est emportée par une faillite, comme cela arrivera plus tard avec Steinberg, Dominion et Dupuis Frères.

Au moins, la Banque Provinciale, qu’il a présidée, se perpétue sous les couleurs de la Banque Nationale, et la Sauvegarde, qu’il a fondée, poursuit ses activités d’assurance sous l’ombrelle du Mouvement Desjardins.

Finalement, et c’est un peu affligeant, la seule évocation du personnage dans la toponymie de Montréal se trouve dans l’arrondissement du Sud-Ouest. L’avenue Laporte, baptisée en l’honneur d’Hormidas Laporte en 1907, fait moins de 400 mètres, de la rue Saint-Jacques à la rue de Richelieu. Bien peu pour un précurseur du Québec inc.

Heureusement qu’il y a ce livre pour entretenir le souvenir de ce bâtisseur de Montréal.

Sir Hormidas Laporte. Homme d'affaires et maire de Montréal, 1850-1934, Marjolaine Saint-Pierre. Éditions Septentrion. 2022. 186 pages.

Le Montréal de Claude Deschênes

Le Montréal de Claude Deschênes, voilà le thème de ce Rendez-vous Avenues.ca auquel vous convient Réseau FADOQ- Région Île de Montréal et Avenues.ca, le 8 novembre 2022 à 19h à la Casa d'Italia.

Depuis plus de 30 ans, le journaliste culturel Claude Deschênes promène un regard amoureux et avisé sur Montréal. Au fil de ses nombreuses promenades, dans tous les quartiers, il a photographié, débusqué, commenté et apprécié la ville sous toutes ses coutures. Une ville qu'il aime profondément. Il est d'ailleurs l'auteur du livre Tous pour un quartier des spectacles, pour lequel il a documenté et raconté avec brio ce qui est désormais le cœur de la ville avec ses institutions et sa petite histoire. Chaque semaine vous pouvez lire ses chroniques Culture sur Avenues.ca.

Ne ratez pas cette soirée unique.
8 novembre à 19h (accueil dès 18h30)

Le Rendez-vous débutera par une entrevue sur scène au cours de laquelle notre conférencier racontera sa passion et son parcours à la journaliste Marie-Julie Gagnon, que vous pouvez également suivre sur Avenues.ca. Puis, Claude Deschênes présentera sa conférence photos et vous fera voir Montréal à travers son regard et sa sensibilité.

Tous les participants recevront en cadeau la version électronique du très beau livre   52 villes de week-end en Amérique du Nord d'une valeur de 29,99$, 
une gracieuseté
de Guides de voyage Ulysse qui offre de nombreux titres notamment dans cette magnifique collection.

Également au menu de cette soirée: des tirages et, bien sûr, notre habituel cocktail autour d'un bon de verre de vin en compagnie de Marie-Julie Gagnon et de Claude Deschênes.

Prix 25$ +taxes (incluant une consommation)

Aucun billet à la porte. Places limitées, faites vite!
Achetez vos billets ci-dessous 

La soirée se tiendra à la Casa d'Italia
505 Rue Jean-Talon E, Montréal
Métro Jean-Talon (sortie rue Berri) parcomètres sur les rues

Claude Deschênes collabore à Avenues.ca depuis 2016. Journaliste depuis 1976, il a fait la majeure partie de sa carrière (1980-2013) à l’emploi de la Société Radio-Canada, où il a couvert la scène culturelle pour le Téléjournal et le Réseau de l’information (RDI). De 2014 à 2020, il a été le correspondant de l’émission Télématin de la chaîne de télévision publique française France 2. Son livre Tous pour un Quartier des spectacles a été publié en 2018 aux Éditions La Presse.

Voir ci-dessous pour acheter vos billets dès maintenant

Et si on marchait autour de Montréal?

Montréal n’est pas seulement une ville où l’urbanité est reine. Elle est aussi une île verdoyante, surtout en ces temps printaniers où il fait bon s’y balader à pied ou à vélo. Voici des idées pour profiter de cette grande verdure, avec vue sur l’eau.

L’île fluviale de Montréal couvre près de 483 km2 et compte 12 grands parcs, dont plusieurs parcs-nature en périphérie, avec presque toujours vue sur l’eau. Reine de l’archipel d’Hochelaga (324 îles de plus), elle offre de magnifiques parcours sur berges le long du fleuve Saint-Laurent, du canal de Lachine, de la rivière des Prairies ou encore du lac des Deux-Montagnes. 

Entre deux balades, je vous invite à lire un récit de voyage qui vous entraînera aux quatre coins de l’île de Montréal en explorant le présent autant que le passé de ses rives. 

Parc Pine Beach, Dorval. Photo: Andrew Gazula, Unsplash

Randonnée littéraire 

«Je mesure cent-soixante kilomètres de pas et pèse mes cinq jours de marche», écrit Rodolphe Lasnes au terme d’un périple original entrepris en 2019.

«Me prouver que j’habite une île»: c’est le défi que cet auteur et journaliste québécois (dont j’avais déjà aimé Pinsonia) a voulu relever, à pied, en faisant réellement le tour de Montréal, au plus près de l’eau, lorsque c’était possible.

Le titre de son nouveau livre, paru chez Leméac ce printemps, donne cette certitude qu’il a bien réussi son coup. J’habite une île est un récit «géopoétique» enlevant qui raconte au jour le jour, pas après pas, les étapes de la longue randonnée urbaine de l’auteur, mais aussi les multiples histoires, de lieux et de gens, qui donnent son âme à ce Montréal des lisières d’eau.

Habitué de mêler roman et histoire, Rodolphe Lasnes nous livre un pur récit de voyage, mais agrémenté avec bonheur de références historiques sur des dizaines de lieux qu’il foule de ses pas, à la suite d’illustres personnages du passé.

Ce globe-trotter impénitent avait quasiment anticipé la pandémie qui nous a cloués sur place, ne nous donnant le droit, bien souvent, qu’à des déplacements de proximité. Occasion rêvée cependant de prouver que l’aventure commence bien souvent au coin de la rue... Et pourquoi pas à pied autour de sa ville-île?

Le voilà donc parti un beau matin, presque comme un vagabond (sans gros sac à dos et sans savoir où il dormira le soir), pour un périple devant le mener de la tour de l’Horloge à la tour de l’Horloge. Il découvre pas à pas cette île où l’on habite sans plus savoir vraiment qu’elle est une île, sauf à passer ses ponts ou prendre le temps d’une escapade de week-end au bord de l’eau.

Lui traque les chemins de berges, sautant des barrières à l’occasion pour s’en approcher. Il avale les kilomètres comme il avale les plats de spaghettis sauce à la viande quand un resto se pointe à l’horizon. Il dort plusieurs soirs à la dure, sur des bancs de parc, et se baigne une fois «en bobettes» pour se rafraichir. Au kilomètre 148,8, le voilà plongeant dans le Saint-Laurent, à Verdun: «Je lévite dans la plénitude, parfaitement heureux d’être ici et maintenant convaincu d’avoir trouvé mon île.»

On l’accompagne ainsi dans ses découvertes de recoins cachés, tandis qu’il partage avec nous les mots de quelques-uns de ses écrivains, historiens et cinéastes préférés. En tête de liste, Kenneth White, père de la géopoétique, et Pierre Perrault, dont le livre J’habite une ville a inspiré son propre titre.

Rodolphe Lasnes nous livre aussi de belles réflexions, comme celle-ci: «Il faut aborder les rivages pour que les paysages se transforment en histoires. Et il me faut marcher sur ces rivages pour mieux ressentir l’insularité de l’Isle.»

Presque au bout de son tour de l’île, face aux lettres rouges de l’enseigne Farine Five Roses et à la ville «hautaine, grouillante», il dira: «Il me semble que je rentre d’un long et lointain voyage.» Nous aussi, lorsqu’on referme son livre.

«J’habite une île» est un récit «géopoétique» qui raconte au jour le jour, pas après pas, les étapes de la longue randonnée urbaine de l'auteur.

 NANA reprend du service

Heureuse initiative: en partenariat avec la Ville de Montréal, NANA, pour Navette Nature, reprend ses activités – interrompues depuis 2020 – pour vous conduire gratuitement vers trois parcs-nature de l’île (Cap-Saint-Jacques, Bois-de-Liesse et Pointe-aux-Prairies) dès le 11 juin. Il faut cependant réserver rapidement votre place!

Le parc-nature du Cap-Saint-Jacques est le plus grand de l’île, avec une ferme écologique, une plage, 7 km de sentiers pédestres et 6,5 km de pistes de vélo. Parmi les activités organisées sur place, mentionnons une «caravane de la pêche» (initiation à la pêche) le 9 juillet, un kiosque d’information sur les fleurs comestibles le 16 juillet et une randonnée guidée «à la découverte de la nature» avec un éducateur-naturaliste de l’organisme GUEPE le 27 août.

Au parc-nature du Bois-de-Liesse, on se promène entre de magnifiques arbres centenaires et rares, tels que l’érable noir. Le 12 juin a lieu une activité de yoga en extérieur, suivie d’une initiation à la pêche. Le 7 août, une animation avec des oiseaux de proie fera le bonheur des ornithologues amateurs.

Au parc-nature du Bois-de-Liesse, on se promène entre de magnifiques arbres centenaires et rares, tels que l’érable noir. Photo: Jean Gagnon, Wikimedia

Au parc-nature de Pointe-aux-Prairies, à l’extrême est de l’île, on peut marcher sur 8,4 km de sentiers ou faire le tour du parc à vélo. Le parc est réputé pour l’observation d’oiseaux. Ici aussi, place au yoga en extérieur le 18 juin prochain, séance suivie d’une activité Entre chien et loup, pour apprendre à distinguer coyotes, renards, chiens et loups (y compris par leurs empreintes de pattes) et sensibiliser les propriétaires de chiens au respect de la nature.

En collaboration avec la Sépaq, d’autres routes de Navette Nature seront ouvertes progressivement à partir du 24 juin en direction de quatre parcs nationaux du Québec au départ de Montréal, soit ceux de Mont-Tremblant, d’Oka, de la Mauricie et de la Yamaska. Les prix du transport aller-retour, incluant l’entrée dans le parc, varient de 43$ à 60$ pour les adultes (réductions pour les enfants, les étudiants et les plus de 60 ans).

Les réservations sont déjà ouvertes pour les transports vers le parc du Mont-Tremblant (tous les samedis et quelques vendredis jusqu’au 22 octobre), le parc de la Yamaska (les 9 et 17 juillet, le 27 août) et le parc de la Mauricie (1er, 10, 23 et 31 juillet, 14 et 21 août, 4, 11 et 25 septembre, 9 octobre). On nous promet aussi pour cet été une destination Navette Nature dans les Cantons-de-l’Est, et peut-être d’autres depuis la ville de Québec.

Photo: Facebook Parc national de la Yamaska

Prescription de nature

Le Cœur des sciences, à l’UQAM, organise sur sa chaîne YouTube le 25 mai, à midi, une conférence gratuite de Claudel Pétrin-Desrosiers, médecin de famille et spécialiste de santé environnementale.

À la place de quelques pilules, les médecins québécois seront bientôt autorisés par le gouvernement du Québec (comme l’a fait celui de la Colombie-Britannique) à prescrire une marche en forêt, un pique-nique au bord d’un lac ou du Saint-Laurent.

«De nombreuses études démontrent les bienfaits de la nature sur le bien-être psychologique et la santé physique: réduction de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et du niveau de cortisol, le fameux indicateur de stress», précise l’invitation du Cœur des sciences. On devrait notamment y apprendre quelle serait la dose requise pour un effet optimal pour notre bien-être physique et psychologique.

De nombreuses études démontrent les bienfaits de la nature sur le bien-être psychologique et la santé physique. Parc national de la Mauricie. Photo: Thomas Lardeau, Unsplash

Le Mois du vélo 

Il est encore temps de s’inscrire au Mois du vélo (mai 2022), organisé par Vélo Québec. Il n’y a pas de petit objectif «vélo», seulement un minimum requis de pédalage de 10 minutes par jour d’ici la fin du mois… même si on peut bien sûr continuer après et faire plus tout de suite.

Plus de 5 000 cyclistes sont inscrits au Défi 2022, avec 25 881 déplacements enregistrés au 17 mai, pour 563 032 km parcourus depuis le début du mois et 18,7 tonnes de CO2 «économisées» collectivement. Il y a des prix à gagner.

Bon à savoir 

Le retour des Via Ferrata

Amoureux de sensations un peu fortes, des hauteurs et de la rando-escalade assistée, sachez que la Route des Via Ferrata du Québec (qui en compte 12 actuellement) annonce ses dates d’ouverture progressive.

Celles du Tyroparc (Laurentides), des Palissades de Charlevoix et du Manoir Richelieu sont d’ores et déjà accessibles. Arbraska Rawdon (Lanaudière), la Via Batiscan (Mauricie) et le Parc Aventures Cap-Jaseux (Saguenay–Lac-Saint-Jean) ouvrent les leurs le 21 mai.

Celles du parc du Mont-Tremblant (Laurentides) et de la Vallée Bras-du-Nord (Québec) débutent leurs réservations de via ferrata pour le 4 juin, tout comme celles de la Chute-Montmorency (Québec), du parc national du Fjord-du-Saguenay (Saguenay–Lac-Saint-Jean).

Le parc national des Grands-Jardins (Charlevoix) met sa propre via ferrata en service le 11 juin, tandis que celle du parc du Trou de la Fée (Saguenay–Lac-Saint-Jean) ouvre le 24 juin.

Dans cet article, Via Ferrata Québec explique bien tout ce qu’il faut savoir pour se préparer à l’activité.

Photo: Facebook Via Ferrata Québec

Oiseaux en vedette dans six parcs nationaux du Québec

La Sépaq organise le 11 juin un grand rendez-vous ornithologique en collaboration avec l’organisme Québec Oiseaux et plusieurs clubs d’ornithologie dans six de ses parcs: Mont-Orford, Yamaska, Îles-de-Boucherville, Mont-Saint-Bruno, Plaisance et Oka.

Animé par des spécialistes, l’événement participatif vise à faire l’inventaire ce jour-là, dans l’application eBird, des observations de faune ailée dans les parcs participants.

Un autre «bioblitz» de même type est prévu au parc national de la Jacques-Cartier le 13 août.

Un couple de grues du Canada au Parc national de Plaisance. Photo: JM Vallières, Sépaq.