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Montréal: capitale mondiale de l’agriculture urbaine

On dit souvent que ce sont les régions et leurs vastes champs qui nourrissent les gens des villes. Mais saviez-vous que Montréal a le potentiel pour nourrir de très nombreux citoyens, que la métropole, grâce à ses multiples initiatives, est la capitale mondiale de l’agriculture urbaine et que sa réputation en ce sens dépasse les frontières?

Montréal compte l’un des plus importants programmes d’agriculture urbaine au monde avec plus de 8500 parcelles réparties dans 97 jardins, 75 jardins collectifs et de nombreuses initiatives privées, dont 55 fermes urbaines et 200 hectares de potagers qui nourrissent des dizaines de milliers de citoyens.

D’ailleurs, en 2020, l’agriculture urbaine a généré des revenus de 380 millions $, selon une étude de 2022 du Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine.

«Montréal est une ville nourricière qui s’ignore», estime carrément Éric Duchemin, directeur scientifique du Laboratoire sur l’agriculture urbaine et professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). On entend, par ce terme de ville nourricière, un milieu de vie assurant à l’ensemble de ses résidents un accès à des aliments frais et sains. Selon le professeur, peu de gens le savent, mais la ville est même l’une des plus importantes au monde dans le domaine de la production alimentaire.

Lors d’une journée organisée par l’Office montréalais de la gastronomie l’automne dernier, le professeur mettait d’ailleurs en lumière la vitalité de la métropole à ce chapitre: «c’est ici que s’est installée la première champignonnière au monde et, maintenant, Montréal en compte six. Et la production urbaine montréalaise est très diversifiée: ferme de légumes africains, producteurs de pousses, élevage d’ombles chevaliers, chai duquel sortent des vins de qualité… Tout est possible à Montréal!».

Le professeur, en collaboration avec l’UQAM, a d’ailleurs créé une école d’été dont le but est d’enseigner l’art de l’agriculture urbaine. Selon lui, en dehors de la ville, la réputation de Montréal en matière d’agriculture urbaine n’est plus à faire et les gens s’y rendent d’ailleurs quand ils veulent en apprendre plus sur la question.

Montréal compte l’un des plus importants programmes d’agriculture urbaine au monde. Photo: Dan Gold, Unsplash

Ahuntsic, quartier fertile

Le quartier Ahuntsic, dans le nord de Montréal, est un bon exemple de cette réussite montréalaise et s’illustre comme chef de file en agriculture urbaine au pays. Le média imprimé du quartier, Le journal des voisins, consacrait d’ailleurs ce printemps un dossier complet à ce sujet.

Déjà, les serres Lufa, sur le toit d’un immeuble du quartier, y ont fait leur place en 2010 et ne cessent de faire parler depuis, offrant depuis quelques années des paniers de leurs récoltes.

Plus jeune, la Centrale agricole est un ovni dans le quartier industriel situé près du Marché central: elle a ouvert ses portes en 2019, avec 40 000 pieds carrés occupés par une vingtaine d’entreprises pour la plupart mues par la volonté de faire vivre des initiatives inspirées de l’économie circulaire et du surcyclage des aliments. On compte aussi 10 000 pieds carrés d’espaces cultivés sur le toit du bâtiment, une superficie qu’on prévoit augmenter rapidement. Grâce aux espaces, à la formation et à l’accompagnement offerts à ses membres, la coop est la plus importante en matière d’agriculture urbaine au Québec. S’y trouvent entre autres Big Bloc, des producteurs de champignons, Cidre Sauvageon, une entreprise qui offre du cidre, et Coop Boomerang, qui propose une farine alimentaire à base de drêche. Éco-Protéine, quant à elle, fait l’élevage d’insectes, OLAOLA fait des sucettes glacées appétissantes à base de fruits et légumes sauvés du gaspillage, Opercule produit de l’omble chevalier sur place et Lieux Communs produit du vin et des cidres dans son chai urbain. Et ce ne sont que quelques exemples: il y a là de quoi faire de nombreuses découvertes alimentaires dans un seul bâtiment!

C’est sans parler aussi des jardins communautaires et autres initiatives qui verdissent le quartier et permettent de pallier les déserts alimentaires.

Dans le quartier Ahuntsic, la Centrale agricole compte 10 000 pieds carrés d’espaces cultivés sur le toit du bâtiment. Photo: Facebook Centrale Agricole

Vers plus de vert

Au-delà d’Ahuntsic, chaque quartier a ses initiatives en lien avec l’agriculture et, à Montréal, on cultive partout: sur les toits, sur les balcons, dans les ruelles, dans certains bâtiments industriels et dans les jardins communautaires et collectifs. D’ailleurs, du côté des citoyens, on estime que 60% des habitants jardinent. Ajoutons à cela la soixantaine d’entreprises agricoles installées sur le territoire et nous pouvons parler d’une ville verte qui est nourricière, certes, mais qui se donne aussi des outils pour faire face aux changements climatiques.

On estime que 60% des habitants de Montréal jardinent. Photo: Jonathan Kemper, Unsplash

Malgré tout, Montréal n’entend pas s’asseoir sur sa réputation: en 2021, la Ville se dotait d’un plan sur cinq ans afin de multiplier les initiatives déjà nombreuses dans le secteur de l’agriculture urbaine. On voulait entre autres prévoir des superficies dédiées à l’agriculture urbaine dans les outils de planification des nouveaux développements, intégrer des arbres fruitiers dans les projets de verdissement en favorisant les projets d’aménagements comestibles, encourager les projets de jardinage dans les cours d’écoles montréalaises…

D’ailleurs, pour que les Québécois autant que les gens de l’extérieur aient cette vision de chef de file de Montréal quand il est question d’agriculture urbaine, Éric Duchemin disait cet automne que la Ville devrait bâtir une offre agrotouristique autour de ses fermes, afin de mieux faire connaître son expertise et de créer une fierté chez les Montréalais qui peuvent se nourrir à même leur ville.

Suggestions pour profiter de la nature qui s’éveille

En mai, les lacs calent, les feuilles et les fleurs font leur apparition. On sort les bottes de randonnée, les vélos de route ou de montagne, les canots, kayaks et planches à pagaie. Voici quelques suggestions pour profiter de la nature qui s’éveille.

Marcher à Montréal

Comme bien des Montréalais, j’adore m’échapper de la ville le week-end ou le temps des vacances et partir marcher en montagne ou sur le bord du Saint-Laurent. Pourtant, nous avons des trésors à nos portes. La dernière mise à jour de Marcher à Montréal et ses environs, que viennent tout juste de publier les Guides de voyage Ulysse, est pleine de ressources à cet égard, qu’on veuille faire une balade dans un parc, d’un marché public à un autre ou dans un quartier précis.

Du cœur de la ville aux parcs qui ceinturent l’île de Montréal, et même au-delà, à Laval, Oka, Terrebonne, Boucherville ou au mont Saint-Hilaire, le guide détaille toutes les randonnées possibles, la façon d’y accéder, les services sur place, avec quelques bonnes adresses en prime. Un parcours permettant de faire carrément le tour de l’île de Montréal à pied, sur plusieurs jours, est aussi proposé par l’auteur de cette mise à jour, l’écrivain Rodolphe Lasnes, qui l’a fait en 2019, avant de publier son récit J’habite une île.

Le savoir-vivre du randonneur (et du cycliste)

Vous aimez la nature? Respectez-la! Le printemps est en effet une période cruciale pour préserver notre environnement. Marcher à Montréal et ses environs rappelle que certains sites naturels sont fréquentés par des milliers d’autres personnes que vous et qu’il est important, non seulement de «ne laisser derrière soi que ses empreintes» en récupérant ses déchets, mais aussi de «toujours marcher sur les sentiers afin de ne pas abîmer la végétation fragile et caractéristique des lieux», en plus «de respecter les accès restreints ou l’interdiction de se promener sur des terrains privés».

Les Amis de la Montagne invitaient aussi récemment les visiteurs du mont Royal «à aider les milieux naturels à se remettre du verglas» en respectant plus que jamais la signalisation et les restrictions. Une récente balade en vélo dans ce parc magnifique m’a montré l’étendue des dégâts avec des branches et des troncs à terre, mais aussi des branches suspendues dans les airs. En temps «normal», on ne devrait pas quitter les sentiers officiels du mont Royal, qu’ils soient pour marcher ou faire du vélo, pour ne pas fragiliser le milieu, aggraver l’érosion et tuer la végétation, surtout au printemps. En temps de «crise» (dommages dus au verglas), votre sécurité est aussi en jeu! Les Amis de la Montagne invitent donc, «pour l’amour de la montagne, à faire un sacrifice à court terme pour jouir de la montagne à long terme».

En temps «normal», on ne devrait pas quitter les sentiers officiels du mont Royal, qu’ils soient pour marcher ou faire du vélo, pour ne pas fragiliser le milieu, aggraver l’érosion et tuer la végétation, surtout au printemps. Photo: Facebook J'aime le mont Royal | Les amis de la montagne

La saison du vélo commence

Mai est le mois du vélo, décrété par Vélo Québec, et les adeptes de vélo de route ont déjà entamé leur saison sur pistes cyclables et routes. Les centres de vélo de montagne rouvrent petit à petit en fonction de l’état des sentiers. Tel est le cas par exemple dans le secteur Deer Mountain, à Mont-Tremblant, dans les Laurentides. Pour assurer le bon état des sentiers, il est important de respecter leurs horaires d’ouverture progressive et, en tout temps, de ne pas s’aventurer hors des parcours balisés.

Mai est le mois du vélo, décrété par Vélo Québec, et les adeptes de vélo de route ont déjà entamé leur saison sur pistes cyclables et routes. Photo: Didier Weemaels, Unsplash

Navette Nature reprend du service et augmente son offre

Aller passer une journée en nature sans auto n’a jamais été aussi facile sur l’île de Montréal. Grâce à l’initiative de Navette Nature, vous embarquez à la gare de bus de Berri-Uqam dans un autobus scolaire ou «Voyageur». À destination, vous marchez, faites du canot, du vélo ou de la baignade et bien d’autres activités dans un parc et vous rentrez le soir sans vous soucier du transport. Les départs se font toujours le samedi ou le dimanche et mieux vaut réserver votre place à l’avance. Le tarif de transport inclut l’entrée du parc visité.

Navette Nature a eu pour passagers plus de 10 000 personnes depuis sa fondation en 2016, c’est dire que l’entreprise est quasiment devenue un «service essentiel» en matière d’accès à la nature.

Cette année, 75 sorties sont au programme, du 17 juin au 15 octobre, dans sept régions différentes, avec un choix de 20 destinations. On y voit le grand retour estival de trois parcs nationaux du Québec (Mont-Orford, Mont-Mégantic, Plaisance). Ils s’ajoutent aux sorties désormais classiques vers les sept parcs suivants: parc national du Mont-Tremblant et parc national d’Oka (Laurentides), parc national de la Mauricie, parc national de la Yamaska et refuge faunique de l’île Saint-Bernard (Montérégie), parc régional du Mont-Ham (Cantons-de-l’Est), parc régional Val-David–Val-Morin (Laurentides).

On y ajoute cette année, en Outaouais, le Centre touristique du Lac-Simon et le Parc des Montagnes noires de Ripon. Navette Nature se rendra également au Parc d’escalade et de randonnée de la Montagne d’Argent (Laurentides), sur le site de Montebello Vélo de Montagne (Outaouais) et à Victoriaville (Centre-du-Québec, randonnée, vélo). Les amateurs de balades mêlant nature et culture pourront aussi découvrir, grâce à une collaboration avec Parcs Canada, deux lieux historiques nationaux, celui du Fort-Lennox (Montérégie) et celui des Forges-du-Saint-Maurice (Mauricie). 

Parmi les destinations offertes, le parc national d'Oka. Photo: Facebook La Navette Nature

Des sorties et activités gratuites dans les parcs de l’île de Montréal

  • L’entente entre Navette Nature et la Ville de Montréal a été renouvelée et permet d’offrir 18 sorties gratuites avec transport au parc-nature du Cap-Saint-Jacques (tous les samedis à partir du 17 juin), au parc-nature du Bois-de-Liesse (15 juin, 16 septembre et 7 octobre), ainsi qu’au parc-nature de la Pointe-aux-Prairies (23 juin, 30 septembre et 8 octobre).
  • Le Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement (GUEPE) annonce le calendrier de ses activités d’interprétation dans différents parcs de l’île de Montréal à partir du 20 mai. Oiseaux, amphibiens, pollinisateurs, insectes, initiation à la pêche ou au camping: il y en aura pour tous les goûts jusqu’au 30 septembre. GUÊPE invite aussi à participer, sur réservation, à ses randonnées guidées dans le cadre du Défi des 5 sommets, dans la région de Charlevoix, durant l’été. 
Au parc nature du Cap Saint-Jacques, à Montréal. Photo: abdallahh, Flickr

Marcher dans les vergers colorés

Les pommiers sont en fleurs dans le sud du Québec. L’organisme Terroir et Saveurs en a profité pour répertorier neuf vergers où l’on peut se balader en humant le printemps. En prime: la Journée de l’abeille, avec visite des ruches, le 20 mai, au verger d’Intermiel, à Mirabel, dans les Laurentides; une séance de yoga le même jour dans le verger de la Cidrerie Michel Jodoin, à Rougemont, en Montérégie; un «sabrage de mousseux Lafrance» avec boîtes apéros sur réservation jusqu’au 22 mai au Domaine Lafrance, à Saint-Joseph-du-Lac, dans les Laurentides; fête foraine, kiosques, grilled-cheeses et beignets aux pommes le 4 juin, au Verger Kessler, à Farnham, dans les Cantons-de-l’Est; pique-nique épicurien ou brunch printanier à Labonté de la pomme, à Oka, dans les Laurentides, en pleine floraison des pommiers, poiriers et cerisiers!

Une belle activité à mettre à l'agenda: un pique-nique épicurien ou brunch printanier à Labonté de la pomme, à Oka, en pleine floraison des pommiers, poiriers et cerisiers! Photo: Facebook Labonté de la pomme - Verger & Miellerie

Agenda plein air

  • 27 mai: Bioblitz pour un inventaire de la biodiversité à la Forêt de la Seigneurie de Lotbinière, organisé par l’Organisme de bassins versants de la zone du chêne et Nature Québec.
  • 18 juin: grand retour du Tour de l’île d’Orléans à vélo, événement avec deux parcours sécurisés de 36,6 km et 66,5 km et repas à l’arrivée pour ceux qui s’inscrivent à l’avance. Tarif familial disponible.

Un complot, la «ville des 15 minutes»?

Urbanisme et théories du complot vont rarement de pair. Des conspirationnistes ont pourtant récemment décrié le modèle de la «ville des 15 minutes», qu’ils voient comme un plan visant à confiner les citoyens chez eux et à restreindre leurs déplacements ou leurs libertés individuelles. Qu’en est-il vraiment? Voici ce qu’il faut savoir.

Le concept de la ville du quart d’heure, que les anglophones appellent la ville des 15 minutes, n’est pas nouveau. Il a été développé en 2015 par l’urbaniste franco-colombien Carlos Moreno, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne, où il est directeur scientifique et cofondateur de la Chaire ETI (Entrepreneuriat Territoire Innovation). Celui-ci lui a d’ailleurs valu l’Obel Award, un prix qui «honore les récentes contributions architecturales exceptionnelles au développement humain dans le monde», en 2021.

Avant lui, Portland, en Oregon, a lancé les quartiers 20 minutes aux alentours de 2009. Les deux s’inspirent des principes du nouvel urbanisme, un mouvement basé sur la réduction de la dépendance à la voiture.

L’idée est relativement simple. Dans une ville du quart d’heure, les habitants ont accès à pied ou en transport actif à tout ce dont ils ont besoin en 15 minutes (ou moins). Fini, donc, le temps perdu dans les bouchons de circulation pour se rendre au boulot. On marche pour se rendre à la pharmacie, pour prendre un café ou rencontrer les amis au parc et on enfourche son vélo pour aller au travail ou récupérer les enfants à la garderie.

Cette ville à échelle humaine présente en théorie de nombreux avantages. En plus de réduire la longueur de nos déplacements, elle permet de limiter la pollution, de revitaliser les rues commerciales, d’améliorer le sentiment de sécurité et de créer des liens entre les citoyens tout en gardant la forme.

Portland, en Oregon, a lancé les quartiers 20 minutes aux alentours de 2009. Photo: Cole Keister, Unsplash

De plus en plus prisé

Depuis 2016 – et encore plus depuis la pandémie – le concept fait des adeptes. C’est le cas notamment de Paris. Milan et Dublin ont aussi intégré les principes dans leur aménagement. Barcelone et ses super-blocs, des mini quartiers complets où le piéton a la priorité, s’inscrivent également dans cette mouvance. Copenhague va plus loin, et veut transformer son quartier de Nordhavn en ville des cinq minutes.

Même O’Fallon, une ville de banlieue de 32 000 habitants en Illinois, y adhère. Selon le plan de la municipalité, devenir une ville des 15 minutes contribuera à rendre la vie des citoyens plus pratique, moins stressante et plus durable. Au total, près de 100 maires ont embrassé le concept autour du monde.

Au Québec, même si l’idée n’a pas encore été proprement testée, Valérie Plante lui avait consacré une place de choix dans son plus récent programme électoral.

Pour les experts, comme l’architecte Daniel Pearl, un modèle montréalais serait d’ailleurs tout à fait possible. En entrevue avec La Presse le mois dernier, il suggérait de rebâtir des secteurs du Sud-Ouest actuellement «dépeuplés et sans infrastructures» dans Verdun, Pointe-Saint-Charles, Saint-Henri, La Salle, Ville-Émard et Côte-Saint-Paul, et de les transformer en zones à haute densité, avec services essentiels à proximité.

Pour les experts, un modèle montréalais de la ville aux 15 minutes serait tout à fait possible. Photo: Randy Laybourne, Unsplash

Un cauchemar dystopique?

Qu’est-ce qui fait donc tiquer les complotistes dans ce concept où parcs, écoles, hôpitaux, bureaux et magasins sont à deux pas? Il faut remonter à 2020 pour connaître la réponse.

La pandémie a donné un nouveau souffle à l’idée d’une ville à échelle humaine. Le Forum économique mondial et le C40 (aussi appelé le Cities Climate Leadership Group), de même que d’autres grandes organisations comme ONU-Habitat, la promeuvent depuis 2020. Cet appui, jumelé à la théorie du complot voulant qu’un confinement climatique serait imminent, a mis le feu aux poudres.

Le débat s’est poursuivi quand Oxford, en Angleterre, a annoncé vouloir mettre en place un projet pilote très controversé. Ce plan de filtrage du trafic vise à réduire au maximum la circulation des véhicules sur six rues de la ville. Ceux qui y circulent devront demander une autorisation ou payer une amende. Des conspirationnistes ont alors lié ce plan à la ville du quart d’heure, en affirmant faussement que les résidents allaient être confinés dans un rayon de 15 minutes autour de leur domicile et mis sous surveillance.

Oxford, en Angleterre, veut mettre en place un plan de filtrage du trafic visant à réduire au maximum la circulation des véhicules sur six rues de la ville. Photo: James Coleman, Unsplash

Environ 2 000 manifestants sont descendus dans les rues d’Oxford en février pour protester contre les projets du conseil municipal. Ceux-ci craignent entre autres d’être bloqués à l’intérieur de leur zone.

Carlos Moreno, «l’ennemi public numéro un», comme il se décrit lui-même, admet avoir été surpris par l’ampleur de la haine à son endroit, lui qui reçoit désormais des menaces de mort. En entrevue avec Dezeen, il persiste et signe. «Mon combat est de savoir comment nous pourrions améliorer la qualité de vie», insiste-t-il.

Même si le nom est accrocheur, les 15 minutes ont peu d’importance pour l’urbaniste. Celui-ci croit que le concept est adaptable aux réalités de chaque ville. «Nous pourrions avoir une ville de 10, 18, 25 ou 39 minutes. La question n’est pas le temps. La vraie question est celle d’un nouveau modèle d’urbanisme.»

Délice Network: la gastronomie comme outil de développement urbain

Qu’ont en commun Barcelone, Bordeaux, Buenos Aires, Chicago, Helsinki, Lausanne, Lisbonne, Madrid et Montréal? Elles font toutes partie du Délice Network, un réseau regroupant une trentaine de villes sur trois continents et dont les membres sont convaincus que la gastronomie représente un puissant facteur de développement économique et d’attractivité des villes. Petit tour du monde urbain par les papilles.

C’est à Lyon, en 2007, qu’a été créé Délice, le réseau des villes gourmandes du monde, avec l’idée qu’à notre époque, la scène gastronomique est devenue essentielle dans le développement des grands centres, autant pour leur promotion à l’international que pour la qualité de vie des citoyens.

Selon l’organisation, les villes ont un rôle important à jouer dans le développement de la scène gastronomique afin de la garder attrayante et compétitive. C’est ainsi que des villes à travers le monde qui considèrent avoir un héritage gastronomique et une culture culinaire forte se sont mises ensemble pour développer des outils, pour s’entraider et pour mieux rayonner.

Au fil des années, divers événements de réseautage et rencontres thématiques ont été organisés un peu partout à travers le monde, toujours dans la même optique: offrir aux gestionnaires des villes des outils afin de mieux faire rayonner l’unicité et les attraits de leur gastronomie.

Chacune sa spécialité

Que ce soit la cuisine méditerranéenne, l’art de vivre et les vins locaux de Barcelone, l’influence des diverses communautés, les chefs iconiques et les microbrasseries de Chicago, ou encore la riche histoire culinaire et les plats typiques comme le mole et le chile en nogada de Puebla, au Mexique, chaque ville est unique et c’est ce que le Délice Network souhaite faire découvrir.

Une des façons de ce faire a été, il y a quelques années, de commander à une artiste lyonnaise des illustrations sur quelques villes qui font partie de l’organisation. Colorées et éclatées, les illustrations de Carole Barraud à elles seules valent le coup d’œil. On y résume en quelques images des éléments clés de la scène gastronomique de la ville choisie. Par exemple, saviez-vous qu’à Izmir, en Turquie, il fallait goûter les artichauts garnis de riz, de légumes, d’herbes et d’huile d’olive, tout comme les moules farcies de riz? Que l’on comptait 2774 restaurants dans la ville? Que 10 000 tonnes de figues séchées sont exportées de la région chaque année? Ou que dans les rues, pour célébrer divers événements, on offre gratuitement un dessert traditionnel, le izmir lokma? Tout ça y est raconté en quelques images.

Colorées et éclatées, les illustrations de Carole Barraud à elles seules valent le coup d’œil.

Montréal, ville gastronomique

Sur le site du Délice Network, du côté de Montréal, on souligne que la «bonne bouffe» fait partie du mode de vie de la ville. «Les locaux ont leurs restaurants testés et approuvés, leur casse-croûte préféré et une liste de nouveaux endroits et de cafés à essayer.» Puis, on y parle de poutine (bien sûr!), de bagels et de foie gras, et on précise que les visiteurs pourraient avoir besoin de plus d’une visite pour arriver à choisir leurs endroits favoris. Aussi, on met de l’avant des événements gastronomiques tels que MTL à table et Montréal en lumière, et on assure que le marché Jean-Talon, installé dans la Petite Italie depuis 1933, est un incontournable.

D’ailleurs, Stéphanie Laurin, gestionnaire de l’Office montréalais de la gastronomie, créé en 2021, est membre du comité exécutif du réseau international. Cela a du sens puisque «dans la politique de développement culturel 2017-2022 de la Ville de Montréal, il a été conclu que l’offre alimentaire de la ville était un attrait touristique et qu’elle méritait d’être reconnue comme une industrie culturelle et créative», évoquait la gestionnaire en entrevue.

C’est ainsi que la métropole et celle qui chapeaute l’Office qui a comme mission de faire en sorte «que Montréal soit reconnue mondialement comme destination de premier choix en Amérique du Nord sur le plan gastronomique» font partie de l’important réseau de professionnels.

Les actions et les activités du réseau Délice, certes, ne s’adressent pas directement aux citoyens. Elles se passent plutôt à l’interne, entre les gestionnaires et les professionnels des villes qui, eux, travailleront à faire rayonner l’unicité et les saveurs de leur ville auprès de leurs résidents et des touristes. Mais si ces derniers sont mieux outillés pour ce faire, les scènes culinaires des villes du monde seront plus vues et mieux connues, ce qui devrait être une richesse pour tous: producteurs, chefs, restaurateurs, commerçants, citoyens et visiteurs.

Mariages collectifs: autres temps autres mœurs avec Marie-Lyse Paquin

Avez-vous déjà entendu parler des mariages collectifs? Des églises et des parcs remplis de dizaines de couples convolant tous en même temps, pour le meilleur et pour le pire, en juste noces. C'était à une autre époque, mais ces mariages ont tout de même marqué l'imaginaire populaire.

Vos parents ou vos grands parents ont peut-être été de ces cohortes de nouveaux mariés? Mais pourquoi se mariait-on en groupe? Comment se déroulaient ces mariages réunissant parfois plus de 100 couples? La guerre? Pas seulement... On lève le voile sur cette époque dans ce nouvel épisode de la série L'Histoire en balados avec la journaliste et historienne Marie-Lyse Paquin, qui s'entretient avec la rédactrice en chef d'Avenues.ca, Françoise Genest.

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Photos souvenir du mariage collectif de 105 couples le 23 juillet 1939

Marie-Lyse Paquin est détentrice d'une maîtrise en histoire, elle enseigne l'histoire au Collège Lionel-Groulx et au Cégep André-Laurendeau. Elle a une longue feuille de route comme journaliste et chroniqueuse dans plusieurs médias et publie actuellement chaque semaine sur Avenues.ca, L'Histoire en photos. Elle a également publié un premier roman, Un mixtape en héritage, chez Québec Amérique en 2016.

Pour voir la galerie de photos préparée par Marie-Lyse sur le mariage collectif de 105 couples le 23 juillet 1939, cliquez ici.

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