Le choix des vins change-t-il avec les saisons? Au Québec, où nous subissons de grands écarts de température, notre régime alimentaire n’est pas le même en hiver et en été. Est-ce la même chose pour les vins? Nos choix sont-ils différents entre la saison froide et la saison chaude?

L’homme étant un animal intelligent, notre instinct nous pousse à modifier notre alimentation en fonction du climat et de la température. En été, les menus sont généralement plus légers. Salades, fruits, viandes maigres, poissons et fruits de mer sont priorisés. Le mode de cuisson aussi est moins gras, puisqu’on grille sur le barbecue plutôt que de mijoter en ajoutant du beurre ou de la farine. L’hiver, si on ne pratique pas le végétarisme, notre choix se tourne davantage vers des viandes rouges, des mijotés réconfortants, des fondues, des plats en sauce, des raclettes où le fromage est roi, etc. Les légumes étant plus rares et plus chers, on favorise des options plus judicieuses comme les pommes de terre, les carottes, les courges, les petits pois et les patates douces. Bref, on mange plus costaud et plus riche l’hiver, car notre corps est en mode «survie» et on a besoin de se réchauffer avec une nourriture plus grasse, plus riche, plus lourde.

Comme la nourriture, le vin suit cette tendance. Quand la température se refroidit, on a envie de boire des vins plus charnus, plus généreux, plus gourmands, plus corsés, même. Des vins qui peuvent être lourds avec la chaleur, l’été, semblent tout indiqués lors de la saison froide. On salive pour des vins qui nous en donnent un peu plus et qui rafraîchissent un peu moins le palais.

Côté couleurs ou saveurs, encore là, on augmente l’intensité. Les vins rouges aux couleurs plus sombres et au nez plus intense de fruits noirs, d’eucalyptus, de tabac, de notes de cacao et de bois ont la cote. Les tannins plus étoffés nous plaisent davantage, ainsi qu’un degré plus fort en alcool, qui procure une sensation réconfortante et gourmande.

Un petit favori : le vin portugais de Niepoort, Dialogo! Étiquette amusante, beaucoup de fruits noirs, épices et puissance en bouche. Un vin parfait pour nous réchauffer pendant les grands froids de notre hiver québécois. Sortez vos viandes sauvages!

Niepoort Dialogo 2014
Vin rouge, 750 ml
Code SAQ: 12098033
Prix régulier: 17 $

Côté blancs, on laisse de côté les frêles muscadets, les élégants sancerres, les vivifiants pinots gris au profit de vins langoureux, plus corpulents, à la texture plus moelleuse, et de ceux qui ont fait de la barrique. On ira donc vers d’opulents chardonnays, des blancs d’Espagne faits de viura, des verdejo élevés sur lies, des italiens costauds, des chardonnays amples d’Argentine comme le Alamos, et des gewurstarminers, si bons avec de la fondue au fromage!

J'aime particulièrement le ljalba Genoli, un superbe blanc espagnol en provenance de la Rioja. Un vin passe-partout beau, bon et pas cher. Frais, éclatant en bouche et pourvu d'une superbe personnalité. On l'aime dès la première gorgée!

Ijalba Genoli 2014
Vin blanc, 750 ml
Code SAQ:  00883033
Prix régulier: 15,60 $

Accords mets et vins

Puisque les consommateurs achètent de plus en plus des vins qui s’accordent avec le plat qu’ils mangent plutôt qu’en se fiant simplement à leurs goûts personnels, les vins de saison froide seront ceux qui, tout naturellement, s’agencent avec les plats que l’on aime déguster l’hiver. Les vins idéaux seront donc les compagnons des fromages crémeux (fondues suisses, par exemple), des mijotés de toutes sortes, des ragoûts de boeuf, de la lasagne gratinée, des rôtis de porc, et de tous ses plats que l’on aime en saison froide. Accords mets et vins oblige.