Impossible de parler de l’Argentine sans évoquer ses vins rouges! Découvrez les spécificités de ces populaires vins et essayez les trois bouteilles que je vous propose pour goûter ce pays… corsé!

En matière de vin, on parle rarement de l’Argentine sans évoquer le malbec, son grand cépage vedette. Il est à ce pays ce que le rioja est à l’Espagne ou le sangiovese à l’Italie. Bien sûr, on y trouve aussi d’autres variétés, y compris le classique cabernet sauvignon. Ce cépage s’y cultive d’ailleurs depuis 1853. Qui plus est, l’Argentine se classe en 7^e place quant à la production mondiale de ce cépage, même si la Chine, la France, le Chili, les États-Unis et l’Australie produisent à eux seuls 62% de tous les cabernets sauvignons du monde.

Vers l’Ouest

Ne cherchez pas trop les vignobles autour de Buenos Aires; c’est surtout sur le flanc ouest du pays, séparé de l’océan par le Chili et bordé par les Andes, que se trouvent ses principales régions viticoles. Il y a bien sûr le Mendoza (le nom de la province, mais aussi de sa capitale) et ses sous-régions, où se trouvent près de 70% des vignobles du pays. La province de Salta, où se trouve la ville de Cafayate et les vallées Calchaquí, est aussi bien connue pour ses produits.

La plupart de ces vignobles sont nichés au pied des montagnes ou encore sur des plateaux. Nulle part ailleurs au monde on ne cultive la vigne plus en altitude. Une température clémente, des nuits fraîches, des journées ensoleillées, l’absence d’humidité et des sols rocheux ou sablonneux façonnent l’ADN des vignes argentines, qui sont généralement en santé et très résistantes. De plus, elles bénéficient d’une eau exceptionnellement pure.

Bien sûr, ces caractéristiques géographiques uniques laissent leurs marques sur les produits argentins. Par exemple, l’un des traits typiques de ces vins est leur teneur en pyrazines (des méthoxypyrazines, pour être plus exact), des composés organiques qui influencent l’odeur du vin. Trop fortes, elles sont considérées comme un défaut, car elles sont associées à des notes de poivrons verts ou d’autres végétaux verts. Mais pour Alejandro Pepa, de la Bodega El Esteco, elles sont une partie intégrale du terroir et de l’identité même des vins argentins. «Nous aimons ces saveurs!» dit-il. Ces dernières apportent une touche de paprika et d’épices à leurs vins.

Des rouges, encore des rouges

Dans ce pays où la viande règne à table, on retrouve surtout des cépages rouges, quoique d’excellents blancs s’y font aussi. Je vous parlais récemment, par exemple, du chardonnay Don David. On connaît aussi l’Argentine pour son fameux torrontés, un blanc parfumé.

Comme on ne saurait parler de l’Argentine sans évoquer ses rouges, je vous en propose ici trois à découvrir. Soyez prêts pour des vins corsés (avec des taux d’alcool de 14% et plus), profonds, tanniques et minéraux.

Trapiche Medalla Mendoza Cabernet sauvignon 2017

J’ai pu déguster ce cabernet côte à côte avec son «grand» frère, le Trapiche Gran Medalla Cabernet Sauvignon 2016. Ce dernier n’est malheureusement pas offert à la SAQ. Dommage, puisqu’il a été bien récompensé.

La collection Gran Medalla a été créée pour célébrer le 125^e anniversaire de la maison, alors que la série Medalla a été créée en 1983 pour son centenaire. Sa robe est d’un rubis profond assez typique. Au nez, on peut déjà percevoir la minéralité de ce vin qui se traduit en bouche par une salinité qui coupe le sucre déjà peu présent (3,1g/L). C’est un vin qui a du corps, qui est davantage sur les notes d’épices (poivre noir et anis) que de fruits mûrs, avec une délicate touche de tabac. La finale s’allonge élégamment. En bon Argentin, il accompagnera les repas, particulièrement les plats de viande.

Trapiche Medalla Mendoza 2017. Vin rouge, 750 ml. 19,95$

Nieto Senetiner Malbec-Petit Verdot Mendoza 2018

Vous trouverez cet assemblage (60% de malbec et 40% de petit verdot) dans la section Cellier de la SAQ. Il s’agit d’une appellation d’origine (AO) Luyán de Cuyo, une sous-région de la province de Mendoza.

Encore une fois, on a affaire à une robe rubis, plus violacée, et à un taux d’alcool digne de la région (14,4%). Son nez est surprenant par sa délicatesse, mais ne vous laissez pas berner! Il est bien corsé en bouche et ses tannins sont tout aussi présents. Ses douze mois passés en fûts de chêne français et ses six mois en bouteille lui confèrent une belle rondeur. Des notes poivrées et légèrement végétales complètent le tout, avec une belle finale plaisante.

Nieto Senetiner Malbec-Petit Verdot Mendoza 2018. Vin rouge, 750 ml. 19,35$

Henry Lagarde Malbec Luyán de Cuyo 2019

Ce troisième vin argentin est un malbec biologique. Ce vignoble est aussi B-Corp, une certification écoresponsable de plus en plus répandue.

Plus jeune que les deux rouges précédents, ce malbec est d’une teinte violacée. Au nez, on est sur le fruit mûr agrémenté de touches herbacées. Une fois en bouche, il se laisse (très) facilement apprivoiser. Un peu moins alcoolisé et tannique que les autres vins suggérés ici, il n’est pas passé par les fûts. Il pourrait très bien se tailler une place à l’apéro ou même avec un poisson blanc, quoiqu’il serait lui aussi idéal pour accompagner les mets à base de viande.

Henry Lagarde Malbec Lujan de Cuyo 2019. Vin rouge, 750 ml. 19,95$

Sur ce, je vous souhaite un bon voyage gustatif et je vous retrouve dans deux semaines!

Jessica et son équipe