On retrouve de très bons vins bordelais sous la barre des 25$, et même sous les 20$. Voici trois exemples qui vous en convaincront!

Un climat propice à la viticulture

Au centre de la carte, un fleuve, la Gironde, qui se sépare en deux: la Garonne continue vers le sud, alors que la Dordogne s’écoule vers l’est. Sur la rive gauche de la Gironde, on retrouve le Médoc, les communes de Pessac et de Léognan, la région des Graves et la commune de Sauternes; sur la rive droite: le Libournais, qui inclut les régions de Saint-Émilion et de Pomerol. Voilà pour la disposition géographique de cette prestigieuse région viticole française.

Les cours d’eau, bordés de forêts, de galets et de vignobles, contribuent au climat tempéré de cette région, propice à la viticulture, mais aussi à son charme. Ils créent en prime de jolis décors dignes de cartes postales.

Une référence dans le monde entier

Les vins de Bordeaux sont une référence incontournable. Leur caractère presque mythique tient au fait que les crus bordelais sont parmi les meilleurs, sinon – pour certains – les meilleurs au monde. Presque tous les pays, de la Grèce en passant par les États-Unis, se sont inspirés et s’inspirent encore aujourd’hui de ce que l’on appelle le «type bordelais», soit un assemblage de merlot et de cabernet franc, parfois avec une touche de cabernet sauvignon ou de petit verdot.

Pour bien comprendre l’ampleur de cette influence, il est bon de savoir que lorsque la crise du phylloxera décima les vignobles européens au début du vingtième siècle, plusieurs œnologues de Bordeaux partirent à la conquête d’autres rives. Ainsi, ils plantèrent sur presque tous les continents des ceps de merlot, de cabernet franc et de cabernet sauvignon. Ces cépages «nobles», appelés vitis vinifera, sont maintenant enracinés bien au-delà des frontières européennes.

Achetez maintenant, buvez plus tard

On dit que c’est dans le Bordelais que fut introduit le sulfitage au dix-septième siècle, une technique dont on se sert encore aujourd’hui pour conserver les vins. Au-delà de ce détail – presque tous les vins sont sulfités –, c’est surtout l’immense potentiel de garde des vins bordelais qui leur confère leur valeur et qui en font des vins recherchés. En effet, ils se bonifient avec l’âge; leurs notes tertiaires se développent de façon spectaculaire et leurs tanins deviennent soyeux comme du velours.

Combien faut-il payer pour un bordeaux?

Dans les années 1950, la popularité des vins bordelais a contribué à faire augmenter leur prix de façon exponentielle, au point où acheter un vin de Bordeaux était un luxe. Mais rapidement, la concurrence née entre autres de l’expansion des vins du Nouveau Monde, capable lui aussi de produire d’excellents vins et à bien meilleurs prix, a su calmer cette flambée.

Aujourd’hui, on retrouve de très bons vins bordelais sous la barre des 25$, et même sous les 20$. Voici trois exemples qui vous en convaincront!

Christian Moueix Bordeaux 2018

Merlot 80% | cabernet franc 20%

Christian Moueix est l’un des fils de feu Jean-Pierre Moueix, figure iconique de la région de Bordeaux, plus précisément de Libourne. L’entreprise familiale compte aussi des vignobles à Pomerol (où on fait les célèbres Petrus) et dans la vallée de Napa aux États-Unis. La maison s’est bâtie en exploitant le potentiel charmeur du merlot.

Ce bordeaux 2018 présente une robe violacée avec un tantinet de grenat. On sait déjà, à le regarder, qu’il ne s’agit pas d’un vin léger, mais plutôt d’un vin moyen à puissant. Au nez, le caramel du boisé se mélange à des notes végétales typiques aux assemblages bordelais. La bouche est mi-corsée, tout en velours. Difficile de croire que ce vin se détaille à seulement 17,30$. Courez en acheter quelques bouteilles pour mettre en cave! Il sera délicieux avec une entrecôte de bœuf médium.

Christian Moueix Bordeaux 2018. Vin rouge, 750 ml. 17,30$

Châteaux Cailloux de By Haut-Médoc 2016

Cabernet sauvignon 50% | merlot 50%

Nous voici sur la rive gauche, tout au nord de la région bordelaise. Le Château de la Tour de By se surpasse avec ce bordeaux à moins de 20$. Les vignes de merlot et de cabernet sauvignon sont bien enracinées dans des graves entre l’estuaire de la Gironde et l’océan Atlantique. Tout se fait de façon naturelle sur ce vignoble qui pratique l’agriculture raisonnée; du compost engraisse les sols et aucun engrais chimique n’est utilisé. Ce bordeaux est accessible et gourmand. Dans sa robe rubis, il présente un nez élégant sur des notes de framboises, auquel un boisé bien intégré s’ajoute. Les tanins sont soyeux et l’équilibre est remarquable. Une valeur sûre.

Châteaux Cailloux de By Haut-Médoc 2016. Vin rouge, 750 ml. 19,90$ (section Cellier)

Jean-Pierre Moueix Saint-Émilion 2018

Merlot 85% | cabernet franc 15%

Ce vin est l’un des classiques de la famille Moueix. Cette fois-ci, son élaboration est basée sur le savoir-faire du patriarche (Jean-Pierre Moueix), décédé en 2003. Ce saint-émilion est costaud, puisqu’il est encore en jeunesse. Son nez est substantiel, «punché» et boisé. Des notes de vanille s’en détachent, de même qu’une fraîcheur toute végétale que l’on doit au merlot. En bouche, le liquide a une texture corsée qui témoigne bien de son jeune caractère. Laissez-le se bonifier quelques années dans votre cellier. À ce prix, vous avez un beau bordeaux très bien fait qui continuera de se développer pendant de longues années.

Jean-Pierre Moueix Saint-Émilion 2018. Vin rouge, 750 ml. 24,55$ (section Cellier)

Sur ce, santé!

Jessica et son équipe