La saveur du jour
Des escouades à la rescousse des récoltes
À cause de la difficulté à faire entrer au pays les nombreux travailleurs étrangers qui œuvrent habituellement dans les champs, la saison agricole est particulière. Pour sauver les récoltes et s’assurer que les étals des marchés pourront être remplis de produits locaux, des initiatives s’organisent.
En mars, les Québécois ont été appelés à travailler dans les champs pour pallier le manque de main-d’œuvre étrangère. Mais pour diverses raisons – arrivée (même tardive) des travailleurs étrangers, manque de temps ou complexité du programme gouvernemental –, ils seront moins nombreux que prévu à prêter main-forte à temps plein cet été. À ce jour, seulement 337 volontaires québécois sur les 10 600 candidatures reçues avaient été recrutés dans les champs.
Mais qu’à cela ne tienne: certaines initiatives spontanées voient le jour afin de prêter main-forte, ne serait-ce que pour un court moment, à des agriculteurs qui pourraient sinon voir leurs récoltes gaspillées.
Les producteurs d’asperges ont par exemple sonné l’alarme récemment alors qu’ils songeaient à faucher une partie des terres faute de main-d’œuvre pour récolter les légumes. Amélie Coulombe, copropriétaire de la ferme Jacques Coulombe et fils, fondée par son grand-père, a décidé, en l’absence de ses travailleurs étrangers habituels, de lancer un appel à l’aide, auquel surtout des femmes ont répondu. Une vingtaine de vaillantes Québécoises sont donc présentement dans ses champs de l’île d’Orléans afin de «sauver le monde une asperge à la fois».
De son côté, la ferme Laviolette à Saint-Étienne-des-Grès, en Mauricie, se voit donner un coup de pouce, aussi pour sa cueillette d’asperges, par une dizaine d’étudiants du secondaire qui n’ont présentement pas d’école.
Quant à elle, l’organisation Compagnons Maraîchers organise depuis des années des excursions d’une journée ou deux pour aider des agriculteurs qui ont des besoins temporaires. Elle est en train de s’adapter pour proposer des solutions qui respecteraient les mesures de sécurité en vigueur cette saison. «Parce que les agriculteurs ont encore besoin d’aide», dit Olivier Côté-Thibault, président-fondateur de l’organisme.
Plus que jamais même.