La saveur du jour
Cuisiner la banique
Pain plat, simple et savoureux, la banique fait partie de nos racines. Elle est à apprivoiser et à adopter.
Le pain banique est toujours nommé quand il est question de l’alimentation des peuples autochtones. Et il est vrai que dans les familles, ce pain, d’une simplicité désarmante à préparer, est encore dégusté régulièrement.
Pourtant, la banique n’est pas originaire des communautés autochtones. «Ce pain plat est venu aux autochtones au contact des Européens. Parce qu’avant l’arrivée des colonisateurs, nous n’avions jamais mangé de farine!», rappelle Derrick Pottle, un Inuit originaire de Rigolet, au Labrador. Nous l'avons rencontré lors d’un voyage sur le Ocean Endeavor de Adventure Canada.
D’ailleurs, lors d’un arrêt dans la communauté de Kangiqsualujjuaq, au Nunavik, on a accueilli chaleureusement les croisiéristes avec, entre autres, sous une tente chauffée, du thé du Labrador et des morceaux savoureux de baniques cuites sur un petit four. Un vrai délice !
Selon Derrick Pottle, chasseur professionnel, dans les communautés inuites, les rôles sont encore assez traditionnels. «Souvent, les hommes chassent et les femmes cuisinent.» De son côté, puisqu’il vit seul, il a toutefois dû apprendre à cuisiner. «La recette du pain banique est toujours sensiblement la même, explique-t-il. Eau, farine, sel, poudre à pâte et huile.» Selon lui, c’est la façon de la cuire – sur un bâton au-dessus d’un feu, au four ou dans une poêle à fond épais – qui fera la plus grande différence.
Bien que la banique soit délicieuse telle quelle, on peut aussi s’amuser à la réinventer en ajoutant des canneberges, des raisins secs ou de la cannelle, par exemple. Une jolie façon de faire un clin d’œil à une longue tradition.