La saveur du jour
Cœur de fermière, un livre à dévorer
Tant qu’on ne met pas les mains à la terre, il est difficile d’imaginer tout le travail qui se cache derrière les récoltes. Le livre de la nutritionniste et néo-fermière Julie Aubé lève le voile sur tous les apprentissages faits en lançant sa microferme dans la région de Chaudière-Appalaches. Cœur de fermière. Récits de verger, de poules et de biodiversité, un livre fascinant en hommage à ceux qui nous nourrissent.
À 35 ans, Julie Aubé concrétise son rêve: celui d’acheter une maison près du fleuve et de travailler la terre qui l’entoure. Mais, bien qu’elle navigue dans le milieu de l’alimentation depuis plusieurs années et qu’elle ait rencontré nombre de producteurs pendant sa carrière, elle n’a jamais eu de ferme. Son récit, touchant et captivant, retrace donc toutes les réflexions, les erreurs et les apprentissages que fera Julie pendant cinq ans.
Si la nutritionniste n’en est pas à son premier livre, c’est la première fois qu’elle ouvre autant la porte de son intimité et qu’elle se dévoile dans toute sa vulnérabilité dans ce qui est une continuité tout en beauté de son parcours. En effet, cela fait des années que Julie Aubé fait la promotion du «manger près» et du travail des producteurs grâce à son rôle de porte-parole de la Semaine québécoise des marchés publics et aux trois livres publiés avant celui-ci. Mais, «à force d’avoir le territoire dans les veines et les fermiers comme idoles, j’ai décidé d’aller m’enraciner à la campagne», écrit-elle dans Cœur de fermière.
Plantation d’un verger, récolte de légumes, entretien d’une vieille maison, adaptation au climat, retour sur les bancs d’école, acquisition de poules pondeuses, ouverture d’un kiosque de bord de route, confection de pâtes fraîches… l’apprentie fermière raconte généreusement son aventure parsemée de défis, d’adaptation et de nouvelles connaissances.
Qu’on soit ou non intéressé au milieu agricole, la lecture est pertinente: pour mieux apprécier nos aliments, pour voir autrement le précieux travail des producteurs, pour comprendre les aléas de nos quatre saisons, pour avoir envie de cuisiner plus local…
Un livre dont Christian Bégin signe la préface et qui prend peut-être encore plus de sens alors qu’approche la saison des récoltes.