La saveur du jour
Camellia Sinensis ou l’art du thé
Il y a 25 ans, le thé en sachet avait la cote au Québec. La maison de thé Camellia Sinensis est venue brasser les cartes et a su depuis faire connaître l’art du thé en feuilles.
Tout a commencé en 1997 par un voyage à Prague fait par Hugo Americi. C’est là que le Québécois découvre les salons de thé d’inspiration asiatique. L’année suivante, il ouvre le sien à Montréal même si, à l’époque, «le thé n’est pas très populaire». L’endroit connaît pourtant un franc succès, preuve que les Québécois sont mûrs pour en apprendre plus sur la dégustation de cette boisson millénaire venue d’Asie.
Parce que, oui, il y a beaucoup à apprendre quand vient le temps de goûter le thé. Ceux qui s’y connaissent estiment même que la dégustation de thé est équivalente à la sommellerie. Il existe d’ailleurs une certification en sommellerie de thé qui permet de maîtriser la complexité de cette boisson. «Selon le terroir, le choix des plantes, les variables climatiques, le savoir-faire des artisans et la manière dont on les prépare, les thés offrent une myriade de caractéristiques et de goûts», a expliqué au Devoir Kevin Gascoyne, l’un des quatre actionnaires. D’ailleurs, les écoles de thé de Camellia Sinensis à Montréal et à Québec offrent une vingtaine de formations différentes, preuve que le monde est vaste!
C’est certainement l’ouverture vers cet univers qui était jusque-là méconnu qui a charmé les Québécois. Ces derniers se sont mis à apprécier la sélection de 200 thés proposés par Camellia Sinensis soigneusement choisis parmi les 17 000 (!) échantillons goûtés au fil du temps.
En 25 ans, la petite maison de thé devenue grande a aussi fait parler d’elle pour ses livres qui ont remporté les honneurs et ont été traduits jusqu’en Russie et en Corée, pour l’ouverture de boutiques à Québec et à Montréal, pour ses partenariats avec des entreprises d’ici, et pour les nombreux liens tissés avec des producteurs de thé en Chine, à Taïwan, au Japon, en Inde, au Sri Lanka ou au Vietnam.
Les feuilles de thé ne viennent pas du Québec, certes, mais la province peut tout de même se vanter d’avoir de vrais pros du domaine. Et les 25 ans que célèbre Camellia Sinensis cet automne sont l’occasion de lever sa tasse de thé aux pionniers qui ont eu cette idée farfelue d’un salon de thé dans les années 1990 et qui ont fait sortir le thé de son sachet.