La saveur du jour
Bocuse d’Or: un Québécois parmi les grands
C’est une des plus grandes (sinon LA plus grande) compétitions culinaires au monde, et cette année, un Québécois est bien placé pour remporter le concours du Bocuse d’Or, qui aura lieu en France en janvier 2023.
«Entraînement», «sacrifices», «compétition», «coach», «athlètes»… les termes utilisés pour parler du fonctionnement et de la participation au Bocuse d’Or évoquent ceux utilisés pour parler des Jeux olympiques.
Samuel Sirois, chef et professeur à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) à Montréal, rêve depuis longtemps d’avoir sa place au concours du Bocuse d’Or, une compétition mondiale imaginée en 1987 par le chef français Paul Bocuse. Il avait tenté sa chance dans le passé, mais n’avait pas pu se classer. «Je n’étais pas prêt», dit-il aujourd’hui.
Cette fois, grâce à son assiette végétarienne qui devait mettre le quinoa en valeur et à son plateau thématique de saumon inspiré d’un voyage fait dans la vallée de la Matapédia, il y est arrivé et a même remporté la médaille d’argent aux demi-finales, qui ont eu lieu au Chili en juillet dernier.
Ses plats, réalisés en équipe avec son commis Léandre Legault-Vigneau et son coach Gilles Herzog, lui ont permis de remporter une place convoitée. Cette réussite lui ouvre la porte des finales, qui auront lieu en janvier prochain à Lyon et qui mettront 24 pays en compétition.
Entraînement intensif
Pour s’y préparer, depuis des mois, les trois membres de l’équipe se retrouvent six jours par semaine dans un local de l’ITHQ parfaitement identique à la cuisine où ils performeront lors de la compétition.
Pour cette grande finale, en 5h30 précisément, les participants auront à imaginer, entre autres épreuves, un plateau pour 15 personnes qui mettra en vedette la lotte et les légumineuses.
Ce qui inspire le chef qui représente le Canada? «Les Premières Nations, qui sont les peuples qui ont fondé le Canada, ainsi que toutes les communautés qui influencent notre cuisine depuis. Je crois qu’au Québec, on peut utiliser des ingrédients de diverses cultures avec une fluidité impressionnante et ça vient de toute la diversité qui fait notre cuisine.»
Un rayonnement important
Alors que Samuel Sirois et Léandre Legault-Vigneau étaient invités à un événement de l’Office montréalais de la gastronomie le 1er novembre dernier pour parler de leur expérience, Francis Reddy, qui animait la discussion, a déploré qu’on n’entende pas davantage parler de ce concours, le plus prestigieux du monde gastronomique, qui a lieu tous les deux ans, et de la présence des Canadiens à la prochaine finale.
Chaque année d’ailleurs, des milliers de spectateurs en liesse assistent à l’événement, conférant au lieu une ambiance «digne d’un stade». «Je suis fier de faire rayonner Montréal et l’ITHQ grâce à ce concours», a dit le chef qui pourrait offrir à la gastronomie d’ici une reconnaissance internationale s’il réussit à se classer en bonne position en janvier prochain.