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19 novembre 2024Auteure : Véronique Leduc

La saveur du jour

À boire: le thé du Labrador

Quand les températures fraîches arrivent et que les jours raccourcissent, il est temps de retrouver les boissons chaudes qui réchauffent et réconfortent. Cet hiver, pourquoi ne pas ajouter à votre collection une herbe issue de notre histoire et de notre territoire, le thé du Labrador?

Le thé du Labrador se trouve dans les forêts tempérées mixtes et boréales, en Amérique du Nord surtout, mais aussi au Groenland, en Allemagne et en Grande-Bretagne. L’arbuste pousse particulièrement bien lorsqu’il est entouré d’épinettes, de lichens ou de pins et dans les endroits tourbeux et près des roches dénudées. On le trouve donc beaucoup dans les grands espaces du Nord québécois.

Sur le terrain, on reconnaît le thé du Labrador par ses feuilles longues et les petits poils blancs qui recouvrent l’un de ses côtés.

L’arbuste pousse particulièrement bien lorsqu’il est entouré d’épinettes, de lichens ou de pins et dans les endroits tourbeux et près des roches dénudées. Photo: Henry Schneider, Unsplash

Une plante qui fait partie de nos racines

La plante est importante depuis très longtemps pour les peuples autochtones, qui l’ont intégrée à leur quotidien: en cas de pénurie de tabac, ils fumaient du thé du Labrador ou, lorsque le moment de l’accouchement approchait, certaines femmes en préparaient une décoction.

De leur côté, les Cris mâchaient les feuilles avant de les mettre sur leurs blessures pour aider à la cicatrisation et l’on dit même que certaines nations le fumaient dans le calumet de paix. Il a ensuite vite conquis les premiers colons en Nouvelle-France, et selon certains, c’est le thé «que l’on buvait avant l’arrivée du thé chinois».

Depuis quelques années, le thé du Labrador retrouve ses lettres de noblesse, parce qu’il est issu de notre territoire, mais aussi pour sa saveur piquante et délicate que certains associent au sapin. On l’appelle «thé» à tort puisqu’il ne contient pas de théine ni de caféine: on parle plutôt d’une infusion.

Son utilisation la plus fréquente est donc en tisane, mais on peut aussi se servir des feuilles pour parfumer un sorbet ou une sauce, ou ajouter du sucre et du citron pour transformer une eau en tisane glacée.

Il est aujourd’hui facile de faire ses provisions, entre autres en visitant des sites qui vendent des produits d’ici, comme Camellia Sinensis, Gourmet Sauvage ou Racines Boréales.