Photo: Daniel Daignault

Rencontre avec l’épicurienne Isabelle Huot

Doit-on encore présenter Isabelle Huot? Cette docteure en nutrition et entrepreneuse à succès est présente dans les médias depuis plus de 25 ans. À l’occasion du Mois de la nutrition, elle nous parle de sa passion pour la gastronomie.


Isabelle, depuis quand et pour quelles raisons vous êtes-vous lancée dans le domaine alimentaire?

Eh bien, je voulais à la base être missionnaire en Afrique. Mais en réalisant mes études en nutrition, j’ai compris que je pouvais aider les gens en leur donnant des outils pour améliorer leurs habitudes alimentaires. C’est donc en partie ce qui m’a amenée à intégrer les rangs de la presse gastronomique il y a 27 ans. Mais c’est aussi ma gourmandise naturelle et ma passion pour les voyages qui m’ont poussée dans les médias. En fait, pour être honnête, je cherchais surtout à rentabiliser mes voyages en faisant des chroniques à cette époque!

Quelle place occupe la gastronomie dans votre vie?

Une place immense! C’est à mes yeux une grande passion qui est intimement liée aux voyages et à la découverte. Et elle est aussi importante pour moi que la nutrition elle-même. J’ai jusqu’à aujourd’hui visité 65 pays, et chaque fois, la culture culinaire y a été primordiale. J’adore découvrir des marchés publics, des grandes tables comme des toutes petites, goûter à plein de choses, suivre des cours de toutes sortes. Là, je reviens juste de Savoie, où je me suis régalée de fromage Beaufort, de charcuteries, de lardons, de vins de Savoie. Je réalise aussi au moins un voyage viticole par an, et je me rends religieusement à l’événement annuel du Wine Spectator chaque année. C’est vous dire à quel point je suis gourmande!

«J’adore découvrir des marchés publics, des grandes tables comme des toutes petites, goûter à plein de choses, suivre des cours de toutes sortes.»

Le quotidien d’une nutritionniste peut-il être réellement gourmand?

Absolument! Il dicte même ma façon de vivre. Moi, mon petit plaisir du quotidien, c’est de me rendre au marché après le bureau et d’y acheter ce qui me fait envie, selon l’inspiration du moment. Ce n’est sans doute pas la manière la plus économique de magasiner, mais j’adore ça! Alors, en semaine, j’y vais pour des choses assez simples, comme une frittata ou des salades créatives. Mais le weekend, j’aime faire des choses plus élaborées, avec deux ou trois services. J’ai aussi de mes péchés mignons. Il me faut du chocolat noir tous les jours. Je suis également une fan finie de crème glacée. J’en mange jusqu’à trois fois par jour quand je me rends en Italie, ha! ha! Et puis, même si ce n’est pas recommandé pour mon taux de cholestérol, j’adore vraiment les fromages, surtout ceux à pâte ferme comme du gruyère ou des tommes.

Il y a aussi une dimension viticole à votre gourmandise, n’est-ce pas?

Effectivement, je suis passionnée par les vins. J’ai même obtenu il y a deux ans les exigeants diplômes WSET 2 et 3 pour approfondir mes connaissances, et j’aimerais plus tard faire mon niveau 4 pour en savoir encore plus. Le vin, c’est presque une religion dans notre quotidien avec mon conjoint. Nous en consommons cinq soirs par semaine et avons chacun nos préférences. Moi, j’apprécie beaucoup les grands vins blancs de Bourgogne et les chablis. Quant à mon conjoint, c’est un inconditionnel des champagnes. Nous en achetons jusqu’à trois bouteilles par semaine, issues de grandes ou de toutes petites maisons. Bref, le vin fait partie intégrante de mon amour pour la gastronomie.

«Mon conjoint est un inconditionnel des champagnes.» Isabelle Huot avec l'œnologue de Veuve Cliquot.

La gastronomie vous a-t-elle inspirée professionnellement?

J’ai toujours évolué dans la sphère alimentaire, alors le lien est évident. Mes chroniques, mes livres, mes consultations privées, tout est en rapport avec la nourriture et le rapport qu’on entretient avec. C’est d’ailleurs pour permettre aux personnes qui n’avaient pas le temps de cuisiner que j’ai commencé dès 2011 à proposer des plats prêts-à-manger.

En terminant, avez-vous été confrontée à des freins pour vous affirmer dans le secteur alimentaire?

Personnellement, je n’ai jamais subi de machisme dans mon milieu, et j’ai vraiment bénéficié en tant qu’entrepreneuse de beaucoup de soutien, de subventions et de mentorat. En devenant membre du Réseau des Femmes d’affaires du Québec, j’ai même trouvé une communauté de femmes bien plus solidaires que ce que j’avais connu auparavant parmi les nutritionnistes. Mais il ne faut pas se leurrer. Si mes affaires marchent, c’est que je suis très investie dans mon entreprise, que j’y déploie beaucoup d’efforts et que j’en gère tous les aspects. Je ne suis pas seulement une photo qui s’affiche sur des produits, ça, je peux vous le dire!