Politique alimentaire : le Canada dans nos assiettes
Il y a de ces choses qui tombent sous le sens. Comme de se préoccuper de l’accès à des aliments abordables pour tous, d’améliorer la salubrité des aliments, de préserver la qualité des sols, de l’eau et de l’air de notre pays, de produire une plus grande quantité d’aliments de meilleure qualité. Pourtant, c’est seulement maintenant que le Canada se penche sur ces questions grâce à la construction d’une politique alimentaire qui pourra guider les décisions du pays en la matière.
Ce sont ces quatre thèmes qui guideront la construction de la nouvelle politique alimentaire canadienne annoncée cette semaine, première du genre au pays. Cette dernière souhaite entre autres s’attaquer à notre façon de produire des aliments, veut diminuer le gaspillage alimentaire, entend mettre en valeur la production locale, vise à aider les petits producteurs et à encourager la bonne gestion des ressources qui permettent de produire des aliments.
En gros, le gouvernement fédéral s’intéresse, avec cette politique alimentaire à venir, autant à ce qui pousse dans nos champs qu’aux conditions de production, qu’à la chaîne qui mène ces produits jusque dans les épiceries. Ainsi, on est en mode «de la terre à la table».
Trop peu, trop tard?
J’ai envie de dire «il était temps». Si, pour le moment, les initiatives inspirantes viennent surtout de communautés, d’organismes ou de producteurs conscients de leur environnement, c’est le pays qui devrait, selon moi, prendre un rôle de leader en la matière. C’est d’ailleurs aussi l’avis du président de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, qui, bien que de grandes parties de l’agriculture soient de compétence provinciale, croit que la politique canadienne pourrait donner les orientations qui guideraient les programmes liés à l’alimentation.
Le Canada n’est pas le premier à vouloir repenser sa politique alimentaire. Au cours des dernières années, l’Australie, l’Écosse, l’Irlande, le Pays de Galles et le Royaume-Uni ont créé leur stratégie.
Bien sûr, il est encourageant de constater que notre gouvernement se penche à son tour sur ces questions primordiales pour la société, l’économie, la santé et l’environnement. Mais il va falloir que les conclusions soient présentées avec des outils concrets et une forte volonté gouvernementale puisque c’est tout un modèle économique qui est à revoir.
Première activité de mobilisation? Le gouvernement a lancé un sondage en ligne qui vise à cerner les priorités alimentaires des Canadiens auquel tout le monde est invité à répondre. Quelles sont les vôtres?