Le retour de trois classiques du temps des Fêtes
On les croyait depuis longtemps tombés dans l’oubli et pourtant, ils reviennent en force et refont leur place dans nos menus des Fêtes. Un peu comme s’ils nous offraient le réconfort d’un temps passé en nous replongeant dans des traditions. Faites de nouveau place au pain sandwich, à l’aspic et au lait de poule.
Le pain sandwich
La tradition du pain sandwich est bien ancrée dans certaines familles depuis toujours, mais pouvait être considérée comme désuète pour d’autres. Pourtant, ce pain moelleux et goûteux vole de nouveau en vedette sur nos tables et chaque chef propose sa recette, de Josée di Stasio à Marilou en passant par Ricardo. On trouve même sur OHdio un épisode paru tout récemment qui retrace les origines du pain sandwich.
Ce long pain qui prend des airs de gâteau est composé des trois salades qu’on trouve souvent dans les sandwichs, soit de poulet, de jambon et d’œufs (un peu comme si on avait tous les sandwichs dans la même bouchée, peut-on lire sur Mordu), qu’on étalera en alternance sur les étages d’un pain tranché horizontalement avant d’enrober le tout de fromage à la crème. D’ailleurs, son origine viendrait de là: on raconte que ses débuts sont inspirés des publicités de fromage à tartiner du siècle dernier.
La recette du pain sandwich est différente dans chacune des familles qui ont conservé cette tradition. Certaines familles vont même jusqu’à enrober le pain de Cheez Whiz au lieu de fromage à la crème (c’est d’ailleurs la version que propose Ricardo). Et chaque chef le décore à son goût: avec de la menthe, de la ciboulette, des olives, du poivron, des radis, du persil ou de petits cornichons. Il y a de la place pour la créativité même dans les traditions!
L’aspic
On aime l’aspic ou on le déteste. D’ailleurs, le met gélatineux a été désigné récemment à l’émission de radio Puisqu’il faut se lever, au 98,5, comme faisant partie des recettes les moins appréciées des traditions culinaires québécoises. Dès le lendemain, le chef Louis-François Marcotte s’est porté à la défense de l’aspic en partageant la recette de sa mère. Pour lui, ce met est une tradition familiale importante qui représente «le souvenir parfait de l’accompagnement de légumes en gelée».
Il n’est pas le seul à remettre au goût du jour le met boudé par plusieurs. En effet, sur Pinterest et Instagram, des centaines de photos d’aspics multicolores apparaissent quand on tape le mot dans le moteur de recherche. On en trouve de toutes les sortes: au poulet et aux cornichons épicés, aux légumes et Jell-O à la lime, au fromage et au thon… L’important, c’est que le tout soit enrobé d’une gelée qui donne à l’aspic son apparence impressionnante.
Michel Lambert, historien de la cuisine familiale du Québec, raconte que c’est un Américain, l’inventeur de la marque Jell-O, qui aurait eu l’idée de publier des recettes d’aspics de légumes à faire avec un paquet de Jell-O afin de mousser ses ventes. Le plat serait apparu chez nous dans les années 1950 et s’est mis à faire partie des repas festifs du temps des Fêtes. Selon lui, c’est l’aspic au chou et celui au jus de tomates qui étaient à l’époque les plus populaires dans les familles d’ici.
Le lait de poule
Le lait de poule, souvent appelé «eggnog» même par ceux qui parlent français, semblait disparu du radar, mais fait son retour depuis quelques années. On trouve plusieurs recettes variées sur le web et on peut goûter différentes versions dans les cafés de la province.
Sa consommation est souvent associée au temps des Fêtes puisque la cannelle, la muscade et les œufs qui le composent étaient autrefois des ingrédients considérés comme des produits de luxe.
On dit que ce lait onctueux aurait des racines britanniques très anciennes, mais qu’il aurait peu à peu fait sa place partout dans le monde et jusqu’au Québec. D’ailleurs, on trouve chaque année sur les tablettes de nos épiceries des versions commerciales et prêtes à boire du lait de poule à l’approche le temps des Fêtes. La plupart des grandes marques de lait proposent d’ailleurs leur lait de poule.
Le lait de poule porte ce nom parce qu’on ajoute des œufs au lait. On y trouve aussi de la crème, du sucre, de la vanille, de la muscade, de la cannelle, et parfois de l’alcool fort.
L’an dernier, quand le journal Métro a demandé au chef pâtissier Rémy Couture, de Crémy, comment expliquer la mode du lait de poule, ce dernier avait affirmé que selon lui, «revisiter les traditions saisonnières vient toucher la fibre nostalgique des consommateurs».
Après tout, le temps des Fêtes est la période de l’année tout indiquée pour plonger dans les traditions… alors pas étonnant que ces classiques du siècle dernier refassent surface: pour plusieurs, ils ont probablement un petit goût de leur enfance.