La mode est aux brunchs
Il se passe quelque chose avec les brunchs depuis quelques années. Fini, le temps où le choix, les midis de fin de semaine, se limitait à des œufs et du bacon. Désormais, à l’heure du brunch, les possibilités sont infinies et l’imagination des établissements semble être sans limites. Des blogueurs et des médias ont trouvé là un nouveau sujet de prédilection.
Le brunch, selon le Larousse, serait un mélange entre le «breakfast» (déjeuner) et le «lunch» (dîner). Il aurait vu le jour à La Nouvelle-Orléans à la fin des années 1890.
Certains estiment que le brunch est devenu un marqueur d’identités et de classes sociales. «Dans les plus grands centres urbains, le brunch est une manière de se distinguer ou de montrer qu’on est cool», rapporte la sociologue Farha Ternikar, auteure du livre Brunch : A History, dans un entretien publié dans le Devoir.
Selon Shawn Micallef, chroniqueur au Toronto Star, le brunch permettrait de définir son identité, comme le font musique ou vêtements.
Bruncher et bloguer
Depuis quelques années, des blogueurs réservent des sections entières au brunch. C’est le cas de Laure Juilliard. Sur Une Parisienne à Montréal, elle a écrit des dizaines de billets à propos des brunchs offerts par quartier.
Sur Tellement Swell, Eve Martel consacre aussi plusieurs entrées à ses avis sur les brunchs qu’elle a testés. Même chose sur Montreal Addicts, les Zurbaines, les Tuyaux bouffe, Tastet et sur une dizaine d’autres blogues provenant d’initiatives personnelles.
L’engouement est le même en région. Par exemple, sur le blogue de Tourisme Trois-Rivières, sur celui de Tourisme des Moulins ou de Tourisme Outaouais, on trouve au moins un billet portant sur les meilleurs endroits pour bruncher dans la région.
Le blogue On déjeune est même entièrement consacré à ce repas. Avec ses photos léchées, ce blogue lancé par des jeunes, porte le brunch aux nues. Un hashtag très populaire en est même inspiré. Sur le réseau social de photos Instagram, #ondejeune regroupe près de 20 000 photos!
Les médias s’en mêlent
Les médias ont eux aussi embarqué à pieds joints dans la tendance. Le Dinette Magazine, fait à Montréal, a même consacré, en janvier 2016, son deuxième numéro en entier aux brunchs.
Puis, même dans les médias plus traditionnels, on hésite plus à dresser les palmarès des meilleurs endroits pour déjeuner-diner. Le Journal Métro a publié sa liste des meilleurs brunchs de Montréal pour 2016. L’hiver dernier, le Voir avait proposé une liste des meilleurs brunchs des Fêtes à Québec. Puis, La Presse et Le Devoir publient maintenant des critiques à propos des brunchs testés dans divers établissements.
C’est vrai que cela peut aider à s’y retrouver puisque désormais santé, sucré, salé, léger, gourmand, classique, végé, exotique ou 100% local, le brunch se décline à toutes les sauces.
Une passion mondiale
Cet engouement pour le brunch est mondial, dans les grandes villes mais aussi en région, où les gens connaissent LA place où s’attabler dans les environs. La sociologue Farha Ternikar affirme d’ailleurs, toujours dans Le Devoir, que la «mondialisation a aussi contribué à sa propagation, particulièrement dans des coins de l’Asie et du Moyen-Orient, où l’on s’y rend le dimanche, mais aussi le vendredi dans les cultures musulmanes.»
Finalement, si on en croit les articles, les palmarès, les billets de blogues, les photos et les hashtags à son sujet, le brunch n’est pas près de perdre de son lustre. D’ailleurs, la sociologue estime «que ce repas, qui continuera de puiser aux tendances culinaires de l’heure, est promis à un bel avenir. Et que nous continuerons à brandir le brunch comme une manière de nous distinguer socialement.»
Avez-vous hâte au week-end?