4 habitudes alimentaires que la pandémie aura (peut-être) changées
On en parle depuis un an et souvent de façon négative parce que c’est vrai qu’elle apporte de très nombreux défis, mais la pandémie offre aussi son autre côté de la médaille. Dans le domaine alimentaire, les impacts qu’elle a et les traces qu’elle pourrait laisser derrière sont parfois positifs. Qu’est-ce que la pandémie laissera dans nos assiettes, une fois qu’elle sera derrière nous?
On mangera plus d’aliments d’ici
Depuis plus d’un an maintenant, l’alimentation locale est sur toutes les lèvres. L’insécurité alimentaire initiale qu’a provoquée la pandémie (il n’y a qu’à penser à la ruée vers les épiceries afin de faire des provisions) a rapidement mené à des réflexions quant à la viabilité de notre système alimentaire.
À cause de la fermeture des frontières et de l’incertitude mondiale ambiante, les consommateurs et les gouvernements ont plus que jamais constaté l’importance d’établir une certaine autonomie alimentaire afin d’être moins dépendant des autres en cas de crise.
D’ailleurs, avec l’adoption de certaines mesures, le gouvernement provincial entend faire augmenter de 10% le niveau d’autonomie alimentaire de la province, qui pourrait atteindre un peu plus de 50%.
Des mois après le début de cette pandémie mondiale, la volonté d’offrir plus d’aliments d’ici est bien tangible. Les paniers des fermiers de famille sont en grande demande, les épiciers offrent plus d’aliments locaux, des stratégies sont adoptées par le gouvernement pour augmenter les espaces en serres et certains arrondissements s’y mettent aussi, comme c’est le cas de Rosemont–La-Petite-Patrie, qui a planté des arbres fruitiers dans ses parcs et qui a aménagé des espaces pour créer des «jardins libres».
On saura faire notre pain et nos semis
Il y a un an, les pains maison et les semis volaient la vedette sur les réseaux sociaux. La crise et le besoin de réconfort (et le temps supplémentaire passé à la maison) ont poussé plusieurs personnes qui n’avaient jamais fait leurs pains ou leurs semis à tenter l’expérience. D’ailleurs, dans les épiceries, la farine et la levure étaient, au printemps dernier, souvent en rupture de stock et, si le terme était plutôt rare avant mars 2020 sur les réseaux sociaux, on compte maintenant des dizaines de milliers de publications avec le mot-clic #painmaison sur Instagram.
Gageons que même lorsque la pandémie sera derrière nous, ce savoir continuera à servir à plusieurs.
On jardinera avec des semences locales
D’ailleurs, pour faire leurs semis en prévision du potager à venir, plusieurs Québécois se sont tournés vers des semences locales et ancestrales pour leur côté plus responsable et plus durable. En effet, les semences ancestrales sont davantage adaptées à notre climat.
On estime que l’an dernier, 2,9 millions de ménages québécois auraient jardiné et que ce nombre va continuer d’augmenter cet été.
Cet intérêt pour le jardinage et cette conscientisation de l’importance de bien choisir ses semences laisseront certainement leur marque dans l’avenir. D’ailleurs, de plus en plus d’articles et de livres sur le sujet sont publiés et déjà, les semenciers québécois remarquent cette année que l’engouement pour leurs produits et pour le jardinage est encore bien présent.
On emportera les restos à la maison
C’est bien connu: les temps sont extrêmement difficiles pour les restaurateurs de la province et depuis un an, de nombreux établissements ont fermé leurs portes. À Montréal seulement, une trentaine de restaurants, dont certains sont des institutions, ont annoncé la fin de leurs opérations.
Afin de survivre, de nombreux restaurateurs ont décidé d’ouvrir un coin épicerie dans leur local afin de proposer des produits pour emporter. Et certains y voient des avantages, comme celui d’attirer une nouvelle clientèle et de faire connaître l’établissement. Certains restaurateurs disent d’ailleurs déjà que leur section épicerie est là pour de bon.
Même son de cloche pour ce qui est des plats à emporter, un créneau que plusieurs ont été forcés de développer pour survivre. Mais quand ils pensent à «l’après-pandémie», certains, comme c’est le cas de Martin Picard, du Pied de cochon, ne sont pas fermés à l’idée de conserver la formule pour emporter tellement elle a eu du succès.
Bref, la pandémie, dont on a pour la plupart d’entre nous hâte de parler au passé, a tout de même ses impacts positifs sur le plan alimentaire. D’ailleurs, si plusieurs rêvent à «un retour à la normale», la fermière de famille Véronique Bouchard se questionne quant à elle, dans une bande dessinée, sur le retour souhaité de cette normalité et estime que certaines nouvelles habitudes alimentaires seront à conserver.