UN17: un complexe résidentiel durable à Copenhague

Peut-on transformer les déchets en bâtiments? C’est le tour de force que comptent bien relever les firmes d’architecture danoises Lendager Group et Årstiderne Arkitekter avec le projet UN17. Aperçu de ce village en matériaux recyclés.

Le complexe de 400 logements, qui commencera à prendre forme cette année dans le quartier Ørestad de Copenhague, sera construit à partir de déchets recyclés et de matériaux non toxiques. Selon Lendager, les «matières seront ramassées et transformées localement, créant du même coup des emplois sur place».

Image © Lendager Group

Les concepteurs intégreront les 17 objectifs de développement durable des Nations unies dans le projet, d’où son nom. En plus de répondre à de hautes normes environnementales, le village mettra l’accent sur la création d’un mode de vie durable et d’une communauté sociale. Les toits-jardins encourageront de leur côté la biodiversité.

Image © Lendager Group

À terme, l’ensemble comptera cinq immeubles résidentiels construits en béton, en bois et en verre recyclés. Les systèmes de collecte des eaux de pluie permettront de réutiliser 1,5 million de litres d’eau par année, notamment pour les salles de lavage communes.

Les habitants auront le choix entre 37 types de logements, avec une combinaison d’unités pour les familles et d’appartements pour personnes âgées. 3 000 mètres carrés du complexe de 35 000 mètres carrés seront pour leur part dédiés à des espaces communs à l’usage des résidents et des voisins du quartier.

Image © Lendager Group

On retrouvera également un centre de conférence, un restaurant bio, des serres et des installations pour partager les aliments, afin d’encourager les gens à cultiver leur nourriture et à diminuer le gaspillage. Les architectes espèrent aussi que le projet fera des petits ailleurs dans le monde. À quand un projet semblable au Québec?

Le match parfait de Jessica Harnois et Sonia Lizotte

Les accords mets-vins ont la cote, car rien de plus délicieux qu’un plat dont les saveurs sont mises en valeur par les propriétés d’un vin bien assorti. Le bon plat avec le bon vin et vice-versa, c’est Le match parfait. Et c’est le titre parfaitement choisi pour un livre fort pratique pour créer les meilleurs accords que signent notre sommelière Jessica Harnois et Sonia Lizotte, qui se décrit comme une créatrice de saveurs.

L’ouvrage est sans prétention. On y trouve des recettes raffinées comme les Pêches rôties au chèvre et au miel ou la Gaspacho de courgettes ou encore les Crevettes grillées et polenta, mais on y retrouve aussi des plats de tous les jours ou des plaisirs coupables, comme le Mac and cheese ou les Nouilles épicées au bœuf. Mais qui a dit qu’on ne pouvait pas aussi trouver le parfait accord pour ces plats plus simples? Ainsi, saviez-vous qu’il est intéressant de marier les vins québécois avec les fromages, surtout lorsque ceux-ci viennent du Québec? La Cantina offre une belle acidité et une rondeur en finale qui accompagnent le fromage à merveille. Ce mac and cheese sera bien équilibré grâce à ce vin!

C’est donc le pari réussi qu’ont fait les deux auteures. À souligner, le travail d’édition de Guy Saint-Jean Éditeur. Photos pleine page magnifiques pour chaque plat. Chaque recette avec son choix de vin tient sur une seule page, rendant la navigation simple. Et pour reprendre un système de classement qu’apprécient les Québécois, les plats et les vins sont proposés sous différentes pastilles. Vert tendre pour les vins délicats et légers, vert plus soutenu pour les vins fruités et doux, rouge foncé pour les aromatiques et souples et ainsi de suite.

Les recettes sont donc regroupées par pastille de vins. Et en début de chapitre, les particularités des vins de chaque pastille sont expliquées. Au total, dix pastilles, incluant les rosés et les bulles. Avis aux végétariens, vous y trouverez également votre compte.

Jessica Harnois ne se contente pas de nommer le vin proposé pour le plat. Elle le décrit, explique pourquoi la bouteille en question est un bon choix et spécifie le code SAQ et le prix. Une note explicative, afin de pouvoir opter pour d’autres bouteilles du même genre de cépage, si la curiosité nous y pousse, accompagne chaque recette. Ainsi, en complément à la recette de Saumon et sauce sucrée au pamplemousse, on peut lire: «Qui dit pamplemousse dit sauvignon blanc de la Nouvelle-Zélande! C’est un accord classique, facile à faire et délicieusement savoureux. Le saumon conférera de la richesse au plat et le vin blanc viendra équilibrer l’acidité de la sauce aux agrumes et de la chair du poisson.»

Un conseil d’accord qui, on l’aura compris, pourra être utilisé pour une autre recette mariant des ingrédients semblables. De petits encadrés donnent aussi des détails sur certains ingrédients ou plats, comme la mignonnette, un condiment traditionnellement réservé aux huîtres, qu’ont transformé les chefs au cours des dernières années.

C’est un très bon livre pour, comme le disent les auteures en préface, «démocratiser les accords mets-vins»; un bon livre de recettes pour tous les jours ou pour recevoir, et une mine de suggestions de vins à offrir en cadeau si vous connaissez le menu de ceux qui vous reçoivent, et que vous pourrez assortir de conseils d’accords…

On y retrouve la touche pétillante et le talent de vulgarisatrice de Jessica Harnois qui, rappelons-le, signe la chronique vin sur Avenues.ca, et le côté accessible de l’Escouade culinaire qu’a fondée Sonia Lizotte!

Le match parfait, Jessica Harnois et Sonia Lizotte, Guy Saint-Jean Éditeur, mars 2019, 232 pages, 29,95$

La transparence du temps de Leonardo Padura

Le polar, un genre mineur? Lisez La transparence du temps du Cubain Leonardo Padura et vous découvrirez une histoire qui devient, entre les mains d’un grand écrivain, une œuvre littéraire puissante, enrichissante, superbement bien écrite et prenante. Et cela, c’est du grand art!

Vous ne connaissez pas Leonardo Padura? Je vous le présente en quelques lignes.

Padura est un écrivain cubain qui, contrairement à beaucoup de ses compatriotes, a décidé de rester sur son île natale, contre vents et marées. Après des études littéraires, il devient journaliste culturel et donne à ses articles une saveur différente, n’ayant pas peur d’utiliser un peu de fiction. Il avoue avoir déjà interviewé un mort afin d’alimenter un article!

Au début des années 1990, il crée un personnage macho, hétéro, désabusé, alcoolique, fumeur, critique envers la société dans laquelle il vit, mais tellement fidèle en amitié, Mario Conde. Policier dans la mi-trentaine dans le premier roman, on le retrouve dans La transparence du temps revendeur de livres anciens, au seuil de la soixantaine… et pas heureux du tout de ce tournant irréversible, «l’arrivée obscène de la vieillesse».

Lors d’un lendemain de veille typique d’une nuit havanaise bien arrosée, Mario reçoit la visite d’un ancien camarade d’école, souvent victime d’intimidation, Roberto Roque Rosell. Aujourd’hui, grâce à ses activités de marchand d’œuvres d’art, il est riche. Toutefois, son amant s’est enfui avec une Vierge noire de Regla d’une valeur inestimable pour lui. Pour un généreux salaire qui le sortira temporairement de sa misère, Conde accepte le contrat et part à la recherche de cette statue.

Tout au long de son enquête, les principaux suspects sont assassinés; même la police n’arrive pas à résoudre l’affaire. Inquiétant! Mais c’est sans compter les légendaires prémonitions de notre enquêteur.

L’enquête avance au gré des rencontres avec des personnages plus ou moins coupables et souvent menteurs, cachottiers. En suivant Conde, nous explorons les deux Havane, celle des riches, des privilégiés qui profitent du système et celle des Havanais torturés par la faim et vivant dans des conditions indécentes de dénuement.

Vous avez déjà visité La Havane? Padura vous la fera parcourir à nouveau, à grands coups de descriptions, d’odeurs, de plats, de musique et de chaleur caniculaire. Vous n’y êtes jamais allé? Conde vous accompagnera avec bonheur au Parque Central ou sur le Malecón!

Comme dans la plupart des récents romans de l’auteur, l’enquête ne prend pas toute la place dans son récit. Au fil des chapitres, le romancier se transforme en historien et raconte le parcours de cette Vierge noire, en vous transportant à travers les siècles, de la Catalogne au Finistère, des Pyrénées aux batailles sanglantes des Templiers en Terre sainte. Un voyage dans le temps et dans l’espace, tout à fait passionnant, incluant une bonne dose de mystère!

La description du siège de la ville de Saint-Jean d’Acre vaut à elle seule le prix de ce roman. Ce matin du 18 mai 1291, le lecteur est projeté au cœur d’une bataille sanglante, spectateur privilégié des stratégies militaires des soldats musulmans sous les ordres du sultan Al-Ashraf. Une pièce d’anthologie!

Inutile de vous dire que j’aime cet auteur et que j’adore son personnage. Depuis le début, je suis les enquêtes de Mario Conde et j’apprécie sa mélancolie, sa «soif» de vivre et son indéfectible amitié pour ses compagnons de réflexion et de beuverie. Je me laisserais bien tenter par les repas de Josefina, les joyeuses rencontres sur la terrasse avec les nombreuses bouteilles de rhum, l’odeur du café dans la cuisine et les promenades dans les rues de la capitale cubaine en discutant littérature ou en cherchant les trésors de livres anciens!

Vous ne connaissez pas Padura? Vous êtes comme la majorité des Cubains qui n’ont pas la chance de connaitre ce compatriote, boudé par le régime en place. Alors, lancez-vous! Vous avez la chance de le découvrir et de visiter toute son œuvre. Et la plupart de ses romans sont disponibles en format poche.

En ce qui me concerne, je vous conseille:

Bonne lecture!

La transparence du temps, Leonardo Padura. Éditions Métailié, 2019. 430 pages

L’intelligence artificielle s’invite dans nos assiettes

S’il est difficile pour certains de s’y retrouver au milieu des différents messages touchant l’alimentation, l’intelligence artificielle pourrait faire partie de la solution.

Le nouveau Guide alimentaire canadien, dévoilé en janvier dernier, met en garde contre les produits transformés. Depuis quelques années, on entend également parler de transparence quand il est question de tendances alimentaires. De nouvelles règles d’étiquetage plus strictes émises par Santé Canada prendront d’ailleurs effet en 2022. Plus de doutes: le milieu de la santé et les consommateurs réalisent l’importance de savoir ce qui se trouve réellement dans les assiettes.

C’est pour cette raison que de nombreuses applications cellulaires visant à éclairer les consommateurs voient le jour, ici comme ailleurs.

Deux applications d’ici

Zoom Nutrition

Deux Québécoises viennent de lancer l’application Zoom Nutrition qui, grâce à une photo du tableau des valeurs nutritionnelles d’un produit, propose une pastille verte, jaune ou rouge ainsi que des conseils quant à sa consommation: «à consommer avec modération» ou «à éviter», par exemple.

zoomnutrition.ca

Keenoa

Aussi créée par deux jeunes Québécois, l’application Keenoa permet quant à elle de tenir un journal alimentaire grâce à des photos. L’application peut reconnaître des aliments simples, comme des fruits et des légumes, et aussi enregistrer les codes barres des aliments dégustés dans la journée. Grâce à ce suivi de l’alimentation au quotidien, Keenoa devient un outil puissant pour les nutritionnistes. Certains s’en servent déjà pour conseiller des clients.

keenoa.com

Ce n’est sûrement, là encore, que le début de ce que l’intelligence artificielle pourrait apporter à ceux et celles qui veulent mieux analyser leur alimentation. Voilà donc une avenue à surveiller dans les prochaines années.

La plus grande chute d’eau intérieure du monde pour l’aéroport Changi

La rénovation de l’aéroport Changi de Singapour tire à sa fin. Le 17 avril prochain, le nouveau terminal Jewel ouvrira ses portes. Coup d’œil sur ce diamant de verre signé par l’architecte d’Habitat 67, Moshe Safdie.

Les aéroports se transforment depuis quelques années. Lentement mais sûrement, ceux-ci essaient d’améliorer les services et le confort offerts aux passagers, misent sur l’efficacité et incluent des composantes de développement durable. Le terminal Jewel ne fera pas exception et devrait bonifier ce qui est déjà perçu comme le meilleur aéroport du monde.

L’élément clé du bâtiment de 134 000 mètres carrés? Le «vortex de pluie», la plus haute chute d’eau intérieure du monde, qui dévale sept étages depuis le toit en forme de dôme. Les orages sont fréquents à Singapour; le vortex a donc été conçu pour canaliser les eaux de pluie à une vitesse de 10 000 gallons par minute. Le courant va refroidir l’air, tandis que l’eau sera réutilisée partout dans le bâtiment. La nuit, la cascade s’illuminera grâce à des projections à 360 degrés.

Photo: Facebook Changi Airport

Une forêt se retrouve également au cœur du design. L’aménagement paysager intérieur en terrasses offrira aux voyageurs des sentiers et des aires de repos parmi plus de 200 espèces de plantes.

Photo: Facebook Changi Airport

280 boutiques et restaurants répondront aux besoins des visiteurs. Un immense parc occupera pour sa part le cinquième étage. Les transports en commun de la ville s’arrêteront dans le grand hall et un espace situé au nord du parc pourra accueillir jusqu’à 1000 personnes pour la tenue d’événements divers.

L’administration espère ainsi réinventer l’aéroport et transformer ce simple lieu de passage en importante attraction touristique.