Les Lauriers: place au talent culinaire d’ici

Le 29 avril, à Montréal, le travail des gens de l’industrie de la gastronomie québécoise a été célébré lors d’une soirée grandiose: le Gala des Lauriers.

La galerie d'art contemporain l’Arsenal a accueilli près de 1000 personnes pour la deuxième édition du Gala des Lauriers de la gastronomie québécoise. Pendant la soirée animée par Christian Bégin, 17 prix ont été remis à des acteurs marquants de l’industrie, dans autant de catégories. Ces derniers ont été sélectionnés par une brigade composée de près de 4000 professionnels du milieu issus de tous les métiers et de partout au Québec, ainsi que par un jury.

Bravo aux gagnants

Benjamin Mouroy-Langlais, chef au restaurant montréalais Le Petit Mousso, a reçu le prix de la révélation de l’année. Véronique Rivest, du Soif Bar à vin de Gatineau, est de son côté repartie avec le prix de la sommelière de l’année. Stéphanie Labelle, de la Pâtisserie Rhubarbe, à Montréal, a été nommée chef pâtissière de l’année tandis que Jochen Niemand, de la Boulangerie Niemand, à Kamouraska, a été couronné boulanger de l’année. Ricardo s’est vu décerner le prix Laurier du public pour une deuxième année. Puis, c’est Mon Lapin, de Montréal, qui a remporté le prix du restaurant de l’année et Stéphane Modat, du Champlain, à Québec, qui s’est vu remettre le prix du chef de l’année.

Pour la liste complète des gagnants 2019, c’est par ici.

Après la remise des prix, les convives ont eu droit à un repas mettant en lumière les finalistes et lauréats de l’an dernier. Photo: Facebook Les Lauriers de la Gastronomie Québécoise

Une célébration réussie

En milieu de soirée, des chefs reconnus ont rendu un hommage senti au grand Jean-Paul Grappe, qui a formé des dizaines de talents pendant sa carrière d’enseignant à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ).

Après la remise des prix, les convives ont eu droit à un repas mettant en lumière les finalistes et lauréats de l’an dernier: Antonin Mousseau-Rivard, Colombe St-Pierre, Patrice Demers, le sommelier Marc Lamarre et le mixologue Patrice Plante.

«La cuisine et la gastronomie, c’est l’expression de notre culture. Pourtant, ces domaines n’ont jamais été célébrés comme on le fait pour la télévision, la musique ou l’humour au Québec. Alors on s’est dit pourquoi ne pas souligner ce qui se fait de mieux en gastronomie?», a expliqué Christian Bégin, l’animateur du gala lors de son passage à Tout le monde en parle pour présenter Les Lauriers de la gastronomie québécoise.

Retrouver l’ancienne splendeur d’Hollywood

Avec les futurs bureaux de Warner Bros Entertainment, Frank Gehry espère redonner à Hollywood son lustre d’antan. Les immeubles dessinés par le starchitecte d’origine canadienne n’ont pourtant rien de nostalgique. Ils ressemblent plutôt à des «icebergs flottant le long de l’autoroute».

L’expansion à Burbank permettra au studio de gagner 800 000 pieds carrés. Depuis les années 1920, la région est une plaque tournante pour les grandes sociétés de média et de divertissement. Warner Bros se retrouvera donc en bonne compagnie.

«Les studios hollywoodiens, avaient à une certaine époque, une présence architecturale importante dans la ville: ils étaient comme des monuments dans le processus de fabrication du film», a souligné Frank Gehry au LA Times.

Photo: Sora, gracieuseté de Gehry Partners, LLP

Le complexe, surnommé Second Century Project, sera érigé en face du siège social de l’entreprise, de l’autre côté de l’autoroute 134. Il comprendra deux immenses tours de bureaux de sept et neuf étages.

Les façades seront principalement composées de verre, mais l’arrière du bâtiment sera recouvert de métal perforé. Un peu à la manière de boîtes que l’on assemble précairement, certaines sections seront empilées l’une sur l’autre, décalées ou inclinées. Les lignes tordues des immeubles font d’ailleurs partie de la signature de Gehry, à qui l’on doit notamment le musée Guggenheim de Bilbao ou le Walt Disney Concert Hall.

Photo: Sora, gracieuseté de Gehry Partners, LLP

À l’intérieur, les bâtiments offriront aux employés de grands espaces de travail ouverts, en plus de bureaux de production supplémentaires et de huit plateaux sonores.

Le personnel s’installera graduellement dans le nouvel espace à partir de 2022, mais le projet devrait être complété en 2023, juste à temps pour le centième anniversaire de Warner Bros.

La cage dorée par Camilla Läckberg

Faut-il présenter Camilla Läckberg, l’écrivaine qui a vendu plus de vingt millions d’exemplaires de sa série policière mettant en scène Erica Falk et Patrik Hedström et se déroulant à Fjällbacka, village côtier de Suède?

Avec La cage dorée, Camilla Läckberg délaisse le couple Falk-Hedström et inaugure une série dont le deuxième épisode est déjà annoncé. En général, les lecteurs aiment leur confort et des personnages récurrents répondent tout à fait à leurs besoins. C’est donc un pari risqué pour Camilla Läckberg de quitter sa zone de confort et d’offrir un nouveau personnage dans un milieu différent. À mon avis, le pari a été remporté haut la main!

Le prologue s’ouvre sur Faye, alors qu’elle est en compagnie d’une policière lui annonçant l’assassinat de sa fille Julienne. Tous les indices pointent vers Jack, son ex-mari. Mais que s’est-il donc passé pour qu’ils en arrivent là?

La narration vogue entre la vie actuelle de Faye et son arrivée à Stockholm en 2001. L’autrice insère de courtes pages qui relatent les événements familiaux traumatisants vécus à Fjällbacka. Le lecteur comprend l’enfance noire de Mathilda (devenue Faye).

Dans une alternance savamment dosée entre le passé et le présent, Camilla Läckberg dévoile les amours passionnelles entre Faye et Jack. Faye est brillante, mais abandonne ses études pour soutenir les débuts laborieux de Jack et de sa compagnie. Julienne naît après leur mariage et Faye est reléguée aux tâches domestiques et à la «représentation sociale», pour faciliter l’essor de Jack. Son mari ne lui accorde aucune attention, si ce n’est pour la critiquer. Chaque fois, Faye s’autoflagelle et lui donne raison. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même.

Un jour, elle surprend son mari au lit avec une autre femme. Il ne nie pas – la situation étant d’une évidence même –, mais il expulse Faye de sa vie.

Le coup est rude pour elle, car non seulement il la répudie, mais il lui enlève tout le mérite de sa réussite professionnelle. Faye s’effondre, mais décide de se venger. Avec une logique implacable, elle conçoit un scénario pour se retrouver à la tête d’une entreprise florissante et ensuite briser la carrière de son ex-mari.

Après cette vengeance, Faye va-t-elle s’arrêter? Une découverte dans l’ordinateur de Jack rallumera sa haine et dès lors, elle ne veut plus écraser Jack, mais l’empêcher de nuire à tout jamais. Son plan est machiavélique. Le revirement final vous laissera bouche bée!

Le roman se déroule à Stockholm, ville animée à l’opposé du calme village de Fjällbacka. Même la nature menaçante et rude de l’île suédoise s’incline devant les forteresses citadines. La neige de Stockholm n’est qu’une «bouillasse». Dans La cage dorée, la violence n’est pas dans la nature, mais au cœur des humains.

La vie sociale des riches et nantis de Stockholm ne diffère pas de celle des autres capitales européennes: médisance, jalousie, femmes soumises à l’image imposée par leur mari potentat. Faye navigue dans cet environnement, mais ne s’y identifie pas. Elle réalise qu’elle vit dans une cage dorée.

Dans le monde factice où elle évolue, Faye n’a qu’une seule amie, Chris, rencontrée lors du bizutage de Supérieure de commerce (cours universitaire en administration des affaires). Leur amitié connaitra des hauts et des bas, mais elles seront toujours fidèles l’une à l’autre. Si les épouses du cercle social de Faye sont aliénées par la vie qu’elles mènent, elle aura toutefois l’occasion de découvrir une complicité avec d’autres femmes, une sororité qu’elle mettra à profit pour réussir en affaires.

La relation Faye-Jack est l’illustration même du type de relation toxique entre un pervers narcissique et sa victime. Jack est un aristocrate qui a toujours obtenu ce qu’il voulait et qui rejette ce qu’il possède. Il est manipulateur et le lecteur mesurera jusqu’à quel point il est un être abject.

Marquée par son enfance, Faye se laisse dominer par Jack et s’efface peu à peu, au point de perdre toute consistance. Lorsqu’elle reprend la situation en main, elle extirpe d’elle-même toute la noirceur dont elle est capable, amenant des rebondissements imprévus.

La sexualité est en toile de fond dans tout le roman. Une sexualité où l’homme prend, domine, humilie, blesse et tue. Certaines descriptions provoquent dégout et colère.

La cage dorée marque un jalon dans la carrière de Camilla Läckberg. Son récit de vengeance se hisse dans la catégorie des excellents romans noirs. À lire!

La cage dorée, Camilla Läckberg. Actes Sud, 2019. 352 pages. 39,95$.

À propos de Camilla Läckberg

Née en 1974, Camilla Läckberg est l’auteure d’une série de romans policiers – tous parus ou à paraître chez Actes Sud – mettant en scène le personnage d’Erica Falck et de son compagnon le commissaire Patrick Hedström. L’intrigue se situe toujours à Fjälbacka, ancien port de pêche de la côte ouest en Suède, reconverti en station balnéaire, qui sous des apparences tranquilles cache de sordides relations humaines.

Des restos de plus en plus verts

Il y a les cafés qui utilisent les tasses réutilisables, les bistros qui cuisinent les aliments locaux et de saison, et les restos qui proposent des options végétariennes ou végétaliennes. Mais désormais, quand vient le temps de faire sa part pour la planète, certains établissements vont encore plus loin.

Depuis 2017, le café zéro déchet Le 5e, à Verdun, cherche à diminuer son impact sur l’environnement. On y fait donc la promotion d’une cuisine végétarienne, biologique et durable et on cherche à éliminer les contenants jetables.

Inspiré de ce café, Le Cale, un pub zéro déchet, est attendu pour juin 2019 sur la Plaza Saint-Hubert, à Montréal. Pour diminuer son impact au maximum, les copropriétaires du futur pub annoncent un menu proposant une dizaine d’options seulement, toutes axées sur le local et pour la plupart sans viande. Les jus et les boissons y seront faits maison afin d’éviter les bouteilles, les serviettes seront en tissus, on a décidé de ne pas utiliser les agrumes, qui viennent toujours de loin, et les restants de table seront compostés. Et si les clients veulent emporter un repas, ils pourront le faire en utilisant des pots Mason en consigne.

Le Cale, un pub zéro déchet, est attendu pour juin 2019 sur la Plaza Saint-Hubert, à Montréal. Photo: Yanique Fillion Photographie, Facebook La Cale - pub zéro déchet

Même chose à La Panthère Verte, un restaurant végétalien ouvert depuis quelques années et ayant plusieurs succursales à Montréal. Désormais, on y propose un rabais si le client apporte ses propres contenants pour emporter ou on offre des contenants compostables.

Dans le milieu des bars, Le Mal nécessaire fait office de précurseur. Le bar montréalais a pris le tournant vert et désormais, les pailles en plastique y sont bannies, la pulpe de fruits autrefois perdue sert à faire des jus et des sirops et les déchets y sont triés, entre autres.

Il semble que les établissements zéro déchet fassent des petits. Ils sont de plus en plus nombreux à Montréal à poser des gestes concrets pour l’environnement et à s’approvisionner localement. Et ailleurs au Québec aussi, notamment à Saint-Basile-le-Grand, où on peut prendre un café au Ô Bokal, tandis qu’à Sherbrooke, on peut prendre un verre et manger vert à la Buvette du Centro, deux endroits qui s’inscrivent dans la même mouvance.

À Sherbrooke, on peut prendre un verre et manger vert à la Buvette du Centro. Photo: Facebook La Buvette du Centro - Bar gastronomique

Les Filles Fattoush: la rencontre par la nourriture

Officiellement lancé il y a un peu moins d’un an, le groupe des Filles Fattoush a fait bien du chemin depuis, favorisant l’intégration de femmes réfugiées syriennes et ouvrant une porte vers leur culture. À coups de salades, de mezze et de plats traditionnels.

Devant la différence ou l’incompréhension de l’autre, c’est prouvé, la cuisine est un outil de partage et d’ouverture puissant. Depuis l’an dernier, c’est ce pas vers l’autre que vise à encourager le groupe des Filles Fattoush afin de faire découvrir la culture et l’histoire d’un pays encore peu connu ici.

À Montréal, le projet de traiteur accueille donc des femmes réfugiées syriennes afin de leur offrir une première expérience de travail tout en les intégrant à une nouvelle société et en leur permettant d’établir un réseau social. Ainsi, des femmes qui étaient autrefois entraîneuses sportives, avocates ou journalistes, entre autres, se rassemblent dans une cuisine de Mont-Royal pour concocter ce qu’elles cuisinaient en Syrie.

Au menu des Filles Fattoush: des salades, dont la fameuse salade fattoush, des mezze froids, des rouleaux au fromage, des aubergines farcies, et des chaussons à la pâte phyllo au fromage et aux noix, entre autres bonnes choses.

La fameuse salade fattoush. Photo: Facebook Les Filles Fattoush

Les Filles Fattoush, c’est aujourd’hui une quinzaine de femmes qui font partie de l’initiative d’économie sociale imaginée par Josette Gauthier et Adelle Tarzibachi et qui sont capables de fournir un menu cuisiné le jour même pour des entreprises ou des événements pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes.

Sur leur boutique en ligne, Les Filles Fattoush vendent aussi quelques produits venant de leur coin du monde. Épices d’Alep, mélasse de grenade, sumac et zaatar peuvent donc y être commandés, promesse d’effluves et de saveurs syriennes.