Le retour du phoque dans nos assiettes?

On en entend davantage parler à cause de sa chasse, mais le phoque tente aussi, tranquillement, de (re)faire sa place dans nos assiettes.

Depuis quelque temps, cet animal qu’on chasse sur les côtes des Îles-de-la-Madeleine et de Terre-Neuve et qu’on appelle aussi loup-marin retrouve tranquillement ses lettres de noblesse dans nos assiettes.

À preuve, en janvier dernier, à Montréal, l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) organisait un atelier culinaire axé sur le phoque afin de démystifier sa chasse et de présenter des façons de l’apprêter.

On y apprenait par exemple que sur le quota annuel de 450 000 bêtes pouvant être chassées émis par Pêches et Océans Canada, seulement 65 000 environ sont capturées, soit à peine 15% du quota. D’ailleurs, dans les eaux atlantiques du Canada, on estime que la population de phoques, friande de poissons, engloutit 17 fois le volume de toute la pêche faite dans ce même secteur.

Côté cuisine, le loup-marin est, selon Jonathan Lapierre-Réhayem, chef à l’ITHQ, excellent en tataki, en tartare, en terrine, en braisés et en charcuteries, entre autres. En gros, pour le cuisiner, on pourrait s’inspirer du bœuf, disent certains.

Photo: Facebook Phoque Fest

Le phoque en vedette

Au début du mois de mars avait également lieu, aux Îles-de-la-Madeleine, le 10e Rendez-vous loup-marin afin de rendre hommage à cet animal emblématique pour la région.

Puis, du 21 au 31 mars, c’est au tour de la 2e édition du PhoqueFest de battre son plein. Ici aussi, l’idée est de valoriser la viande de cet animal. Pour ce faire, des restaurants participants à Montréal, à Québec et aux Îles-de-la-Madeleine proposent la dégustation d’un plat de loup-marin, avec un accord bière ou vin, à partir de 10$.

Mais même en dehors de ces événements, on estime qu’une cinquantaine de restaurants ont ajouté la viande de phoque à leur menu au cours de la dernière année, preuve d’une demande et d’une ouverture croissantes des consommateurs.

5 façons de redécouvrir l’érable

Si les traditions liées à l’érable sont célébrées au Québec depuis très longtemps, cela ne veut pas dire que notre or blond ne se renouvelle pas, au contraire. Voici cinq propositions pour redécouvrir l’érable.

L’eau d’érable

Reconnue pour ses nombreuses vertus pour la santé, l’eau d’érable, un produit naturel et local, est de plus en plus accessible aux consommateurs québécois. Alors que notre eau d’érable est déjà en grande demande dans d’autres pays, on commence à peine ici à en trouver sur les tablettes des épiceries.

L'eau d'érable biologique Necta, disponible en épiceries. Photo: Facebook NECTA

Les cabanes véganes

Déjà, en 2016, les cabanes à sucre se réinventaient, devenant tantôt végétariennes, tantôt urbaines, tantôt gastronomiques. Mais trois ans plus tard, certaines vont encore plus loin et proposent des menus végétaliens, exempts de tout produit animal, ou encore, proposent des plats sans gluten.

Tourtière végétalienne et sans gluten de La Sucrerie du Domaine. Photo: Facebook Sucrerie Du Domaine-Food Truck-Fumoir

La Cabane d’à côté

La Cabane d’à côté a ouvert ses portes à Mirabel en février 2018. Voisine de la fameuse cabane Au pied de cochon du chef Martin Picard, probablement précurseur d’un temps des sucres plus gastronomique, la Cabane d’à côté fait l’éloge de la lenteur et d’une cuisine adaptée aux saisons et aux récoltes, et ce, avec un menu changeant offert toute l’année.

Photo: Facebook Cabane d'à côté

L’Acérum

Au printemps 2018, une nouvelle certification visant à promouvoir les produits alcoolisés à base d’eau-de-vie d’érable du Québec était lancée: l’Acérum. Ce mot latin qui signifie «érable» désigne une nouvelle catégorie de spiritueux. Déjà, l’Acérum blanc et l’Acérum brun de la Distillerie Shefford se trouvent à la SAQ. On dit que dans chaque bouteille de 500 ml on trouve l’équivalent de deux boîtes de sirop d’érable!

Photo: Facebook Distillerie Shefford

Livre Incroyable érable

Tout nouveau, le livre Incroyable érable (en toute transparence, auquel j’ai participé), suggère 60 recettes créées par une douzaine de chefs québécois, en plus d’un volet historique et informatif montrant l’érable comme vous ne l’avez jamais vu.

Photo: Facebook Érable du Québec

Vous avez maintenant tout en main pour retomber en amour avec l’érable!

La pointe: un microrefuge tourné vers la nature

L’atelier de design et de construction montréalais L’Abri a réalisé un microrefuge pour le parc régional du Poisson blanc, situé au nord d’Ottawa. Le petit endroit de prêt-à-camper donne envie de s’évader dans le bois le temps d’une fin de semaine.

Les concepteurs ont réinventé le chalet en forme de A (le fameux A-frame, popularisé dans les années 1950 en Amérique du Nord) en créant «un objet simple, presque signalétique, qui offre des espaces fonctionnels et tournés vers la nature».

Photo: Jack Jérôme, Facebook L'Abri

Le bâtiment a beau être mini, l’intérieur donne une impression de grandeur grâce à sa baie vitrée qui ouvre l’espace sur la forêt et le réservoir. Les lieux sont particulièrement bien conçus. Au premier étage, on trouve une cuisinette, un poêle à bois et une table. Cette dernière se plie et se transforme en deuxième lit, permettant d’accueillir jusqu’à quatre personnes. Une échelle mène de son côté à l’autre lit, suspendu au plafond cathédrale.

Photo: Jack Jérôme, Facebook L'Abri

Sur la terrasse couverte, qui prend appui sur le module principal, les visiteurs peuvent profiter de l’air frais même lorsque le temps est maussade. Il est d'ailleurs possible d'utiliser le microrefuge toute l’année. L’extérieur se pare de planches de cèdre naturel. Le temps — et les intempéries — lui créera une patine argentée. Le bois est aussi à l’honneur une fois le seuil franchi et les touches de noir donnent un air moderne au chalet sobre.

Photo: Content Content, Facebook L'Abri

Un chalet simple et minimaliste, oui, mais certainement pas ennuyant pour autant.

Voir les animaux du monde 50 itinéraires de rêve

Aller observer les baleines et autres cétacés, comme le rorqual de Bryde, ou découvrir des oiseaux, comme les sternes de Dougall, aux Açores, apercevoir des requins, des murènes, des poissons-chirurgiens, ou des raies pastenagues en plongée dans les îles du Honduras ou du Bélize, parcourir les bois et le parc national de Maremme en Italie pour observer des daims, voir des cigognes blanches ou des sarcelles d’hiver, vous faufiler dans la jungle thaïlandaise pour découvrir des buffles d’Asie, des macaques à queue de cochon… Si vous pensiez que les safaris-photos se limitaient au Kenya ou au Boswana, détrompez-vous, le très beau livre Voir les animaux du monde, 50 itinéraires de rêve de Guides de voyage Ulysse vous fera découvrir, en plus des sites animaliers les plus connus, des animaux et des parcours surprenants et d’une grande beauté. Voyager pour les musées, pour la randonnée et... pour les animaux? Pourquoi pas!

Vous le savez, j’ai eu un véritable coup de cœur pour cette collection de livres qui compte maintenant 18 titres. Autre coup de cœur également pour l’auteure, Ariane Arpin-Delorme, qui a déjà signé d’autres guides de la collection, notamment Voyages gourmands, 50 itinéraires de rêve à travers le monde. Lors du lancement, l’auteure , qui est  à la tête de l'agence de voyage Esprit d'aventure, me disait être particulièrement fière de Voir les animaux du monde. Je salue ici, entre autres, son travail de recherche ’auteure qui est à la tête de l’agence Esprit d’aventure, me disait être particulièrement fière de Voir les animaux du monde. Je salue ici, entre autre, son travail de recherche en collaboration avec Jacques Dancosse, un vétérinaire au parcours imposant qui est notamment clinicien chercheur en conservation animale au Biodôme de Montréal.

Comme le veut la formule de la collection, on vous propose des destinations et des circuits axés sur la thématique, et bien entendu, pour chacun, une liste des animaux que vous pourrez y observer sur terre, dans les airs ou dans l’eau. Les photos de ces guides sont toujours magnifiques, mais j’avoue que celles de ce titre sont vraiment réussies et donnent envie de tourner les pages.

Classés par continents, les 50 itinéraires s’étalent sur 3, 5, 7 ou 10 jours selon les régions. Des encadrés en début de parcours indiquent « Pour qui? » et « Pourquoi? ». On y indique également la meilleure période de l’année pour y faire de la photo. Des aspects essentiels à considérer avant de planifier ou d’acheter un voyage. On indique également la durée du circuit, les points inoubliables à ne pas rater et les animaux types de chacune des étapes.

Comme tous les guides de cette collection, c’est à classer dans les beaux livres et dans les ouvrages de référence à consulter pour la préparation de vos circuits. Et si vous avez de jeunes enfants dans votre entourage, vous les ravirez avec les photos.

Voir les animaux du monde 50 itinéraires de rêve, Arianne Arpin-Delorme, Guides de voyage Ulysse, Octobre 2018, 208 pages, 34.95$  (Également disponible en version électronique).

Rollande Desbois: hommage à une grande dame

Les femmes sont aujourd’hui nombreuses à s’illustrer en gastronomie et depuis quelques années, elles s’organisent d’ailleurs entre elles pour rayonner encore davantage. Mais les femmes n’ont pas toujours pris cette place dans l’industrie et c’est grâce à des pionnières que les choses ont pu changer. Rollande Desbois en fait partie.

Récemment, lors d’un déjeuner organisé par le festival Montréal en lumière, une trentaine de femmes qui s’illustrent en gastronomie – dans les cuisines, mais aussi en édition, en nutrition ou dans les médias – se sont rassemblées pour parler de leur réalité et pour rendre hommage à cette inspirante dame qu’est Rollande Desbois.

Photo: Victor Diaz Lamich-photographe sur Facebook/album Les femmes en gastronomie 2019. Rollande Desbois en compagnie notamment d'Adelle Tarzibachi, et de Hélène Laurendeau

Une ouverture sur le monde

On l’a souvent comparée à Julia Child parce qu’elle a su, comme la cheffe et animatrice américaine, briser des conventions dans un milieu presque exclusivement masculin il y a 50 ans à peine. Professeure de cuisine et chroniqueuse gastronomique, Rollande Desbois, aujourd’hui âgée de 91 ans, a enseigné au Québec pendant plus de 25 ans les classiques de la cuisine européenne après des séjours à l’étranger et une formation à la prestigieuse école Le Cordon Bleu de Londres. C’est ainsi, en abolissant les frontières, que la cheffe a fait se déployer ses ailes à une gastronomie québécoise autrefois fermée sur elle-même.

Le déjeuner de Montréal en lumière n’était pas le premier hommage qu’on offrait à Rollande Desbois, qui a aussi reçu en 2016 des mains du gouverneur général l’Ordre du Canada. Il y a aussi eu le souper en son honneur donné par l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec. Puis, Anne Fortin, propriétaire de La librairie gourmande du marché Jean-Talon, et Émilie Villeneuve, auteure (deux autres femmes inspirantes qui gravitent dans le milieu alimentaire), ont rendu hommage à la dame grâce au livre Rollande Desbois: la gastronomie en héritage, publié à l’automne 2018.

Photo: Facebook Rollande Desbois

C’est bien qu’on souligne autant la carrière de Rollande Desbois ces dernières années. Parce que c’est grâce à des femmes comme elle que la cuisine du Québec est ce qu’elle est aujourd’hui et que les femmes du Québec peuvent s’inspirer pour trouver leur place.