Le manoir Mauvide-Genest, l’héritage d’un seigneur sur l’Île d’Orléans

Connaissez-vous le manoir Mauvide-Genest? Situé sur l’île d’Orléans, cet imposant bâtiment – qui abrite aujourd’hui un musée – est considéré comme l’un des plus vieux manoirs seigneuriaux du Québec. Son architecture est monumentale, et son histoire, fascinante!

En 1734, Jean Mauvide, époux de Marie-Anne Genest, fait construire une modeste maison en pierre sur une terre située dans la paroisse de Saint-Jean, sur l’île d’Orléans. Cet ancien chirurgien de navire, établi sur l’île depuis 1720, commence alors à faire des affaires d’or en tant que commerçant.

En 1752, les affaires de Mauvide vont tellement bien qu’il achète la moitié sud-ouest de l’île et accède au titre de seigneur. Peu de temps après, la modeste maison en pierre est agrandie pour devenir manoir.

Photo: Facebook Manoir Mauvide-Genest

L’incarnation du succès

D’inspiration française, le manoir de deux étages et demi sert de résidence familiale, mais aussi de lieu de perception des cens et rentes. Stratégiquement situé à l’entrée du village de Saint-Jean, sur un immense terrain bordé par le fleuve Saint-Laurent, le bâtiment, par ses dimensions et sa prestance, incarne le succès et témoigne du statut social de son propriétaire.

Marie-Claude Côté 2003, © Ministère de la Culture et des Communications

De plan rectangulaire, l’architecture du manoir Mauvide-Genest «est caractéristique de la tradition française entre autres par sa maçonnerie en pierre crépie, par son haut toit à croupes couvert de bardeaux de cèdres, par ses fenêtres à battants à petits carreaux ainsi que par ses larges souches de cheminée».

De manoir à musée

En 1831, le manoir passe aux mains du menuisier et cultivateur François-Marc Turcotte. Le fils de ce dernier, Hubert, en devient propriétaire en 1874 et divise l’intérieur en plusieurs logements. Le manque d’entretien fait des ravages sur le manoir, qui se retrouve dans un piètre état.

Le Manoir Mauvide-Genest avant sa restauration par le Juge Joseph-Camille Pouliot. Photo: Archive de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec Numérique, Saint-Jean-de-l'île-d'Orléans - Manoir Mauvide, 1925

En 1926, un descendant de la famille Genest, le juge Joseph-Camille Pouliot, achète le manoir en ruine. L’architecte Lorenzo Auger, responsable de la conception d’un grand nombre de résidences, commerces, églises, couvents, écoles et bâtiments municipaux, est engagé pour faire des plans de restauration du bâtiment. Deux années de travaux permettent à la bâtisse de retrouver son charme originel.

Le Manoir après la restauration effectuée par le Juge Joseph-Camille Pouliot. À l'époque, il n'y avait pas encore de chapelle annexée au bâtiment. Photo: Bibliothèque et Archives nationales du Québec numérique - Saint-Jean-de-l'île-d'Orléans - Manoir Mauvide-Genest

En 1929, on ajoute une chapelle à l’est du manoir, ainsi qu’une cuisine d’été au nord (aujourd’hui démolie).

En 1999, la Société de développement de la seigneurie Mauvide-Genest et la Fondation des seigneuries de l’île d’Orléans se portent acquéreurs du manoir. D’importants travaux de restauration ont lieu en 2000 et 2001, dont la construction d’une annexe, à l’arrière.

Aujourd’hui, le manoir Mauvide-Genest est un musée où différentes expositions permettent de replonger dans l’histoire et l’époque de ce lieu fabuleux.

Photo: Facebook Manoir Mauvide-Genest

3 marchés publics à visiter

N'est-il pas réjouissant de se rendre dans un marché public alors qu’il offre des réjouissances gustatives de toutes sortes et que les étals débordent de fruits et de légumes? Voici trois marchés coups de cœur à travers le Québec à visiter sans modération!

Selon un récent article, loin de voir leurs activités baisser pendant la crise sanitaire, les 140 marchés publics de la province ont eu le vent dans les voiles. Ils reçoivent en moyenne plus de 16 000 visiteurs par an. Un chiffre que l’on comprend aisément, vu le plaisir que procure chaque visite dans ces lieux à la fois gourmands et propices aux rencontres avec des producteurs locaux. 

Marché Jean-Talon, Montréal

Il est incontournable pour tous ceux qui habitent le Grand Montréal, mais aussi pour tous les visiteurs de passage. Ouvert en 1933 par le maire Camillien Houde et devenu une attraction quotidienne à partir de 1954, le Marché Jean-Talon a évolué avec le temps, mais demeure une référence en matière de marchés publics.

On y trouve de tout pour remplir son garde-manger et son frigo, notamment des produits fermiers comme des fruits, des légumes, des œufs frais, du pain, des viandes et salaisons, des poissons et fruits de mer, des fromages et laitages, des noix, etc. On y déniche aussi des épices, des petits pots venus des quatre coins du Québec, du prêt-à-manger et des restaurants.

Le Marché a récemment rajeuni avec l’arrivée de nouveaux locataires inspirants comme Les filles Fattoush, le Mazorca et le restaurant à but lucratif social Robin des bois. Et en prime, cette année, on peut découvrir chaque fin de semaine deux nouveaux élus pour occuper les kiosques de la relève, destinés à recevoir de jeunes producteurs ou transformateurs.

Photo: Facebook Marché Jean-Talon

Le Grand Marché, Québec

Le plus important marché de la région de Québec, né avant 1650 (oui, oui!) sur la Place Royale, mais mieux connu entre 1987 et 2019 comme le Marché Champlain, a vécu une petite révolution en 2019 en agrandissant ses pénates et en déménageant à l’Expo-Cité, plus excentrée de la vieille ville. Le résultat a valu le coup, car Le Grand Marché peut désormais accueillir dans un espace neuf et moderne une centaine de kiosques de producteurs et de transformateurs régionaux, en plus d’abriter un incubateur agroalimentaire pour encourager la relève et le démarrage d’entreprises.

Il organise également une panoplie d’activités, dont Cuisine d’été, qui mettra de l’avant, chaque fin de semaine jusqu’à la fête du Travail, les réalisations d’un chef jumelé à un producteur local dans un kiosque extérieur. Attention, on y retrouvera notamment les chefs du Saint-Amour et du Laurie Raphaël, deux grandes tables du coin!

Photo: Facebook Le Grand Marché de Québec

Marché public de Rimouski

Comme les destinations du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie sont très populaires en été et que le meilleur moyen de trouver des produits régionaux, en dehors des fermes elles-mêmes, est d’aller à la rencontre des producteurs dans les marchés publics (un principe qui s’applique aussi à d’autres belles régions riches en agriculture comme Lanaudière, les Laurentides, Charlevoix et les Cantons-de-l’Est, pour ne citer qu’elles), nous vous recommandons de faire un arrêt au Marché public de Rimouski, ouvert du 29 mai au 30 octobre. Sur place, on trouve des fruits et des légumes, les délicieuses herbes salées du Bas-du-Fleuve, des poissons et des fruits de mer pêchés non loin de là, des pains et des fromages artisanaux, des produits de l’érable (dont des acers, un alcool à base de sève d’érable), des viandes, des charcuteries, et bien d’autres produits et prêts-à-manger tentants. Une visite s’impose!

Photo: Marché public de Rimouski

Les 4 vies de l’ancien presbytère de Saint-Évariste-de-Forsyth

L’ancien presbytère de Saint-Évariste-de-Forsyth, en Beauce, a connu plusieurs vies. Après avoir été presbytère pendant 74 ans, il est devenu écomusée, puis résidence pour personnes âgées et, enfin, gîte touristique. Incursion dans l’histoire de ce bâtiment patrimonial.

Construit en 1906, le presbytère de Saint-Évariste-de-Forsyth est d’abord habité par le curé Narcisse Proulx (1847-1911). Au rez-de-chaussée se trouvent les pièces à fonction publique, dont le bureau où le curé Proulx reçoit les fidèles. Les chambres sont situées à l’étage. Il y a celle du curé, bien sûr, mais aussi celles de la domestique, des vicaires dominicaux et de l’évêque et sa suite lors des visites épiscopales. «[…] l’ancien presbytère de Saint-Évariste-de-Forsyth remplissait également un rôle communautaire avec ses cabanons ou cellules aménagés dans les combles et destinés à accueillir des ‘’quêteux‘’ ou mendiants itinérants», peut-on lire dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

Photo: Centris

Une architecture monumentale et éclectique

Plusieurs éléments architecturaux de l’ancien presbytère de Saint-Évariste-de-Forsyth sont représentatifs de la tendance éclectique, populaire au tournant du 20e siècle: son plan en «L», son toit à pentes multiples, sa galerie ceinturant le bâtiment sur trois côtés et protégée par un avant-toit, et ses éléments décoratifs néoclassiques.

Photo: Centris

«Le presbytère, par son architecture monumentale et sa riche ornementation, témoigne de son importance et du prestige recherché par l’Église à cette époque», peut-on encore lire dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

Photo: Centris

De presbytère à écomusée

En 1980, la municipalité de Saint-Évariste-de-Forsyth devient propriétaire du presbytère. Sa vocation change: il devient l’Écomusée de la Haute-Beauce, le premier musée de ce genre au Québec. On confie alors à l’architecte montréalais Michael Fish le réaménagement des espaces intérieurs.

D’écomusée à résidence pour personnes âgées

En 1996, l’Écomusée ferme ses portes et l’édifice est vendu à des particuliers. En 2001, l’ancien presbytère est transformé en résidence pour personnes âgées semi-autonomes. L’aventure dure six ans.

Photo: Centris

De résidence à gîte touristique

En 2007, les propriétaires, Sylvain Roy et Manon Robert, opèrent une autre transformation de l’ancien presbytère. La résidence devient alors le gîte touristique Manoir Forsyth, pour le plus grand bonheur des curieux qui peuvent enfin marcher dans les traces de l’histoire.

Photo: Centris

Restauré avec goût, il a gardé plusieurs éléments d’origine, dont l’escalier, les moulures et le foyer. Plusieurs meubles de l’époque du presbytère s’y trouvent également et ont conservé leur cachet d’antan.

Quelle sera la prochaine vocation de l’ancien presbytère?

Présentement en vente pour 325 000$, le Manoir Forsyth conservera-t-il sa vocation touristique ou connaîtra-t-il une autre vie? L’histoire nous le dira!

Cet été, mangeons local… plus que jamais !

Créée en 2020, l’application Mangeons local de l’Union des producteurs agricoles (UPA) a connu un immense succès. Il y a fort à parier qu’elle va gagner encore plus d’adeptes grâce aux nouveautés dont elle vient de se doter à l’approche des vacances, ainsi qu’à la participation de 16 ambassadeurs inspirants à travers toutes les régions du Québec.

Avec quelque 29 000 fermes et 42 000 personnes qui ont choisi le métier d’agriculteur, le Québec dispose de nombreuses richesses et d’atouts sérieux pour relever le défi collectif d’autonomie alimentaire. Depuis 20 ans, l’UPA célèbre d’ailleurs ce patrimoine vivant à travers l’événement Portes ouvertes sur les fermes du Québec, un rendez-vous qui rassemble annuellement quelque 100 000 personnes.

En 2020, comme il était impossible d’organiser cet événement en raison de la pandémie de COVID-19, l’association a décidé de créer une application qui outillerait les Québécois, en leur permettant de connaître les producteurs agricoles d’ici et, mieux encore, de les encourager l’année durant.

Visites à la ferme, achats dans les marchés publics ou encore transformation alimentaire étaient au menu de la première mouture de Mangeons local, une application déclinée sur le Web et téléchargeable sur les plateformes Apple et Android. Le succès de cette initiative a été immédiat auprès d’un vaste public en quête de produits et d’activités de proximité.

Nouveautés intéressantes

Un peu embryonnaire à la base, l’application Mangeons local s’est enrichie au fil des mois de nombreux points de vente à travers le Québec. À l’essai, elle n’est pas encore complète, mais elle a l’avantage de géolocaliser ses utilisateurs et de leur offrir plusieurs fonctionnalités, comme de bonnes adresses, des circuits thématiques, ainsi que des suggestions de visites si, par exemple, ils se rendent dans une autre région à titre de touristes.

À noter également qu’il est possible, si on tombe amoureux d’un producteur qui n’est pas répertorié dans l’application, de l’ajouter à son itinéraire personnalisé. Et petit plus qui ne gâche rien, dès que l’on scanne dans l’application le code QR affiché dans une des fermes listées, on accumule des Locaux dollars Desjardins échangeables dans la boutique en ligne de l’UPA, où des vêtements, des accessoires et un coffret de produits locaux font briller le concept Mangeons local.

Autre nouveauté intéressante : afin de soutenir l’industrie de la restauration, qui a beaucoup souffert au cours de la dernière année, Mangeons local repère à présent les restaurants participant au programme Aliments du Québec au menu et qui sont souvent, rappelons-le, les premiers ambassadeurs de produits locaux de qualité aux quatre coins de la province.

La vidéo promotionnelle ci-dessous, mettant en scène des clients de restaurants et des producteurs locaux, démontre à quel point les liens sont étroits entre les restaurants, les producteurs et ce que les consommateurs savourent au final.

16 ambassadeurs à travers le Québec

Cette année, l’UPA a décidé de promouvoir son application en jumelant 16 personnalités québécoises issues de différents milieux à des régions qui ont une signification particulière pour elles. Chaque semaine, jusqu’à la mi-septembre, l’une d’elles fera ainsi l’expérience d’un circuit régional et en témoignera sur les réseaux sociaux. Le bal des visites est d’ailleurs ouvert en Montérégie avec l’autrice et gourmande assumée Kim Thúy, qui s’est régalée au Verger Petit et fils, à la Ferme Brovin, au Roi de la fraise et à la Ferme Bogemans, comme le relate un article publié sur le site Tastet.ca.

Parmi les autres ambassadeurs, on retrouve des comédiens, des chanteurs, des humoristes et des animateurs, mais aussi des personnes bien connues de la restauration, comme le chef Jean-Luc Boulay, représentant la Capitale-Nationale et la Côte-Nord, le chef Paul Toussaint pour la région de Montréal, ainsi que la sommelière et restauratrice Véronique Rivest pour l’Outaouais.

Alors, qu’attendez-vous pour succomber, vous aussi, à Mangeons local ? Une application à découvrir et à savourer pleinement pour mettre le Québec dans votre assiette !

En feu! Le guide parfait pour cuisiner en plein air

Manon Lapierre, alias La petite bette, offre aux amoureux de plein air l’occasion de sortir des sentiers battus avec un guide proposant une approche pratique, graphique et diablement gourmande de la cuisine sur le grill ou sur le feu.

Qui est La petite bette? C’est une pétillante rouquine qui a lancé en 2015, avec son mari, un blogue et une chaîne YouTube sur lesquels elle partage des recettes, des récits de voyages et des réflexions sur la famille.

Désormais suivie par des dizaines de milliers d’internautes, Manon Lapierre a proposé aux éditions Cardinal un livre dédié à la cuisine sur le feu. Pourquoi? «Parce que j’ai grandi dans cet univers, a-t-elle confié en entrevue. Ma mère était la reine des paëllas géantes, du cochon sur la broche, de tout ce qui pouvait se cuisiner sur le feu, sur le barbecue et sur le poêle à bois. De vrais festins d’Astérix!»

En s’inspirant de cette enfance, puis de sa propre expérience de glampeuse, Manon Lapierre a voulu offrir aux Québécois un livre complet dans lequel on retrouverait à la fois tout le côté pratique pour bien s’organiser quand on doit cuisiner sur le feu, et tout le côté inspirant de recettes pour tous les goûts, budgets et situations.

Mission accomplie donc avec En feu!, un guide de près de 400 pages abondamment illustré de photos qui retranscrivent l’atmosphère apaisante, réconfortante et festive d’un repas concocté en plein air, à des années-lumière des cannes ou des sachets lyophilisés de mets qui accompagnent certains campeurs et randonneurs.

À vos spatules!

Dans la première partie de son guide, Manon Lapierre s’arrête sur une quantité considérable de détails qui comptent quand on veut cuisiner en plein air: les outils essentiels à utiliser, les épices et herbes à emporter, la conservation des aliments selon les conditions dont on dispose, comment partir et éteindre un feu, les essences de bois idéales, l’organisation visuelle de la glacière ou du frigo, le nécessaire pour se faire du bon café. Tout, jusqu’aux listes d’éléments utiles à cocher selon que le repas s’organise chez soi ou en plein bois, est intégré dans ce premier volet accompagné de photos «étape par étape». Un précieux soutien en matière d’organisation.

Puis, suivent ensuite des dizaines de recettes dans neuf sections qui vont du brunch aux plats principaux de toutes natures, en passant par les apéros à partager, les fiestas de groupe, les pains, les desserts et même les cocktails. Un vrai régal pour les yeux, une mine d’idées simples ou élaborées pour l’estomac, et la garantie que, quels que soient l’endroit et les conditions où nous cuisinons, nous ayons quelque chose de bon à nous mettre sous la dent. Il faut d’ailleurs souligner que l’auteure a pris soin de décliner toutes ses recettes en version «à la maison» ou «à l’aventure».

Alors, en terminant, à quels lecteurs et lectrices s’adresse En feu? «Je dirais que ce guide s’adresse à tous les amoureux de plein air, répond Manon Lapierre. Il est parfait pour la cour arrière, le camping, le bateau, le camp de chasse ou de pêche, les randonnées, les pique-niques. Pour un peu tout ce qui se passe dehors.» Un guide parfait pour la période estivale!