PHI Contemporain: ancrer le futur dans le passé

La Fondation PHI prend de l’expansion. L’institution culturelle occupera dès 2026 quatre bâtiments du Vieux-Montréal. Coup d’œil sur le projet lauréat.

L’issue du concours international d’architecture est désormais connue: ce sont les firmes Kuehn Malvezzi + Pelletier de Fontenay, de Berlin et Montréal, qui dessineront le centre de création et d’exposition à l’intersection des rues Bonsecours et Saint-Paul Est. Il s’agit d’un projet de plus de 100 millions de dollars.

La conception de PHI Contemporain représentait tout un défi. Les architectes ne pouvaient pas faire table rase. Comme le vaste site comprend quatre maisons patrimoniales en plus d’un terrain vague, ils devaient ancrer le futur écrin dans le passé.

La proposition des lauréats répond brillamment aux contraintes. Le projet est pensé comme une scène, une «tribune publique». Une grande plateforme connecte les différents espaces. Les bâtiments existants conservent leur volumétrie, mais se départissent de leurs décorations intérieures pour révéler les éléments architecturaux d’origine et toute leur histoire.

Les multiples niveaux permettront d’accueillir une panoplie d’activités. Les visiteurs pourront aussi se retrouver sur le toit. Une serre de verre complète le tout.

Le jury estime que les concepteurs ont «résolu la complexité du site avec une originalité et une intelligence remarquables, créant un nouvel archétype et un point de repère qui capture l’esprit généreux et avant-gardiste de PHI Contemporain en tant qu’institution».

Crédit: Images stage 3 : Secchi Smith & Pelletier de Fontenay

Les deux studios n’en sont d’ailleurs pas à leurs premières armes en matière de lieux culturels. Ensemble, ils cumulent plus de 30 années d’expérience et une solide connaissance du secteur muséal.

Kuehn Malvezzi a notamment signé le Musée du Belvédère à Vienne et planche actuellement sur la refonte du Bâtiment d’art contemporain à Genève. Pelletier de Fontenay s’est pour sa part classé premier dans deux concours internationaux: l’école Lošbates, près de Prague, et l’Insectarium de Montréal — un autre projet en partenariat avec Kuehn Malvezzi.

Maison Henry-Stuart: la bourgeoisie à l’anglaise

À Québec, la maison Henry-Stuart a été érigée alors que la Grande Allée n’était qu’un chemin de campagne. 173 ans plus tard, la grande dame se tient encore fièrement debout. Visite d’un trésor bien gardé.

L’architecte et entrepreneur britannique Joseph Archer — qui a bâti plusieurs résidences à Québec, dont la terrasse Richmond — a construit la charmante demeure en 1849 pour le compte de William Henry et de son épouse.

Mary O’Meara, veuve de James de Gaspé Stuart, et ses deux filles, Mary et Adèle, l’ont acquise en 1918. La famille y a vécu pendant 70 ans. C’est aux premiers et derniers propriétaires que l’on doit le nom de la maison en briques jaunes.

La résidence reprend la forme du cottage Regency, populaire dans la région de Québec entre 1830 et 1870. Son plan presque carré, son profil bas, son toit à quatre versants qui déborde pour abriter la grande galerie et sa composition symétrique sont un bel exemple du style architectural.

Sa conception se rattache également au mouvement pittoresque, qui favorise une relation étroite entre l’architecture et la nature.

Salle à manger de la maison. Photo: Maison Henry-Stuart (Québec), Simon Laroche

Restauré en 1992 pour refléter son allure des années 1920, l’intérieur offre une incursion dans le passé. Le boudoir, le salon, la salle à manger et la chambre principale sont comme à l’époque des sœurs Stuart. Les meubles et les objets de la maison, classés patrimoniaux comme la maison, aident d’ailleurs à recréer l’ambiance.

Le jardin à l’anglaise mérite qu’on s’y attarde. Contrairement aux jardins français, aménagés beaucoup plus formellement, ceux-ci font place à un joyeux désordre. Le résultat semble naturel même s’il est calculé.

Photo: Société des musées du Québec

En 1993, la maison Henry-Stuart est devenue un musée administré par Action Patrimoine. Les visiteurs peuvent désormais y expérimenter l’art de vivre victorien et en apprendre plus sur les lieux.

La salicorne, une plante comestible à découvrir

Quand arrivent la belle saison et les vacances, on salive à l’idée de déguster les mollusques, les poissons frais et les fruits de mer. Cet été, profitons-en aussi pour savourer les plantes comestibles qu’on peut trouver sur les côtes. Et si on adoptait la salicorne?

La salicorne, qu’on appelle aussi haricot de mer, cornichon de mer ou patte d’oie, pousse le long des marais et des lacs salés partout dans le monde, dont au Québec, le long du fleuve Saint-Laurent.

La salicorne retient son eau après la récolte et conserve ainsi un goût salin délicat et une texture croquante.

La belle herbe verte est délicieuse servie crue en salade, avec les fruits de mer et les poissons. On peut aussi la blanchir ou la poêler avec du beurre et la servir un peu comme on le ferait avec une asperge (ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme aussi parfois «asperge de plage»).

La salicorne pousse le long du fleuve Saint-Laurent. Photo: Depositphotos

À la recherche de la salicorne

On trouve de la salicorne de plus en plus fréquemment dans les restaurants, mais aussi dans les épiceries, au rayon des fines herbes. Aussi, certaines entreprises la vendent marinée en pot afin d’accompagner les poissons, les salades et les hors-d’œuvre, ou séchée afin d’ajouter un goût marin aux plats.

Attention, si jamais vous en croisez le long des berges, il ne faut cueillir que les extrémités des tiges pour permettre sa reproduction et en profiter encore longtemps!

The Plus: une usine unique en son genre

Les usines se retrouvent rarement dans les magazines d’architecture. Celle du fabricant de meubles Vestre, qui vient d’ouvrir ses portes en Norvège, mérite néanmoins que l’on s’y attarde.

L’architecte Bjarke Ingels n’en est pas à ses premières fantaisies. Au fil des ans, il a notamment imaginé une pente de ski sur une montagne de déchets, un musée en spirale recouvert de verdure, la ville du futur et un immense pavillon tout blanc représentant le Danemark.

L'usine du fabricant de meubles Vestre, en Norvège. Photo: Einar Aslaksen

Son plus récent projet ne manque pas d’ambition. Le studio BIG prétend en effet avoir conçu l’usine la plus écologique au monde.

The Plus serait l'usine la plus écologique au monde. Photo: Einar Aslaksen

Nommé The Plus, le complexe de 7000 mètres carrés générera 55% d’émissions de gaz à effets de serre de moins qu’une usine conventionnelle grâce à l’intégration de différents éléments durables.

La manufacture se pare de bois massif local, de béton à faible teneur en carbone et d’acier recyclé. Photo: Einar Aslaksen

La manufacture se pare de bois massif local, de béton à faible teneur en carbone et d’acier recyclé. Le toit comprend de son côté 900 panneaux solaires, qui produiront environ 250 000 kWh d’énergie par an, et 90% de l’eau employée pendant la production sera recyclée. Les arbres abattus pour la construction ont quant à eux été réutilisés dans la structure du bâtiment ou gardés pour être transformés en meubles.

Au centre, un imposant escalier en colimaçon mène de la cour intérieure au toit vert. Photo: Einar Aslaksen

Niché dans la petite ville de Magnor, au cœur d’une forêt, l’édifice ludique en forme de croix relie quatre secteurs de production. Chaque aile possède sa propre couleur, qui recouvre les machines et le plancher. Au centre, un imposant escalier en colimaçon mène de la cour intérieure au toit vert. Une glissade serpente aussi sur le côté du bâtiment et descend jusqu’au sol.

Une glissade serpente le côté du bâtiment. Photo: Einar Aslaksen

En hommage au concept norvégien «Allemannsretten» (ou le droit de se déplacer), Vestre voulait également construire l’usine la plus ouverte et la plus transparente au monde. Les baies vitrées permettent donc de jeter un œil à l’intérieur et les visiteurs sont les bienvenus à tout moment.

Apprêter le pissenlit

On perçoit encore le pissenlit comme une mauvaise herbe, pourtant toutes ses parties se mangent. De plus, on lui prête une valeur nutritive enviable. Et si on changeait d’avis à son sujet?

Vous avez peut-être remarqué ce mouvement qui s’amplifie depuis deux ans: celui qui consiste à ne pas tondre le gazon et à laisser pousser les pissenlits au printemps. La Ville de Québec participait en mai dernier pour la première fois au «Défi pissenlits», alors qu’une vingtaine de municipalités de la province en étaient à leur deuxième année.

Si l’initiative lancée par des apiculteurs de Portneuf vise à aider les insectes pollinisateurs, et surtout les abeilles, à se nourrir pendant ce mois où les fleurs se font encore rares, pourquoi ne pas ensuite en tirer avantage en cuisinant les différentes parties de cette fleur qui est tout sauf une mauvaise herbe?

En mai, les citoyens sont invités à ne pas tondre le gazon pour laisser pousser les pissenlits. Photo: Viridi Green, Unsplash

Apprivoiser le pissenlit un plat à la fois

Le pissenlit, qu’on trouve facilement partout et pendant tout l’été, fait partie de la famille de la chicorée et de la laitue. C’est pour ça que ses feuilles, plus douces en début de saison, se prêtent bien aux salades. Mais on peut aussi penser les intégrer à des quiches, des omelettes ou des soupes, et à les ajouter sur des pizzas ou des pâtes par exemple, un peu comme on le ferait avec des épinards.

Les feuilles du pissenlit, plus douces en début de saison, se prêtent bien aux salades. Photo: Depositphotos

Les belles fleurs jaunes sont elles aussi comestibles, alors pourquoi ne pas les apprivoiser dans une gelée ou dans ces scones salés 100% locaux?

Quant à eux, avant d’éclore, les boutons peuvent être marinés pour faire office de câpres locales.

Même les racines y passent, alors qu’on peut les torréfier pour en faire une boisson. Puis, en infusion, le pissenlit est très diurétique. Sur le site du populaire Ricardo, on trouve même un vin de pissenlit!

En infusion, le pissenlit est très diurétique. Photo: Depositphotos

Les possibilités d’apprêter les pissenlits sont très nombreuses, et dans cette mouvance du «manger local», pourquoi ne pas déclarer la paix à ces jolies fleurs jaunes qu’on trouve autour de nous?