Revivre l’âge d’or de la villégiature à la villa Les Hirondelles

Saviez-vous que La Malbaie a déjà été surnommée la Newport du Nord? Entre 1880 et 1930, des citadins fortunés y venaient de Québec, de Montréal, et même des États-Unis pour profiter de l’air du large et de la nature. La villa Les Hirondelles incarne encore cette époque révolue.

Sur le chemin des Falaises, les villas cossues aux noms poétiques, des Pivoines à La folie rose, se succèdent. Certaines s’inspirent du style Shingle, popularisé par l’école d’architecture de la Nouvelle-Angleterre, alors que d’autres empruntent les caractéristiques des maisons anglaises, normandes ou pittoresques.

Le hall d'entrée et les escaliers de la villa Les Hirondelles. Photo: Centris

Avec ses fenêtres à petits carreaux, celle des Hirondelles arbore une architecture traditionnelle québécoise. La taille de la résidence blanche aux volets turquoise impressionne, tout comme son imposante toiture.

Le salon avec foyer. Photo: Centris

Il s’agit de la dernière maison d’été construite selon les plans de l’architecte Jean-Charles Warren. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais cet autodidacte a marqué le paysage de Charlevoix. On lui doit plus d’une soixantaine de villas et de bâtiments publics, dont le Château Murray, l’ancienne auberge Donohue ou les villas Rayon d’or, Beaubien et Livingood.

La salle à manger avec foyer. Photo: Centris

La demeure Les Hirondelles est érigée en 1925-1926 pour le compte de l’ingénieur A. Sidney Dawes. Cet homme d’affaires montréalais est président de la compagnie Atlas Construction. Il a également été le premier président du Comité olympique canadien. La résidence reste dans la famille pendant 60 ans. Depuis 1988, elle appartient à un autre ingénieur, Paul Carrier.

Une des six chambres à l'étage que compte de la villa. Photo: Centris

L’intérieur est un cocon de bois. Les plafonds, les murs et les planchers sont recouverts de lattes blondes. Les chambres se parent aussi de lambris. Les multiples fenêtres, elles, donnent une vue sur le fleuve. On sent qu’on dormirait bien dans l’une des six jolies chambres de l’étage.

L'intérieur de la villa est un cocon de bois. Photo: Centris

Si jamais l’envie vous prend de faire comme les vacanciers de la Newport du Nord, la propriété est présentement en vente. Tous les détails se retrouvent ici.

Remonter le fil du temps à la maison Routhier

Entre 1755 et 1781, lors de la construction de la maison Routhier, Sainte-Foy compte de nombreuses fermes. Même si elles sont aujourd’hui disparues, la demeure témoigne du passé agricole de la région. Tour du propriétaire de cette grande dame deux fois centenaire.

Pierre Belleau dit Larose hérite d’une terre de son père en 1755, dans l’une des premières seigneuries de la Nouvelle-France, celle de Gaudarville. C’est là, à environ cent mètres au sud du chemin Sainte-Foy, qu’il fait bâtir sa résidence.

La maison de ferme d’inspiration française en bois coiffée d’un toit en bardeaux de cèdre comprend alors seulement deux pièces au rez-de-chaussée. Le côté est de la cheminée, où se trouve le foyer, abrite la cuisine et un lieu d’entreposage, de fabrication et de réparation d’outils, notamment pour le travail du bois et l’entretien du matériel agricole. On mange et on dort dans la pièce du côté ouest, qui est chauffée par un petit poêle.

Pensée pour répondre à son environnement et aux rudes hivers québécois, la maison Routhier est orientée dans un axe est-ouest: une petite surface, sans fenêtre et parée de bardeaux de cèdre, affronte ainsi le nordet. Les murs sont aussi conçus pour être plus résistants aux vents.

Pas moins de sept générations de Routhier ont habité cette maison jusqu’en 1954. Photo: Facebook La Maison Routhier, Centre d’Arts Textiles

En 1796, la demeure devient la propriété de la fille de Pierre, Angélique Belleau dit Larose, et de son mari, le cultivateur et capitaine de milice Antoine Routhier. Ce dernier fait agrandir les lieux vers 1800. Des lucarnes font également leur apparition au 19e ou au 20e siècle.

Pas moins de sept générations de Routhier y habiteront jusqu’en 1954. Classée monument historique en 1956 et acquise un an plus tard par la Commission des monuments historiques, la maison Routhier est restaurée par le gouvernement du Québec. On reconstitue notamment le fournil en bois et le four à pain en pierre des champs en face de la maison à partir d’une ancienne photographie.

Cédée à la Ville de Sainte-Foy en 1982, elle abrite désormais un centre d’arts textiles. On y offre entre autres au fil des ans des cours de broderie, de dentelle, de couture, de chapellerie, de vannerie et de courtepointe.

Le goût du merroir

On entend beaucoup parler de terroir, mais plus rarement de merroir. Mais qu’est-ce que désigne ce terme au juste et pourquoi devrait-on songer à l’utiliser davantage?

Le mot «merroir» est la contraction des mots «mer» et «terroir». Sur le web, on en trouve deux définitions, soit «un site d’ostréiculture, censé apporter à ses huîtres une saveur distinctive», et en deuxième proposition, «un territoire communautaire marin dans une zone côtière». Ce n’est pas pour rien que quelques-uns se sont approprié le terme pour désigner non officiellement des territoires sous-marins fournissant un produit agricole caractéristique.

Au Québec, on utilise le mot ici et là pour désigner les richesses du fleuve même si cela est fait encore timidement. L’entreprise gaspésienne Océan de saveurs, par exemple, spécialisée dans la cueillette et la transformation d’algues, vend sur sa boutique en ligne l’ensemble «À la découverte de notre Merroir», qui comprend un guide pour reconnaître les algues, deux livres, des recettes et des sacs d’algues. De plus, depuis quelques années, le terme est utilisé, parfois, dans certains médias ou sur certains menus.

On utilise le mot ici et là le mot «merroir» pour désigner les richesses du fleuve. Photo: Unsplash

Pour désigner les trésors du fleuve, «faut-il parler de merroir?», se demandait quant à elle en 2017 la journaliste Hélène Raymond. «Il y a des mots à inventer, continuait-elle, des fêtes à imaginer […], des espèces à découvrir et surtout, des hommes et des femmes à connaître et à mettre en valeur pour qu’enfin, on s’approprie le Saint-Laurent.»

Il est surprenant que le mot ne prenne pas plus rapidement sa place, au même titre que le mot terroir, par exemple. Surtout en ce pays traversé par le fleuve que nous habitons. En cette saison où les pêches variées commencent, et où seront à l’honneur poissons, crabes, homards, oursins, mactres, algues et pétoncles, pourquoi pas?

Parce que, souvent, ce que l’on arrive à désigner prend soudainement toute sa place et sa valeur.

Tête cœur corps. Cultiver l’équilibre: la clé du succès, Brigitte Bayardelle et Jessica Harnois

On connaît Jessica Harnois comme sommelière, comme créatrice des vins Bù ou pour ses livres sur le vin et ses chroniques sur Avenues.ca, mais c’est aussi une entrepreneure à succès et c’est sous ce chapeau qu’elle cosigne avec Brigitte Bayardelle, consultante en leadership, le livre Tête cœur corps. Cultiver l’équilibre: la clé du succès, paru aux Éditions de l’Homme en mars.

À qui s’adresse ce livre? Aux femmes et aux hommes entrepreneurs, intrapreneurs, gestionnaires, bien sûr, mais aussi à tous ceux et celles qui exercent un leadership dans des projets ou au sein de leur famille et qui se sentent dépassés, constamment essoufflés ou fatigués et qui ont perdu le plaisir du quotidien.

Car comme nous le rappellent les deux auteures, «être dans le jus» constamment est davantage le signe d’une mauvaise gestion, d’un déséquilibre, que le signe qu’on est important et occupé. «La période de lancement et de construction, qui peut s’étendre de quelques mois à un maximum de trois ans, exige un engagement maximal et c’est normal d’être très dans le jus, mais une fois le projet lancé ou opérationnel, il faut revenir à un équilibre», explique Jessica Harnois en entrevue.

S’assurer qu’il y a un équilibre entre notre tête (le travail, les apprentissages, les responsabilités, etc.), notre cœur (notre vie affective, notre famille, nos amis, nos loisirs) et notre corps, savoir se reposer, se réénergiser, ne pas ignorer les symptômes alarmants est essentiel pour tenir la route, retrouver et conserver le plaisir du leadership et un atout pour atteindre le succès.

Jessica Harnois insiste aussi sur l’importance de vivre et de travailler en harmonie avec ses valeurs. Des valeurs qu’il faut définir et qui doivent teinter nos relations, nos décisions et notre développement tant d’affaire que personnel.

Et le succès? Les deux auteures en donnent une définition en plusieurs points. Car l’être humain est multidimensionnel et le succès ne peut se définir ou se mesurer uniquement à l’argent gagné, aux promotions obtenues ou à la renommée, il est fait de beaucoup d’autres aspects.

Bref, un livre à lire pour amorcer une réflexion et des changements, comme savoir déléguer et s’entourer des bonnes personnes, pour atteindre un équilibre et le succès.

Tête cœur corps. Cultiver l’équilibre: la clé du succès, Brigitte Bayardelle et Jessica Harnois, Éditions de l’Homme, mars 2024, 160 pages, 27,95$

Pour lire les chroniques vins et alcools de Jessica, cliquez ici.

Jessica Harnois nous parle du livre et de son parcours d’entrepreneure dans un balado que vous pouvez écouter ici.

L’ascension du crabe des neiges

Signe ultime de l’arrivée du printemps, le crabe des neiges ravit de nombreux Québécois qui transforment en fête les premières sections dégustées. Depuis quand l’apprécions-nous autant?

Un peu comme c’est le cas pour le homard, le crabe a déjà connu un autre sort. Avant d’être considéré comme une nourriture prisée de luxe, locale et de saison, le crabe était vu comme une bête encombrante qu’il fallait retirer des filets des pêcheurs. Mais, autour de 1965, puisque le crabe royal de l’Alaska a connu un important déclin, c’est le crabe des neiges de l’Atlantique canadien qui a dû être pêché pour arriver à fournir les Japonais qui en étaient friands.

C’est ainsi qu’il s’est mis à prendre une grande valeur pour les pêcheurs même s’il a fallu attendre encore jusqu’aux années 1980 pour que l’engouement des Japonais se propage aux Québécois.

Désormais, l’arrivée du crabe dans les marchés symbolise la fin de l’hiver. D’ailleurs, même son nom le dit: le crabe doit son appellation au fait qu’il est la première pêche de l’année et que certains pêcheurs s’aventurent même parfois alors qu’il neige.

Aujourd’hui, il n’y a pas que les Québécois qui apprécient la chair tendre du crustacé: le crabe représente 60% des exportations totales, tous produits marins confondus.

Cette année, la pêche au crabe a débuté le 25 mars entre Rivière-du-Loup et Rivière-à-Claude et se poursuivra jusqu’à la mi-mai.