Photo: Facebook La Maison Routhier, Centre d’Arts Textiles
22 avril 2024Auteure : Emilie Laperrière

Le « WOW ! » de la semaine

Remonter le fil du temps à la maison Routhier

Entre 1755 et 1781, lors de la construction de la maison Routhier, Sainte-Foy compte de nombreuses fermes. Même si elles sont aujourd’hui disparues, la demeure témoigne du passé agricole de la région. Tour du propriétaire de cette grande dame deux fois centenaire.

Pierre Belleau dit Larose hérite d’une terre de son père en 1755, dans l’une des premières seigneuries de la Nouvelle-France, celle de Gaudarville. C’est là, à environ cent mètres au sud du chemin Sainte-Foy, qu’il fait bâtir sa résidence.

La maison de ferme d’inspiration française en bois coiffée d’un toit en bardeaux de cèdre comprend alors seulement deux pièces au rez-de-chaussée. Le côté est de la cheminée, où se trouve le foyer, abrite la cuisine et un lieu d’entreposage, de fabrication et de réparation d’outils, notamment pour le travail du bois et l’entretien du matériel agricole. On mange et on dort dans la pièce du côté ouest, qui est chauffée par un petit poêle.

Pensée pour répondre à son environnement et aux rudes hivers québécois, la maison Routhier est orientée dans un axe est-ouest: une petite surface, sans fenêtre et parée de bardeaux de cèdre, affronte ainsi le nordet. Les murs sont aussi conçus pour être plus résistants aux vents.

Pas moins de sept générations de Routhier ont habité cette maison jusqu’en 1954. Photo: Facebook La Maison Routhier, Centre d’Arts Textiles

En 1796, la demeure devient la propriété de la fille de Pierre, Angélique Belleau dit Larose, et de son mari, le cultivateur et capitaine de milice Antoine Routhier. Ce dernier fait agrandir les lieux vers 1800. Des lucarnes font également leur apparition au 19e ou au 20e siècle.

Pas moins de sept générations de Routhier y habiteront jusqu’en 1954. Classée monument historique en 1956 et acquise un an plus tard par la Commission des monuments historiques, la maison Routhier est restaurée par le gouvernement du Québec. On reconstitue notamment le fournil en bois et le four à pain en pierre des champs en face de la maison à partir d’une ancienne photographie.

Cédée à la Ville de Sainte-Foy en 1982, elle abrite désormais un centre d’arts textiles. On y offre entre autres au fil des ans des cours de broderie, de dentelle, de couture, de chapellerie, de vannerie et de courtepointe.