Le couscous et la baguette au patrimoine mondial de l’UNESCO?

L’art de la pizza napolitaine, la culture de la bière belge, la cuisine japonaise et plusieurs autres traditions en lien avec l’alimentation sont inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Et ces temps-ci, d’autres encore réclament leur place sur la prestigieuse liste.

 Je ne sais pas ce qui se passe, mais ça se bouscule au portillon pour avoir sa place au patrimoine mondial de l’UNESCO ces temps-ci. Depuis le début de l’année, le couscous et la baguette française ont fait leur entrée dans la course grâce à des dossiers montés par des intervenants du milieu qui souhaitent protéger ces riches savoir-faire alimentaires.

Le couscous, plat traditionnel des pays du Maghreb. Photo: Facebook Couscous @cuisinedumaghreb
Le couscous, plat traditionnel des pays du Maghreb. Photo: Facebook Couscous @cuisinedumaghreb

L’affaire inspire même certains caricaturistes! Dans le cas de la baguette, le président français Emmanuel Macron s’est prononcé pour l’inscription du fameux pain sur la liste.

Baguettes de tradition française Moulin des Gaults Photo: Pixabay
Baguettes de tradition française Moulin des Gaults. Photo: Pixabay

Quand la cuisine raconte

La liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO a été créée en 2003 dans l’idée de protéger des pratiques et des savoir-faire traditionnels qui font partie du patrimoine culturel des peuples.

Au milieu de rites, de danses, de types de calligraphies, de chants ou de célébrations du monde entier, on trouve plusieurs techniques alimentaires qui prouvent hors de tout doute que la cuisine fait elle aussi partie de la culture.

La candidature de la pizza napolitaine a déclenché les passions à Napoli. Photo: Facebook Gino Sobillo artista pizza-napoletana
La candidature de la pizza napolitaine a déclenché les passions à Napoli.
Photo: Facebook Gino Sobillo artista pizza-napoletana

On trouve, par exemple, sur cette liste la diète méditerranéenne, la culture de la fabrication et du partage du pain plat lavash du Moyen-Orient, la cuisine traditionnelle mexicaine, le repas gastronomique des Français, l’art du pain d’épices en Croatie du Nord, les traditions culinaires des Japonais, la culture de la bière belge, la tradition du café turc, la pêche aux crevettes à cheval en Belgique et l’art du pizzaiolo napolitain.

La fameuse tradition napolitaine de la pizza a conquis tous les continents. Photo: Facebook Pizza napoletana
La fameuse tradition napolitaine de la pizza a conquis tous les continents.
Photo: Facebook Pizza napoletana

Toutes ces traditions alimentaires bénéficient donc d’une protection de la part de l’Organisation des Nations unies.

Le savoir-faire traditionnel de la fabrication du sirop d'érable et le sirop lui-même font partie du patrimoine québécois et pourraient prétendre à une reconnaissance de l'UNESCO.<br />Photo Pixabay
Le savoir-faire traditionnel de la fabrication du sirop d'érable et le sirop lui-même font partie du patrimoine québécois et pourraient prétendre à une reconnaissance de l'UNESCO. Photo: Pixabay

En fouinant sur les listes du patrimoine culturel immatériel, qui regroupent 470 éléments de 117 pays, j’ai été surprise de constater que rien au Canada n’y a sa place. En fait, c’est que le pays n’a pas signé la Convention du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, ce qui lui interdit de poser sa candidature. Dommage, parce que le sirop d’érable ou la cabane à sucre pourraient assurément tenter leur chance.

Une ancienne église convertie en maison colorée

À Bolton-Ouest, en Montérégie, une ancienne église a été convertie en jolie maison colorée. Avec une décoration inspirée des nombreux voyages en Indonésie du propriétaire, cette propriété invite au voyage. Visite guidée.

Construite en 1880, cette ancienne église baptiste a été convertie en maison résidentielle il y a environ dix ans. Située à huit kilomètres du village de Knowlton et du fameux lac Brome, la propriété est plantée à la croisée de deux chemins de terre. Elle jouit d’un immense terrain sur lequel poussent en abondance arbres matures, arbustes et vivaces.

Photo: Capture d'écran Airbnb
Photo: Capture d'écran Airbnb

Une fois entré à l’intérieur, le visiteur ne pourra s’empêcher de s’exclamer. «Wow!» Des plafonds de 30 pieds et de grandes fenêtres, sur tous les murs, qui permettent un maximum de luminosité.

Photo: Capture d'écran Airbnb
Photo: Capture d'écran Airbnb

L’intérieur époustouflant de cette ancienne église compte 2700 pieds carrés répartis sur trois étages. Au premier étage se trouvent la cuisine, la salle à manger, une aire ouverte avec salon ainsi qu’une salle de bain. Les chambres à coucher sont situées au deuxième étage. Elles sont reliées entre elles par une grande passerelle de bois surplombant le rez-de-chaussée. On y trouve également une salle de bain. Finalement, le sous-sol renferme un atelier, un garage, une salle familiale, une salle de jeux, une salle de bain et une pièce supplémentaire. Oui, c’est grand!

Photo: Capture d'écran Airbnb
Photo: Capture d'écran Airbnb

Une décoration qui fait voyager

Les propriétaires de la résidence, Julie Bessette et Joël Dumas, sont deux artistes voyageurs. Passionnés par l’Asie, ils en ont rapporté plusieurs des objets que l’on retrouve dans cette ancienne église. Tapis et coussins colorés, carreaux de faïence, panneaux de bois… l’exotisme est à l’honneur. S’y trouvent aussi de nombreuses pièces de bois sculptées, œuvres du propriétaire.

Photo: Capture d'écran Airbnb
Photo: Capture d'écran Airbnb

La vue de ces photos vous donne envie de voir cette magnifique résidence de vos propres yeux? C’est possible! Elle est effectivement offerte en location sur Airbnb pour 295$ la nuit.

Photo: Capture d'écran Airbnb
Photo: Capture d'écran Airbnb

Les yeux tristes de mon camion de Serge Bouchard

Il y a des livres qui nous passent sous le nez. On ne peut pas tout voir, tout lire. Mais voilà l’affaire, il y a, parmi ces livres qui nous ont échappé, des perles, des textes qui nous parlent droit à l’âme et à l’esprit et que nous regretterions de ne pas avoir lus si on en connaissait la teneur. C’est ce qui aurait pu m’arriver si on ne m’avait pas offert en cadeau Les yeux tristes de mon camion de Serge Bouchard.

J’avais déjà lu M. Bouchard et je connaissais ce titre, paru en novembre 2016, qui a remporté le Prix du Gouverneur général à l’automne 2017 dans la catégorie Essai (essai qui se lit comme un roman soit-dit en passant), mais sans plus. Le titre m’avait accroché l’œil, mais la course des jours, je ne m’y étais pas arrêtée… Hum… voilà une phrase qui ferait sans doute sourciller Serge Bouchard, qui nous parle justement de l’importance de prendre du temps pour regarder, pour comprendre, pour se souvenir, car, nous dit-il « celui qui va trop vite est impoli ». Et voilà que je l’ai reçu en cadeau. Merci Mélodie !

Au fil de sa nordicité, de son amour du pays, de sa profonde connaissance de notre histoire, de notre territoire et de notre culture, sous l’éclairage de son parti pris pour l’humain, pour le devoir de mémoire et pour l’importance de saisir le sens de ce qui nous entoure, de ce qui nous a précédé, de ce que nous sommes et de ce que nous faisons, l’anthropologue nous invite, au fil de 26 textes réunis en trois chapitres, à observer, à scruter, à réfléchir à notre rapport au passé, au temps, à la vieillesse et à notre modernité parfois vaine.

Regard sur nos compatriotes à New-York, ragoût de boulettes, camions Miron et grands travaux, création du Jardin botanique, désaveu du stade olympique, genèse du hockey canadien français, histoire de nos liens et de ceux de notre langue avec l’univers amérindien, nos institutions, à travers tout cela, ce sont des dizaines de facettes, parfois méconnues, de notre culture et de notre richesse collective que Serge Bouchard, très doucement, dans un texte très bien écrit, fait jaillir et rappelle à notre souvenir.

Si nous disposions d’une charte de l’eau, si nous songions à la nationaliser, si nous savions trouver les mots pour nous saisir du fleuve, nous aurions entre les mains le parchemin de nos souvenirs, le contrat de notre avenir et, surtout, un titre de propriété. Avoir accès au fleuve, pour l’aimer et bien le fréquenter, c’est l’équivalent d’une déclaration d’indépendance. Une voie d’eau, des voitures d’eau, des canards, des quenouilles, de l’esturgeon, des pages propres, des milieux humides, des bélugas, des parcs, des bateaux, des ponts à nous, de beaux ponts, chargés d’histoire, bien entretenus, peinturés, illuminés, solides.

            Enfant, je regardais le fleuve. Sans le savoir je voyais passer le temps et, dans son cours, tout ce qui allait nous échapper.

L'auteur aborde aussi notre condition d’humain qui vieillit au jour un de sa naissance et qui, après avoir appris à marcher, devra « apprendre à s’asseoir ». Une courbe du temps contre laquelle toutes nos technologies et toute la puissance de nos super vitesse à haut débit ne peuvent rien et qu’il faut plutôt apprivoiser, car écrit-il, « le bâton de vieillesse est un bâton mérité ». Tout le livre est une invitation à réfléchir et à le faire …lentement.

            Au royaume des idées. Il est recommandé de réfléchir un peu. Penser vite n’est pas un atout quand il s’agit d’exprimer autre chose qu’un réflexe ou une opinion.  En ces matières, comme en bien d’autres, la vitesse de croisière l’emportera toujours sur la vitesse de pointe.(…).

Celui qui part trop vite laisse beaucoup de monde en plan.

            Le départ en flèche offense et rabaisse le peloton qui, du meneur, ne voit que le croupion. C’est le syndrome de la F1. Il y a des limites de vitesse qui tiennent au savoir-vivre, à la volonté de vivre et au respect de la vie tout court. À l’inverse des pétarades et hurlements des moteurs de course, il est bon que le souffle s’étire, que le corps s’étale, que l’énergie se dépense à mesure. Car, à la fin, il faut l’admettre celui qui va trop vite est impoli.

C’est une jeune femme qui m’a offert ce livre, que nous devrions tous offrir aux jeunes et aux moins jeunes qui nous entourent. Pour les uns, une invitation à découvrir à détourner les yeux de leurs écrans à apprendre à réfléchir, pour les autres, un éclairage nouveau sur la courbe du temps et une fantastique occasion de se souvenir et de transmettre.

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Les yeux tristes de mon camion, Serge Bouchard, Les éditions du Boréal, Novembre 2016, 216 pages, 24.95$

Paysage céleste 05, Emmanuel Chieze

«Je me sers de mon appareil photographique comme d’autres se serviraient d’un kaléidoscope, pour transformer des objets concrets en images plus abstraites où les textures, les couleurs et les formes sont présentes pour elles-mêmes.» - Emmanuel Chieze

Emmanuel Chieze est un artiste basé à Montréal dont la démarche artistique puise sa source dans l’observation des menus détails du quotidien. C’est cette observation qui amène l’artiste à une pratique photographique expérimentale qui résulte en des abstractions formelles. Ces abstractions, qui font souvent référence au dessin ou à la peinture par leurs apparences, s’inscrivent néanmoins bel et bien dans le cadre de la photographie.

Emmanuel Chieze utilise les objets et les situations concrètes pour faire apparaître la nature abstraite sous-jacente des éléments. La lumière et les surfaces sont ses deux thèmes de prédilection. L’artiste, par sa technique photographique, se plaît à interroger et à transformer les idées et les codes qui sous-tendent la représentation photographique conventionnelle. Son but est de transformer notre conception de la représentation.

chieze.com

artotheque.ca

Paysage Céleste 05. 2014. Emmanuel Chieze. Photographie numérique, impression jet d’encre sur papier archive, montage sous acrylique. 61 x 91 cm. © L’Artothèque. Tous droits réservés
Paysage Céleste 05. 2014. Emmanuel Chieze. Photographie numérique, impression jet d’encre sur papier archive, montage sous acrylique. 61 x 91 cm. © L’Artothèque. Tous droits réservés

Coût de location par mois pour un particulier (taxes incluses): 15$.

Une vie sans frigo

Est-ce que les maisons sans frigo représenteront une tendance dont on entendra de plus en plus parler dans l’avenir? Peut-être, si on en croit une journaliste française qui a tenté l’expérience pendant un an et qui l’a trouvée concluante.

Marie Cochard, mère de deux jeunes enfants, a voulu voir l’an dernier à quoi ressemblait la vie sans frigo. Selon elle, l’arrivée du réfrigérateur dans nos vies est «le début du gaspillage» puisqu’on achète trop, on y entasse les aliments et on les oublie avant de les jeter, parfois même pas entamés.

Grâce à son expérience, qui a été largement couverte par les médias dans les derniers mois, Marie Cochard estime qu’elle a mieux mangé et qu’elle a économisé. Elle et sa famille ont consommé moins de produits transformés, ont acheté local et en plus petite quantité, n’ont presque rien gaspillé et ont donné un coup de pouce à l’environnement en achetant des produits sans emballage.

Pour la journaliste, bien que «représentant quelques défis», l’expérience a été tellement concluante qu’au terme de celle-ci, elle a décidé de vendre son réfrigérateur pour investir dans un garde-manger. Elle en a aussi tiré un livre, Notre aventure sans frigo… ou presque, paru l’automne dernier aux Éditions de l’Homme.

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Sans frigo 101

Bien qu’on ne se débarrassera pas tous demain matin de nos réfrigérateurs, il est possible de tirer de l’expérience de Marie Cochard quelques idées qui pourraient désencombrer le frigo.

La journaliste propose, par exemple, de ne pas mettre les œufs au réfrigérateur (une pratique très américaine selon elle) puisque dès qu’ils sont au frigo, la coquille de ces derniers devient plus poreuse, les rendant plus vulnérables aux bactéries. Elle encourage aussi les gens à ne pas conserver les confitures, marinades et tout ce qui est vinaigré au frigo et de les mettre à la vue afin de ne pas les oublier. Elle vante aussi les mérites de la consommation locale et du fait que sans réfrigérateur, on mange les fruits et légumes plus rapidement alors qu’ils sont encore frais, et donc, plus savoureux. Sinon, pour les légumes, l’auteure conseille de les conserver dans l’eau ou le sable. On peut aussi faire affaire avec l’entreprise québécoise Jarre, qui se spécialise dans la conservation.

En fait, à lire les nombreuses entrevues accordées par l’auteure, tout ça semble être une question de logique: acheter plus souvent mais en plus petite quantité, consommer de façon locale et conserver les aliments de la même façon que le faisaient nos ancêtres…

Et vous, vous passeriez-vous de frigo?