J’adore qu’on me raconte une histoire de voyages. Mais peu de gens savent raconter. Je ne parle pas ici de lister les villes et les musées visités ou le menu détaillé de tous les soupers ou encore des itinéraires, cartes à l’appui, ou l’enfilade des complaintes sur le service. Non, je parle de ceux qui vous font voyager. Ceux qui savent vous parler des couleurs, des saveurs, des odeurs de l’air qui était sucré ou plein d’embruns. De ceux qui vous parlent des pensées qui les habitaient, des chocs et des surprises, qui savent mettre la juste part de détails pour allumer votre imaginaire et vous donner l’impression d’y être, mais pas trop, pour ne pas vous y noyer. Isabelle Marjorie Tremblay, elle, est de ceux qui savent raconter leurs voyages. Et c’est ce qu’elle fait dans Voyages d’une vie paru aux Éditions du Trécarré.
Je ne présenterais pas ce livre comme un guide de voyage. Si vous souhaitez connaître les horaires de musées ou de bus, ou avoir le top 10 des villes ou des attractions, ce n’est pas le livre que vous achèterez. Voyages d’une vie, c’est en fait un recueil de récits de voyage très impressionnistes. Les récits d’expériences, de souvenirs de moments forts et parfois moins forts. Un hybride entre le journal de bord et le journal intime. Et c’est ce qui en fait tout le charme. Bien sûr, on y trouve des trucs pratiques, des Saviez-vous que…, des conseils d’experts, mais ce n’est pas l’essentiel du livre. L’essentiel, ce sont les histoires de voyage que nous raconte l’auteure.
Séjour prolongé d’études à Paris, quelques mois de coopération au Mali, croisière de luxe en Europe, voyage linguistique en Équateur, voyages en solo, notamment au Vietnam, découverte des volcans au Guatemala, écotourisme en Bolivie, backpacking en Europe de l’Est, dégustations au Portugal, Isabelle Marjorie Tremblay a roulé sa bosse et elle continue. Au total, 15 récits de voyage et des conseils de planification. C’est le guide parfait pour s’inspirer, pour choisir le type de voyage ou de destination. C’est en fait une invitation au voyage avec quelques balises pour que le rêve devienne réalité et éviter quelques cauchemars. Et comme le dit Marina Orsnini dans la préface qu'elle signe:
Son goût pour l'aventure et son audace nous inspirent à nous lancer , nous aussi, sur un parcours qui nous fera grandir et nous donnera l'envie du dépassement de soi.
Assez joliment illustré, bien que le format du livre ne permette pas de jouer pleinement les photos comme on pourrait le faire dans un beau livre. Mais, là encore, ce sont ses photos, et non pas des cartes postales, ce qui rend la chose encore plus intime et sympathique.
Un livre d’été, assurément, parce qu’il fait voyager et rêver, et je serais tentée de dire un livre cadeau pour tous les amoureux du voyage, et en particulier pour les jeunes de votre entourage.
Voyages d'une vie, Isabelle Marjorie Tremblay, Éditions Trécarré, avril 2018, 224 pages, 29.95$.
Isabelle Marjorie Tremblay est une touche-à-tout du domaine des communications: productrice au contenu, animatrice, chroniqueuse télé et web depuis 1999. Elle a une formation en droit, en développement international, en écriture et en théâtre. Isabellemarjorie.com
Cela fait quelques mois à peine qu’on a commencé à en entendre parler et déjà, l’idée semble avoir fait le tour du monde. Des particuliers aux restaurateurs en passant par les bars et les compagnies d’aviation, de plus en plus de secteurs ont choisi de bannir la paille de plastique.
Selon la Fondation David Suzuki, on jette tous les jours 500 millions de pailles aux États-Unis seulement alors que selon Greenpeace, au Canada, ce serait 57 millions.
Comme les bouteilles d’eau ou les sacs de plastique, elles font partie des objets en plastique à usage unique les plus consommés au monde. Tous des objets qui ont un cycle de production et d’utilisation court, mais qui prennent des centaines d’années à se décomposer.
Bien sûr, remplacer la paille en plastique par une paille en papier contribue à diminuer le gaspillage de plastique, mais cela reste un objet jetable. Certains privilégient donc l’élimination complète de la paille ou encore, l’utilisation d’une paille réutilisable en acier, en métal, en verre ou en bambou.
Au Québec, par exemple, l’entreprise Ola Bamboo vend ses pailles de bambou en ligne.
Plusieurs estiment que les pailles ne sont qu’une parcelle du problème de tout ce plastique jetable que nous consommons. Mais déjà, ce vaste mouvement qui fait bouger même les plus grandes chaînes est certainement un pas dans la bonne direction. Pensons-y la prochaine fois que nous commandons un cocktail ou un smoothie.
Le Paradiso Ibiza Art Hotel, de la chaîne Concept Hotel Group, fait place à l’art et aux couleurs vives. Visite guidée!
Si on a l’impression d’être dans la Floride de l’après-guerre en mettant les pieds au Paradiso Ibiza Art Hotel, c’est que la firme responsable de son design s’est largement inspirée du style architectural Miami Modern (MiMo) pour créer cet endroit hors du temps.
Non, vous n'êtes pas à Miami!
Les suites du Paradiso Ibiza Art Hotel peuvent accueillir entre une et cinq personnes. Chacune d’elles est munie de haut-parleurs Marshall, d’un mini-frigo SMEG et, bien sûr, d’un mobilier coloré semblant tout droit sorti des années 1970. Elles disposent également d’un balcon privé aux couleurs vives qui semble l’endroit tout indiqué pour se prélasser, verre à la main, pour admirer les magnifiques couchers de soleil qu’offre cette île de la Méditerranée reconnue pour la beauté de ses plages.
Rose, jaune, bleu... place aux couleurs éclatantes!
Aux murs des différentes suites sont accrochées des œuvres d’art originales d’artistes affiliés au programme artistique de l’hôtel. L’établissement s’est en effet donné la mission de mettre l’art à l’honneur afin d’enrichir l’expérience touristique de ses visiteurs et reçoit donc régulièrement des artistes en résidence, qui créent et logent dans la suite aux murs vitrés située dans le lobby de l’hôtel (celle-ci est offerte gratuitement aux visiteurs courageux qui voudraient voler la vedette le temps d’une nuit). L’établissement a également sa propre galerie d’art ainsi qu’une bibliothèque spécialisée mise à la disposition des visiteurs.
Dormiriez-vous dans cette chambre aux murs vitrés située dans le lobby de l'hôtel?
À l’extérieur, place à la détente. Deux piscines rectangulaires dans les tons de roses vous attendent avec, au centre, un bar circulaire. Des lits de détente et des chaises longues sont placés tout autour de l’eau. Sur le côté, la terrasse du restaurant, ombragée, ainsi qu’une table de billard.
Cette semaine Richard Migneault, spécialiste polar, auteur, blogueur sur Polar, noir et blanc et notre chroniqueur invité, nous suggère quatre polars à lire cet été et nous parle de sa virée en France pour le Festival du polar et le Festival du livre de poche. Un festival du polar...de quoi faire rêver ce mordu...!
Il arrive chez lui, dans les premières moiteurs de juin. La soirée s’annonce sans surprise. Un courriel l’attend et quand il l’ouvre, le monde, tout à coup, s’offre à lui. Cet homme, c’était moi, et le courriel m’invitait à participer à deux festivals du livre en France, dont un sur le polar! J’étais aux anges! Chanceux et excité de vivre ces deux événements.
Moi, le directeur d’école à la retraite, un peu groupie et grand lecteur, passionné par la littérature québécoise, allumé par les polars écrits par les gens d’ici et admirateur des écrivains, j’allais m’envoler outre-Atlantique. Moi, qui ai eu l’idée, il y a quelques années, de réunir dans des recueils de nouvelles des créateurs talentueux qui ont le don de nous faire frémir, j’allais avoir l’occasion de faire connaître en France «mes» auteurs, ces hommes et ces femmes, gentils comme des enfants sages, mais féroces dans leurs écrits. L’occasion, donc, de présenter au monde la série des «Crimes…» éditée chez Druide.
Première surprise, l’emplacement! Une grande tente, ouverte sur la Manche. Plage de galets et vents de la mer, le site est fort agréable. Nous sommes accueillis par les bénévoles de l’organisation «Les ancres noires», et tout est pensé pour le confort des auteurs présents. Nous sommes quelques auteurs étrangers parmi la trentaine d’auteurs invités: Tove Alsterdal et Johan Theorin, de la Suède, le Nigérian Leye Adenle, Marie-Eve Bourassa et moi, pour le Québec.
Les visiteurs sont nombreux et intéressés. Très rapidement, à ma grande surprise, tous les exemplaires de Crimes à la librairie en livre de poche sont vendus. Crimes au musée (version Belfond) se vend très bien. La première journée, les relations entre les auteurs sont plus réservées, mais les repas pris en groupe et les quelques bouteilles de vin et de cidre font en sorte de rapprocher tous les auteurs.
Et ce festival n’est pas uniquement axé autour du livre. Polar à la plage met en évidence tous les aspects du polar: des films présentés dans les salles de cinéma de la ville, des concours de nouvelles noires et une exposition de photos. Même les écoles et les jeunes élèves prennent part à la fête en participant à un concours d’écriture.
Le festival Polar à la plage offrait plusieurs volets dont un concours de photos, illustrant le "noir" Photo: Richard Migneault
Puis, tout à coup, quelques auteurs sont kidnappés et intégrés dans une pièce de théâtre écrite par de jeunes lycéens. Le public, bon enfant, apprécie. Les vrais acteurs et les auteurs créent une complicité théâtrale, proche du noir, mais teintée d’humour et de rebondissements.
Et pour enrichir ce tour d’horizon des arts, la musique devient aussi l’occasion de fêter le polar sur cette plage. Les auteurs invités avaient reçu pour mission d’écrire les paroles d’une chanson. Des musiciens havrais ont composé la musique pour accompagner ces textes et les CD sont vendus.
Vraiment, toute la ville est mobilisée, les gens s’impliquent, les bénévoles sont attentionnés. Comme auteurs étrangers, on se sent bien entourés et appréciés.
Marie-Ève Bourassa et Richard Migneault dans l'autobus réservé au polar québécois, en font connaître les auteurs et les facettes au public français Photo: Richard Migneault
Et le dimanche, à 15 heures, dans un autobus bondé, Marie-Eve Bourassa et moi parlons du polar québécois. Je trace l’historique du genre, d’Ixe 13 à David Goudreault et sa bête, en passant par Chrystine Brouillet et Patrick Senécal. Les lecteurs normands font la connaissance de quelques auteurs québécois qui gagneraient à être lus de l’autre côté de l’Atlantique.
Et comme les irréductibles Gaulois de Goscinny, cette aventure havraise s’est terminée autour d’un bon repas où les langues se sont interpelées, les histoires se sont racontées et les souvenirs se sont accrochés.
Un festival du polar au Québec?
En revenant de cette fête magique, la tête remplie de souvenirs, il m’est venu une question: pourquoi, au Québec, ne serait-il pas possible d’organiser ce genre de fête? Un festival du polar à Montréal et un autre à Québec, où tous les intervenants seraient conviés autour du monde du polar québécois.
Les salons du livre répondent à un besoin bien précis et sont très bien implantés dans toutes les régions du Québec. Et nous avons même quelques festivals littéraires qui remplissent bien leur mandat. Il y a même eu pendant quelques années, le festival du roman policier à Knowlton, mais disparu depuis. Et comme le polar est le genre le plus lu, ne mériterait-il pas d’avoir à nouveau son propre festival?
La réussite de ce festival français, la mobilisation des bénévoles et de la communauté, l’envie des auteurs de rejoindre leurs lecteurs et le côté festif de ce genre d’organisation, tout cela m’incite à dire… pourquoi pas au Québec?
Qu’en pensez-vous? Seriez-vous au rendez-vous?
Festival du livre de poche: où sont les Québécois?
Une semaine plus tard, Saint-Maur-des-Fossés, mignonne commune de la banlieue sud de Paris, accueille plus de 300 auteurs, tous réunis sous un immense chapiteau. Gérard Collard, libraire très médiatisé en France, transporte sa librairie La Griffe Noire sur la grande place des Marronniers pour un festival unique, celui du Livre de poche. Secondé par une armée de bénévoles de tous âges, le libraire met à la disposition des très nombreux visiteurs près de 70 000 livres. Pendant tout un week-end, Saint-Maur devient le centre du monde du livre de poche.
Et la fête commence! Les lecteurs déambulent dans les allées, rencontrent leurs écrivains préférés, discutent livres et projets, se font dédicacer leur achat, prennent des photos. Comme ils attendent près de deux heures pour passer à la caisse, ils en profitent pour rencontrer d’autres passionnés et échanger sur leurs achats et leurs prochaines lectures.
Au café ou pendant le repas, les blogueurs et les blogueuses prennent des notes qui alimenteront leurs futures chroniques. Les auteurs, regroupés entre amis, entretiennent leur propre folie et participent aux nombreuses tables rondes qui passionnent le public.
Et moi, dans ce tourbillon, assis sur mon nuage de rêve, je réponds aux questions des lecteurs, je présente les auteurs du recueil et j’écris une dédicace aux lecteurs qui veulent s’aventurer dans l’expérience de la lecture des nouvelles. Puis, étant aussi lecteur, je m’éclipse et je fais le tour de la place pour rencontrer les amis et pour discuter avec des auteurs que j’aime. Pouvoir, dans la même demi-heure, parler avec Luca di Fulvio, échanger nos adresses de courriel avec Romain Slocombe, croiser Hélène Carrère d’Encausse, se rappeler d’excellents souvenirs avec R. J. Ellory et recevoir, sans avertissement, le superbe sourire de Katherine Pancol, j’avoue avoir eu quelques palpitations d’admirateur inconditionnel.
Et les auteurs québécois? Déception: j’étais le seul auteur québécois invité, et l’absence totale de livres d’auteurs québécois dans ce festival. Gérard Collard m’assure qu’il y aura davantage de place pour nous au festival, dans les prochaines années. Les lecteurs de Saint-Maur, comme partout en France, sont prêts à lire les auteurs québécois, qui sont déjà nombreux à être édités sous format livre de poche. Mais les livres ne sont pas toujours disponibles, hélas, en terre de France. Espérons que de tels événements permettront à nos auteurs d'être mieux diffusés chez nos cousins...
Quatre polars, un été
Voici mes quatre suggestions de polars pour votre été. Bonne lecture!
Je t’aime
Barbara Abel
Éditions Belfond, mai 2018 32.95$
Les tricoteuses
Marie Saur
Éditions Héliotrope noir, septembre 2017, 22.95$
(Prix Arthur-Ellis du meilleur polar canadien français 2017)
Les déracinés
Catherine Bourdon
Éditions les Escales, juin 2018, 39.95$
Le brasier
Vincent Hauuy
Éditions Hugo Thriller, mai 2018, 29.95$
Qu’est-ce que la cuisine canadienne pour vous? Quels plats pourraient la représenter? Au fil des ans, certains médias ont fait l’exercice et ont tenté de la définir.
Le Selection Reader’s Digest fait une belle sélection de 25 plats qui pourraient représenter la cuisine de notre vaste pays. Pour l’est du Canada, on nomme par exemple la ploye des Acadiens, la bouillabaisse, le pâté chinois, les bagels de Montréal, la guédille au homard, la poutine et le sirop d’érable, tandis que pour l’ouest, on parle du bœuf de l’Alberta ou des barres Nanaïmo. De leur côté, le bloody caesar, les huîtres et la queue de castor semblent être bien ancrés dans les habitudes alimentaires de tous les Canadiens.
Dans L’Express, un média français, on ajoute à cette liste les oreilles de crisse, le crabe des neiges, les bières canadiennes, le cipaille, le fricot, qui est un ragoût de poisson ou de volaille acadien, le pouding chômeur et la poutine acadienne, faite d’une pâte de patates râpées cuite, à laquelle on ajoute de la patate pilée en boule farcie au lard ou à la viande.
Photo: Facebook Notre canneberge
L’an dernier, Ricardo s’est lui aussi penché sur ce sujet complexe en traversant le pays pour produire 52 capsules vidéos qui allaient présenter des produits canadiens reconnus pour leur qualité autant ici qu’à l’international. Les canneberges du Québec, les pommes de l’Ontario, le caviar du Nouveau-Brunswick, le saumon d’élevage de Colombie-Britannique, l’avoine du Manitoba, l’oursin de Vancouver, entre autres, ont été mis en vedette dans cette série nommée On est les meilleurs. Ces 52 capsules dressent sans aucun doute une jolie courtepointe de ce qui se fait de mieux au Canada, dévoilant ainsi tout un pan de notre culture culinaire.
Lindsay Anderson et Dana Vanveller, deux jeunes Canadiennes, ont elles aussi tenté de répondre à l’épineuse question de ce qui pourrait définir notre cuisine. Après avoir parcouru tout le pays, elles ont fait de leurs découvertes un livre, Feast, sorti l’an dernier, contenant 110 recettes et techniques typiquement canadiennes.
Photo: Liz Mochrie, Flickr
Le sujet, sans aucun doute, intrigue, et c’est certainement de circonscrire notre cuisine, aussi vaste et variée que l’est notre pays et ses cultures, qui représente le plus grand défi.