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À la découverte de l’île aux Lièvres et de la rivière du Loup

La région du Bas-Saint-Laurent offre, du printemps à l’automne, de merveilleuses occasions d’approcher l’eau tout en randonnant… ou d’être carrément sur l’eau! Bienvenue à l’île aux Lièvres et sur la rivière du Loup.

Marcher dans la biodiversité à l’île aux Lièvres

Forêt ou rivage? Pourquoi choisir quand on peut alternativement marcher au bord de l’eau, sur les rochers, en profitant de la marée basse, et se promener dans le bois? Dans l’estuaire maritime du Saint-Laurent, l’île aux Lièvres est un vrai coffre au trésor en matière de biodiversité comme de sentiers pédestres pour tous les goûts.

Perdu au milieu du fleuve, le grand bout de terre de 13 km de long sur 1,6 km de large à son maximum m’a récemment réservé de belles surprises, même si j’y avais déjà campé deux fois par le passé.

Protégée et gérée depuis 1986 par la Société Duvetnor, organisme à but non lucratif, l’île dispose de quatre campings, de sept beaux chalets et d’une jolie auberge récemment rénovée. En y séjournant, vous contribuez à la mission de conservation de Duvetnor sur l’un des joyaux naturels du Québec maritime, ainsi qu’à la préservation de sa biodiversité.

Photo: Facebook Société Duvetnor

La faune et la flore et l’île

La forêt, dominée par les peupliers faux-trembles, peupliers baumiers et sapins baumiers, couvre presque les trois quarts de l’île, mais il est facile de déboucher sur le littoral pour profiter de la vue sur le fleuve et observer la faune ailée, dont les eiders à duvet.

Les lièvres sont partout sur «leur» île, tandis que les phoques se tiennent plutôt vers la pointe est. De leur côté, les bélugas viennent souvent se montrer au large de la côte nord-ouest.

La forêt a été façonnée par les lièvres, leur broutage empêchant par exemple les érables d’y pousser. En sous-bois prolifèrent quelques espèces de plantes résistant à ce broutage du lièvre, dont l’if du Canada.

Photo: Simon Laroche Photographie, Facebook Société Duvetnor

Des sentiers pour tous les goûts

Seize sentiers de différents niveaux et longueurs sillonnent le territoire de l’île. Pour une ou deux bonnes journées de randonnée, optez pour une partie de la Grande Course (14,5 km au total entre la pointe ouest et la pointe est), par exemple en partant de l’auberge. Presque complètement dans le bois et sans dénivelé, le sentier offre quelques beaux points de vue sur le fleuve, surtout à la pointe ouest et à la pointe est (superbe au lever du soleil). On peut raccourcir le trajet aller-retour en dormant en route, à l’un des trois campings des Cèdres, de l’Anse à la Boule ou des Bélugas, mais il faut porter ses bagages sur son dos ou traîner un chariot avec soi.

J’ai adoré le sentier de la Mer, côté nord et côté sud, à faire à marée basse vers la pointe est sur les «lamelles» rouges de schiste argileux du littoral. Dans ce secteur, le court sentier de la Traverse permet également d’aller admirer le coucher du soleil.

Le court sentier forestier de la Corniche et celui du Jardin, accessibles tous deux par la Grande Course, m’ont offert aussi plusieurs coups de cœur: vue plongeante sur le littoral nord, descente à pic vers l’anse au Sable, remontée dans un décor de toundra alpine au sol.

Le sentier du Lièvre, aussi accessible par la Grande Boucle, transite pour sa part, côté sud, par deux anses de rêve, l’anse à la Boule et l’anse aux Épervières.

Seize sentiers de différents niveaux et longueurs sillonnent le territoire de l’île. Photo: Facebook Société Duvetnor

Plongée dans la nature sur la rivière du Loup

À mon retour à Rivière-du-Loup, j’ai troqué le bateau de Duvetnor qui m’avait emmenée sur l’île aux Lièvres pour un kayak. Direction: Saint-Joseph-de-Kamouraska, dans l’arrière-pays. Sur le Rang 5 Ouest, Zone Aventure propose des descentes en kayak ou en canot à partir de son terrain situé en bordure de la rivière du Loup.

En formule libre, vous pouvez parcourir une section du cours d’eau en 3, 5 ou 8 heures selon la distance souhaitée et le goût de prendre votre temps seul, en famille ou entre amis. Jusqu’au 1er septembre, l’activité est proposée du mercredi au dimanche, puis seulement les week-ends jusqu’à fin octobre. Pour bonifier votre rando nautique, vous pouvez aussi être accompagné (sur réservation) d’un guide-interprète.

Photo: Facebook Zone Aventure

Le circuit est bucolique à souhait, presque sans maisons sur les rives, qui sont couvertes d’une végétation variée. La rivière coule sous quelques ponts, puis longe un rang et ne présente pas de difficulté, hormis quelques petits passages en eau vive ou plutôt frémissante.

Un bon courant vous accompagne, facilitant la progression sur la rivière à coups de pagaie, tout en prenant le temps d’écouter ou de voir une panoplie d’oiseaux. Dans ce voyage hors du temps, un orage survient parfois. Dans ce cas, le mieux sera de vous abriter sous un pont ou sous un arbre penché vers la rivière, car les rives souvent escarpées sont peu propices à mettre pied à terre.

Au point d’arrivée convenu, vous pourrez sortir du kayak ou du canot et grimper votre embarcation sur le talus en attendant Tony ou quelqu’un de son équipe pour revenir sur le Rang 5 en autobus. Retour à la civilisation après un bon «bain» de nature.

Bon à savoir

Vélo de montagne

Dans la région de Québec, les centres de vélo de montagne n’acceptent dorénavant sur leurs sentiers que les vélos à assistance électrique de classe 1 munis d’un moteur «pédalier».

Devant l’engouement des Québécois pour le vélo électrique, l’alliance Québec Vélo de montagne impose en effet de nouvelles règles sur les sentiers de ses membres (Empire 47, Le Massif de Charlevoix, Mont-Sainte-Anne, Sentiers du Moulin et Vallée Bras-du-Nord) afin d’assurer la sécurité des cyclistes et de préserver l’état des sentiers.

Les vélos électriques de classe 1 ont une assistance générée par les coups de pédale et non, comme ceux de classe 2, par une manette au guidon sans obliger à pédaler. «En plus d’être moins aisé au pilotage, ce dernier type de vélo à "moteur roue" exerce une traction importante lorsque l’assistance électrique est engagée, ce qui abime fortement les sentiers», précise l’organisme dans un communiqué.

Activités découvertes

L’organisme GUEPE (Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement) propose plusieurs activités à Montréal et en région au cours du mois d’août: rallye-nature au parc du Pélican (Montréal) le 13 août; table de découvertes sur la pollinisation au Parcours Gouin (Montréal) le 27 août.

Sur réservation, on peut participer à une nuit à la belle étoile les 12-13 août au mont Grand-Fonds (Charlevoix), à une sortie en kayak au clair de lune le 20 août (site nautique de Lachine et de Beauséjour) et à un bain de nature le 28 août au mont Grand-Fonds.

Randonnée sur le GR 400, au cœur du volcan du Cantal

Le sentier de grande randonnée GR 400 offre dans le Cantal, en Auvergne, de multiples possibilités de marche à la journée ou sur plusieurs jours, à la découverte d’un massif volcanique d’exception. Tournée en quatre étapes de choix de 15 à 20 km par jour.

Au centre de la France, l’Auvergne est un paradis pour les amants de la nature. La région a la particularité d’abriter d’anciens volcans, réunis dans le parc naturel des volcans d’Auvergne. L’un d’eux se situe dans le département du Cantal. Surnommé l’«Etna auvergnat», le massif cantalien constitue le plus grand volcan d’Europe. Son diamètre atteint 70 km, avec le Plomb du Cantal (1855 m) et le puy Mary (1787 m) pour plus hauts sommets.

En randonnant sur le GR 400, itinéraire de longue randonnée «en moyenne montagne» – qualificatif tenant compte de son altitude moyenne (800 à 1850 m) –, on peut apprécier son contour en profitant de paysages d’une grande variété. Parfaitement balisé, il offre une panoplie de circuits pédestres à faire aussi à la journée, en boucle ou non. Attention, toutefois, aux dénivelés, qui dépassent vite les 1000 m, en montée comme en descente, si l’on veut profiter de panoramas grandioses.

Parfaitement balisé, le GR400 offre une panoplie de circuits pédestres à faire aussi à la journée, en boucle ou non. Photo: Anne Pélouas

Pour se faciliter la vie, on utilise le TopoGuide Volcan du Cantal-GR 400 publié par la Fédération française de la randonnée. Il détaille les parcours par le menu, en plus d’offrir une foule d’informations pratiques et d’indications précieuses sur la faune et la flore.

Le début d’été est une saison merveilleuse pour partir en balade à la journée, lunch dans le sac à dos. Chaque soir, on dort dans un joli gîte ou une petite auberge de la région. Pour éviter des allers-retours sur les mêmes sentiers, certains parcours nécessitent une certaine logistique, par exemple avec deux autos ou en réservant une place en navette publique à prix modique (du 15 juillet au 28 août) pour rentrer au village de départ. La malle postale propose pour sa part un service de transport de bagages en été.

En route à pied vers les monts du Cantal. Photo: Anne Pélouas

De Mandailles au puy Mary

Du gîte d’étape Vert-Azur, dans le village de Mandailles, le GR 400 monte tranquillement sur un chemin de pierre à flanc de montagne, puis grimpe abruptement dans une hêtraie touffue avant de rejoindre une première crête.

Le sentier traverse une prairie fleurie avant de passer sous le puy de Bassiérou. Une série de «burons» est alors visible. Certaines de ces cabanes pastorales en pierre servent encore à la fabrication des fromages du Cantal dans les alpages.

Certaines de ces cabanes pastorales servent encore à la fabrication des fromages du Cantal. Photo: Anne Pélouas

Les abords du sentier sont abondamment fleuris. Gentianes jaunes et digitales pourpres se dressent vers le ciel tandis que des pensées violettes, des genêts jaunes et autres fleurs inconnues colorent les prairies au ras du sol.

Les abords du sentier sont abondamment fleuris. Photo: Anne Pélouas

Dans le ciel, des vautours fauves jouent les planeurs à l’approche du puy Chavaroche (1739 m), tandis qu’apparaissent «nos» premières vaches Salers, parmi les plus réputées du Cantal, tant pour leur viande que pour leur lait. Ces bonnes grimpeuses sont jolies à voir avec leur robe couleur acajou et leurs cornes en forme de lyre.

Photo: Anne Pélouas

Au sommet du puy Chavaroche, un gros cairn surnommé «l’homme de pierre» sert de repère à des centaines de mètres à la ronde. Passé le col de Redondet, le sentier mène au pas de Peyrol, carrefour routier le plus élevé du Massif central (1588 m) et surnommé le «mirador» du volcan cantalien.

Voici la fin d’étape du jour, à moins que vous n’ayez le courage de monter au sommet du puy Mary, par une longue série de marches larges en béton. Deuxième plus haut sommet du Cantal, le puy Mary a le label de Grand Site de France. C’est dire la vue qu’il offre sur le grand volcan du Cantal.

Du Falgoux au puy Mary

Après une bonne nuit à l’Hôtel des Voyageurs, dans le village de montagne Le Falgoux, il faudra une heure trente de montée soutenue sur les hauteurs du bourg avant d’atteindre de nouveau la limite des arbres.

Une nuit reposante à l'Hötel des Voyageurs. Photo: Anne Pélouas

Un large chemin traverse une magnifique hêtraie dont on appréciera la capacité à absorber la chaleur une fois sorti du bois. Le sentier transite alors dans une immense prairie d’altitude dans laquelle on déambule en profitant des sommets alentour et des tapis floraux, avant de contourner le rocher de l’Aygue, puis de monter au large col du Pas-Rouge.

Se dévoile alors le puy de la Tourte, sommet magnifique en forme de mamelon qu’il nous faudra gravir encore à la force des mollets et des bâtons de marche. Il cache bien le puy Mary, dont on retrouvera la vision en suivant encore la ligne de crête derrière le puy de la Tourte jusqu’au pas de Peyrol.  

Crête et brèche sous le Puy Mary. Photo: Anne Pélouas

Du pas de Peyrol au Clou

Le lendemain, après avoir dormi à l’Auberge d’Aijean, à Lavigerie, nous reviendrons presque à notre point d’arrivée de la veille pour poursuivre notre périple.

Vue depuis l’Auberge d’Aijean, à Lavigerie. Photo: Anne Pélouas

Du col d’Eylac, au nord du puy Mary, une prairie à marmottes (qui se pointent souvent le bout du nez) mène au pied d’un cirque impressionnant dont la ligne de crête est entaillée par une grande brèche. On rejoint le GR 400 peu après sur la crête menant au col de Cabre, l’un des plus élevés du massif cantalien (1539 m), découvrant une nouvelle partie du volcan, côté sud-est.

Les marmottes font souvent leurs terriers en plein sur le sentier. Photo: Anne Pélouas

Passant au pied du puy Bataillouse, on rejoint facilement le col de Rombière. Plein sud, on file alors vers le puy Griou, perdant ensuite un peu en hauteur et en vue «volcanique» pour finir par retrouver la forêt.

Au col du Pertus, un sentier en sous-bois grimpe de nouveau jusqu’à la crête sous l’Élancèze (1491 m). Le sentier descend ensuite tranquillement dans une grande prairie jusqu’à la Vacherie de la Poche, cabane d’alpage près de laquelle un troupeau de vaches égaie notre passage. Reste un long chemin forestier en descente pour atteindre le hameau Le Clou… et le paradis, aux Chambres d’Hôtes Le Clou.

Le Clou, érigé sur le site d’une ancienne ferme de 1806. Photo: Anne Pélouas

Le Plomb du Cantal

Pour la dernière journée de rando, les plus valeureux partiront de Thiézac pour rejoindre par la crête le Plomb du Cantal, plus haut sommet du massif, avant de descendre à la station de ski du Lioran.

Fraîches comme deux roses après la montée en téléphérique!

Les autres profiteront d’une montée en téléphérique menant presque en haut de la montagne, d’où l’on domine, entre autres, la verdoyante vallée de Brezons, que le célèbre vulcanologue français Haroun Tazieff qualifiait de «plus belle vallée glaciaire d’Europe». Un dernier regard sur les vestiges volcaniques des hauteurs et l’on redescendra à pied dans la rocaille, puis la forêt, avant de s’attabler à la terrasse du gîte Le Bufadou, au pied de la station de ski et de VTT (vélo de montagne).

La terrasse du gîte Le Bufadou, au pied de la station. Photo: Anne Pélouas

Pratico-pratique

  • Si vous avez le temps: passez deux nuits au même endroit, pour absorber les longues journées de marche et profiter de la vie dans ces hébergements de charme, de leurs chaleureux propriétaires et des vues toujours superbes qu’ils offrent.
  • Consultez le site du Bureau des accompagnateurs en montagne du puy Mary, qui organise l’été des randonnées thématiques guidées ou propose les services d’un «accompagnateur» aux groupes ou familles.
  • Maison d’hôtes ou gîte d’étape? La première appellation reflète un établissement de style bed & breakfast offrant généralement chambre, petit déjeuner et souper. Le gîte d’étape, parfois au même endroit, propose un hébergement plus sommaire, en formule dortoir, et sans repas inclus. On peut toujours commander un pique-nique pour le midi ou un souper.
Les hébergements offrent toujours de superbes vues. Photo: Anne Pélouas

Bonnes adresses

Ce reportage a été rendu possible grâce à Atout France Canada, Air Canada, la région Auvergne–Rhône-Alpes et Cantal Destination. 

Et si on marchait autour de Montréal?

Montréal n’est pas seulement une ville où l’urbanité est reine. Elle est aussi une île verdoyante, surtout en ces temps printaniers où il fait bon s’y balader à pied ou à vélo. Voici des idées pour profiter de cette grande verdure, avec vue sur l’eau.

L’île fluviale de Montréal couvre près de 483 km2 et compte 12 grands parcs, dont plusieurs parcs-nature en périphérie, avec presque toujours vue sur l’eau. Reine de l’archipel d’Hochelaga (324 îles de plus), elle offre de magnifiques parcours sur berges le long du fleuve Saint-Laurent, du canal de Lachine, de la rivière des Prairies ou encore du lac des Deux-Montagnes. 

Entre deux balades, je vous invite à lire un récit de voyage qui vous entraînera aux quatre coins de l’île de Montréal en explorant le présent autant que le passé de ses rives. 

Parc Pine Beach, Dorval. Photo: Andrew Gazula, Unsplash

Randonnée littéraire 

«Je mesure cent-soixante kilomètres de pas et pèse mes cinq jours de marche», écrit Rodolphe Lasnes au terme d’un périple original entrepris en 2019.

«Me prouver que j’habite une île»: c’est le défi que cet auteur et journaliste québécois (dont j’avais déjà aimé Pinsonia) a voulu relever, à pied, en faisant réellement le tour de Montréal, au plus près de l’eau, lorsque c’était possible.

Le titre de son nouveau livre, paru chez Leméac ce printemps, donne cette certitude qu’il a bien réussi son coup. J’habite une île est un récit «géopoétique» enlevant qui raconte au jour le jour, pas après pas, les étapes de la longue randonnée urbaine de l’auteur, mais aussi les multiples histoires, de lieux et de gens, qui donnent son âme à ce Montréal des lisières d’eau.

Habitué de mêler roman et histoire, Rodolphe Lasnes nous livre un pur récit de voyage, mais agrémenté avec bonheur de références historiques sur des dizaines de lieux qu’il foule de ses pas, à la suite d’illustres personnages du passé.

Ce globe-trotter impénitent avait quasiment anticipé la pandémie qui nous a cloués sur place, ne nous donnant le droit, bien souvent, qu’à des déplacements de proximité. Occasion rêvée cependant de prouver que l’aventure commence bien souvent au coin de la rue... Et pourquoi pas à pied autour de sa ville-île?

Le voilà donc parti un beau matin, presque comme un vagabond (sans gros sac à dos et sans savoir où il dormira le soir), pour un périple devant le mener de la tour de l’Horloge à la tour de l’Horloge. Il découvre pas à pas cette île où l’on habite sans plus savoir vraiment qu’elle est une île, sauf à passer ses ponts ou prendre le temps d’une escapade de week-end au bord de l’eau.

Lui traque les chemins de berges, sautant des barrières à l’occasion pour s’en approcher. Il avale les kilomètres comme il avale les plats de spaghettis sauce à la viande quand un resto se pointe à l’horizon. Il dort plusieurs soirs à la dure, sur des bancs de parc, et se baigne une fois «en bobettes» pour se rafraichir. Au kilomètre 148,8, le voilà plongeant dans le Saint-Laurent, à Verdun: «Je lévite dans la plénitude, parfaitement heureux d’être ici et maintenant convaincu d’avoir trouvé mon île.»

On l’accompagne ainsi dans ses découvertes de recoins cachés, tandis qu’il partage avec nous les mots de quelques-uns de ses écrivains, historiens et cinéastes préférés. En tête de liste, Kenneth White, père de la géopoétique, et Pierre Perrault, dont le livre J’habite une ville a inspiré son propre titre.

Rodolphe Lasnes nous livre aussi de belles réflexions, comme celle-ci: «Il faut aborder les rivages pour que les paysages se transforment en histoires. Et il me faut marcher sur ces rivages pour mieux ressentir l’insularité de l’Isle.»

Presque au bout de son tour de l’île, face aux lettres rouges de l’enseigne Farine Five Roses et à la ville «hautaine, grouillante», il dira: «Il me semble que je rentre d’un long et lointain voyage.» Nous aussi, lorsqu’on referme son livre.

«J’habite une île» est un récit «géopoétique» qui raconte au jour le jour, pas après pas, les étapes de la longue randonnée urbaine de l'auteur.

 NANA reprend du service

Heureuse initiative: en partenariat avec la Ville de Montréal, NANA, pour Navette Nature, reprend ses activités – interrompues depuis 2020 – pour vous conduire gratuitement vers trois parcs-nature de l’île (Cap-Saint-Jacques, Bois-de-Liesse et Pointe-aux-Prairies) dès le 11 juin. Il faut cependant réserver rapidement votre place!

Le parc-nature du Cap-Saint-Jacques est le plus grand de l’île, avec une ferme écologique, une plage, 7 km de sentiers pédestres et 6,5 km de pistes de vélo. Parmi les activités organisées sur place, mentionnons une «caravane de la pêche» (initiation à la pêche) le 9 juillet, un kiosque d’information sur les fleurs comestibles le 16 juillet et une randonnée guidée «à la découverte de la nature» avec un éducateur-naturaliste de l’organisme GUEPE le 27 août.

Au parc-nature du Bois-de-Liesse, on se promène entre de magnifiques arbres centenaires et rares, tels que l’érable noir. Le 12 juin a lieu une activité de yoga en extérieur, suivie d’une initiation à la pêche. Le 7 août, une animation avec des oiseaux de proie fera le bonheur des ornithologues amateurs.

Au parc-nature du Bois-de-Liesse, on se promène entre de magnifiques arbres centenaires et rares, tels que l’érable noir. Photo: Jean Gagnon, Wikimedia

Au parc-nature de Pointe-aux-Prairies, à l’extrême est de l’île, on peut marcher sur 8,4 km de sentiers ou faire le tour du parc à vélo. Le parc est réputé pour l’observation d’oiseaux. Ici aussi, place au yoga en extérieur le 18 juin prochain, séance suivie d’une activité Entre chien et loup, pour apprendre à distinguer coyotes, renards, chiens et loups (y compris par leurs empreintes de pattes) et sensibiliser les propriétaires de chiens au respect de la nature.

En collaboration avec la Sépaq, d’autres routes de Navette Nature seront ouvertes progressivement à partir du 24 juin en direction de quatre parcs nationaux du Québec au départ de Montréal, soit ceux de Mont-Tremblant, d’Oka, de la Mauricie et de la Yamaska. Les prix du transport aller-retour, incluant l’entrée dans le parc, varient de 43$ à 60$ pour les adultes (réductions pour les enfants, les étudiants et les plus de 60 ans).

Les réservations sont déjà ouvertes pour les transports vers le parc du Mont-Tremblant (tous les samedis et quelques vendredis jusqu’au 22 octobre), le parc de la Yamaska (les 9 et 17 juillet, le 27 août) et le parc de la Mauricie (1er, 10, 23 et 31 juillet, 14 et 21 août, 4, 11 et 25 septembre, 9 octobre). On nous promet aussi pour cet été une destination Navette Nature dans les Cantons-de-l’Est, et peut-être d’autres depuis la ville de Québec.

Photo: Facebook Parc national de la Yamaska

Prescription de nature

Le Cœur des sciences, à l’UQAM, organise sur sa chaîne YouTube le 25 mai, à midi, une conférence gratuite de Claudel Pétrin-Desrosiers, médecin de famille et spécialiste de santé environnementale.

À la place de quelques pilules, les médecins québécois seront bientôt autorisés par le gouvernement du Québec (comme l’a fait celui de la Colombie-Britannique) à prescrire une marche en forêt, un pique-nique au bord d’un lac ou du Saint-Laurent.

«De nombreuses études démontrent les bienfaits de la nature sur le bien-être psychologique et la santé physique: réduction de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et du niveau de cortisol, le fameux indicateur de stress», précise l’invitation du Cœur des sciences. On devrait notamment y apprendre quelle serait la dose requise pour un effet optimal pour notre bien-être physique et psychologique.

De nombreuses études démontrent les bienfaits de la nature sur le bien-être psychologique et la santé physique. Parc national de la Mauricie. Photo: Thomas Lardeau, Unsplash

Le Mois du vélo 

Il est encore temps de s’inscrire au Mois du vélo (mai 2022), organisé par Vélo Québec. Il n’y a pas de petit objectif «vélo», seulement un minimum requis de pédalage de 10 minutes par jour d’ici la fin du mois… même si on peut bien sûr continuer après et faire plus tout de suite.

Plus de 5 000 cyclistes sont inscrits au Défi 2022, avec 25 881 déplacements enregistrés au 17 mai, pour 563 032 km parcourus depuis le début du mois et 18,7 tonnes de CO2 «économisées» collectivement. Il y a des prix à gagner.

Bon à savoir 

Le retour des Via Ferrata

Amoureux de sensations un peu fortes, des hauteurs et de la rando-escalade assistée, sachez que la Route des Via Ferrata du Québec (qui en compte 12 actuellement) annonce ses dates d’ouverture progressive.

Celles du Tyroparc (Laurentides), des Palissades de Charlevoix et du Manoir Richelieu sont d’ores et déjà accessibles. Arbraska Rawdon (Lanaudière), la Via Batiscan (Mauricie) et le Parc Aventures Cap-Jaseux (Saguenay–Lac-Saint-Jean) ouvrent les leurs le 21 mai.

Celles du parc du Mont-Tremblant (Laurentides) et de la Vallée Bras-du-Nord (Québec) débutent leurs réservations de via ferrata pour le 4 juin, tout comme celles de la Chute-Montmorency (Québec), du parc national du Fjord-du-Saguenay (Saguenay–Lac-Saint-Jean).

Le parc national des Grands-Jardins (Charlevoix) met sa propre via ferrata en service le 11 juin, tandis que celle du parc du Trou de la Fée (Saguenay–Lac-Saint-Jean) ouvre le 24 juin.

Dans cet article, Via Ferrata Québec explique bien tout ce qu’il faut savoir pour se préparer à l’activité.

Photo: Facebook Via Ferrata Québec

Oiseaux en vedette dans six parcs nationaux du Québec

La Sépaq organise le 11 juin un grand rendez-vous ornithologique en collaboration avec l’organisme Québec Oiseaux et plusieurs clubs d’ornithologie dans six de ses parcs: Mont-Orford, Yamaska, Îles-de-Boucherville, Mont-Saint-Bruno, Plaisance et Oka.

Animé par des spécialistes, l’événement participatif vise à faire l’inventaire ce jour-là, dans l’application eBird, des observations de faune ailée dans les parcs participants.

Un autre «bioblitz» de même type est prévu au parc national de la Jacques-Cartier le 13 août.

Un couple de grues du Canada au Parc national de Plaisance. Photo: JM Vallières, Sépaq.

C’est le temps de vous préparer à la saison de plein air!

Mai est le mois tout indiqué pour organiser les vacances d’été, les sorties printanières à vélo, les réservations de week-ends en camping, les activités… Voici diverses façons de vous préparer à un printemps et un été de plein air au Québec.

La Grande corvée des sentiers

Exit la journée nationale des sentiers que coordonnait depuis 22 ans Rando Québec, bienvenue à la Grande corvée des sentiers lancée par Rando Québec et Vélo Québec sur un mois complet, du 14 mai au 14 juin.

Ces journées de bénévolat, assorties de quelques réjouissances et du plaisir de travailler en groupe en plein air, sont l’occasion de mettre la main à la pâte, armés de pelles, de pinceaux ou de sécateurs pour redonner de la beauté aux sentiers que vous fréquenterez ensuite à pied ou à vélo de montagne.

Le calendrier de ces «corvées» organisées par des centres de plein air ou clubs de randonnée sera disponible dans la semaine du 9 mai sur le site de Rando Québec (pour les sentiers pédestres) et sur la page de son groupe Facebook (pour les sentiers pédestres et cyclables). D’ores et déjà sont annoncées:

  • La corvée annuelle de sentiers de Montebello Vélo de Montagne en Outaouais, le 9 mai à 9h. «On fournit lunch, snacks, bière et forêt», disent les organisateurs. 
  • La corvée des sentiers de vélo de montagne de la coop de solidarité Vallée Bras-du-Nord, à Saint-Raymond de Portneuf, le 14 mai, et celle pour les sentiers pédestres, le 28 mai. 
  • L’opération Clean Up Ta Montagne, la corvée d’entretien des sentiers de vélo de montagne de la station Mont Sutton et de Plein Air Sutton, le 14 mai (12h), avec 4 à 6 sur place en partenariat avec la Brouerie.
Plusieurs corvées de nettoyage sont organisées par des centres de plein air ou clubs de randonnée. Photo: Tim Foster, Unsplash

Faites vite pour le camping!

La saison des réservations de camping est largement avancée, surtout dans les établissements de la Sépaq, mais aussi dans les parcs régionaux. Ne tardez pas à réserver votre site pour le printemps ou l’été!

Certains autres ouvrent tout juste ces réservations. Tel est le cas du mont Sutton pour son camping au sommet, ouvert du 3 juin au 16 octobre, avec 21 sites disponibles pour une à trois tentes. L’autre option est de réserver sa place dans l’un des abris rustiques pour six campeurs, toujours au sommet du mont Sutton.

Ne tardez pas à réserver votre site pour le printemps ou l’été! Photo: Facebook Sépaq

Apprendre à «manger» la forêt

J’aime marcher en forêt et ramasser des champignons pour le souper au coin du feu en camping, mais je ne suis pas très bonne en matière de connaissance des autres ressources alimentaires de la forêt.

Si vous êtes comme moi, sachez que plusieurs entreprises offrent désormais des ateliers de formation en plein air aux quatre coins du Québec. C’est notamment le cas de «Un goût de forêt», qui propose des randonnées-ateliers très courues. Voici celles qui ne sont pas encore complètes :

  • 7 mai: Plantes du printemps, à Hatley en Estrie, pour découvrir les plantes sauvages printanières comestibles, utiles pour se soigner en nature ou pour partir un feu.
  • 8 mai: Plantes du printemps, à Sainte-Cécile-de-Milton, aux Jardins Colorés (Estrie).
  • 21 et 22 mai: Cueillette et cuisine boréale, au lac Boisseau (Laurentides), de 10h à 15h.
  • 3 au 5 juin: Expédition boréale sur le sentier national de la Matawinie (Lanaudière), pour «chercher sa nourriture sauvage et se soigner», avec campement près d’un lac isolé, en nature.
Photo: Facebook Un goût de forêt

À lire, à consulter 

Les Guides de voyage Ulysse publient ce printemps plusieurs ouvrages de référence, dont 150 plus beaux sites de plein air au Québec, un «beau livre» auquel j’ai eu le plaisir de contribuer en écrivant sur certains de mes coups de cœur.

Regroupés par saison, ces textes font le tour des plus beaux parcs nationaux ou régionaux, réserves naturelles, refuges fauniques et autres zones récréatives sélectionnés pour leurs paysages hors du commun, les activités de plein air qu’ils offrent et la qualité des expériences qu’ils permettent de vivre.

Regroupés par saison, ces textes font le tour des plus beaux parcs nationaux ou régionaux, réserves naturelles, refuges fauniques et autres zones récréatives.

Ulysse propose aussi Randonnées à vélo au Québec – 50 itinéraires de rêve, écrit par des passionnés de cyclisme pour vous inspirer et vous permettre de «préparer vos prochaines excursions de cyclotourisme, escapades en ville, balades sur de jolis chemins de campagne ou expéditions sportives sur deux roues aux quatre coins du Québec».

Du pays de la pomme en Montérégie à L’Isle-aux-Coudres dans Charlevoix ou le long de la Route des vins des Cantons-de-l’Est, le livre explore aussi les légendaires voies cyclables du P’tit Train du Nord dans les Laurentides, du Petit-Témis dans le Bas-Saint-Laurent et de la Véloroute des Bleuets au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Sans oublier les virées urbaines du Vieux-Québec à la chute Montmorency, au bord du canal de Lachine à Montréal ou le tour de l’île d’Orléans. Et le vélo de montagne, notamment dans Charlevoix, à Bromont et à la Vallée Bras-du-Nord.

Écrit par des passionnés de cyclisme, ce livre est fait pour vous inspirer et vous permettre de préparer vos prochaines excursions de cyclotourisme, quelles qu'elles soient.

En prime

  • Le sentier Transcanadien, qui couvre 28 000 kilomètres d’est en ouest et du nord au sud du Canada, lance une campagne de dons pour faire face aux réparations de sentiers endommagés cet hiver à la suite d’incidents météo extrêmes. En 2021, les dons ont notamment permis de financer des travaux d’importance à la chute Jean-Larose, à Beaupré, près de Québec, avec la reconstruction d’un escalier pour permettre l’accès à la chute.
  • Le 4 juin se tiendra la Marche en groupe sur le chemin de Saint-Jacques–Appalaches, un événement qui s’ajoute à la traditionnelle randonnée de septembre dans la région de Thetford-Mines (Chaudière-Appalaches). La marche de 12 km permet notamment de découvrir le site de Versant-la-Noël, avec boisé, ermitages et architecture religieuse originale.
  • À l’agenda de Vélo Québec, le retour du Défi métropolitain le 29 mai, du Tour la Nuit à Montréal le 3 juin, du Tour de l’île de Montréal le 4 juin, tandis que le Défi des Cantons-de-l’Est a lieu le 10 septembre prochain dans la région de Coaticook. Il reste aussi de la place pour la Petite Aventure (25e édition), du 1er au 3 juillet en Estrie, et le Grand Tour du 6 au 12 août, dans Chaudière-Appalaches et le Centre-du-Québec cette année.
  • Le Massif, qui s’affirme de plus en plus comme une destination vélo de montagne en été, annonce la prévente de ses abonnements pour les sentiers de vélo de montagne, qui seront accessibles à partir du 18 juin.

10 conseils pour une randonnée printanière réussie et responsable

Certains conseils font la différence entre une randonnée printanière réussie et une autre qui peut tourner à la catastrophe, ou du moins mener à un incident qui aurait pu être facilement évité. De l’habillement aux objets indispensables à mettre dans votre sac à dos, du respect pour notre environnement à celui des animaux qui l’habitent aussi, voici mes 10 gentils «commandements».

1 - Adoptez la technique vestimentaire des «pelures d’oignon»

Le temps change vite au printemps et l’adage «en avril, ne te découvre pas d’un fil» me semble plus ou moins adapté à l’amateur de plein air. L’idéal est de commencer sa randonnée en portant les mêmes couches de vêtements qu’en hiver: couche de base en laine mérinos de préférence, couche intermédiaire en polar léger et «coquille» sous forme d’un coupe-vent qu’on pourra aisément enlever si l’on a trop chaud en montée. J’emporte toujours dans mon sac à dos un imperméable quand le temps est incertain ou une «doudoune» légère à enfiler à la pause pour se tenir au chaud au sommet d’une montagne ou au bord d’un ruisseau.

2 - Respectez les interdictions de marcher (ou de faire du vélo) sur certains sentiers 

Au printemps, le sol se détrempe à la fonte des neiges et les passages répétés des marcheurs (ou cyclistes) endommagent fortement les sentiers et leurs abords. Vérifiez avant de partir si les sites que vous souhaitez visiter sont bien ouverts à la marche (ou au vélo). Dans le cas contraire, changez vos plans. Nombreux sont ceux qui ferment pour quelques semaines entre mars et mai afin de protéger leurs sentiers et éviter la formation d’ornières. Une fois le sol plus sec, les sentiers n’en seront que plus beaux. C’est le seul moyen d’avoir un impact minimal sur l’environnement.

3 - Portez de bonnes bottes et des guêtres imperméables

L’intérêt de porter de bonnes bottes de marche au printemps ne réside pas seulement dans le fait de vous garder les pieds au sec. Elles vous permettent aussi de ne pas dévier du sentier identifié pour contourner une zone boueuse ou trempée. Le printemps est la pire saison pour agrandir exagérément les sentiers à cause de tels «faux pas» qui endommagent aussi la végétation environnante. Pour garder vos bottes en bon état dans ces conditions, il suffit de les passer sous l’eau et de les frotter avec une brosse au retour à la maison, puis de les imperméabiliser de temps en temps. Pour vous aider dans vos choix avant l’achat, consultez les sites et blogues de magasins de plein air, dont celui de Sail.

Les guêtres (couvrant chevilles et mollets) me sont également très utiles au printemps pour empêcher l’eau ou la boue de pénétrer sous mon pantalon, voire par le haut des bottes. Dans le magazine Espaces, Xavier Bonacorsi donnait il y a quelques années ce conseil: sous la pluie ou lorsque le sol est mouillé ou boueux, «la meilleure stratégie d’étanchéité consiste à porter les guêtres sous le pantalon. On crée ainsi deux couches "en étages" qui protègent le haut des bottes et qui ne retiennent aucunement l’eau».

4 - Transportez des crampons dans votre sac à dos

Même tard en avril, quand la neige aura complètement disparu, vous pourriez «rencontrer» des plaques de glace persistantes sur votre chemin, surtout en forêt dans les zones d’ombre, et sur les sommets des montagnes. Ces plaques sont extrêmement dangereuses et il ne faut pas prendre à la légère les risques d’accident. Prenez quelques secondes pour enfiler des crampons pour la montée comme pour la descente et optez ainsi pour une pratique sécuritaire de la randonnée printanière.

5 - Utilisez des bâtons de randonnée

C’est un des essentiels de ma «panoplie» de randonneuse, en toute saison, pour des raisons de sécurité et de bonne répartition de l’effort sur tout le corps. Au printemps comme en automne, les bâtons de marche sont particulièrement utiles, les risques de glissade dans la boue ou de perte d’équilibre dues à la présence de racines cachées sous les feuilles mortes étant plus importants qu’à toute autre période de l’année. Mieux vaut toutefois ne pas mettre ses mains à l’intérieur de la dragonne en tissu prévue à cet effet car, en cas de faux mouvement, c’est votre épaule qui risque de passer un mauvais quart d’heure. 

Les bâtons de marche: des indispensables! Photo: Deposit

6 – Soyez vigilant par rapport aux ours

Au printemps, nous ne sommes pas les seuls à sortir de l’hibernation. Les ours noirs aussi quittent leurs tanières et ils sont quelque 70 000 à vivre au Québec. «Les ours se réveillent progressivement à partir du mois de mars», rappelle un dépliant fort utile du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Les petits naissent habituellement en janvier dans les tanières et restent très proches de leur maman pendant 16 à 18 mois. Les comportements agressifs avec les humains surviennent souvent quand une mère a peur pour ses oursons. Prenez soin de ne pas partir seul en randonnée ou de circuler à la pénombre, de ramasser vos déchets et soyez prudents, notamment près des cours d’eau. 

Au printemps, nous ne sommes pas les seuls à sortir de l’hibernation... Les ours noirs aussi! Photo: Marc-Olivier Jodoin, Unsplash

7 - Ne laissez pas la pluie vous arrêter

Comme le suggère Taryn dans le blogue de la compagnie de plein air MEC, la randonnée sous la pluie, à condition d’être bien équipé, «peut vous procurer une superbe expérience sensorielle. Les plantes sont plus vertes. Le son de la pluie a un effet calmant. Les odeurs de la forêt sont amplifiées». Personnellement, j’ai un peu de mal à partir sous la pluie, mais s’il se met à pleuvoir en cours de route, je suis prête: avec un bon imperméable (manteau et pantalon), des bottes et une enveloppe imperméable pour mon sac à dos. 

La randonnée sous la pluie, à condition d’être bien équipé, peut vous procurer une superbe expérience sensorielle. Photo: Luca Bravo, Unsplash

8 - Évitez de partir seul

En cas de problème, sachez qu’il est encore rare d’avoir accès à un bon réseau cellulaire pour prévenir un ami ou le 911. Et il n’est pas toujours facile d’indiquer l’endroit où vous êtes. Partir à deux ou idéalement à trois (quand les conditions sanitaires le permettront, en dehors de sa bulle) est un principe de sécurité minimal. Si quelqu’un se blesse, le deuxième peut rester avec lui et l’autre aller chercher du secours. Si vous persistez à partir seul en randonnée, prévenez au moins une personne de votre entourage du lieu où vous allez, du trajet que vous ferez et de l’heure approximative de votre retour.  

9 - Apportez une trousse de sécurité avec vous

Cela vaut pour toute saison: avoir avec soi un minimum de nourriture; de l’eau en quantité suffisante pour éviter la déshydratation; une lampe de poche fonctionnelle; une trousse de premiers soins; un cellulaire et idéalement une carte et une boussole si vous savez vous en servir, car les cellulaires savent tomber en panne!; des allumettes ou un briquet pour faire un feu; un couteau suisse; un petit rouleau de ducktape pour réparer n’importe quoi; un sifflet; une couverture de survie. J’y ajoute en hiver et au printemps un thermos rempli de soupe, de chocolat chaud ou de thé. Le tout ne pèse pas si lourd, même pour une sortie de jour, et il est rare qu’on ne s’en serve pas pour soi ou pour d’autres randonneurs!

La trousse de sécurité est un must en toute saison! Photo: Alice Donovan Rouse, Unsplash

10 - Profitez d’une randonnée pour ramasser des plantes comestibles

Étirements et exercices de souplesse sont au rendez-vous pour cette belle activité complémentaire à la marche. Racines, graines, feuilles et fleurs sont au programme de la cueillette, selon les saisons. Le printemps (avril-mai) est la bonne période pour cueillir (sans tout prendre) les fameuses «têtes de violon», surtout sur les bords des ruisseaux. Vient ensuite le temps, par exemple, des feuilles de pissenlit, délicieuses en salade, puis des jeunes pousses et boutons de marguerite blanche, des boutons floraux de pissenlit, tous délicieux en salade, puis de la fleur de pissenlit elle-même (pour des tisanes).

Encore faut-il savoir les reconnaître et ne pas les confondre avec des plantes dangereuses. Les têtes de violon proviennent ainsi seulement de la fougère-à-l’autruche. Mieux vaut donc se munir de bons guides d’identification, tels que Plantes sauvages printanières et Plantes sauvages comestibles, de Fleurbec, ou Les plantes sauvages du Québec, Les fleurs sauvages du Québec et Fines herbes et fleurs comestibles du Québec, publiés par Broquet.

L’idéal est de suivre un atelier d’identification comme ceux qu’organise habituellement Gourmet sauvage, sous forme de sortie guidée dans les Laurentides. À défaut, ce printemps, on peut s’inscrire à six webinaires sur la cueillette de plantes sauvages, dont le premier (gratuit) aura lieu le 24 avril.

Profitez d’une randonnée pour ramasser des plantes comestibles. Photo: Facebook Gourmet Sauvage