Archives du mot-clé randonnée

Profiter de la nature… en ville!

On le dit souvent, l’aventure peut se trouver au coin de la rue. La pandémie nous a souvent permis de découvrir des trésors de nature à proximité de chez nous qui, même s’ils n’étaient pas toujours cachés, avaient été délaissés au profit de grands espaces plus lointains. Ainsi en est-il pour moi, en tout cas… Voici mes trois plus récentes découvertes sur l’île de Montréal, à explorer à pied ou en vélo.

Parc-nature de l'Île-de-la-Visitation: entre l’eau et l’histoire

Le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation couvre une partie des quartiers Ahuntsic-Cartierville et Montréal-Nord et, malgré qu’il soit coincé entre deux ponts-autoroutes (19 et 25), on s’y sent comme dans une oasis urbaine.

Aménagé sur 34 hectares, à la fois en bordure de la rivière des Prairies et sur l’île de la Visitation, il offre 8,8 kilomètres de sentiers pédestres et 3,6 kilomètres de pistes cyclables, mais qu’on peut facilement rallonger en allant se balader dans Ahuntsic. Et quel cadre, vu qu’on est presque toujours au bord de l’eau!

On se sent comme dans une oasis urbaine au parc-nature de l’Île-de-la-Visitation. Photo: Anne Pélouas

L’entrée par le boulevard Gouin permet de sillonner la partie nord-est en direction du barrage, au son des flots rugissants, puis la partie ouest avec vue sur l’île du Cheval de Terre. Après le bassin du Pêcheur, une passerelle donne accès à l’île de la Visitation. À droite, un belvédère permet de voir l’autre côté du barrage hydroélectrique.

Après une balade sur l’île, on peut ressortir par la rue du Pont et accéder ainsi au site des Moulins du Sault-au-Récollet, à l’histoire ancestrale. Les berges de la rivière des Prairies ont en effet accueilli à cet endroit le premier site industriel du Canada. Le moulin, l’ancien pressoir à pommes et les vestiges de ce lieu patrimonial, datant du régime français, sont à voir.

Le moulin, l’ancien pressoir à pommes et les vestiges de ce lieu patrimonial sont à voir. Photo: nuria mpascual, Flickr

Pour clore le tout de belle façon, ne manquez pas de faire à deux pas de là le tour de la superbe église d’Ahuntsic, celle de la Visitation de la Bienheureuse-Vierge-Marie, qu’on nomme plus simplement église de la Visitation. C’est la seule église de style traditionnel québécois sur l’île de Montréal et la plus ancienne encore debout. Construite en pierres des champs entre 1749 et 1751, elle dresse ses deux clochers vers le ciel, mais son arrière est encore plus beau que l’avant, avec sa magnifique toiture en tôle et son joli parc en bordure de l’eau. 

Pour clore votre visite de belle façon, ne manquez pas de faire le tour de la superbe église de la Visitation de la Bienheureuse-Vierge-Marie. Photo: Anne Pélouas

Parc Frédéic-Back: entre déchets et capture de méthane

Pas très loin du parc-nature de l’Île-de-la-Visitation, du moins en vélo, le parc Frédéric-Back est un espace unique à découvrir autant pour la marche, la course ou le vélo que pour son projet, toujours en cours, de réhabilitation environnementale d’une ancienne carrière de calcaire devenue site d’enfouissement de déchets. La métamorphose a été entamée en 1995 et je n’y étais jamais allée… Le parc a des allures lunaires, surtout en novembre, alors que les beaux herbages et fleurs ont complètement disparu.

Avec ses sphères recouvrant des puits de captage de biogaz, le parc a des allures lunaires. Photo: Anne Pélouas

Encadré par le boulevard Crémazie et la rue Champdoré, les rues Papineau et d’Iberville, il est ceinturé d’une boucle pour la marche, le vélo, puis le ski de fond et la raquette l’hiver venu. Plusieurs belvédères ont été aménagés et l’on peut voir, par exemple du haut du Boisé-Est, un panorama à 360 degrés sur la ville, incluant le mont Royal et le Stade olympique. Sur le relief du parc, comme dans les creux du terrain, les sphères recouvrant les puits de captage du biogaz émanant des déchets sous terre sont une véritable attraction. Leur design particulier attire l’œil de jour comme à la tombée de la nuit, quand elles deviennent phosphorescentes. 

Parc du Mont-Royal: du mont Royal au bois Summit 

Le parc du Mont-Royal, chouchou des Montréalais (et des touristes), est sillonné de sentiers pédestres et de pistes cyclables bien connues, notamment le chemin Olmsted menant au belvédère Kondiaronk, à la croix du mont Royal et non loin du lac aux Castors. On connait moins les magnifiques parcs du cimetière du Mont-Royal et du cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Autrefois, on pouvait s’y promener à bicyclette, mais en raison de certains cyclistes prenant leurs allées pour des pistes de course, c’est seulement à pied qu’on peut maintenant s’y balader.

Plusieurs n’aiment guère les cimetières. Moi, je trouve toujours plaisir à leur décor bucolique, à leurs aménagements paysagers et à leur invitation à la sérénité.

Sur le versant nord de la «montagne», le cimetière du Mont-Royal dévoile un paysage de collines et de vallées envahi par des tombes, mais abritant aussi de superbes spécimens d’arbres et arbustes anciens. Une carte indiquant l’endroit de plus de 100 espèces d’arbres est disponible au bureau du cimetière.

Son voisin, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, occupe 343 acres du quartier Côte-des-Neiges et s’étage sur le flanc du mont Royal jusqu’au sommet. Il compte cinq boisés sur son territoire et près de 13 500 arbres, dont plusieurs centenaires, et une bonne centaine d’arbres remarquables, comme un peuplier deltoïde de 1,86 mètre de diamètre, un érable argenté de 254 ans, un chêne rouge de 220 ans et de rarissimes noyers cendrés et érables noirs.

Le Cimetière Notre-Dame-des-Neiges compte cinq boisés et près de 13 500 arbres, dont plusieurs centenaires. Photo: Facebook Cimetière Notre-Dame-des-Neiges

En vélo, on peut tout de même se promener autour du cimetière, mais mieux vaut un vélo de montagne (ou ses pieds) pour accéder, comme moi, au superbe belvédère Outremont, en lisière du cimetière, d’où l’on pouvait autrefois descendre une piste de ski alpin. L’endroit est un magnifique spot pour admirer le coucher du soleil.

Vue du belvédère Outremont. Photo: Anne Pélouas

J’ai découvert un autre belvédère en partant en vélo à la découverte du bois Summit (aussi accessible à pied). Le petit boisé qui se trouve au sommet de Westmount (le troisième de la montagne) domine un quartier de belles demeures. Cette réserve naturelle abrite de beaux chênes rouges, érables et frênes. Au sud de Summit Circle, qui en fait le tour, le belvédère Westmount offre une originale vue de Montréal, du côté de l’île des Sœurs et du pont Samuel-De Champlain. De quoi bien boucler la boucle d’un nouveau regard sur l’île de Montréal!

Les belles demeures du quartier valent le détour! Photo: Anne Pélouas

Bon à savoir

Croyez-le ou non, en plein été des Indiens, il faut déjà songer à vos vacances de l’été 2021! Du moins si vous pensez aller camper ou réserver un prêt-à-camper dans les parcs nationaux du Québec. Avec la vente au rabais du printemps dernier sur les cartes annuelles du réseau de la SÉPAQ, qui a connu un franc succès, n’attendez pas trop pour réserver. La SÉPAQ ouvre en effet ce samedi 14 novembre son service de réservation en ligne ou par téléphone (1 800 665-6527) et nul doute que les 7000 emplacements de camping et 670 unités de prêt-à-camper du réseau des parcs nationaux, établissements touristiques et réserves fauniques vont s’envoler comme de petits pains chauds. La réservation sera ouverte entre 8h du matin et 15h samedi, selon les parcs visés.

Au temps des dernières balades automnales et des premières neiges

L’automne est bien avancé; les feuilles sont à terre en forêt; les températures chutent; les jours raccourcissent et la première neige est tombée dans plusieurs régions déjà, dont la Gaspésie, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la région de Québec, les Laurentides, les Cantons-de-l’Est… Quand vient le temps des dernières balades en planche à pagaie, sorties de vélo de montagne, observations d’oies des neiges en migration, c’est aussi le temps de lutter contre la morosité et la déprime, de profiter des belles journées ensoleillées et de se préparer à un hiver actif!

«Dernières» sorties automnales

Sur l’eau

À condition d’être bien équipé, les balades sur les lacs du Québec en canot ou en kayak sont encore source de plaisir, surtout par beau temps. Privilégiez la fin de matinée ou le début d’après-midi pour profiter des meilleurs rayons du soleil.

Les canards, notamment les huards au chant si prenant, restent généralement sur les plans d’eau jusqu’à ce que ceux-ci gèlent, plus tard en novembre. Faites comme eux et profitez de leur présence! Il est encore possible également de pratiquer la planche à pagaie, qui a été très en vogue cet été, à condition de ne pas avoir peur de tomber à l’eau…

Conseils: Ne partez pas sans votre gilet de sauvetage, privilégiez les bords de lacs plutôt que les grandes traversées, munissez-vous de gants et de bas, si possible en néoprène (qui garde la chaleur même mouillés) ou au moins de souliers d’eau fermés; portez une combinaison de néoprène en planche à pagaie; évitez les jours venteux.

À noter: De nombreuses entreprises de plein air vident leurs entrepôts à l’automne et proposent encore de bonnes affaires pour du matériel neuf ou de location, comme des canots, kayaks, planches à pagaie. J’en ai moi-même acheté une neuve, en solde, la semaine dernière, que je me suis empressée d’essayer et qui servira encore quelques fois, j’espère, avant d’être remisée.

À condition d’être bien équipé, les balades sur les lacs du Québec sont encore source de plaisir, surtout par beau temps. Photo: Depositphotos

En randonnée

En cette fin d’octobre, c’en est presque fini des «feux de forêt» et les brillantes feuilles d’arbres sont à terre. Elles forment souvent un tapis mordoré du plus bel effet au soleil, offrant aux randonneurs de magnifiques terrains de jeu, d’autant que l’absence de feuillages permet souvent de mieux voir les reliefs et dégage les horizons à l’approche des sommets. La marche en forêt est vivifiante en automne, mais il faut veiller davantage à son habillement et à sa sécurité, en raison des zones boueuses et des roches mouillées.

Voici quelques idées de randonnées magiques pour cette fin d’automne:

  • Mont Rigaud (Montérégie): randonnée et vélo de montagne.
  • Sentier des Orphelins (Laurentides): randonnée et vélo de montagne.
  • Sommet du mont Ham (Cantons-de-l’Est): montez en randonnée au sommet par le sentier L’Intrépide (1,9 km; intermédiaire à difficile) et redescendez par la piste Panoramique (2,1 km, intermédiaire à difficile). 
En raison de la pandémie, l’accès aux Sentiers de L’escapade de la Ville de Rigaud est réservé aux résidents de la MRC de Vaudreuil-Soulanges. Photo: Facebook Ville de Rigaud

En vélo de montagne

C’est presque la fin de la saison partout au Québec, surtout en montagne. Plusieurs pistes comme celles du mont Sutton terminent leur saison le 1er novembre ou l’ont terminée lundi dernier. D’autres centres demeurent ouverts: pistes de Vélo Tremblant et du parc régional Val-David–Val-Morin dans les Laurentides et parc des Montagnes Noires de Ripon (Outaouais), par exemple.

Photo: Facebook Parc régional Val-David Val-Morin

À tire d’ailes

Lundi dernier, à la réserve nationale de faune du Cap-Tourmente, on dénombrait encore plus de 25 000 grandes oies des neiges. L’automne, adultes et oisillons de 6 à 8 semaines quittent l’Arctique canadien pour aller hiverner au sud de la côte est américaine, mais s’offrent une halte méritée près des berges et des îles du fleuve Saint-Laurent. Elles font le plein de nourriture abondante sur le littoral (rhizomes du scirpe d’Amérique), mais aussi de graminées dans les terres agricoles avoisinantes avant de reprendre leur route.

Il reste deux semaines environ pour se balader à pied au bord du fleuve, où les grandes oies des neiges se rapprochent de la rive à marée haute et envahissent les zones inondées comme les champs, facilitant leur observation. Les meilleurs sites pour ce faire sont à la réserve nationale de faune du Cap-Tourmente et, dans Chaudière-Appalaches, à Montmagny, Berthier-sur-Mer et L’Isle-aux-Grues.

À l’intérieur des terres, faites la balade autour du réservoir Beaudet à Victoriaville et au parc de l’Étang Burbank à Danville, deux autres haltes de choix pour l’oie des neiges.

Conseils:

  • Suivez la fin de «la féérie des couleurs» sur la carte interactive de Bonjour Québec. Elle est en «déclin», mais non encore terminée dans quelques régions comme celles de Montréal, Laval, les Basses-Laurentides et l’Outaouais.
  • Habillez-vous de plusieurs couches (sous-vêtements, laine polaire, coupe-vent ou imperméable, foulard et gants, bonnes bottes de randonnée supportant les passages où la pluie a laissé sa trace).
  • Marchez prudemment, surtout dans les sentiers recouverts de feuilles qui cachent facilement racines et pierres, augmentant les risques de chutes.
  • L’usage de bâtons de marche est fortement recommandé, de même que le transport d’un vêtement chaud dans son sac à dos pour la pause.
Des milliers d'oies des neiges s'envolent au-dessus du Réservoir Beaudet, à Victoriaville. Photo: Les Maximes, Facebook Tourisme Victoriaville et sa région

Premières neiges

Avec les premières chutes de neige de cette fin d’octobre vient le temps de vraiment nettoyer et ranger nos vêtements d’été, puis de se préparer tranquillement à l’hiver. Commencez par vérifier vos équipements (raquettes et bottes pour raquettes; skis de fond et bottes de ski de fond…).

L’Association des stations de ski du Québec a reçu le 16 octobre le feu vert du gouvernement québécois pour ouvrir la saison de ski alpin dans le respect des consignes sanitaires qui seront données selon les zones d’alerte actuelles. Elles sont détaillées sur le site de l’association. Il sera dorénavant obligatoire d’acheter ses billets en ligne et à l’avance. Les billets seront offerts en nombre limité.

De nombreuses stations parmi les 75 membres de l’association ont déjà mis en pré-vente leurs abonnements de saison, dont Sutton (jusqu’au 31 octobre). Le Massif propose depuis lundi dernier 250 abonnements «La Combine», permettant de skier cinq jours sans date prédéterminée. La populaire carte Ski Passe-Partout, qui offre des rabais de 25 à 30% sur les billets de plusieurs stations, mais avec restrictions sur les périodes de vacances, revient cette année (toujours en nombre limité) dans les boutiques Sports Experts à partir du 31 octobre. Cout: 42,50$.

Conseil: N’attendez pas si vous devez acheter des raquettes ou des skis! Ils sont déjà en vente, souvent à bon prix, et on annonce déjà une pénurie de ce type d’équipements d’hiver pour cause de ralentissement de fabrication dû à la pandémie.

On annonce déjà une pénurie d’équipements d’hiver pour cause de ralentissement de fabrication dû à la pandémie. Photo: Depositphotos

Dernière nouvelle

Le parc linéaire du P’tit Train du Nord annonce la gratuité de ses activités hivernales, dans le secteur allant de Saint-Jérôme à Val-David.

3 activités pour profiter des couleurs dans Charlevoix

La région de Charlevoix est pleine de couleurs en ce début d’automne. Et que dire du fleuve Saint-Laurent vu d’une montagne brillant de mille feux! Voici trois activités qui vous permettent d’en mesurer la magnificence!

Via ferrata La Charlevoix 

C’est un rêve comme on aime les réaliser: surpassant les attentes! Surplomber le fleuve Saint-Laurent (et prendre le temps de l’admirer) en étant accroché à une falaise de 35 mètres de haut sous un beau ciel bleu, voilà qui était déjà magique, mais quand le Train de Charlevoix s’est pointé à l’horizon, puis est passé sur la voie ferrée en dessous de notre groupe, le plaisir était à son comble. Il faut dire que le trajet de ce train-là, de Baie-Saint-Paul à La Malbaie, est tout aussi magique. La voie ferrée longe en effet en permanence le bord du fleuve. J’ai tellement aimé ce parcours ferroviaire unique en son genre qu’il m’a poussée il y a quelques années à faire le même en ski de fond, dans le cadre de la Virée nordique de Charlevoix, qui empruntait la voie ferrée (fermée aux trains pour l’occasion et transformée en piste de ski de fond)!

Autre saison, autre activité de plein air: cette fois, c’est du Fairmont Le Manoir Richelieu, à Pointe-au-Pic, qu’elle débute. La nouvelle «via ferrata La Charlevoix» est en effet aménagée sur le vaste territoire du grand hôtel. Rendez-vous à l’intérieur pour prendre possession de l’équipement nécessaire (harnais pour les hanches et casque), avant de filer à pied sur le «sentier du fleuve» passant sous l’hôtel, en direction ouest.

Un parcours en forêt de 15 minutes permet de se délier les muscles et nous mène au départ de la via ferrata. Développée en partenariat avec Projet Vertical, entreprise qui organise aussi les sorties de via ferrata au canyon Sainte-Anne (région de Québec), celle-ci comporte le même équipement à la fine pointe de la technologie. Au lieu d’avoir à défaire et rattacher en permanence deux mousquetons sur le câble qui court sur la falaise pour avancer sur la via ferrata, elle est équipée d’un câble continu facilitant la progression de chacun avec un maximum de sécurité.

Photo: Facebook Fairmont Le Manoir Richelieu

Cinq cents mètres de pur bonheur à plus ou moins 35 mètres au-dessus du fleuve nous attendent. On descend un peu en s’aidant des pieds et des mains à même la paroi rocheuse ou sur un escalier de bois; on monte un peu; on franchit quelques poutres ou marches taillées dans un tronc, mais le parcours de niveau facile suit globalement la falaise à l’horizontale. Des anfractuosités du roc sont utilisées à bon escient pour servir de points d’appui pour mains ou pieds tout en permettant de rester accroché à la falaise par le câble.

À mi-chemin entre randonnée et escalade, la via ferrata permet d’accéder à des paysages hors-normes, comme celui que nous avons sous les yeux. Il est fortement conseillé de prendre le temps d’admirer le grand fleuve, l’horizon et même la voie ferrée en contrebas, entre l’eau et la falaise à laquelle nous sommes suspendus. On entend tout à coup siffler le train au loin, et que voit-on arriver quelques minutes plus tard? Le fameux Train de Charlevoix en provenance de Baie-Saint-Paul. Il passe littéralement sous nos pieds. C’est le clou du spectacle pour nous, mais nous sommes sûrement aussi des «vedettes» pour les passagers du train! Deux heures plus tard, environ, le groupe quitte la via ferrata pour un nouveau petit parcours en forêt jusqu’à l’hôtel, les plus belles images de Charlevoix en mémoire vive dans nos têtes.

Marcher à La Malbaie

Haut lieu de villégiature, de golf et de casino, Le Fairmont Le Manoir Richelieu a aussi ses propres sentiers pédestres: plus de 14 kilomètres, près de l’hôtel, en forêt comme sur le haut de la falaise.

Le Sentier Seigneurie (débutant) se concentre sur une boucle de 1,5 km autour des installations de l’hôtel. Celui du Fleuve court sur 3 km (6 km aller-retour). Sentier d’interprétation, il inclut la «balade à la vitesse de la lumière», représentation du système solaire (du Soleil à Uranus) réduit à une échelle de 1/1 500 000 000. Un court sentier en fin de parcours permet de rejoindre une petite plage de galets au bord du fleuve avant de remonter sur la piste principale.

Le Sentier Charlevoix, de niveau intermédiaire, compte 3 km aller-retour, avec un beau passage en pinède, tandis que le Sentier Panoramique grimpe davantage en hauteur, sur 4,3 km aller-retour, en longeant le magnifique golf du Fairmont, au relief accidenté avec vue imprenable sur le Saint-Laurent.

Photo: Facebook Fairmont Le Manoir Richelieu

À pied ou en vélo de montagne au Massif

Le Massif de Charlevoix est «haut en couleur» tous les week-ends jusqu’au 12 octobre, avec une panoplie d’activités, incluant la randonnée. On peut même à cette occasion profiter d’une descente ou d’une montée en télécabine. Du sommet, parcourez le Lugeron, sentier facile de 3,5 km menant au refuge utilisé l’hiver par les adeptes de luge alpine, ou le sentier des Crêtes (3,1 km), avec de magnifiques points de vue sur le fleuve. À la base de la montagne, la Promenade offre 3,1 km de balade. Ces sentiers sont reliés entre eux pour ceux qui veulent descendre toute la montagne ou la remonter à pied.

En vélo de montagne, nouvelle activité au Massif, la saison se terminera aussi le 12 octobre. Le site compte 20 km de pistes pour tous calibres, majoritairement en descente, avec des panoramas spectaculaires. 

Photo: Facebook Le Massif de Charlevoix

Infos pratiques:

  • Train de Charlevoix: en route de Baie-Saint-Paul à La Malbaie, ou inversement, jusqu’au 18 octobre, du jeudi au dimanche.
  • Via ferrata La Charlevoix: en fonction aussi en période hivernale; activité à la portée de tout le monde, y compris les enfants à partir de huit ans.

Circuit de l’Abbaye: les Cantons-de-l’Est à la marche

Maisons ancestrales, villages, champs de maïs, et troupeaux de vaches: depuis trois ans, les marcheurs peuvent découvrir les paysages des Cantons-de-l’Est d’un nouvel œil, par ses chemins de campagne, grâce au Circuit de l’Abbaye. Journal d’une marche hors du commun.

C’est parce que la région cherchait un projet d’avenir rassembleur qui allait mettre en valeur la rivière Missisquoi, les sentiers et les municipalités du secteur qu’est né le Circuit de l’Abbaye, explique Lisette Maillé, présidente du conseil d’administration du circuit et mairesse d’Austin.

Depuis 2018, le circuit de 149 kilomètres, qui fait une boucle à partir de l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac en passant par Austin, Orford, Eastman, Bolton-Centre et Mansonville, entre autres, accueille près de 200 visiteurs par année, faisant déjà de ce chemin l’un des plus populaires de la trentaine de circuits de marche répertoriés à travers la province.

Le Circuit de l’Abbaye en est un autonome, c’est-à-dire que le marcheur doit lui-même prévoir ses hébergements, ses repas et le transport de ses bagages. Pour l’aider, il peut trouver toute l’information nécessaire sur le site web et s’inspirer des icônes indiquant les hébergements et les restaurants sur la carte interactive.

Si vous désirez explorer seulement une partie du circuit, Lisette Maillé encourage la marche à la journée. «C’est une belle façon de découvrir les chemins de campagne de la région même si on ne dispose pas de plusieurs jours. On peut alors faire une courte boucle, ou encore, laisser une voiture au bout de notre chemin.»

De notre côté, les bagages sont prêts, les hébergements sont réservés et les repas sont prévus. Nous voilà prêtes, mon amie et moi, à faire la partie sud du trajet: une marche d’un peu plus de cent kilomètres en cinq jours.

Les paysages magnifiques que permet de découvrir le Circuit de l'Abbaye. Photo: Véronique Leduc

Jour 1 – De Austin à Bolton-Centre

C’est à L’Échappée Belle-Chez Robert, un gîte situé à deux kilomètres de l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac, que nous passons notre première nuit. Le sympathique Robert, qui a changé de vie pour s’occuper de cette maison qui offre une vue à couper le souffle sur les montagnes, nous a préparé un déjeuner de sportives avec le pain de la boulangerie d’en face, une confiture maison et des cassis cueillis la veille.

Premier arrêt: le gîte L'Échappée-Belle Chez Robert. Photo: Véronique Leduc

La nuit a été pluvieuse, offrant pour nos premiers pas de la semaine une température fraiche et, sur les petites routes de campagne que nous empruntons en quittant Austin, des teintes de vert accentuées par l’humidité.

La pluie semble avoir amplifié les couleurs de Austin. Photo: Véronique Leduc

À l’aide de la carte interactive disponible sur le web et en repérant les quelques affiches turquoise à l’effigie du circuit, nous nous laissons guider sur les chemins Millington, Patch, Nicholas-Austin, Cooledge et Mountain… La nature est luxuriante et nous longeons tantôt des bois, tantôt des champs ou des rivières, tantôt de minuscules villages qui nous mèneront, quelques heures plus tard et une vingtaine de kilomètres plus loin, jusqu’à notre prochain gîte.

Photo: Véronique Leduc

Comme c’est le cas pour bien des propriétaires de gîte, c’est l’histoire d’une envie de changer de vie qui a mené Nathalie et André jusqu’à cette belle maison de Bolton-Centre il y a un an.

Si on ne sert habituellement pas de repas en soirée à L’Iris Bleu, Nathalie fait une exception pour les marcheurs du Circuit de l’Abbaye, à qui elle prépare une soupe consistante qui est fort appréciée.

Jour 2 – De Bolton-Centre à Mansonville

À L’Iris Bleu, le déjeuner, est divin: une frittata aux légumes du jardin, un pain de la boulangerie de Mansonville et de la confiture de l’Abbaye.

Encore aujourd’hui, les paysages sont magnifiques. Les nuages gris sont bas et lourds et ressemblent à des couvertures qui voudraient envelopper les belles maisons d’époque que nous croisons.

Des arbres à perte de vue! Photo: Véronique Leduc

En marchant, nous apercevons des troupeaux de vaches, traversons des ponts et observons des arbres et des sommets impressionnants de par leur hauteur.

Sur la carte interactive que nous suivons sur nos téléphones, un symbole à l’effigie d’un banc nous indique les arrêts possibles où des citoyens «amis du Circuit» ont installé pour les marcheurs des chaises devant leur maison. C’est ainsi que sur l’heure du lunch, nous rencontrons Jacqueline qui, en plus des places offertes, nous propose de l’eau fraiche.

Des bancs sont mis à la disposition des marcheurs qui désirent se reposer. Photo: Véronique Leduc

En fin de journée, nous voilà à Mansonville. Près de la petite place centrale, c’est Gisèle et Raymond, au gîte Moka et Chocolat, qui nous accueillent dans leur demeure, où ils louent une chambre. Nous profitons de la piscine et de la petite terrasse pour regarder doucement la soirée filer.

Jour 3 – Mansonville

Aujourd’hui, nous partons de Mansonville pour nous rendre… à Mansonville, une vingtaine de kilomètres plus loin.

Mais avant de partir, comme nous croiserons peu d’endroits pour nous restaurer dans les jours à venir, nous emportons avec nous des plats pleins de couleurs et de saveurs du traiteur végétalien Cuit-Zen que nous avons commandés à l’avance.

Après deux heures de marche au milieu de champs colorés et de granges abandonnées, nous nous arrêtons aux Bleuets du Marquis pour l’heure du lunch. Nous y profitons des tables à pique-nique avec vue sur les montagnes, puis nous partons avec un casseau de bleuets bios qui seront notre collation de l’après-midi.

Les symboles à suivre sur le Circuit de l'Abbaye. Photo: Véronique Leduc

Alors que nous atteignons aujourd’hui les 50 kilomètres de marche, bien que nos mollets nous le fassent sentir, nous ne voyons pas le temps passer tellement les paysages qui font notre route sont différents.

Ce soir, c’est à la magnifique Auberge de la Station que nous séjournons. Au programme: douche, application d’une crème musculaire et repos afin d’être prêtes pour la quatrième journée.

Jour 4 – Mansonville

Ce matin, Dame Nature nous lance un peu de pluie, mais qu’à cela ne tienne: nous sommes équipées.

Équipées pour affronter la pluie et le beau temps! Photo: Véronique Leduc

Nous passons à côté du minuscule aéroport de Mansonville, puis arrivons à un pont couvert, le pont de la Frontière, à quelques mètres des lignes américaines. Un peu plus loin, le chemin de Province Hill est magique. La pluie a amplifié toutes les couleurs, les vaches s’y promènent librement, un coq chante et on y voit les montages au loin. Certainement un moment coup de cœur du circuit. Peut-être parce qu’après plusieurs jours de marche, le cerveau semble être entré dans un état méditatif, comme si les mouvements du corps prenaient le dessus sur l’agitation du mental?

Puis, nous apercevons le sommet du mont Owl’s Head, signe que nous approchons de notre destination du soir: l’hôtel MTN Haus, situé au bas des pistes de ski.

Devant notre apéro du soir, nous nous surprenons à être déçues que demain soit déjà notre dernière journée.

Jour 5 – De Mansonville à Austin

Cette dernière journée est notre plus longue: ce matin, nous voilà parties pour 25 kilomètres de marche.

Encore aujourd’hui, le circuit sur les routes de campagne est magnifique, nous faisant passer devant de jolies maisons et longer l’étang Sugar Loaf ainsi que les quais des chalets qui s’y trouvent.

Puis, à force d’aligner les pas, au loin apparaît le clocher de l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac, notre point de départ, mais aussi de retour.

L'Abbaye Saint-Benoît-du-Lac, le point de départ et d'arrivée. Photo: Véronique Leduc

Nous avons à la fois hâte et pas d’arriver. Nos pieds et nos jambes demandent du repos, mais notre esprit et nos yeux, eux, voudraient bien continuer. Nous savons que ce sera pour une prochaine fois, puisque déjà, nous envisageons de venir compléter le Circuit de l’Abbaye en marchant les 45 kilomètres que nous n’avons pas pu faire lors de cette première visite.

En attendant, nous faisons provision de fromages, de sauces maison, de vinaigrettes et de bleuets au chocolat à la boutique de l’Abbaye. Après 105 kilomètres à pied, le repas du soir, aux saveurs locales, sera bien mérité!

Nouvelles fraîches et lectures de vacances au Québec

C’est le temps des vacances, le temps de jouer dehors et de se reposer avec de bonnes lectures au bord d’une plage ou dans un hamac. Pour vous aider dans vos choix d’activités et de livres «nature», suivez le guide!

Du sérieux pour vos sorties de plein air

Aventure Écotourisme Québec, l’association des professionnels de la province en tourisme de nature et d’aventure, vient de fêter ses 30 ans. Les vacances d’été sont l’occasion de rappeler l’importance du travail accompli par cette association afin d’accréditer sérieusement en matière de qualité et de sécurité les entreprises de plein air avec lesquelles on fait affaire pour des sorties de randonnée, kayak, canot, via ferrata, vélo, canyoning…

L’association compte plus de 140 entreprises accréditées, soit plus de 67% de celles qui offrent des activités de plein air, d’aventure et d’écotourisme sur le territoire québécois. N’hésitez pas à demander à ceux auprès desquels vous souhaitez réserver une activité s’ils sont «accrédités par l’AEQ», ou rendez-vous sur leur site pour consulter le répertoire des entreprises reconnues.

Dans les Cantons-de-l’Est

Le Circuit de l’Abbaye, sorte de chemin de Compostelle québécois, s’est mis à l’heure de la COVID-19, vu qu’il ne pouvait offrir d’hébergement aux marcheurs sur huit à dix jours. L’itinéraire de marche longue durée, en boucle de 149 km traversant sept municipalités de la MRC de Memphrémagog par des chemins de campagne, a donc lancé fin juin sa formule «découverte au quotidien». Cet été, on invite à découvrir ce «coin de pays» à pied ou en vélo, sans dodo, avec des étapes de 5 à 15 km, tout en profitant de vues imprenables, de sites historiques ou patrimoniaux et d’attractions locales. 

Cet été, on vous invite à découvrir le Circuit de l'Abbaye à pied ou en vélo, sans dodo, avec des étapes de 5 à 15 km. Photo: Facebook Circuit de l'Abbaye

En route vers l’automne avec la TDLG en Gaspésie

Il est déjà temps de penser à certaines réservations de fin d’été… Surtout pour participer à un aussi bel événement que la Traversée de la Gaspésie à bottines! Les organisateurs vous attendent de pied ferme du 19 au 26 septembre pour cette édition qui promet d’être haute en couleur (comme toutes les précédentes). Randonnée chaque jour, ambiance gaspésienne magique, paysages de rêve, côté fleuve, golfe et forêt, produits du terroir pour se sustenter après l’effort: que du bonheur sur deux pattes gaspésiennes. On croise les doigts pour que la COVID-19 ne nous rattrape pas avant la TDLG!

Les organisateurs de la Traversée de la Gaspésie à bottines vous attendent de pied ferme du 19 au 26 septembre! Photo: Facebook TDLG

Prêts-à-camper spectaculaires au parc Opémican (Abitibi-Témiscamingue)

Le dernier-né des parcs nationaux du Québec ouvre son secteur de la rivière Kipawa cet été. Le parc national Opémican, au Témiscamingue, avait déjà ouvert le secteur de la pointe Opémican au camping, à la randonnée et aux activités nautiques. Deux nouveaux sentiers y sont aménagés cette année.

Dans le secteur de la rivière Kipawa, quatre emplacements de camping rustique sont disponibles ainsi que quatre sites de prêts-à-camper Étoile situés sous de grands pins et au-dessus des parois rocheuses surplombant le lac Témiscamingue. On y trouve aussi trois sentiers pédestres, dont celui menant à la Grande Chute. Le parc est un nouveau paradis pour le canot-camping.

Le parc national Opémican est un nouveau paradis pour le canot-camping. Photo: Facebook Parc national d'Opémican

Dans les Laurentides

La piste multifonctionnelle du P’tit Train du Nord, qui court sur 234 kilomètres, subira des travaux entre le 17 août et le 30 octobre entre Val-Morin et Sainte-Agathe-des-Monts. L’objectif est d’asphalter ce tronçon de 16 km. Actuellement, 65% du parc linéaire est asphalté. L’amélioration du revêtement vise à rendre la piste plus accessible, notamment aux personnes à mobilité réduite, et à «favoriser la vie active par le vélo, les patins à roues alignées, les planches à roulettes, la marche et les poussettes». Il permettra aussi de prolonger les saisons d’accès à l’une des pistes les plus fréquentées du Québec!

Un tronçon de 16 km sera asphalté cet été sur la piste multifonctionnelle du P'tit Train du Nord. Photo: Facebook Parc Linéaire le P'tit Train du Nord

Lire en vacances!

Des guides Ulysse spécial Québec

La toute nouvelle 9e édition du très complet guide Randonnée pédestre au Québec sortira en librairie le 4 août prochain. On y trouve une mine d’informations pratiques sur les sentiers, niveaux de difficulté, distance, durée de marche, dénivellation, services sur place, et évidemment des cartes, le tout disponible en version papier ou numérique. Un livre de salon autant qu’une bible à mettre dans ses bagages.

Ulysse a également publié récemment un guide Fabuleux Québec et trois de sa collection Explorez: Charlevoix, Tadoussac et la Côte-Nord; La Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent; Les îles de la Madeleine. De précieux petits guides pratiques pour voyager dans ces magnifiques régions du bord du fleuve et du golfe du Saint-Laurent.

La maison d’édition a par ailleurs mis en solde fin juin près de mille guides, beaux livres et cartes sur le Canada avec des rabais allant jusqu’à 70%. De quoi rêver et organiser vos séjours futurs!

Boréal «nature»

La maison d’édition québécoise Boréal lance une nouvelle collection rendant hommage aux écrivains de la nature. Elle a été baptisée «L’œil américain», du nom d’un livre de Pierre Morency, véritable auteur-poète naturaliste, qui m’a fait découvrir les oiseaux du Québec comme personne.

La collection, dirigée par Louis Hamelin, «se veut d’abord un lieu ouvert aux aventures de la langue dans la richesse vivante d’un monde sauvage menacé». Elle donne d’ores et déjà la parole à trois auteurs.

Jean-Yves Soucy partage dans Waswanipi son aventure de jeunesse au pays des Cris, en canot et en forêt. Dépaysant!

Dans Le bois dont je me chauffe, François Landry raconte sa vie au cœur de la forêt et s’indigne depuis son refuge de Saint-Rémi-d’Amherst dans les Laurentides contre la façon dont l’humain occupe le territoire en tentant de le mettre à sa main plutôt qu’en respectant la nature. Une rage salutaire!

Les étés de l’ourse, signé par Muriel Wylie Blanchet, est le récit enlevant de quinze années de pérégrinations en bateau (dans les années 1920 et 1930) d’une femme et de ses cinq enfants qui explorent la côte de Colombie-Britannique dans ses moindres recoins. Je ne vous en dis pas plus: il est dans mes propres «bagages» littéraires pour cet été!