15 août 2016Auteure : Marie-Julie Gagnon

Les «chemins de Compostelle» québécois

Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, que des milliers de pèlerins empruntent chaque année en France et en Espagne, font rêver bien des gens. Au Québec, différents parcours inspirés de ce voyage mythique gagnent en popularité auprès des amateurs de randonnée.



Si, au départ, la religion était au cœur de ces voyages de marche, aujourd’hui, les pèlerins décident de se lancer dans l’aventure pour différentes raisons.

«Le rythme effréné de la vie moderne et le stress qui en découlent incitent de plus en plus de personnes à se tourner vers des formes de tourisme qui leur permettent de retrouver l’équilibre, explique l’auteur Siham Jamaa dans le guide Sur les chemins spirituels et religieux du Québec, publié aux éditions Ulysse et réalisé avec le soutien des Sanctuaires Nationaux du Québec. Le tourisme spirituel et religieux s’inscrit dans cette tendance, en proposant diverses démarches de ressourcement et de découvertes propices au recueillement.»

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En plus des parcours qu’on compare à ceux de Compostelle, le guide présente des lieux regroupés sous différentes thématiques, comme des sites pour découvrir la spiritualité amérindienne (Wendake, Musée des Abénakis, Sanctuaire de Sainte Kateri Tekakwitha, l’Aventure Plume blanche à Roberval, l’église Kateri Tekakwitha à Mashteuiatsh…), des sites historiques (comme la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec) et des expériences de communion avec la nature (l’Ermitage Saint-Antoine de Lac-Bouchette et le Jardin des Ursulines, par exemple).

Ulysse met également en valeur des circuits pédestres de courtes durées, comme la visite du quartier historique de Montréal et le centre-ville en trois à cinq heures.

Les «Compostelle» du Québec

Alors, y a-t-il un équivalent à Compostelle au Québec? En fait, il semble y en avoir plusieurs. Radio-Canada propose un excellent dossier regroupant quatre trajets: le chemin de Saint-Rémi, le sentier Notre-Dame Kapatakan, le chemin des Sanctuaires et le chemin des Navigateurs.

Le Chemin de Saint-Rémi s’étend sur 820 km et prend généralement 43 jours. Le départ se fait à Saint-Adrien-de-Ham, en Estrie, et l’arrivée à Sainte-Florence, dans la vallée de la Matapédia. Ce parcours rural, qu’il est possible d’emprunter toute l’année, traverse 54 municipalités du Québec et sillonne la chaîne de montagne des Appalaches.

Photo: Facebook Le Chemin de Saint-Rémi.
Photo: Facebook Le Chemin de Saint-Rémi.

Le sentier Notre-Dame Kapatakan («Kapatakan signifie «sentier» en langue autochtone) part de Rivière-Éternité et va jusqu’à Lac-Bouchette, au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le trajet s’étire sur 215 km et s’effectue en 10 à 15 jours. À l’Ermitage Saint-Antoine, à Lac-Bouchette, des activités comme du yoga sont notamment offertes (et on a accès à Internet sans fil!).

Photo: Facebook Sentier Notre-Dame, Kapatakan
Photo: Facebook Sentier Notre-Dame, Kapatakan

Il faut compter environ 18 jours pour traverser les 375 km du chemin des Sanctuaires, qui va de l’Oratoire Saint-Joseph, à Montréal à la Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, à Sainte-Anne-de-Beaupré. On compte 18 étapes, que traversent les pèlerins depuis 1999. Certains lieux réputés comme le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap de Cap-de-la-Madeleine, la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec et la Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré font partie du périple.

Photo: Facebook Chemin des Sanctuaires.
Photo: Facebook Chemin des Sanctuaires.

Le chemin des Navigateurs permet pour sa part de longer le fleuve sur 400 km en 21 jours, du Sanctuaire Sainte-Anne-de-la-Pointe-au-Père à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré. L’histoire religieuse du Québec est au cœur de ce parcours qui permet de traverser plusieurs villes et villages du Bas-Saint-Laurent et de Chaudière-Appalaches.

Photo: Facebook Chemin des Navigateurs.
Photo: Facebook Chemin des Navigateurs.

«À l’image de la religion, le tourisme religieux devient de plus en plus individualisé, reflet d’une religiosité plus moderne et d’une spiritualité plus contemporaine», résume un rapport réalisé par le Réseau de veille en tourisme en 2011.