Photo: Facebook Schwartz's Deli
7 mars 2023Auteure : Véronique Leduc

La saveur du jour

Schwartz’s, toujours vivant

Cela fait près d’un siècle que les visiteurs entrent chez Schwartz’s, rue Saint-Laurent, à Montréal, pour déguster des sandwichs à la viande fumée. Quel est le secret de cette longévité?

Les années de pandémie ont fait la vie dure à plusieurs restaurants, qui ont dû fermer leurs portes, mais Schwartz’s, l’une des plus anciennes adresses au pays, est toujours là. «La reprise est très bonne, peut-être même que les choses vont mieux qu’avant», a expliqué Frank Silva, directeur général de l’institution lors du 3e Colloque sur l’identité culinaire québécoise, qui a eu lieu le 23 février dans le cadre de Montréal en lumière.

Il était question, entre autres choses, pendant cette journée de conférences, du sandwich à la viande fumée, parce que le mets fait assurément partie de l’identité culinaire montréalaise et québécoise. «Tous les plats qui sont ancrés dans notre héritage sont liés au côté ouvrier de la ville», a dit Amélie Masson-Labonté, spécialiste en histoire alimentaire, questionnée sur l’identité culinaire de Montréal. Elle a donné en exemple le hot-dog steamé, le pouding chômeur, le bagel, le pâté chinois et… le smoked meat.

Le sandwich à la viande fumée fait partie de l’identité culinaire montréalaise et québécoise. Photo: Facebook Schwartz's Deli

Les secrets de la longévité

C’est en 1928 que l’enseigne a été ouverte sur la «Main» par Reuben Schwartz, un immigrant roumain. Depuis, les propriétaires se sont succédé, mais une chose est toujours restée la même, croit Frank Silva: «la qualité de la viande». Cette dernière attire les Montréalais depuis toujours, alors que ce serait plutôt «l’ambiance et la réputation» qui piqueraient la curiosité des touristes, qui représentent 80% des visiteurs pendant l’été.

Photo: Ken Eckert, Wikimedia Commons

«Beaucoup de clients venus de l’étranger entrent au resto et ne savent même pas ce qu’on y mange: ils viennent à cause de la réputation et des réseaux sociaux», a dit le directeur, qui ne compte donc pas de sitôt changer l’apparence de la place. D’ailleurs, il reçoit souvent des clients qui venaient quand ils étaient enfants et qui reviennent chercher l’ambiance d’autrefois.

Au 3895, boulevard Saint-Laurent, les touristes sont revenus, et la cinquantaine d’employés aussi. Schwartz a 95 ans, et semble bien prêt à atteindre son centième anniversaire.