Gras trans : quand les États-Unis nous devancent

Obama part en guerre… contre les gras trans. Entre vous et moi, il était temps! On considère depuis longtemps ces gras comme le mal en personne et il est difficile de comprendre pourquoi on inviterait encore le diable à table.



Comble de l’incohérence : il paraît que bien que les experts considèrent que ces gras, les pires pour la santé du cœur, représentent une menace sévère pour la santé, les consommateurs eux, ne devraient remarquer aucune différence lors de leur élimination. De plus, de nombreux fabricants et chaînes de distribution alimentaire ont déjà démontré que la plupart des aliments pouvaient être produit sans gras trans.

Pourtant, on retrouve depuis trop longtemps les gras trans - créés en ajoutant de l’hydrogène à l’huile végétale pour la rendre plus solide - dans plusieurs aliments afin d’en améliorer le goût, la texture ou la durée de conservation.

Et si, en une dizaine d’années, suite aux mises en garde, l’utilisation de ces mauvais gras a diminué de 78 %, il y a, en 2015, encore trop d’aliments (un sur trois selon l’ONG américaine Environmental Working Group) disponibles dans les épiceries américaines qui en contiennent.

Adieu gras trans 

Depuis 2006, aux États-Unis, les industries alimentaires étaient déjà tenues d'indiquer sur les étiquettes de leurs produits la présence d'acides gras trans. Plus tard, en 2013, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis avait sonné l’alarme, annonçant que ces gras ne pouvaient plus être considérés comme sécuritaires. Mais c'est cette semaine seulement que la décision a été finalisée, laissant trois ans aux entreprises alimentaires pour les éliminer complètement.

Grâce à cette décision, on prévoit une baisse à venir du mauvais cholestérol et donc des maladies coronariennes et de milliers de crises cardiaque mortelles.

D’ailleurs, plusieurs organisations de défense des consommateurs ont applaudi la décision de la FDA.

Mais, comme rien n'est parfait ni simple dans l'élimination du mal,  certains, comme Erik Olson, directeur du programme de santé au sein du mouvement de défense de l'environnement Natural Resources Defense Council, saluent la décision, mais rappellent que «plus de 1000 autres substances chimiques pouvant se trouver dans nos aliments représentent un risque pour la santé publique», rapporte le quotidien La Presse.

Dans les assiettes d'ailleurs

Les acides gras trans sont déjà interdits ou très limités dans la ville de New York, dans certains États, ainsi qu'en Islande, au Danemark, en Autriche et en Suisse. En France, on recommande que les apports en acides gras trans n'excèdent pas plus de 2% de l'apport énergétique total.

Pendant ce temps, la ministre de la Santé a refusé de se prononcer, à la suite de l'annonce de la FDA, quant à la possibilité d'interdire ici aussi l'utilisation des gras trans. Rona Ambrose a simplement rappelé que le Canada avait été le premier à imposer l'étiquetage des gras trans avant d'ajouter que la situation, au pays, était à l'étude.

Pour le moment donc, il est de la responsabilité des entreprises et des consommateurs de s'assurer de ne pas laisser dans leur assiette trop de place aux gras trans. Jusqu'à ce que le Canada suive les États-Unis et s'attaque, lui aussi, au diable.