Sauver son quartier, tous ensemble

Qu’ont en commun les citoyens de Montréal, Boston, Oakland ou Jackson? Un jour ou l’autre, ils se sont tous battus pour leur droit à la cité et à un logement sécuritaire. Le tout nouveau livre Villages in Cities, lancé le 23 février dernier au Centre canadien d’architecture (CCA), raconte leur histoire.

La lutte de Milton-Parc, à Montréal, remonte peut-être à 1968, mais elle est toujours d’actualité 50 ans plus tard. Cette année-là, la société immobilière Concordia Estates Ltd. comptait raser six îlots résidentiels de bâtiments patrimoniaux au centre-ville pour construire à leur place un immense complexe résidentiel, hôtelier et commercial.

Photo: Instagram Quartier Milton-Parc

Les résidents se sont serré les coudes pour empêcher la démolition de leur quartier. C’est ainsi qu’est né le Comité des citoyennes et citoyens de Milton-Parc et le plus grand projet d’habitats coopératifs sans but lucratif en Amérique du Nord, établi sur une fiducie foncière communautaire.

Ce combat communautaire qui prend des allures de David contre Goliath n’est pas unique. Comme les auteurs le soulignent, l’embourgeoisement, tout comme la pollution, ne connait pas de frontières. Sur le continent, d’autres citoyens tentent de préserver leur voisinage et son architecture, d’abolir la spéculation et d’améliorer leurs conditions de vie.

Le livre, coécrit par l’un des fondateurs du projet Milton-Parc, Dimitrios Roussopoulos, avec Joshua Hawley, met en lumière les problèmes liés à la propriété des terrains urbains et offre des stratégies concrètes pour y remédier, en plus de revenir sur cette époque tumultueuse à Montréal.

Si l’histoire de ce quartier vous intéresse, le CCA présente jusqu’au 17 mars l’exposition Milton-Parc: notre réussite. L’ouvrage Villages in Cities: Community Land Ownership, Cooperative Housing, and the Milton Parc Story est quant à lui disponible sur le site Web de Black Rose Books.

Vieillir à la bonne place de Lita Béliard et Louise Savard

CHSLD, RPA, RI, ressources privées, ressources publiques, MAH, CAO, listes d’attente, courtiers en hébergement, pas facile de s’y retrouver dans le dédale des abréviations, des définitions, des processus et des types de ressources en hébergement pour personnes âgées. Des notions, des termes et une démarche qu’ont décidé de vulgariser deux expertes de terrain, Lita Béliard et Louise Savard, dans un livre fort pratique, Vieillir à la bonne place, paru chez Trécarré. Un ouvrage à lire si vous êtes en quête d’une solution d’hébergement pour un parent vieillissant ou pour vous-même.

Et l’intérêt de l’ouvrage ne se limite pas à la vulgarisation. Les auteures expliquent de façon claire, au moyen de plusieurs exemples, les différents niveaux d’autonomie ou de perte d’autonomie, les ressources privées et publiques qui existent pour chacune de ces étapes de vie, les démarches pour y accéder et leur analyse et point de vue sur chacune d’entre elles. Elles y vont même de recommandations tant pour l’usager que pour les décideurs.

Elles décortiquent les fameuses listes d’attente, les différentes instances du secteur public, et leurs abréviations et jargons souvent hermétiques pour le commun des mortels, et rappellent au gouvernement ses responsabilités d’information du public sur les ressources du réseau. Car, comme nous l’expliquent les deux auteures, si le secteur privé est très proactif pour la promotion de ses centres et résidences pour y attirer une clientèle plus nombreuse, le secteur public, lui, ne se cherche pas de clients, car le système, on le sait, est débordé. Mais cela ne change rien aux besoins et aux droits des citoyens en perte d’autonomie et de leur famille.

J’ai d’ailleurs trouvé la section où les auteures expliquent la responsabilité populationnelle et les lois qui protègent les personnes âgées également très intéressante et bien vulgarisée.

Cela dit, le livre, même s’il nous rappelle une réalité avec laquelle on n’a pas toujours envie de composer, remet tout de même les choses en perspective, car contrairement à la croyance populaire, c’est chez eux, dans le confort de leur domicile, que vieillissent les Québécois en grande majorité. Autre point à souligner, il est possible d’obtenir des services de maintien à domicile des CLSC et du secteur privé. Tout est une question d’autonomie bien davantage que d’âge, nous expliquent les auteures.

Je vous l’accorde, ce n’est pas un livre de plage ni de détente et on est loin de la poésie, mais à l’heure où le système craque de partout, et où le nombre de résidences privées explose, tandis que le nombre de personnes âgées augmente à la vitesse grand V – «En 2031, plus du quart de ceux-ci [les Québécois] seraient âgés de 65 ans et plus», précisent les auteures –, mieux vaut comprendre les ressources existantes, les services auxquels vous aurez droit ou non à domicile ou en résidence privée ou publique, les implications financières et familiales de l’hébergement, etc.

Une lecture donc pour tous ceux qui ont des proches vieillissants ou en perte d’autonomie ou qui veulent connaître les ressources sur lesquelles ils pourront eux-mêmes compter. Chapeau aux auteures, elles font œuvre utile avec cet ouvrage.

Lita Béliard et Louise Savard cumulent 30 ans d’expérience dans le domaine de l’hébergement au Québec. Elles maîtrisent l’ensemble du processus: suivi clinique et gestion en centre hospitalier, gestion du mécanisme d’accès à l’hébergement, certification des résidences pour personnes âgées, gestion du programme de soutien aux organismes communautaires, visite d’évaluation aux conseils québécois et canadien d’agrément, gestion des CHSLD au public et au privé.

Vieillir à la bonne place, Lita Béliard, M.A.P. et Louise Savard, M. Adm., Éditions du Trécarré, février 2019, 24,95$.

Marché Salada: un nouveau marché hivernal à Montréal

Le Marché Salada, un marché hivernal coloré, vous aidera à patienter jusqu’au printemps.

Inspiré par des halles gourmandes européennes comme le Marheineke Markthalle de Berlin, le Hawker House et le Dinerama de Londres ainsi que par des marchés d’artisans de New York, l’Association des restaurateurs de rue du Québec (vous savez, les Premiers Vendredis, qui ont lieu depuis quelques années au stade olympique?) et les Productions Streat ont annoncé l’ouverture prochaine du marché hivernal Salada.

C’est pour remédier au fait que les camions de cuisine sont forcés d’hiberner pendant l’hiver que l’initiative a entre autres été imaginée. «Pendant cette période, les artisans ont moins d’occasions de présenter leurs produits. On a voulu avoir un espace qui puisse à la fois accueillir des camions en intérieur mais aussi offrir un lieu attrayant pour des événements musicaux et artistiques», a expliqué Guy Vincent, directeur de l’événement.

C’est l’ancienne usine de thé Salada, recouverte de l’œuvre colorée de Maser, aux abords de l’autoroute métropolitaine, qui a été choisie pour accueillir cette halle événementielle éphémère nouveau genre.

Ainsi, les vendredis de 16h à 23h et les samedis de midi à 23h, du 8 mars au 27 avril, cuisine de rue (on comptera une douzaine de camions), kiosques d’artisans, artistes et producteurs alimentaires seront mis en vedette. Bières et vins seront aussi au menu et des performances musicales et des animations viendront compléter l’ambiance.

Marché Salada
À surveiller sur
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5430, chemin de la Côte-de-Liesse, Montréal

Entrée gratuite jusqu’à 20 h, frais d’entrée de 5 $ ensuite

Montréal en lumière: 7 activités (et plus) pour embrasser sa nordicité

Le festival Montréal en lumière fête cette année ses 20 ans et propose pour l’occasion pas moins de 150 activités liées à la gastronomie qui sont tantôt un tour du monde, tantôt un hymne à l’hiver québécois. Suivez le guide.

Si, lors de la première édition du festival, en 2000, l’idée d’Alain Simard était de dynamiser la ville et d’amener un peu de chaleur au cœur de l’hiver, sa mission transparaît encore aujourd’hui dans de la programmation gastronomique. «Mon pays, c’est l’hiver», chantait Gilles Vigneault. Notre pays, il goûte aussi l’hiver, et c’est savoureux.

Voici sept activités du festival qui le prouvent:

La gastronomie forestière pour aider à passer l’hiver

Au marché Jean-Talon, le kiosque des Jardins Sauvages propose une soupe chaude réconfortante à l’ortie et aux épinards de mer verts. Pour découvrir d’autres trésors de notre forêt, goûtez aussi aux kombuchas sauvages à la baie de sureau, fleurs de mélilot, thé du Labrador-Sumac, menthe sauvage, sapin et cormier.

Marché Jean-Talon
23 février, de 16h à 23h
3,50$ la tasse de soupe, 3$ le verre de kombucha

Voyage au cœur du terroir québécois

Embrasser les quatre saisons, c’est aussi comprendre son territoire. Le chef Samuel Sauvé-Lamothe, de chez Radicelle, et son ancien professeur de l’ITHQ feront redécouvrir les cuisines régionales à travers un repas six services. Une occasion de savourer les produits de six régions de la Belle Province.

Radicelle
4902, boul. Saint-Laurent
22, 23 février, 1er et 2 mars, à partir de 18h
100$ pour un menu six services, avant vin

Menu autour des saveurs de l’hiver

Au Labo culinaire de la SAT, dans le centre-ville, le chef Adrien Renaud invite trois autres chefs ainsi que des producteurs et des vignerons d’ici pour un menu inspiré de l’hiver.
Labo culinaire SAT

1201, boul. Saint-Laurent
23 février, de 17h30 à 20h ou de 20h30 à 23h
65$ avant vin ou 110$ avec vin

Soirée boréale: deux chefs se rencontrent

Le chef du Victoire, Alexandre Gosselin, accueillera le chef Arnaud Marchand, du restaurant Chez Boulay, de Québec, pour une soirée boréale cinq services à quatre mains. Au menu: des produits frais et locaux qui goûtent le Québec.

Chez Victoire
1453, rue Mont-Royal Est
24 février, à partir de 17h
60$ pour le menu cinq services, avant vin, ou 100$ avec vin

BBQ d’hiver avec la Ferme Gaspor

Le porcelet de lait de la Ferme Gaspor, dans les Basse-Laurentides, est un produit reconnu et exporté à l’international. Avec le chef Dylan Baird, du Local, les producteurs de Gaspor feront cuire le porcelet sur un BBQ extérieur à la terrasse du resto, le tout accompagné d’un bar à huîtres, d’un bar à vodka et de vin chaud maison. À déguster à l’intérieur ou à la chaleur du BBQ et du foyer, avec couvertures, pour mieux profiter de l’hiver.

Le Local
740, rue William
23 février, de 18h à 23h
50$ pour le menu trois services, avant vin

Les soupes du monde

Il n’y a pas grand-chose de mieux, en hiver, que de manger des soupes fumantes. Dans le nouveau Quartier Gourmand, le festival sera l’occasion de déguster cinq soupes de cinq pays différents, préparées par cinq restaurateurs montréalais. Au menu: une soupe miso à la japonaise du restaurant Juni, une sopa à lavrador inspirée du Portugal du restaurant Ferreira, une sopa azteca, à la mexicaine, de Tachido, un dahl, comme en Inde, du restaurant Taj et une soupe de la Côte-Nord concoctée par le restaurant Blumenthal.

Quartier Gourmand
305, rue Sainte-Catherine Ouest
21 et 22 février, de 17h à 22h, et 23 et 24 février, de 14h à 22h
Gratuit

Tikivernale – Soirée cocktails

Pourquoi ne pas jumeler l’ambiance tiki aux traditions québécoises hivernales? C’est ce qui sera offert à l’Astral lors de la Tikivernale, une soirée festive où les totems, les bars de plage et les colliers de fleurs se marieront aux chemises à carreaux, aux tuques et aux foulards. Pendant la soirée, les canneberges remplaceront les cerises et le sirop de sapin baumier prendra la place du cordial de menthe. Pendant la soirée, 18 cocktails seront créés avec les meilleurs ingrédients artisanaux disponibles.

Quartier gourmand
305, rue Saint-Catherine Ouest
27 février, de 19h à minuit
50$ incluant l’alcool

D’autres idées pour se réchauffer: le bar de glace du Bar George, l’art du latté, des tacos à volonté au Grumman 78, la visite et les dégustations nocturnes du Marché Artisans au Fairmont Reine Elizabeth, les soirées gourmandes musicales

Et tout à coup, l’hiver paraît plus chaleureux…

*Attention, une réservation est nécessaire pour la plupart des activités.

Skier sur une montagne… de déchets

L’architecte danois Bkarke Ingels aime sortir des sentiers battus. À dix minutes du centre-ville de Copenhague, sa firme, BIG, teste actuellement Copenhill, une pente de ski qu’il a conçue au sommet d’un centre de gestion des déchets.

Jacques Brel parlait peut-être de la Belgique quand il chantait Le plat pays, mais l’expression s’applique aussi bien au Danemark. Dans une contrée où les montagnes se font rares, les Danois sont pourtant de fervents adeptes du ski. Ils sont 530 000 à pratiquer le sport activement.

L’idée de Bjarke Ingels devrait donc en ravir plusieurs. Quand il ouvrira ses portes en mai prochain, le centre comptera une piste de 600 mètres divisée en trois sections — chacune offrant un niveau de difficulté différent —, un espace pour améliorer ses sauts et ses figures libres, des sentiers de randonnée et un mur d’escalade haut de 80 mètres. Comme toute station de ski qui se respecte, Copenhill comprendra aussi un remonte-pente et un chalet.

Photo: rasmus hjortshøj – COAST

Ne cherchez toutefois pas la neige, il n’y en a pas. La piste se compose plutôt d’une matière synthétique verte appelée Neveplast, qui reproduit l’impression d’une descente fraîchement déblayée.

Ce qui distingue Copenhill des autres centres de ski, c’est évidemment sa «montagne». Construit en 2017, le Amager Ressource Center convertit 400 000 tonnes de déchets en énergie chaque année, ce qui lui permet de fournir du chauffage à 150 000 ménages et de l’électricité à faible émission de carbone à 550 000 personnes. Sa façade métallique en zigzags et son immense cheminée confèrent au bâtiment une allure futuriste.

Le projet semble un peu fou, mais il réussit à répondre autant aux besoins de la planète qu’aux envies des citoyens. Pas étonnant qu’il a valu de nombreuses accolades à BIG depuis son annonce en 2011.